lundi, avril 30, 2007

Un nouveau jeu

Tax invaders

La gauche la plus bête du monde ?

Voici ce que donne un sondage du Nouvel Obs :

Si Sarkozy est élu :
je pleure : 13,85%
j'entre en résistance : 34,88%
je m'exile : 7,72%
je m'inscris au PS : 2,84%
je suis content : 40,7%

Je suis perplexe : tant qu'on y était à faire dans la nuance, pourquoi n'y a-t-il pas comme proposition "Je me suicide" ?

Comme d'autres, je suis particulièrement choqué par le "j'entre en résistance", qui est pourtant la proposition anti-sarkozyste recueillant le plus de suffrages. Bien sûr, on arguera d'une forme d'humour branché, mais il y a des formes d'humour pitoyables.

Rappelons aux oublieux que la résistance, tout comme le fascisme, date d'une autre époque, autrement plus dramatique que la nôtre.

C'est à mes yeux injurieux, profondément irrespectueux, de mettre "résistance" et "fascisme" à toutes les sauces ; cela témoigne de plus de la bêtise de ceux qui emploient ces termes. Cela fait bien longtemps que je me désespère de voir revenir l'intelligence disparue de la gauche française.

Et si Royal est élue, que fais-je ? Rien de plus que d'habitude. Simplement, je saurai que je paierai plus d'impôts, que je devrai continuer à mettre de l'argent de coté en prévision de la faillite de nos systèmes sociaux et que la France continuera de décliner pendant 5 ans supplémentaires.

dimanche, avril 29, 2007

Le grand méchant Sarko, juste pour rire

La leçon que j'en tire, valable pour tous les candidats : quand on se focalise sur des questions de forme, quand on concentre l'attention sur des anecdotes, toutes les manipulations sont possibles.

Par ailleurs, il me semble inutile de trop épiloguer sur le ridicule achevé des gens qui crient au Grand Méchant Loup Sarko.


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Pour le syndicat de la presse régionale, les pressions sont venues de Mme Royal, non de M. Sarkozy

LEMONDE.FR avec AFP | 29.04.07 | 09h25 • Mis à jour le 29.04.07 | 09h43

e président du Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) Michel Comboul, également président du groupe Nice-matin, a une nouvelle fois démenti que son syndicat ait subi des pressions de la part de Nicolas Sarkozy pour ne pas organiser un débat entre Ségolène Royal et François Bayrou, dans un communiqué publié samedi 28 avril.


"On l'accuse très directement d'avoir cédé aux pressions du candidat Sarkozy. Or ce syndicat que l'on dit très puissant n'est pas là pour intervenir dans la campagne", déclare M. Comboul, dans un texte paru dimanche dans plusieurs titres de province, dont Nice-Matin et Ouest-France.

Il explique que la demande de la candidate PS à être accompagnée de François Bayrou et des caméras de France 2 devant le forum de la SPQR vendredi matin ne pouvait être acceptée en raison des règles d'équité.

Mais "une formidable machine à désinformer s'est alors mise en marche", écrit-il. "Nous cédions" aux pressions. "La virulence de ces attaques a été très relayée, il faut le dire, de l'intérieur même du syndicat" car le SPQR "n'est pas comme on voudrait le faire croire monolithique et à droite exclusivement", ajoute-t-il.

"Oui, le syndicat a été délibérément l'instrument d'une campagne orchestrée. Non, Mme Royal, il n'y a pas eu de pression de Nicolas Sarkozy. En revanche, il y en a eu de très fortes de votre côté, exercées directement par votre équipe, et aussi par vous-même à travers vos déclarations", déclare le président du SPQR. Il réaffirme par ailleurs ne pas avoir rencontré Nicolas Sarkozy jeudi matin, contrairement aux affirmations de Mme Royal.

Le débat Bayrou-Royal s'est finalement déroulé samedi matin, organisé et diffusé par la télévision BFM TV et la radio RMC, en partenariat avec Aujourd'hui en France et Le Parisien. Canal+, qui s'était proposé jeudi, avait jeté l'éponge, arguant des règles sur le temps de parole édictées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel.


samedi, avril 28, 2007

Le Curtiss H75 au combat


Un numéro hors série du Fana de l'aviation est consacré au journal de marche entre aout 1939 et juillet 1940 de l'escadrille dite des Petits Poucets, équipée d'avions américains Curtiss Hawk H75.

La guerre fut perdue sans que les pilotes aient l'impression d'avoir démérité ni même d'avoir été vaincus.

La désorganisation de l'armée française et l'inadaptation à la guerre moderne furent telles que prédites par De Gaulle dans Vers l'armée de métier et dans La France et son armée et telles que décrites par Marc Bloch dans L'étrange défaite.

J'avais déjà consacré un texte à ces problématiques : Pourquoi l’échec de l’aéronautique française des années 30 ?

On remarquera qu'on est là à l'étape suivante de la réflexion : les gouvernants ont pris acte que l'aéronautique française n'était pas à la hauteur des exigences de la guerre imminente et ont décidé d'acheter américain.

La vaillance des pilotes n'a pas suffi, l'intendance si importante dans les guerres modernes n'a pas suivi. La France, sans être la Russie, n'a jamais été économe du sang de ses soldats, on préfère fatiguer les troufions et gaspiller leurs vies qu'embarrasser la cervelle des généraux de considérations triviales de logistique. Vauban, un ingénieur, le déplorait déjà (1).

Par exemple, des avions précieux ont été accidentés à cause de pistes mal drainées.

Les manuels d'entretien des avions ne sont arrivés en escadrille qu'en juin 1940, ce n'est pas mortel, on se débrouille, mais tout de même, c'est pénible, surtout pour des avions de fabrication étrangère.

Les H75, à parité avec les Me 109 en 1939, étaient surclassés en 1940, faute d'évolution.

Après les erreurs de logistiques, les erreurs d'organisation. La doctrine était figée : la chasse était vue comme une auxiliaire de l'armée de terre. Il en est résulté des chaînes hiérarchiques, embrouillées, redondantes et des zones d'opération trop étroites (un avion parcourt en dix minutes la distance qu'un bidasse fait en une journée).

Les Anglais et les Américains ont aussi commis des fautes (Too few, too late), mais ils avaient la Manche et la Pacifique pour leur donner le temps de se redresser.

Nous qui n'avions pas ces protections, nous nous devions d'être plus intelligents, plus ouverts, un peu comme les Finlandais le furent pour lutter contre les Russes. Nous ne l'avons pas été.



NB : je regrette amèrement que les deux seuls avions en état de vol représentant la guerre 1939-1940 coté français soient détenus l'un, le H75, par un Anglais, certes francophile, et l'autre par un Suisse, qui ont cependant tous deux eu le bon goût de peindre leurs engins aux couleurs françaises. Dormez bien, bonnes gens, l'Etat veille sur le patrimoine national.

(1) : j'en profite pour redresser une caricature : dans les armée allemandes depuis Bismarck, les différences de rang sont nettement moins marquées que dans l'armée française et les officiers ont plus proches de leurs hommes et, comme par hasard, plus préoccupés de logistique.

Le centre fou

Voici un éditorial du Figaro. Je devrais me réjouir, puisque je pense que toutes ces fadaises autour du débat Bayrou-Royal font les affaires du candidat qui aura mon vote.

Mais je trouve cela tellement lamentable que je n'ai pas le coeur à m'en féliciter.

Désormais que l'élection est gagnée pour Sarkozy (1), je souhaite que Bayrou appelle à voter Royal. Cela permettrait l'émergence de cette gauche moderne qui manque tant à la France.

Je note chez les partisans de Royal que je connais (pardon pour eux) un grand vide intellectuel sur le monde comme il va. "La Chine ? L'Inde ? Le terrorisme ? La démographie ? Sans opinion, mais Ségolène est une femme, votez pour elle, ça nous changera et Sarko est un fâcho." C'est rigolo mais pas très sérieux.

Il est temps de remettre le PS dans le sens de la marche et qu'il profite de l'occasion pour recommencer à penser.

(1) : la raison conjoncturelle en est que SR n'a pas su installer une dynamique de second tour lui permettant, en se mettant "au-dessus des partis", de ne pas perdre à gauche ce qu'elle gagne au centre. La raison fondamentale en est ce que je répète depuis des mois : SR est la candidate du PS car le PS a refusé de choisir entre les archéo et les modernes (ou les moins-archéo). Ce qui fait qu'elle est au second tour est cela même qui la condamne à le perdre.

Bien sûr, tant que les bulletins ne sont pas dans les urnes, Sarkozy peut encore perdre, mais plus le temps passe, moins c'est probable.

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Le centre fou

L'éditorial d'Alexis Brézet.
Publié le 28 avril 2007
Actualisé le 28 avril 2007 : 22h37

Il était entré dans la campagne revêtu de probité candide et de lin blanc. Il allait « changer le système », « réconcilier les deux France », en finir avec cette « guerre civile froide » qui, selon lui, empêche le pays d'avancer. Et voici qu'aujourd'hui le desperado du Béarn canarde à tout-va. Voici qu'avec une brutalité confondante il lance contre Nicolas Sarkozy une pluie d'invectives puisées dans les eaux saumâtres du cynisme politicien. Comment l'apôtre du « et droite et gauche » s'est-il mué en huit jours, au mépris des convictions d'une bonne moitié de ses électeurs, en imprécateur du « ni Sarko ni Sarko » ? François Bayrou n'aurait-il rompu avec la longue tradition du centre mou que pour imaginer le centre fou ?

Donc, Nicolas Sarkozy est un apprenti dictateur. Le fils caché de Poutine et de Berlusconi. Encore un effort : Ceausescu et Pinochet ne sont pas loin ! Universelle aragne engraissée par le grand capital, le candidat UMP a tissé sa toile sur tous les médias. La presse régionale est aux ordres. Canal +, à la botte. TF1, Europe 1 et Le Figaro, cela va de soi. Contre le général de Gaulle, l'auteur du Coup d'État permanent n'en avait pas tant fait.

Question : comment expliquer que les principaux lieutenants de Bayrou - Maurice Leroy, son porte-parole ; Pierre Albertini, maire de Rouen et coauteur de son projet ; Charles de Courson, inspirateur de son programme économique, et dix autres encore - appellent tous à voter Sarkozy ? N'ont-ils pas d'yeux pour voir la terrible vérité ? Sont-ils cyniques à ce point que, pour un siège de député, ils seraient prêts à laisser la France s'enfoncer dans la nuit des libertés et le brouillard de la morale publique ? Vraiment, l'UDF ne mérite pas François Bayrou.

Trêve de plaisanterie. Si le prophète de l'extrême centre semble avoir un peu de mal à se faire à l'idée qu'il n'est pas au second tour, il est loin, très loin, d'être insensé. Son calcul, qui s'alimente à son obsession de revanche, est d'une biblique simplicité : persuadé que Ségolène Royal ne peut en aucun cas être élue, il préempte, pour la suite, tout l'espace de l'opposition. Et la dame, qui ne voit rien, offre son cou à ce baiser qui tue.

L'ennui avec ces fines stratégies est que l'on sait où elles commencent, pas où elles finissent. Avant de trahir Giscard en 1981, Jacques Chirac était persuadé d'emporter la mise aux législatives qui suivraient la présidentielle. Résultat : quatorze années de Mitterrand. Est-ce vraiment cela que veut François Bayrou ?

Nous n'en sommes pas là. La manoeuvre de diabolisation tentée par les socialistes contre Nicolas Sarkozy s'est brisée sur le premier tour du scrutin : difficile de peindre en croquemitaine un candidat qui rassemble onze millions et demi de voix ! La vendetta du centriste ne réussira probablement pas davantage : on imagine mal ses électeurs « antisystème » se laisser prendre à cette caricature de combinaison partisane, le tendre ménage Bayrou-Royal. Il n'empêche : le risque existe, que François Bayrou prend sciemment pour ménager son intérêt politique. Quoi qu'il advienne, il portera une lourde responsabilité devant le pays.

vendredi, avril 27, 2007

Le débat de Bécassine et de Tintin

Quel dommage que JF Revel n'ait pas vécu un an de plus.

Lui qui avait un jour comparé un congrès du PS à une bagarre d'ivrognes dans un bordel mexicain aurait su trouver les mots pour nous faire rire de cette histoire ridicule de débat entre Bayrou et Royal.

Manque à Nicolas Sarkozy l'humour de Mongénéral, j'imagine assez bien celui-ci se laisser aller à un "Mais pourquoi diable empêcherais-je Bécassine de débattre avec Tintin ?"

Ajout du 28/04 : le débaba entre Tintin et Bécassine a eu lieu. Fidèle à ma conviction qu'il était sans importance aucune, je suis allé voir les avions à St-Cyr. Je n'ai donc pas d'opinion sur ce qui s'est passé dans ce débat.

Par contre, j'ai trouvé sur le blog de JM Apathie le compte-rendu de son entretien avec F. Bayrou, je suis d'accord avec son opinion sur la tenue de ce débat :

Aphatie sur Bayrou

Des fois, je me demande si on ne nous prend pas pour des cons : des commentateurs s'extasient que le débat entre SR et FB se soit bien passé. 'faut pas pousser pépère dans les orties : chacun avait intérêt à aider l'autre à paraître un adversaire de haute volée, ça aurait été le comble que le débat se passe mal !

Une latte contre Sarkozy

Voici une bonne latte du bien connu maître Eolas contre Sarko :

Leçon de droit européen pour un futur président de la République

Ca ne m'empêchera pas de voter pour lui, mais sans illusions sur le personnage. Entre deux maux, il faut choisir le moindre (et il n'y a pas de troisième choix !).

jeudi, avril 26, 2007

Bayroute en rase campagne

François Bayrou, pour lequel j'avais une sympathie, commence à m'énerver.

Il a participe à une élection où seuls les deux premiers candidats sont retenus pour aller au tour suivant. Il est troisième, donc il rentre dans sa campagne se reposer d'une campagne exténuante.

Hé bien, pas du tout ! Il continue ses tours de piste et Mme Royal lui propose un débat. Quellle utilité, puisque ce n'est pas lui l'autre candidat ? Qu'est ce que c'est ces histoires de duel à trois ?

Ce faisant, Bayrou empêche la nécessaire cristallisation du débat entre SR et NS. Je comprends en quoi ça arrange la candidate Royal dont toute la tactique a été d'éviter la prise de positions claires, mais en quoi cela arrange-t-il les Français qui ont à choisir entre NS et SR et non entre FB et NS ?

C'est à tout le moins une malhonnêteté de l'esprit que ces pas de deux.

J'espère que le bon sens des électeurs saura donner à ces manoeuvres dilatoires la justice qu'elles méritent.

mercredi, avril 25, 2007

La diabolisation de Nicolas Sarkozy

François Delpla me donne envie d'écrire sur la diabolisation de Nicolas Sarkozy.

Mais avant, il me faut être clair, je voterai Sarkozy par défaut ; il me paraît un candidat moyen qui ne mérite ni excès d'honneurs, ni excès d'indignité.


Y a-t-il diabolisation ? Assurément, internet et une caricature accompagné de "Arbeit macht frei" suffirait à le montrer, mais passons, internet est la lieu des libres excès.

Il suffit de lire Libération ou le Nouvel Obs. J'appelle diabolisation les critiques qui sont au-delà du raisonnable, les procès d'intention, les dénigrements.

Pourquoi ?

> Il me semble que NS est le premier homme de droite depuis longtemps à ne pas s'excuser d'être de droite, à ne pas donner des gages à la gauche. De ce point de vue, c'est un anti-Chirac. Or, la gauche s'était habituée à ce qu'on la flatte comme le Bien, la Générosité. Ca la choque d'autant plus d'être bousculée.

> Certains ont réellement peur d'être dérangés dans leurs avantages exquis. Cette peur me semble, hélas, très exagérée, mais ils l'ont.

> Même chez ceux qui sont les victimes du système actuel, la peur du changement, la peur du renouveau, le déclin est si doux au son de Manu Chao et de de Vincent Delerm. Cela me rappelle une phrase : "La France a des réactions d'épave dérangée dans son sommeil."

> Enfin, je rejoins là dessus Max gallo, les républicains d'autorité ont toujours suscité une part de haine : il est pénible de sentir le joug.

mardi, avril 24, 2007

Où vont aller les électeurs de Bayrou ?

Je suis prêt à parier qu'ils vont aller en grande majorité vers Ségolène Royal, car Bayrou et Royal ont en commun de promouvoir une forme d'immobilisme. Le mot "moratoire" (sur les OGMs, le nucléaire, les licenciements) est un des plus fréquents du programme néo-socialiste.

A un brusque rétablissement, beaucoup préfèrent un lent déclin.

"Pour réformer, il faut beaucoup travailler"

"Pour réformer, il faut beaucoup travailler", c'est le reproche à peine voilé qu'adressait Anthony Giddens, un des inspirateurs du blairisme, à Ségolène Royal.

En effet, comme je vous l'ai expliqué à propos de Margaret Thatcher, mais c'est aussi valable pour Tony Blair, une réforme réussie demande beaucoup de préparation, d'attention aux détails : quel est le but de la réforme ? Qui va y gagner ? Quoi ? Qui va s'y opposer ? Comment ? Comment acheter ou paralyser les oppositions ? Comment fédérer et mobiliser les appuis ?

On est très loin des généralités fumeuses à la française sur "la valeur travail", "réhabiliter l'impôt" et autres fadaises.

Thatcher et Blair aussi ont proféré des généralités, mais soutenues par de solides assises. Il y avait un aller-retour constant entre mesures concrètes et idées générales.

Il est clair que, dans cette optique, les candidats au deuxième tour devraient déjà avoir dans leurs cartons des projets de loi, or cela ne semble pas être le cas.

Coté Royal, on perçoit clairement l'improvisation et l'amateurisme, peut-être même l'insouciance, vis-à-vis de l'après élection.

Ce n'est pas étonnant pour un parti qui est en pleine déliquescence intellectuelle. Pour être socialiste à la française aujourd'hui, il ne faut guère s'intéresser aux idées et aux faits. Le goût pour les mots ronflants, les discours creux et le sentimentalisme bon marché suffit.

Mais ce n'est pas beaucoup mieux de l'autre coté. L'impression d'amateurisme y est moindre, mais comme le candidat a dit tout et son contraire, on peut à bon droit douter que rien soit prêt pour l'exercice du pouvoir.

Enfin, poursuivant la comparaison avec l'exemple britannique, on sent bien que manque à nos édifices électoraux la réflexion générale articulant les propositions.

Par peur de passer pour des intellectuels, pour "faire peuple" (quelle étrange conception du peuple cela révèle) et, peut-être même, par incompétence, les candidats se sont bien gardés d'exprimer une analyse politique cohérente.

Ainsi, on oscille des généralités, creuses car sans substance, sur les valeurs aux propositions de mesures, saupoudrées et contradictoires.

C'est à l'électeur, qui a besoin de beaucoup de bonne volonté pour ce faire, d'essayer de deviner une cohérence qu'on lui cache. Je trouve déjà l'électeur bien gentil de supposer qu'il y a une cohérence.

Bref, à mon sens, les candidats ont encore 13 jours pour travailler, mais je ne vois pas comment ils arriveraient à faire maintenant ce qu'il n'ont pas su faire en plusieurs mois.

Ajout du soir : il semblerait que NS ait tout prêt un système de réformes des universités qu'il présenterait à l'été en session extraordinaire du parlement.

Je ne connais pas le contenu de cette réforme mais cela me semble une priorité.

dimanche, avril 22, 2007

Présidentielles, premiers commentaires à chaud

Le journal suisse Le Temps donne :

Sarko 30 %

Ségo 26 %

Bayrou 19 %

Le Pen 11 %


Sauf grosse bourde ou appel de Bayrou à voter Ségo, Sarko sera le prochain président de la République.

C'est à mon avis un moindre mal parmi tous les candidats proposés, mais sera-ce suffisant ? J'en doute.

L'antilibéralisme sauvage


L'échec d'une icone médiatique

mercredi, avril 18, 2007

Un petit point sur la science du climat qui éprouve bien des difficultés

La fièvre médiatique est tout le contraire de la sérénité scientifique.

Loin fadaises réchauffistes :

Groupe de travail académie des sciences


Lindzen dans les Echos


D'ailleurs, ça me fait d'autant plus rire qu'on présente un très hypothétique réchauffement climatique comme une catastrophe que les populations ont une nette propension à se déplacer vers les endroits chauds, Côte d'Azur ou Californie, ce qu'on appelle l'héliotropisme.

Soit les gens sont cons, soit ceux qui nous prédisent que la chaleur est une catastrophe ont raté quelque chose.

Au pire, si le réchauffement s'avère néfaste, ceux qui sont descendus vers le sud remonteront vers le nord de la même manière qu'ils en sont partis.

En conclusion, les réchauffistes conséquents devraient investir dans l'immobilier septentrional. Or, je n'ai pas entendu dire que Nicolas Hulot, Albert Jacquard, Hubert Reeves et compagnie aient investi à Dunkerque. Est-ce à dire que ce sont gens inconséquents ? Je vous laisse juges.

En lisant les affiches : la France hémiplégique

Reuters fait remarquer dans un papier qu'alors que deux candidats utilisent le mot "gauche" sur leurs affiches, personne n'ose utiliser le mot" droite".

Ainsi, en lisant les affiches électorale, on est tenté de croire que la France est de gauche et rurale. Il se pourrait bien que la réalité se révèle être l'exact inverse !

Il paraît qu'il existe un phénomène TSS, Tout Sauf Sarkozy. Il me semble que ce phénomène n'intéresse que les 7 premiers arrondissements de Paris et est infinitésimal au delà du périphérique.

mardi, avril 17, 2007

Paul Watzlawick

Paul Watzlawick est mort.

C'est un des fondateurs de l'école de psychologie de Palo Alto qui a obtenu des résultats remarquables.

Pour lui, ce qui se passe dans la tête du patient est son intimité, le thérapeute doit au maximum éviter de s'y introduire. Les thérapies les meilleures sont les plus rapides car elles minimisent ces intrusions. Vous l'aurez compris, Watzlawick n'était pas un grand ami de la psychanalyse freudienne.

Il considérait que l'on est pris dans un réseau de relations que l'on se construit (ce constructivisme mal compris a d'ailleurs inspiré nos néfastes d'IUFM) et que la thérapie consiste à soigner le réseau de relations tel qu'il est aujourd'hui.

Les méthodes de Palo Alto donnent des résultats remarquables en quelques séances (les freudiens ont trouvé la parade : ils nient la notion de résultats mesurables en psychanalyse, ben voyons ...)

Ruralité, enjeu des élections !


J'habite près d'un bureau de vote, je passe donc tous les jours devant les affiches officielles.

J'ai toujours le même malaise devant les dinosaures communistes (Besancenot, Laguiller, Buffet), je me dis que nous avons au minimum 30ans de retard, mais que dire des ruraux (Bové, Schivardi, Nihous, Bayrou) ?

Je suis désolé de mettre fin aux fantasmes bucoliques de certains, mais les faits sont là : 8 à 9 (suivant comment on compte) Français sur 10 vivent à la ville. La ruralité en tant que thème principal de campagne, c'est un enjeu des années 50.

Lors de leur dernière campagne présidentielle, les Américains ont parlé cellules-souches, politique étrangère, mondialisation. Mais c'est bien connu, ils sont cons, bornés, incultes, tandis que nous Français sommes fins, cultivés, spirituels, ouverts sur le monde, n'est-ce pas ?

Les affiches électorales me dépriment tous les matins : 11 candidats sont des partisans plus ou moins déclarés de l'immobilisme (1) ; quant au 12ème, il y a de sérieuses questions sur le fait qu'il confond agitation et mouvement.

Bref, pas grand'chose de bon à en espérer.

L'Etat français, aujourd'hui, tel qu'il est organisé, est une calamité, comme la grêle et les sauterelles. Il faut faire avec. Ca sera encore ainsi après les élections.

Comme me disait récemment un ami qui est son propre patron : "L'Etat ? Je n'en attends rien. Les impôts ? Je considère que c'est un coup du sort qui fait que la moitié de mes revenus disparaît dans un grand trou noir."

Alors, choisir qui sera président de la République, c'est comme choisir qui va vous voler. Pas très réjouissant.

(1) : promouvoir une forme d'utopie tellement radicale qu'on peut être certain qu'elle ne sera jamais réalisée est une forme dissimulée d'immobilisme.

dimanche, avril 15, 2007

Alcatel : la démocratie actionnariale en défaut

Serge Tchuruk, l'autocrate incompétent d'Alcatel, a réussi l'exploit de diviser par 2 le cours de l'action de sa société durant sa présidence alors que dans le même temps le CAC40 était multiplié par 2, de gérer systématiquement à contre-temps, vendant au plus bas, achetant au plus haut et le tout aboutissant à des destructions de centaines de milliers d'emplois.

Sa seule réussite éclatante est d'avoir éliminé ses dauphins les uns après les autres.

Pourquoi n'a-t-il pas été viré avec un grand coup de pied au cul par les actionnaires ? Quand vous saurez expliquer cela, vous aurez compris un des plus gros problèmes du capitalisme actuel.

Le problème Sarkozy

Dans le message précédent, je me moque des critiques irrationnelles de Nicolas Sarkozy.

Il y a tout de même une critique qui me semble fondée : l'inconstance et la nervosité. Nous avons encore quelques jours pour décider si cela suffit ou non pour ne pas voter pour lui.

samedi, avril 14, 2007

L'ennemi public numéro un

Je vous mets en copie cet article du Monde car je suis comme Patrick Jarreau intrigué par ce qu'une certaine opposition à Nicolas Sarkozy peut avoir d'apparemment irrationnelle, à tel point que l'argument que j'estime le plus fondé contre NS, c'est-à-dire le flou, l'imprécision et l'inconstance, ne vient que rarement dans les conversations de ses opposants.

Je sais bien qu'on juge l'opposition à Ségolène Royal également irrationnelle au nom d'un machisme latent d'autant plus fort qu'il serait plus dissimulé. Laissons aux imbéciles ces explications psychologisantes à deux balles.

Pour ma part, je pense avoir assez clairement et assez en détail exprimé ce qui motivait mon opposition à la maldonne du néo-socialisme pour ne pas encourir de bonne foi ce reproche. Mais il est vrai que les reproches injustifiés sont ceux qui persistent le plus longtemps en cela qu'étant infondés, on ne peut en discuter les fondements.

J'ai "graissé" quelques passages et ajouté des commentaires entre crochets

L'ennemi public numéro un

LE MONDE | 13.04.07 | 14h14 • Mis à jour le 13.04.07 | 14h14

Sur les panneaux officiels de la campagne, en place depuis moins d'une semaine, c'est celui dont les affiches sont le plus souvent barbouillées d'injures ou de graffitis vengeurs. Il est le seul qui ait droit à l'insulte suprême : la mèche et la moustache d'Adolf Hitler, autrefois réservées à Jean-Marie Le Pen.

Les sondages le placent constamment en tête des intentions de vote des Français. Quand on leur demande qui a le plus de chances d'être élu président de la République le 6 mai, plus de la moitié d'entre eux citent son nom. Pourtant, une grande partie de la société semble voir en lui l'ennemi public numéro un.

Ce statut est exceptionnel. Seul le chef de l'extrême droite est apparu, dans le passé, comme le danger absolu, l'incarnation de ce qui menace la République et qu'elle doit combattre, l'homme qui provoque une exécration exponentielle par rapport à l'adhésion qu'il suscite. Comment expliquer que Nicolas Sarkozy, qui n'a jamais frayé de près ni de loin avec l'extrême droite, occupe aujourd'hui, aux yeux de beaucoup de Français, la place qui était celle de cette famille politique ?

Une première explication réside dans son succès même. L'élection présidentielle de 2007 est dominée depuis longtemps - on pourrait dire depuis toujours - par celui qui est aujourd'hui le candidat du principal parti de la droite. Cette domination est l'une des causes, peut-être la principale, du double phénomène mesuré par les sondages et que traduisent la plupart des médias. Il y a ceux qui souhaitent son élection et tous les autres, qui veulent ou qui affirment vouloir l'éviter par-dessus tout, à tout prix, quoi qu'il en coûte [La France est la patrie de Poulidor : on préfère les glorieux vaincus aux arrogants vainqueurs, les décotés aux favoris].

La France est partagée entre deux majorités concurrentes. D'un côté, elle est à droite : la somme des sympathisants du parti actuellement au pouvoir, du centre et de l'extrême droite représente autour de 60 % des citoyens ; la gauche et l'extrême gauche en réunissent moins de 40 %. D'un autre côté, il semble exister une majorité de Français hostiles au candidat qui fait la course en tête.

Et si les deux réalités étaient liées ? Ce pourrait être une deuxième explication de l'aversion qu'inspire le président de l'UMP. Il révèle cette majorité de droite que le pays ne veut pas voir. Les Français veulent bien vivre à droite à condition de pouvoir penser qu'ils sont de gauche [Je suis d'accord : un des succès indéniables de la gauche est d'avoir ancré l'idée qu'elle était le Bien, la générosité et que la droite était l'égoïsme, ce que ne soutient pas une seconde l'analyse historique. Comme la politique française est ainsi basée sur une idée fausse, tout le débat politique en est faussé : la droite doit donner des gages à la gauche, la gauche à l'extrême-gauche, et puis quoi encore ?]. Jean-Marie Le Pen a rendu la droite inavouable. La faute de Nicolas Sarkozy est de chercher à l'emporter en faisant se rejoindre "la majorité sociologique" et la "majorité politique". Cette formule fameuse fut inventée par François Mitterrand pour décrire sa victoire en 1981. La victoire de la gauche.

Ségolène Royal et François Bayrou représentent deux voies possibles pour empêcher que les droites n'opèrent leur jonction. La candidate socialiste tente de ramener la gauche au pouvoir en attirant des électeurs qui souhaitent, dans certains domaines tels que l'éducation et la sécurité, des politiques de droite. Le président de l'UDF propose, en sens inverse, une droite qui tiendrait compte, dans une certaine mesure, des préoccupations de la gauche.

Ces deux projets sont-ils envisageables ? Sont-ils crédibles ? Les variations des sondages traduisent les doutes des électeurs. La synthèse "royaliste" paraît tantôt entraînante, tantôt illusoire. Les uns jugent les idées de Ségolène Royal plus convaincantes que sa personne. Pour d'autres, c'est l'inverse : sa détermination, son énergie, sa volonté suscitent davantage l'adhésion que son programme. Sa personnalité et son projet sont en tout cas porteurs de changement, quand François Bayrou n'en propose pas d'autre que de ne voter ni pour la gauche ni pour la droite.

Le philosophe Alain (1868-1951) disait qu'on reconnaît un homme de droite à ce qu'il nie l'opposition entre droite et gauche. [Je ne suis pas d'accord, mais on me dira que ça prouve que je suis de droite !]

Patrick Jarreau
Article paru dans l'édition du 14.04.07

vendredi, avril 13, 2007

Le problème du PS

Il se trouve que les deux seules personnes de mon entourage dont je suis sûr qu'elles ne vont voter ni pour un paléogauchiste ni pour un droitier mais bien pour Ségolène Royal sont aussi, et de loin, les plus riches de mon entourage.

Je soupçonne que cela est représentatif.

Passons assez rapidement sur l'indécence de leurs propos : leurs revenus sont tels que les impôts, bien ou mal utilisés, ne les empêcheront pas de s'acheter une nouvelle voiture ou un nouvel avion. Ils peuvent donc promouvoir une pseudo-générosité sur le dos de la collectivité pour s'acheter à bon compte une "belle âme" (il serait mesquin de leur poser une question telle que : "Mais si vous tenez tant à être généreux, pourquoi passer par l'intermédiaire de l'Etat ?").

Ils entrent tout à fait dans le dicton : "quand on oublie de compter, c'est qu'on oublie la peine des hommes." C'est choquant, mais, bon, c'est comme ça.

D'autre part, ils ne semblent pas s'apercevoir de ce que l'assistanat généralisé, laxiste et sans contrepartie, peut avoir de dégradant.

Je suis frappé que nombre de jeunes baptisent "indépendance" le fait de recevoir une subvention étatique, bien sûr ils ne sont ainsi plus dépendants de leurs parents, mais est-ce préférable d'être dépendant de la collectivité ? Apparemment, cette question ne les effleure pas.

Il ne faut pas discuter longtemps pour remarquer que, sous cette pseudo-générosité à compte de tiers, les partisans de la gauche caviar ou bobo voient surtout dans le PS le gardien des statuts, le garant de l'immobilisme de la société française, le gardien de notre soi-disant modèle social.

Cela se comprend : puisqu'ils sont en haut de l'échelle, ils ne peuvent que craindre qu'on bouscule l'échelle.

Mais, tout de même, que tout cela se dissimule derrière un discours superficiellement généreux est soit une preuve de bêtise, ce qui est possible puisqu'ils refusent toute réflexion le principe des subventions et des aides étatiques, soit une preuve de cynisme, ce qui est plus probable.

En tous les cas, ce n'est pas avec une assise électorale pareille que le PS fera des scores mirifiques.

Ajout du 15/04 : je viens de découvrir que Martin Hirsch, président d'Emmaüs, qu'on peut difficilement accuser d'être un ennemi des pauvres, s'oppose à la gratuité, votée par le PS, des transports publics en Ile de France pour les chômeurs pour la raison suivante, je cite : "Lier une prestation sociale à un statut d'inactivité est dangereux. En particulier vis-à-vis des travailleurs pauvres qui vont, eux, continuer à payer leurs billets." Il ajoute qu'on doit trouver un équilibre entre la nécessité de soulager la pauvreté et la nécessité d'inciter les RMIstes à retravailler.

L'assistanat peut être dégradant car il crée ce qu'on appelle des "trappes à pauvreté". Ce phénomène a été très étudié, ce qui a par exemple amené les gouvernements Clinton et Blair à conditionner les aides à un travail.

On sait qu'en France les trappes à pauvreté existent, mais, finalement, ces questions n'intéressent pas nos socialistes.

En effet, ce qui les préoccupe n'est pas l'effet économique et social des mesures qu'ils préconisent (réfléchir et analyser est fatigant), mais leurs effets d'image : "Est-ce que préconiser telle ou telle chose me donne l'air généreux ?"

jeudi, avril 12, 2007

Deux articles m'inclinant à un profond pessimise

Le premier article de Guy Sorman, dont le titre est parlant :

Lady Di, président

Le deuxième est une superbe défense de Vauban.

Les hommes d'autrefois avaient tendance à se prendre pour des nains, dans un monde en chute libre, éventuellement montés sur les épaules de géants, leurs ancêtres.

Nous nous prenons pour des géants. Mais avons nous vraiment raison ? Ne sommes nous pas dans un monde en chute libre, tout au moins en ce qui concerne les usages, le bien vivre et le bien parler, par rapport à nos ancêtres ?

En lisant Vauban, je me demande combien d'hommes de notre temps pourraient écrire si net, si carré ? Pourraient ainsi tirer droit de l'épaule, comme disait Montaigne ? (1)

Un plaidoyer du temps jadis

(1) : certainement pas un énarque en tout cas : pris entre le langage ampoulé qu'on lui a enseigné et la furieuse envie d'être à la mode, il est douteux qu'un énarque arrive jamais à s'exprimer nettement et correctement.

Alfred Sauvy, mis à rude épreuve par la fréquentation de technocrates, disait préférer le français populaire, même incorrect, mais direct et clair, à l'exemple de "Elle est gironde, la fille à Tintin." à toutes les circonvolutions de ronds-de-cuir diplomés.

mercredi, avril 11, 2007

Vivement les élections ! (2)

Je commence à en avoir franchement marre de cette campagne électorale.

J'avais déjà trouvé que la campagne pour le référendum sur le TCE ne volait pas très haut, mais la campagne présidentielle 2007, c'est vraiment le pompon dans la nullité, le vide intergalactique, le néant total.

Il est vrai que la France politique est le royaume des tabous, comme je l'explique dans un message précédent. Il y a donc fouletitude de sujets, et, parmi les plus importants, dont ne peut pas parler, ou pas parler sans passer aussitôt pour un provocateur, du moins, aux yeux des "faiseurs d'opinion" ce qui, évidemment, n'aide pas le débat.

C'est ainsi que des sujets aussi graves que l'éducation, la dette publique, l'immigration ont été à peine abordés, et souvent de façon biaisée ; que des sujets comme le vieillissement de la population, la défense, la politique étrangère ont été tout bonnement ignorés (ce n'est pas les petits tours à l'étranger des candidats pour amuser la galerie qui tiennent lieu de débat).

Je sais que la qualité d'une campagne dépend en grande partie de la qualité des candidats et qu'avec Ségolène Royal, on n'est pas gâté, et que Nicolas Sarkozy n'est pas toujours tellement mieux.

Probablement n'a-t-on que les candidats que l'on mérite. Après tout, si un politicien avait pensé qu'un discours ouvert sur le monde, ses évolutions, notre avenir, était porteur, un discours qui forcément, les choses étant ce qu'elles sont, aurait été libéral, il l'aurait tenu.

Tout de même, il faut avoir le coeur bien accroché (et des principes libéraux fermement ancrés) pour continuer à considérer que la démocratie est le pire système, à l'exception de tous les autres.

Heureusement, grosse consolation, que la politique et l'Etat ne sont pas tout, et sont même quelquefois pas grand'chose, juste des désagréments avec lesquels il faut faire.

La campagne électorale et les patrons

Un patron expliquait ce matin à la radio que, de plus en plus, les patrons méprisent les politiciens.

Avant, ils allaient quémander une aide, une subvention, un coup de pouce à Bercy.

Maintenant, ils pensent à l'échelle de la planète (1) et évoluent sans cesse. Ils en finissent par trouver nos politiciens très bornés, très immobiles et, au fond, très mauvais.

Quand on connaît le monde, comment ne pas partager ce sentiment ? On vit une campagne électorale limitée par nos frontières, au-delà, comme sur les anciennes cartes, commence le pays des dragons.

C'est exactement le contraire du monde actuel, ouvert jusqu'au vertige : les hommes, les expériences, les capitaux, l'information circulent.

Soyons clairs, les meilleurs, les plus intelligents ne font plus de politique, ils font de l'informatique, de la biologie,de la banque, du "private equity", ils montent des LBOs.

Prenons au hasard un patron du CAC 40 qui ne fait guère parler de lui, Daniel Bouton, de la Société Générale, par exemple.

Je suis bien prêt à parier qu'il a des capacités supérieures à Nicolas Sarkozy ou à Ségolène Royal, que ce soit en matière de vision à long terme, de direction d'équipes, de relations sociales ou de relations internationales.

Et j'aurais pu prendre d'autres exemples. Tous ne sont pas comme Noël Forgeard, mais, au fait, était-il un industriel ou un politicien ? Bien difficile à dire.

(1) au moins les patrons des mille premières entreprises françaises et quelques uns des plus petites.

Irak, la guerre parfaite ?


Réflexion d'un Marine : "It's a perfect war : they want to die, we want to kill them." (c'est la guerre parfaite : ils veulent mourir, nous voulons les tuer.)

Au delà de la boutade, cela mérite réflexion.

Il est admis dans les medias européens que la guerre en Irak est, évidemment, un échec, que les Américains ont, évidemment, fait n'importe quoi et que, évidemment, la situation actuelle n'a que des inconvénients.

Je mets ces opinions plus sur le compte d'un anti-américanisme qu'il faut bien appeler primaire qu'au crédit d'analyses circonstanciées.

En effet, on peut relever quelques points positifs qui ne sont jamais cités :

> les djihadistes étrangers tués en Irak, évalués à plusieurs milliers, n'ont pas sévi autre part. D'ailleurs, cela fait longtemps qu'il n'y a pas eu d'attentats aux USA, simple coïncidence ?

> les conditions de vie dans certaines parties de l'Irak se sont améliorées (les attentats ont lieu dans 4 régions d'Irak où vivent 37 % de la population, autrement dit 63 % de la population vivent dans des régions sans attentats).

> les pétro-monarchies archaïques et oppressives commencent lentement à s'ouvrir à la modernité et ce qui se passe en Irak (et en Iran) n'y est pas étranger.

Et il me reste une question : la guerre civile en Irak est elle de la responsabilité des Américains ? N'a-t-on pas à faire à des Irakiens qui tuent d'autres Irakiens ?

Il me semblait que ces quelques faits et cette question devaient être rappelés pour une vision plus nuancée de la situation en Irak.

Ajout du 11/04 : Irak, une intoxication stupéfiante

Vous êtes surpris ? Moi pas, et vous non plus, peut-être.

Ajout du 13/04 : j'ai mis la photo.

Vivement les élections !

Voici une dépêche de l'AFP :

Ségolène Royal a demandé mercredi "aux dirigeants d'Airbus de retirer la totalité du plan" Power8 qui prévoit 10.000 suppressions d'emplois, après les informations sur le montant des indemnités reçues par l'ex-PDG Noël Forgeard.

Vu comme la campagne électorale vole haut, il est temps que ça se termine.

L'information que contient cette dépêche est d'une telle stupidité qu'on peut douter de sa véracité : en quoi les indemnités de M. Forgeard payant ses courbettes devant J. Chirac changent-elles la nécessités d'un plan de remise en ordre d'Airbus ?

Enoncé dans ce sens là, ça n'a strictement aucun rapport.

Evidemment, on peut trouver scandaleux que M. Forgeard reçoive un tel chèque pour avoir foutu un tel bordel. Mais c'est la France telle qu'elle est : ami des seigneurs et maîtres qui gouvernent l'Etat omniprésent, tout est permis.

Sans compter que M. Forgeard n'est pas du genre à avoir des scrupules, il a une opinion de lui-même si haute qu'il estime sans doute que tout ce qu'il fait est juste par le simple fait que c'est lui qui le fait.

lundi, avril 09, 2007

Nelson fait le tournebroche


Rappelons les faits :

1) Des marins britanniques dont une femme sont capturés par les Iraniens.

2) Les dits marins font ami-ami avec leurs ravisseurs et disent sagement à la télé ce que ceux-ci ont envie d'entendre.

3) Le gouvernement de Sa Majesté fait délivrer ces marins en se couchant devant les exigences iraniennes. Triomphe de l'Iran.

4) Les marins libérés sont autorisés à raconter leurs histoires et se dépêchent, tels des gagnants de la Star AC, de monnayer leur présence médiatique.

Examinons les alternatives d'un point de vue "nelsonien" :

1) Ils auraient pu se battre, je croyais même, naïvement, que les soldats étaient faits pour ça. Il est vrai que la présence d'une femme dans l'équipe ne doit pas en améliorer la combativité.

2) Ils auraient pu se contenter de répéter "Marin Tartempion, matricule 1234567" sans se répandre en détails superflus du genre "Les Pasdarans sont très gentils.".

3) Le gouvernement britannique a par le passé montré plus de fermeté.

4) Un bon procès en cour martiale ou une discrète mais pressante invitation à démissionner de l'armée me paraissent plus adaptés au comportement de ces soldats qu'un gros chèque.

Nelson doit se retourner dans sa tombe à grande vitesse.

Clémenceau disait : "Le pays saura qu'il est défendu." Aujourd'hui, malgré toute la paranoïa sécuritaire de leur gouvernement, les Britanniques savent que la pays n'est pas défendu.

dimanche, avril 08, 2007

Il y a les fonctionnaires, et les autres (vieille rengaine)

Nicolas Lecaussin a publié il y a un an Cet Etat qui tue la France. L'expression peut paraître excessive et pourtant, elle se révèle chaque jour plus vraie et à tous les niveaux (voir ci-dessous l'extrait du blog de JM Aphatie).

Je sais qu'il n'est pas toujours facile à mes amis fonctionnaires (car j'en ai) d'entendre qu'ils travaillent pour une entité qui, en l'état actuel des choses, est nocive pour le pays. D'ailleurs, la plupart refuse même de l'entendre (encore moins, ce que je comprends, d'en être d'accord.)

Ce qui ne veut pas dire que tous les fonctionnaires sont inutiles, ça veut juste dire qu'il y a suffisamment de fonctionnaires inutiles, ou mal organisés, ou mal utilisés, pour que le pays en souffre.

Quand je me plains des avantages et privilèges des fonctionnaires et assimilés, on me réplique couramment, c'est de bonne guerre, que, si il y a tant d'avantages à la fonction publique, pourquoi n'y entré-je pas ? La réponse est simple : ce n'est pas ma vocation, compte-tenu de ce que je pense de l'Etat, j'aurais mauvaise conscience à travailler pour lui, je serais en contradiction avec moi-même.

Sachant mon intérêt pour les questions d'instruction, il n'est pas rare qu'on me conseille les métiers d'enseignement. Pourquoi pas ? Mais dans le privé hors contrat, qui est rare et précaire.

Je trouve l'extrait ci-dessous du blog de JM Aphatie, journaliste à RTL, très révélateur du fonctionnement d'une certaine France : contournement des difficultés, déni des vérités qui dérangent, bricolage, refus d'analyser les problèmes en niant qu'ils existent et, pour finir, défaut de réflexion et d'analyse des solutions ... Le tout étant fait en général pour préserver des privilèges indéfendables en bonne justice ; comme ils sont indéfendables, on évite d'en parler, après quoi on ne risque pas de résoudre les troubles au bon fonctionnement de la société qu'ils créent.

Autrement dit, la France est conjointement le pays des statuts et des tabous qui protègent ces statuts.

Le plus gros tabou est celui qui consiste à dire que l'Etat est bon par essence et que la liberté du citoyen est dangereuse par essence. Il est impossible d'envisager sereinement que l'intervention de l'Etat puisse être mauvaise dans certains domaines et la liberté bonne.

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Rappel des faits qui ont justifié l'invitation [de Patricke Ollier]. A l'automne 2003, le bureau de l'Assemblé nationale a décidé de modifier le régime indemnitaire des députés non fonctionnaires qui seraient battus lors du renouvellement législatif. Jusque là, ils percevaient leurs indemnités pendant six mois, régime calqué sur celui des ministres. Avec la modification, l'accompagnement financier a été étendu à cinq ans, avec une dégressivité dès le deuxième semestre (70% de l'indemnité de base), puis au troisième semestre (60%), pour ne plus toucher au bout de cinq ans que 20% de la dite indemnité, soit 1.080 euros bruts.


Au moment de son adoption, cette mesure n'a pas été commentée par les députés et n'a pas non plus retenu l'attention des observateurs. Il a fallu attendre le 7 février dernier pour voir, dans le Canard Enchainé, un article relatant ces modifications. Depuis, la mèche se consume lentement, suscitant ici et là de timides réprobations.

Hier, sur RTL, nous avons décidé de présenter la réforme. Le député qui l'a initié a dialogué sur l'antenne avec Christophe Hondelatte. J'ai profité du passage de François Bayrou, hier matin, à 7h50, pour l'interroger. Il s'est désolidarisé de ses collègues, jugeant que l'exemplarité des élus se trouvait, ici, prise en défaut. Cette déclaration a suscité de l'irritation chez le tout nouveau président de l'Assemblée nationale, Patrick Ollier, d'où la décision de l'inviter pour évoquer le sujet.

Au micro, ce matin, Patrick Ollier a défendu l'allongement des indemnités. Il a expliqué que l'ensemble était financé par une cotisation prise sur les sommes que perçoivent les parlementaires chaque mois et donc, que l'allongement à cinq ans du versement d'une somme pour les élus qui ne trouveraient pas de travail après une défaite ne coûtait rien à la collectivité.

Une défense globalement juste, et pourtant intellectuellement insatisfaisante.

Le raisonnement qui va suivre a cette particularité de tirer un tout petit fil d'une très grosse pelote. Au bout du raisonnement, il ne s'agit certes pas de prétendre changer le monde, mais tout de même la politique en France. Alors, allons-y.

Il y a deux catégories de députés: ceux qui viennent de la fonction publique et les autres. Imaginez un fonctionnaire battu. Pas de problème, il réintègre l'administration et, souvent, prépare sa revanche. Comme il s'agit souvent d'un haut fonctionnaire, il réintègre en fait le Conseil d'Etat, ou la Cour des comptes, ou quelque chose d'approchant, c'est à dire plutôt un poste dans l'administration centrale que sur le terrain. Quand cet élu vient du secteur privé en revanche, le problème est différent. On peut imaginer qu'un député se recase facilement, son expérience d'élu national et son carnet d'adresses pouvant être valorisés dans une entreprise. Cependant, si une modification de la durée d'indemnisation est intervenue, prouve que des problèmes se posent et qu'alterner carrière publique et activité privée ne va pas forcément de soi.

Plutôt que ce bricolage, on se cotise pour te payer pendant cinq ans, il serait rationnel de procéder autrement.

Un élu est battu, risque lié au suffrage universel. Il serait plus rationnel, plus sain, de l'accompagner dans la recherche d'emploi. En clair, l'encourager ou l'inciter à faire un bilan de compétences, l'aider dans ses démarches envers de futurs employeurs. Bref, agir avec lui comme agit l'ANPE avec des cadres supérieurs qui connaissent un accident de parcours professionnel. Ceci paraît banal et on s'excuserait presque de l'écrire ainsi.

Au lieu de procéder ainsi, l'Assemblée agit différemment, de manière complexe, allant même jusqu'au risque de l'incompréhension avec les citoyens. Bizarre, bizarre. Pourquoi donc procède-t-elle ainsi?

En fait, c'est assez simple. S'il fallait traiter les députés non fonctionnaires comme des cadres supérieurs du secteur privé auxquels ils peuvent être comparés, il faudrait commencer à écrire quelque part le statut qui les régirait. Il faudrait définir, publiquement, en les situant par rapport à la loi générale et ordinaire, les droits à la formation, à l'accompagnement dans la recherche d'emploi, et donc à l'indemnisation des personnes concernées. Opérer ceci viendrait à étaler publiquement la différence qui existe entre ceux qui sont fonctionnaires et ceux qui ne le sont pas. Étaler publiquement cette différence reviendrait à interroger la pertinence de cette exception française qui permet à un fonctionnaire élu de se mettre en congé de son administration et de retrouver son poste public s'il est battu. Pour dire les choses autrement, camoufler cette différenciation de situation, la garder entre soi, en régler entre soi les conséquences, évite d'examiner la possibilité de réclamer la démission d'un fonctionnaire qui choisit la carrière politique, ce qui par parenthèses est la règle dans les autres démocraties.

Si on réclamait cette démission sitôt l'élection, alors on se poserait la question du reclassement de l'ex fonctionnaire comme elle se pose pour l'élu venant du privé. Si on se posait cette question, alors, on en viendrait à la nécessaire définition du statut de l'élu.

Le statut de l'élu est le serpent de mer de la vie politique française depuis vingt ans. En fait, cette réflexion débute avec le financement public de la vie politique. Jusque là, tout était bricolage. Les partis étaient financés par les entreprises qui se remboursaient par le détournement de l'impôt. Au passage, beaucoup de billets atterrissaient dans des poches anonymes. Cela a été normalisé par les lois de financement Rocard, Bérégovoy et Balladur. Il aurait été normal, et cela a été beaucoup réclamé, qu'un statut de l'élu complète le dispositif.

Un statut de l'élu, cela veut dire un salaire pour l'élu, et non pas des indemnités comme aujourd'hui. Un salaire, cela veut dire des cotisations sociales, pour les Assedic, pour la retraite, pour le régime général de la sécurité sociale. Bref, le droit ordinaire applicable à ceux qui veulent servir la collectivité. Comme les électeurs sont versatiles, le métier est précaire. Alors, il faut réfléchir aux procédures de reclassement, pour tout le monde, la formation, l'évolution. Ce serait cela, le statut de l'élu.

Mais en même temps, mettre tout cela en place, ce serait inciter les battus à quitter la politique, donc à organiser le renouvellement de ceux qui veulent représenter la collectivité.

Ceci, chacun le constate, n'est pas du tout dans la mentalité française. Cumulant souvent deux mandats, le député battu prépare souvent sa vengeance. Il est fréquent, dans l'excès, de constater qu'un député-maire battu réintègre l'administration, continue de gérer sa mairie et retente sa chance aux législatives suivantes. On est là dans le fin du fin de l'aberration.

Dans les faits, l'élaboration d'un statut amènerait aussi à réfléchir au cumul des mandats, autre exception française. Au bout du compte, organiser la poursuite d'une vie professionnelle hors de la politique présenterait le double avantage de diversifier le recrutement de ceux qui souhaiteraient servir leurs concitoyens en même temps que se créerait une rotation des élus. Dans le droit fil, se trouverait posé la question du nombre des députés, beaucoup trop nombreux en France, du mode de recrutement des sénateurs, totalement archaïque, du nombre de communes, un élu rendu à un mandat en accélérerait le regroupement, et même du nombre de structures publiques, régions et départements entremêlant leurs compétences à un point d'embrouilles qui devrait autant scandaliser que faire rire.

Au lieu de cette modernisation qui finira bien par arriver un jour, les responsables politiques français organisent la complexité qui leur garantie l'opacité sans leur éviter la fragilité. Comme rien n'est fixé, tout est précaire, d'où une certaine hâte à engranger des garanties. Ces chemins psychologiques ont conduit les députés, il y a longtemps, à prélever une double cotisation de retraite sur les indemnités annuelles de telle sorte que, pour les quinze premières, chaque année passée au Palais-Bourbon vaut double pour la retraite. Parmi tous les régimes spéciaux de retraite que l'on connaît en France, et certains sont cocasses, celui est le plus spécial. Il n'est justifiable, au bout du bout du raisonnement, que par la volonté de ne rien organiser, qui n'est rien d'autre qu'une inertie de commodités de la part d'élus qui veulent préserver des bastions électoraux et vieillir à la tâche. Certains, parfois, donnent le sentiment que mourir dans leur fauteuil de maire constitue le but ultime d'une vie présentée comme dévouée au bien public.

Voilà donc la problématique que nous avons sommairement abordée, ce matin, avec Patrick Ollier. Moderniser la politique n'est jamais la priorité dans une société qui a toujours des problèmes plus urgents à régler. Pourtant, moderniser la politique est aussi un moyen de retrouver les chemins d'une confiance aujourd'hui en voie de disparition entre les citoyens et ceux qu'ils mettent aux postes de responsabilité par l'intermédiaire de leur bulletin de vote.

vendredi, avril 06, 2007

Sire, surtout, ne faites rien

Quand j'entends l'avalanche de propositions aussi hétéroclites que mal pensées (1) que les candidats au poste suprême nous exposent pour que l'Etat vienne, soit-disant, en aide aux entreprises et particulièrement aux petites, je ne puis m'empêcher d'être terrifié.

Si j'étais chef d'entreprise, j'aurais le sentiment d'être une araignée à qui un éléphant propose de l'aider à tisser sa toile.

La meilleure chose que l'Etat puisse faire aujourd'hui, c'était de dépenser le moins possible et de rendre l'argent ainsi économisé sous forme de baisses des prélèvements. Je ne m'inquiète pas : les Français seraient assez grands pour savoir comment utiliser au mieux l'argent qui leur serait ainsi rendu.

Mais on est toujours dans le même phénomène : nos politiciens se révélant absolument incompétents pour remettre l'Etat dans le droit chemin, ils font diversion en allant se mêler d'expliquer aux patrons comment gérer leur boites.

Reagan disait "L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème." Mais, en France, nous avons aussi une tradition de libéralisme qui remonte à loin. Il faudrait peu de choses pour la retrouver (des politiciens non fonctionnaires ?).

Je vous ai déjà cité la réponse de ce pécheur dieppois, auprès de qui Louis XIV s'enquéraitde ce qu'il pouvait faire pour l'aider : "Sire, surtout, ne faites rien."

(1) : la palme revient sans doute à S. Royal qui propose de faire payer par l'Etat deux jeunes embauchés par PME !

On croit rêver ! Elle ose énoncer une proposition aussi anti-économique sans que le rouge lui monte au front. Mais les autres propositions, plus subtiles, comme les allégements de charges, tournent au fond autour du même raisonnement : faire payer par l'Etat ce qui devrait être payé par des activités rentables. Et on nous demande de croire que ces gens sont issus d'écoles françaises du plus haut niveau ? Effectivement, le niveau baisse !

mercredi, avril 04, 2007

Irak : des enfants comme diversion

Sans commentaires, cette entrefilet de L. Monnerat.

L'escalade des mesures et contre-mesures qui est le lot de tous les conflits armés
trouve en Irak des applications extrêmes : d'après les Forces armées américaines, dimanche dernier, deux adultes en voiture ont traversé un checkpoint à Bagdad grâce à la présence de deux enfants à l'arrière, puis ont parqué leur automobile, se sont éloignés et ont mis à feu la bombe qu'elle transportait. Les enfants étaient toujours à l'intérieur.

Cette tactique n'a pour l'instant été employée qu'une seule fois. Cependant, si elle témoigne d'une détermination et d'une férocité manifestes, cette méthode de contourner les mesures de protection est tellement repoussante qu'elle risque probablement d'en devenir contre-productive, en mobilisant la population contre les auteurs de tels crimes de guerre. Ce que la volonté fait, la légitimité peut le défaire - et plus encore.

Les effets immédiats d'une telle attaque, qui a fait 5 morts (avec les enfants) et 7 blessés, n'en seront pas moins de modifier les règles de comportement à l'endroit des enfants et en leur présence. Avec pour objectif d'éloigner toujours plus les armées des habitants, alors que la contre-insurrection vise précisément à les en rapprocher .

mardi, avril 03, 2007

25ème anniversaire de la guerre des Malouines

Je m'interroge : une telle guerre serait-elle encore possible aujourd'hui ? Le gouvernement britannique ne préférerait-il pas rapatrier et dédommager les habitants des territoires contestés ?

Rappelons aussi que ce fut une guerre menée avec une indépendance certaine vis-à-vis des USA.

Aujourd'hui qu'il semble entendu que toute guerre est jugée illégitime qu'elles qu'en soient les causes et les raisons (1), je pense que nous serions prêts à sacrifier nos intérêts vitaux, quitte à nier qu'ils fussent vitaux, plutôt qu'à faire preuve de la moindre fermeté à l'égard d'un quelconque agresseur.

Je rejoins d'ailleurs ce faisant la thèse des islamistes, qui jugent que, si nous avons la technologie et l'argent, nous n'avons ni le coeur ni la tête.

Enfin, il ne me paraît indifférent pas à la question de rappeler que Lady Thatcher (2) a une formation scientifique (chimiste, exactement), comme Angela Merkel d'ailleurs. Je me dis que cela prédispose au pragmatisme et à la confrontation des faits.

04/04/2007 : Les temps changent, mais estce-vraiment pour le meilleur ? J'en doute :

Les Britanniques ne veulent pas de la force


(1) : j'en veux pour preuve la baisse régulière du soutien de la guerre en Afghanistan exprimée par les sondages ; alors même que les causes et les buts de cette guerre ne sont pas contestés.

(2) : une anecdote que j'ai des raisons de croire authentique : Mme Thatcher invite ses ministres au restaurant :

Le serveur : "Que désirez-vous ?"

MT : "Un steak"

Le serveur : "Et pour les légumes ?"

MT, regardant ses ministres : "Ils prendront aussi un steak."

Ca n'a rien à voir avec le sujet, mais ça m'a fait rire.

dimanche, avril 01, 2007

"Martine Aubry, la maire de Lille"

"Martine Aubry, la maire de Lille" : c'est ce que j'ai entendu à la radio. Horrible barbarisme, sous prétexte de modernité.

Cela choque les oreilles ! Et "la maire", qu'est-ce que ça veut dire ? "La mer" ?"La mère" ?

Rappelons que les noms de fonctions sont neutres et que les sexuer témoigne à la fois d'une régression sexiste (en quoi le fait de savoir que le maire est une femme est il significatif ?) et d'une totale méconnaissance de la langue française.

Quand dira-t-on "le sentinel", "le vigie", "son sainteté le pape" ?

Je me suis déjà suffisamment expliqué sur le sujet pour ne pas insister plus longtemps. Abandonnons là nos modernes cuistres.

Encore une petit mot, cependant : Mme Alliot-Marie a toujours suscité mon estime pour avoir exigé qu'on l'appelle Mme le ministre de la défense, c'est au moins ça.

Si Mme Royal est élue, se fera-t-elle appeler "Mme le président" ? Ayant constaté la sensibilité de la candidate aux modes, mêmes les plus absurdes, j'en doute, hélas.

Et le pire, c'est que "Mme la présidente" nous sera présenté comme un progrès remarquable de la condition féminine ! O bêtise !

Pour qui voter ?


Comme vous le savez, j'ai d'abord songé à voter Sarkozy, puis Bayrou.

Maintenant, je suis fermement décidé à voter Royal. Ceci est le fruit d'une mûre réflexion et, il faut le dire, d'un raisonnement un peu tordu.

En effet, ce sont les défauts mêmes de Mme Royal, dont je ne vous ai rien caché, qui m'amènent à voter pour elle.

Je considère que l'étatisme tue la France. Et, au sommet de cet étatisme, qu'y a-t-il ? La présidence de la République.

Quel meilleur moyen de discréditer l'Etat que d'élire à sa tête Mme Royal ?

Bien sûr, c'est la politique du pire, mais, au point où nous en sommes, cela vaut le coup d'être tenté.

C'est donc décidé, pour moi, c'est elle.