dimanche, mai 31, 2015

Pour le juif, le chrétien est un crétin

Dans son dernier livre, Alain Besançon essaie de donner un point de vue des religions les unes pour les autres. D'après lui, pour le juif, le chrétien est un crétin. Trop sentimental, trop mièvre, pas assez au courant de la dureté du monde, trop prompt à se retirer de ce monde difficile.

Or, cette accusation tombe juste : il n'y pas loin de l'amour chrétien au sentimentalisme sirupeux et à la mièvrerie bêbête, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Le danger est permanent et peut saisir n'importe quel chrétien. Quand on lit certaines déclarations du pape sur les islamistes, on se demande s'il parle de vilains garnements ou d'affreux terroristes.

Un chrétien averti en vaut deux.

Ce billet est un prétexte pour vous évoquer Alain Besançon.



Destruction des lubies pédagogos au bazooka

Elle est anglaise. Sans avoir l'air d'y toucher, elle décape :

École : «L'idée que le savoir n'a plus d'importance est le plus grand mythe des pédagogues»

Remarquons que tout ce qu'elle raconte relève, de nos jours, du bon sens. En effet, nous avons aujourd'hui assez de recul sur l'instruction de masse pour connaître sans se faire de noeuds au cerveau quelles sont les meilleures méthodes.

Au contraire, les pédagogos qui nient ces évidences sont obligés de se faire beaucoup de noeuds au cerveau pour justifier leurs lubies. Mais ils ne sont pas fous : ils ont d'autres buts que ceux qu'ils affichent, ils poursuivent un programme d'anéantissement de la société, pour faire place à leur monde idéal, où les moutons abrutis par l'école suivraient docilement des bergers éclairés, c'est-à-dire les pédagogistes eux-mêmes et leurs amis gauchistes.

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DAISY CHRISTODOULOU:

Le plus grand mythe contemporain à propos de l'éducation, c'est l'idée que la connaissance n'a plus d'importance. On dit désormais que le savoir-faire a plus d'importance que les savoirs, puisque de toute façon les enfants n'ont pas besoin de savoir des choses qu'ils peuvent à tout instant chercher sur leur smartphone.


Toutes ces justifications de l'abandon de la connaissance sont fausses, parce qu'elles nient la manière dont le cerveau humain fonctionne. La science n'est pas du côté des pédagogues progressistes. La recherche menée ces cinquante dernières années par la psychologie cognitive montre bien combien nous dépendons du savoir stockée dans la mémoire longue pour tous nos procédés mentaux. Au contraire, la «mémoire de travail», celle dont nous nous servons pour aborder l'information nouvelle et l'environnement immédiat, est très limitée. C'est pourquoi il est très important de savoir «par cœur» des choses, même si elles n'ont pas une utilité immédiate. Ainsi, même si tout le monde dispose désormais de calculatrices, il est indispensable de connaitre ses tables de multiplications par cœur.

Car après vous serez capable de résoudre des problèmes plus complexes sans avoir à utiliser l'espace limité et précieux de la mémoire de travail pour calculer les tables de multiplication. Cette vérité se vérifie dans d'autres domaines. Pour saisir le sens d'un nouveau fait historique, il faut avoir en tête un canevas de dates historiques enregistré dans la mémoire longue. La recherche sur les joueurs d'échecs a montré que plus ils retenaient en mémoires les positions précédentes dans leur mémoire longue, meilleurs ils étaient. Plus vous avez de faits enregistrés dans votre mémoire longue, mieux vous êtes à même de comprendre rapidement les nouvelles informations, et de résoudre efficacement les problèmes de la vie quotidienne. Nous adultes, nous oublions à quel point nous sommes dépendants du savoir, et nous surestimons le savoir dont les enfants disposeraient a priori.

[…]

The Economist écrivait au sujet de la réforme du collège en France «l'approche traditionnelle française, de la classe assise en rangs d'oignons est absolument inadaptée à la nature changeante de l'emploi dans l'économie du savoir». Qu'en pensez-vous ?


C'est un point de vue asséné sans preuves. Rappelons encore une fois l'importance de la mémoire longue, et la faiblesse de la mémoire de travail. Qu'importe l'économie et le monde dans lesquels nous vivons, nous devons prendre en compte la manière dont nos cerveaux fonctionnent. Que nous formions des élèves à travailler dans la finance internationale ou à labourer des champs, à aimer la littérature ou à changer le monde, nous devons admettre que la mémoire de travail est limitée. Si nous tenons compte de cela, l'approche traditionnelle est pleine d'avantages. Une instruction menée par le professeur est régulièrement recommandée dans les analyses sur les techniques d'éducation. L'explication, l'instruction donnée par le maitre permettent de segmenter le contenu, de façon à ce qu'il soit assimilable dans les limites de la mémoire de travail. Les élèves concentrent leur attention sur la bonne chose. Le problème avec les approches qui mettent l'enfant au centre de l'apprentissage, c'est que les enfants sont vite désorientés, ne comprennent pas les concepts fondamentaux et perdent du temps dans des digressions secondaires. Ce n'est pas un préjugé: étude après étude, on se rend compte des bienfaits d'une approche qui met le maitre au centre du dispositif d'apprentissage.


[…]

Le problème de l'interdisciplinarité, c'est qu'elle confond les objectifs et les méthodes. L'objectif de l'éducation, c'est de donner les moyens à l'élève d'appréhender le monde dans sa globalité: l'interdisciplinarité est la fin de l'éducation, pas sa méthode. Faire des «projets» sans fin, ce n'est pas une bonne manière d'enseigner, parce qu'ils impliquent trop d'informations, qui surchargent et saturent la mémoire de travail.

[…]

Est-ce à dire qu'il faille revenir à une école «à l'ancienne» ?

Que signifie «à l'ancienne»? Rousseau et Dewey ont écrit leurs thèses pedagogistes il y a longtemps, et je ne défendrai pas pour autant leurs idées! En Angleterre, l'école «à l'ancienne» était loin d'être parfaite. Nous devons évidemment faire en sorte que tous les élèves apprennent, et pas seulement une minorité élitiste. Nous devons essayer de nous améliorer, de faire mieux, et de réformer si nécessaire. Mais les améliorations proposées doivent l'être sur la base d'une recherche sérieuse et actualisée sur la façon dont nous apprenons, et pas sur des présupposés idéologiques ou des clichés de consultant en management à propos de prétendus changements qu'impliquerait le XXIème siècle. Pour moi, tout le tragique de l'éducation contemporaine, c'est qu'il existe une recherche scientifique extrêmement riche sur la manière d'apprendre, qui n'est pas connue ni appliquée dans l'éducation.
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samedi, mai 30, 2015

L'étrange impuissance des nonistes

On fête les 10 ans du referendum de 2005 ayant abouti au «non» au traité constitutionnel européen. Traité «re-voté», au mépris de toute démocratie, par le gouvernement Sarkozy.

L'impuissance des «nonistes» à constituer une opposition susceptible de prendre le pouvoir m'intrigue, d'autant plus qu'elle est généralisée à presque tous les pays de l'UE et que, pourtant, dans certains pays, dont la France, les sondages nous disent, pour ce qu'ils valent, que les  «nonistes» sont majoritaires.

Des diverses explications avancées, aucune ne me satisfait vraiment.

J'en viens à croire que le démocratie a été confisquée par la classe dirigeante, du fait que l'européisme y est presque totalitaire.

Un parti politique ne peut pas se constituer seulement à partir du bas. Pour fonctionner, il a aussi besoin d'habitués des arcanes du pouvoir (sauf en période révolutionnaire).

Or, les «nonistes» sont si peu nombreux dans la France d'en haut qu'ils ne peuvent constituer la direction d'un parti. Il n'y a donc pas de parti «noniste» taillé pour prendre le pouvoir.

Regardez ce pauvre Front National. On nous ressort toujours les trois mêmes : Marine Le Pen, qui est une poissonnière, Florian Philippot, qui est un gauchiste, et Marion Maréchal, la seule qui tient la route mais est bien jeune. Ce n'est pas avec cela qu'on fait un gouvernement.

Nous sommes donc dans l'impasse.

Berthold Brecht disait : «Le peuple vote mal, changeons de peuple» (c'est en cours, avec le Grand Remplacement). Les Français pourraient dire «La classe dirigeante dirige mal, changeons de classe dirigeante», malheureusement, cela s'appelle une révolution et il n'y en a pas (encore ?) à l'horizon.




mercredi, mai 27, 2015

François Hollande, une taupe trotskyste ?

François Hollande, installé premier secrétaire du PS par la taupe trotskyste Jospin, serait-il lui-même une taupe trotskyste ?

C’est ce que suggère cet article du Point (merci Curmu) :

Nouailhac - Trotskistes un jour, trotskistes toujours ?

Je trouve simple, net et sans bavures le «test Weltroni» de Jean-François Revel pour détecter les communistes mal repentis et autres taupes trotskystes : «Mettez vous sur le même plan nazisme et communisme ?». Je ne suis pas socialiste, mais il me semble qu’un vrai socialiste garanti 100 % non-communiste n’a aucun mal à répondre positivement sans tourner autour du pot, ce qui n’est pas le cas de François Hollande (voir l’article du Point).

Alors François Hollande, une taupe trotskyste ? Peut-être. C’est d’autant plus facile à croire que François Hollande est un menteur compulsif.

De toute façon, s’il n’est pas une taupe trotskyste, il agit comme tel. J’écris depuis longtemps que, sous ses allures molles et cyniques, François Hollande est un idéologue borné de la trempe dont on fait les dictateurs et je trouve dans sa personnalité des échos de Joseph Staline.

Il est aisé de renvoyer dos à dos Nicolas Sarkozy et François Hollande, je le fais souvent, tant leurs politiques sont cousines. Mais je pense qu’il y a chez le premier de la bêtise là où il y a du vice chez le second. Est-ce bien la peine de choisir entre le vice et la bêtise et d’aller voter pour des résultats si proches ? J’en doute. Cependant, vous me permettrez la bêtise au vice.

En attendant, nous sommes dirigés par une taupe trotskyste ou tout comme. Et, en plus elle sera réélue en 2017.

Pauvre France !



Hors-sujet (du moins, je le crois. Si vous trouvez, un lien avec ce qui précède, merci de me le signaler) : À quoi a servi la diabolisation de Bachar ?





mardi, mai 26, 2015

Solar Impulse : une expérience contreproductive

Solar Impulse : une expérience contreproductive

L'histoire de Solar Impulse est amusante mais c'est tout. Elle n'ouvre aucune perspective d'avenir : l'avion 100 % solaire est impossible.

La surface d'un avion est limitée par l'aérodynamique.Tout simplement, le rayonnement solaire n'est pas assez intense, même en imaginant des panneaux solaires au rendement unitaire, pour faire décoller et voler un avion, il peut juste maintenir en vol un avion qui a décollé avec d'autres sources d'énergie. Et seulement quand tout va bien.

Il n'y a pas de révélation : je vous rappelle avoir écrit il y a plusieurs années que les deux sources d'avenir d'énergie primaire seraient le nucléaire et le charbon.




dimanche, mai 24, 2015

Jeannette Bougrab : «La France est toujours aussi aveugle face au péril islamiste»

Si je ne suis pas d'accord avec toutes ses déclarations, je ne peux que souscrire à cet entretien de Jeannette (remarquez qu'elle porte un prénom français, elle ne s'appelle pas Najat) Bougrab :

Jeannette Bougrab : «La France est toujours aussi aveugle face au péril islamiste»


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[…]

Il y aurait déjà dû y avoir un avant et un après Merah, un avant et un après Nemmouche. Nous n'avons pas fait notre révolution copernicienne. Les prémisses sont là. J'ai tenté d'alerter à travers des écrits et des conférences sur la gravité du phénomène de radicalisation de jeunes musulmans, pour certains récemment convertis. Mais on a parfois la terrible impression que les gens s'habituent aux violations des droits les plus fondamentaux. Il est intéressant de faire le parallèle avec la décennie noire en Algérie. Dans Gouverner au nom d'Allah, l'écrivain algérien Boualem Sansal rappelle qu'au début, personne ne prenait vraiment au sérieux le phénomène d'islamisation qui était vu comme une sorte de folklore sympathique. Lorsque les Algériens se sont réveillés, c'était le cauchemar. Le conflit a fait 300 000 morts (ndlr: les historiens avancent des chiffres compris entre 60 000 et 150 000 morts). Lorsque nous allons enfin nous réveiller, il sera trop tard.

[…]

Ce n'est pas parce que 4 millions de personnes ont défilé dans les rues que les choses ont changé. Je ne comprends pas comment le 11 janvier la France a pu bomber le torse et prétendre s'être relevée ? Lorsque 12 personnes meurent simplement à cause de leurs dessins et quatre autres parce qu'elles faisaient leurs courses dans une supérette cacher, c'est la preuve d'un terrible échec, le symbole absolu de notre déclin. Sommes-nous aveugles au point de ne pas avoir pris la mesure de la monstruosité des actes ? Sommes-nous stupides d'avoir pensé qu'ils ne pourraient pas se reproduire ? Nous n'avons toujours pas mesuré la gravité des évènements, le fait que nous sommes entrés en guerre. La violence ne cesse de progresser et j'entends que certains trouvent encore des excuses aux islamistes ! Le titre d'un article sur le site de RFI n'était-il pas: «l'enfance malheureuse des frères Kouachi»?

[…]

Le Comte de Bouderbala, d'origine kabyle, résume ça très bien à travers un sketch où il explique qu'à chaque émeute en Seine-Saint-Denis, on organise un concert de rap. Et d'ironiser sur les fautes de grammaire et de syntaxe des rappeurs. Sous couvert d'antiracisme, on a enfermé ces populations dans leur milieu social et culturel. Une partie des enfants d'immigrés aspire à l'excellence alors que les élites, en particulier de gauche, consciemment ou inconsciemment les tirent vers le bas. On peut le voir aujourd'hui à travers la réforme du collège. Il y a également une part de responsabilité des parents. Les miens ne savaient ni lire ni écrire, mais m'ont inculqué l'amour de l'école. Ils me rappelaient, ainsi qu'à mes frères et sœurs, que nous avions la chance d'être nés en France et que nous avions la responsabilité de nous en sortir.

[…]

La gauche morale se fout du sort des Yézidis, de celui de jeunes filles pakistanaises. Elle préfère les intellectuels qui ont défendu Mao et les Khmers rouges tout en devisant sur la résistance au Flore... Dans ces conditions, je me sens libre de quitter le pays un temps pour me ressourcer un peu avec ma fille. Mais je continuerai à me battre de là où je serai.

[…]

Le monde culturel et intellectuel a également une lourde part de responsabilité. L'alliance rouge-verte symbolisé par le livre d'Edwy Plenel, Pour les musulmans, me gêne beaucoup. Heureusement, il y a quelques résistants comme par exemple Michel Onfray. Mais il se fait injurier lui aussi.
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Jeannette Bougrab par le de la gauche, mais la droite est pire : a-t-on entendu les Fillon, Juppé, Sarkozy analyser correctement les événements ? Que nenni, bien au contraire.

Le peuple français est seul.

CHARLIE HEBDO: LE COMMISSARIAT DES KOUACHI FERMÉ

CHARLIE HEBDO: LE COMMISSARIAT DES KOUACHI FERMÉ

Ce court article est intéressant et suscitera des réflexions chez ceux qui n'ont pas encore ouvert les yeux sur les véritables priorités des pouvoirs publics, à savoir la surveillance des honnêtes gens pour les empêcher de se rebeller contre le système (comme nous le rappellent tous les jours les radars au bord des routes).

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[…]

Alors que la police a obtenu des moyens supplémentaires et que Bernard Cazeneuve lutte pour fouiller la boîte mail de tous les Français, le ministère de l’Intérieur a donc décidé de supprimer un élément de proximité dans la lutte contre le terrorisme.

[…]

La fermeture de ce commissariat de quartier sensible sans aucune explication ni communication manifeste une fois de plus le mépris de la police nationale pour sa fonction de service au citoyen. Les policiers français sont beaucoup plus préoccupés par la surveillance des citoyens honnêtes que par la prévention au jour le jour du terrorisme.
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samedi, mai 23, 2015

Ca sent si bon la France !

Plus aucun chanteur n'oserait une chanson pareille : vous vous rendrez compte dire du bien de la France, sans second degré ni dérision, juste un peu d'ironie ça et là : quelle nauséabondance !




La pomme à Maurice



 J'suis p't'êtr' pas connu dans la noblesse
Ni chez les snobards.
Quand on veut m'trouver faut qu'on s'adresse
Dans tous les p'tits bars...
On lit mon nom sur tout's les glaces
Et sur les ardois's des bistrots,
L'tabac du coin c'est mon palace
Où le soir je r'trouv' les poteaux.

Refrain :

Ma pomme,
C'est moi...
J'suis plus heureux qu'un roi
Je n'me fais jamais d'mousse.
Sans s'cousse,
Je m'pousse.
Les hommes
Je l'crois, S'font du souci, pourquoi ?
Car pour être heureux comme,
Ma pomme,
Ma pomme,
Il suffit d'être en somme
Aussi peinard que moi.

J'suis un typ' vraiment des plus natures
J'ignor' le chiqué.
Arien fair' la vie est assez dure
Sans la compliquer.

Je n'comprends pas qu'on se démanche
Quand on a tant besoin d'repos...
Y en a qui turbin'nt le dimanche,
Alors là j'leur tir' mon chapeau.

Les femm's y m'en faut comme à tout l'monde
Mais j'm'embarass' pas.
Quand j'désire un' brune ou une blonde,
Je choisis dans l'tas.
Comm' j'ai pas d'pèz' je m'sens à l'aise
Pour leur promettr' tout c'qui leur plaît...
Mais quand j'en pinc' je suis bon prince,
En partant, j'leur laiss'... mon portrait.

vendredi, mai 22, 2015

La bataille de Rocquencourt

Le 18 juin 1815, Napoléon est battu à Waterloo, en Belgique.

Le 1er juillet, un régiment de hussards prussiens, contournant Paris, entre dans Versailles puis essaie de se diriger vers les faubourgs parisiens.

On se bat à Vélizy et à Villacoublay.

Davout, probablement le meilleur maréchal de Napoléon (qui a abdiqué depuis neuf jours), ordonne l'attaque à Vandamme et Exelmans. Les Prussiens sont écrasés. C'est la dernière victoire des guerres napoléoniennes.




jeudi, mai 21, 2015

François nous fait un bras d'Hollande

Vote à main levée, 49-3, décret publié dans la nuit : Hollande, faux gentil et vrai brutal

Pascal Bruckner : « Une forme de bras d'honneur à la nation française »

Tout se déroule, hélas, conformément à mes prévisions.

L'homme est un animal religieux

L'homme est un animal religieux

J'aime beaucoup Alain Besançon, c'est d'ailleurs chez lui que j'ai piqué l'expression « mitres molles » pour désigner un certain type d'évêques.

Je rappelle que Besançon met dans les trois tentations de l'Eglise l'islamisme.


Palmyre et martyrs

Les medias occidentaux et leurs relais au pouvoir se focalisent sur les vestiges antiques dégradés par les islamistes.

Il est difficile de ne pas y voir une fuite et une indifférence devant le martyre des chrétiens d’Orient, entre autres victimes des islamistes.

Ceux-ci savent parfaitement en jouer : ils concentrent l’attention sur Palmyre, d’importance stratégique mineure, alors que la bataille pour Ramadi, bien plus cruciale, est passée sous silence.

Prise de Palmyre par l'État islamique : pourquoi une telle inaction de la coalition ?


mercredi, mai 20, 2015

Pornographie et décivilisation

Attouchements au lycée Montaigne ou la «décivilisation» de la société

Il s’agit bien d’un problème de civilisation.

Certains sont tentés par le relativisme. Toute société « ferait civilisation ». Tout se vaut. C’est valable dans le temps comme dans l’espace. Dans l’espace : la civilisation du voisin vaut la mienne (problème réglé par Lévi-Strauss : toute culture doit s’estimer supérieure pour survivre. «La civilisation du voisin vaut la mienne» est suicidaire).

Dans le temps : la civilisation d’aujourd’hui vaut celle d’hier qui vaudra celle de demain. Cette idée invalide toute notion de décadence mais, aussi, de progrès.

Pourtant, selon le mot de Leo Strauss, si tout se vaut, l’anthropophagie n’est qu’une question de goût.

Alors ? Tout ne se vaut pas. En tant qu’occidentaux, nous pouvons porter un jugement occidental sur les autres civilisations. La réciproque est aussi vraie : que des musulmans jugent la civilisation occidentale décadente ne me choque pas. Mais, étant occidentaux, seul compte pour nous notre point de vue d’occidentaux, même si rien ne nous empêche d’écouter les autres civilisations.

Et nous ? Pouvons nous nous juger nous-mêmes par rapport à notre passé ?

Pendant un peu plus de mille ans, disons de Constantin à la Réforme, nous avons vécu dans une civilisation chrétienne et même catholique. Cette civilisation, bien que touchée, s’est prolongée jusque dans les années 1950. C’est ma référence.

Par comparaison, nous vivons une décadence (euthanasie des vieux, GPA, pornographie, nationalisation des cadavres, art contemporain, etc.).

La décadence romaine fut perceptible dans des indicateurs matériels : entretien des infrastructures et des bâtiments publics, distance des échanges, superficie des exploitations agricoles, qualité du bâti, alphabétisation, etc. Cela n’est pas encore très voyant chez nous, mais vient petit à petit. L’effondrement du niveau scolaire est un de ces signes de décadence.

Peine de mort et souveraineté

Tsarnaev condamné à mort : l'Amérique, l'Europe et la vengeance

Une contribution très intéressante (pas étonnant puisqu’elle part d’une idée de Pierre Manent).

mardi, mai 19, 2015

Ruine de l'école : Pompidou l'avait prédit !

Ruine de l'école : Pompidou l'avait prédit !

Cette énième querelle scolaire ne m'intéresse pas : c'est la continuation de la politique suivie depuis quarante ans par la gauche et par la droite et il n'y a aucune raison que cela change. A la fin, ce sont toujours les destructeurs qui gagnent.

Pour remonter cette pente infernale, il faudrait que les ténors politiques fussent capables de formuler leur opposition par autre chose que des «petites phrases» et des slogans faciles et concentrés sur l'accessoire.

Or, les Juppé, Bayrou, Sarkozy partagent les idées progressistes, utilitaristes et niveleuses des nihilistes de gouvernement, ils divergent juste sur les modalités et le rythme du naufrage. C'est la raison - avec la lâcheté face aux apparatchiks de la rue de Grenelle- pour laquelle il y a si parfaite continuité entre la politique éducative de la gauche et de la droite.

A vrai dire, il faudrait une révolution copernicienne dont je ne détecte pas la moindre trace dans le personnel politique.

Dans ces conditions, je ne vois pas pourquoi je m'intéresserais à un débat dont le résultat est connu d'avance.

En revanche, j'ai de l'estime pour Georges Pompidou, c'est pourquoi je vous fais part de ce texte.




lundi, mai 18, 2015

Un hommage à Simon Leys où il est question des «chrétiens maoïstes»

Vous savez que qu'une des lignes actuelles de ma réflexion tient aux «vertus chrétiennes devenues folles» dont nous devons l'analyse à Chesterton.

Ne voilà-t-il pas que, dans un texte d'hommage à Simon Leys (je ne vous dirais jamais assez tout le bien que j'en pense), je tombe sur un concept intéressant : les «chrétiens maoïstes». Je ne suis pas surpris d'y trouver Jean-Luc Domenach, père de Nicolas Domenach, que connaissent les amis d'Eric Zemmour.

Pluie d’hommages à Simon Leys : La vérité contre les «sinologues»

Au fait, comment un chrétien peut-il se protéger de voir ses vertus devenir folles ? Simple : la bonne théologie est une excellente protection.



Islam : rififi au pays du Bien

Cette dame est gentille mais elle découvre que l’islam, c’est le communisme plus Dieu et que les socialos se sont toujours couchés devant les cocos et qu’il y en a toujours eu pour en être les idiots utiles.

Quand la gauche renoue avec le réel Les blasphèmes d’Alexandra Laignel-Lavastine

C’est beau, les gauchistes en action

Le gauchiste est généreux avec l’argent des autres. En revanche, avec le sien …

Charlie Hebdo: Le Juteux Commerce Du Blasphème




Petites nationalités, grandes nationalités

GH Soutou explique qu’une des questions qui a modelé l’élaboration du traité de Versailles dans le camp français est l’attitude irrésolue face aux questions des grandes nationalités et des petites nationalités.

Grande nationalité : yougoslave. Petite nationalité : serbe. Ou si vous préférez : grande nationalité : français, petite nationalité : corse ; grande nationalité : britannique, petite nationalité : écossais etc. Doit-on préférer les petites nations homogènes mais de peu de poids ou les grandes nations à problèmes irrédentistes ?

La question est toujours d’actualité.

Autant l’universalisme politique est totalement con et suicidaire (Hugo voulait que la France se fonde dans l’Humanité ! Il en aura racontées, des conneries, celui-là …), autant le nationalisme peut sombrer dans un séparatisme vétilleux ridicule. Corse du nord ou Corse du sud ?

Le bon choix n’est pas facile à faire : assimilation plus ou moins forcée, autonomie, indépendance.

Entrent en compte l’ethnie, la culture, l’histoire, la géographie et la politique. C’est à décider au cas par cas suivant les intérêts en jeu, c’est de la politique au sens noble.

Tout juste puis-je faire remarquer (raisonnement que mes fidèles lecteurs connaissent bien) que les technologies qui rendent l’information quasi-gratuite favorisent les petites entités homogènes capables de les exploiter avec agilité (Suisse, Singapour, Nouvelle-Zélande, .. .) plutôt que les grands empires bureaucratiques datant de l’ère de l’information rare. De plus, les petits pays sont plus aisément démocratiques : vus d’en haut, les citoyens sont encore des hommes et non des statistiques. Un grand pays n’est pas un petit pays en plus grand.

Petit, c’est mieux. Sauf, peut-être, quand il s’agit de la guerre, mais le destin de la Suisse interpelle.

Je suis curieux de voir comment vont s’en sortir les empires au XXIème siècle.

L’Union Européenne est une idée du XIXème siècle portée sur les fonts baptismaux par des hommes nés au XIXème siècle.

Les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie ?

Broadway therapy

Le sujet : une call-girl passe une audition dans un théâtre pour un metteur en scène (dont l'actrice principale est l'épouse et l'acteur principal l'ex-amant de celle-ci) qui s'avère être un  de ses clients.

Bogdanovich se réclame de Lubitsch, il prétend que celui qui connaît par cœur les dialogues de Lubitsch ne passe jamais une nuit seul. Il ajoute que l’humour hollywoodien contemporain tourne toujours autour des fluides corporels et qu’il voulait changer.

D’excellents moments, de bons acteurs, mais l’ensemble a du mal à prendre. On notera que Broadway Therapy est le titre français, bonjour la francophonie !



BROADWAY THERAPY : Bande annonce VOST [2015] par Filmsactu

Valls mène-t-il une politique libérale ?

Un article très clair qui démêle des notions que ceux qui essaient de nous enfumer et de nous rackettés emmêlent à loisir :

Valls mène-t-il une politique libérale ?

dimanche, mai 17, 2015

Marchons, marchons ... comme des cons

J'ai assez dit, à propos des marches à Charlie, ce que je pensais de ces marches à la con.

Christian Vanneste est sur le même chemin :

La grande marche sur la tête

C'est moi qui souligne :

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La France est une République, comme on ne l’a jamais autant proclamé qu’aujourd’hui. C’est une grande démocratie, dit-on aussi. L’inflation des mots, comme celle d’une monnaie, en ruine la valeur. La démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Dans un pays où l’oligarchie politique craint les référendums, où le microcosme et ses coteries imposent leurs préférences, et parviennent même à les faire admettre à un grand nombre par conformisme à l’opinion dominante… dans le médias, elle n’est plus qu’un décor devant lesquels jouent les « pros » du pouvoir. Quant à la République, ce devrait être la communauté des citoyens, attachée à ses valeurs et à ses institutions. C’est devenu une vieille idole qu’on encense par habitude, une mécanique de normes innombrables, complexes et contradictoires, qui loin de viser le Bien Commun, n’est plus qu’une mosaïque déformée par le temps, le piétinement des uns et des autres.

La seule marche qui devrait retenir notre attention est la grande marche sur la tête d’un pouvoir qui ne peut rien, de valeurs fondamentales qui ne valent plus un clou, d’un Etat qui ne protège plus, et d’une Nation qu’on pousse sans cesse à se renier. Deux fait récents illustrent ce constat accablant. A Rennes, les forces de l’ordre protègent une maison occupée par des squatteurs. Cette maison appartient a une dame de 83 ans, Maryvonne Thamin, qui veut logiquement l’habiter après le décès de la personne chez qui elle logeait. Mais le droit opposable au logement, type même de l’idée que la gauche impose à la mauvaise conscience de la droite, même quand celle-ci est majoritaire, exige que la propriétaire demande l’expulsion des occupants illégaux dans les 48 heures de l’occupation. Sans cela, c’est le vol qui devient légal.

[…]

A Roubaix, c’est complémentaire. Une famille, celle de Philippe Godefroy, a dû quitter le logement qu’elle louait de façon légale, en raison du harcèlement que lui faisaient subir les voyous du quartier. La police n’est pas parvenue à assurer sa protection, ni celle de ses biens. La Mairie va les héberger à l’hôtel aux frais du contribuable. Le gendarme est mort, mais la nounou a pris sa place. Dans les deux cas, l’Etat, défini par Weber comme le détenteur du monopole de la violence légitime, laisse la violence illégale occuper le terrain.
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vendredi, mai 15, 2015

En France, on a vraiment des problèmes très très importants

Certains légumes en boîte ou surgelés Bonduelle et Cassegrain contiennent un arôme à base de viande, ce qui n'était, jusqu'à récemment, pas mentionné sur l'étiquette. Les végétariens s'insurgent.

Source : De la viande dans des légumes Bonduelle

Les pigeons de Charlie et la dictature qui s'insinue

« La Marche des lemmings / La deuxième mort de Charlie Hebdo » de Serge Federbusch

Vous lirez l'article, mais voici la conclusion :

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Q. Vous semblez dire dans votre livre qu’au fond les frères Kouachi ont gagné, que le pouvoir recule face au fondamentalisme ?

R. Depuis le 11 janvier, il y a eu au moins dix cas d’événements annulés, d’expositions amputées, de festivals écourtés par peur d’attentats. Quand, il y a cinq jours, Luz vous explique qu’il n’a plus envie de caricaturer Mahomet, vous sentez comme un parfum de dhimmicratie dans l’air…

[…]

Q. Et l’avenir ?

R. Franchement, il est sombre. Le Système politique et médiatique fera tout pour éviter d’affronter le problème du fondamentalisme musulman en face [d'où ma thèse qu'il faudra d'abord en passer par l'anarchie et la guerre civile qui fera éclater le système qui empêche les Français de se défendre]. Avez-vous remarqué que les voiles prolifèrent dans les rues depuis janvier ? Salafistes, wahhabistes et autres ultra-conservateurs semblent prendre le contrôle de la communauté. Les musulmans français cherchent de plus en plus à affirmer leur identité par une pratique religieuse régressive. C’est un retour catastrophique en arrière.

Dans ma jeunesse, j’ai eu plusieurs amies et quelques petites amies musulmanes qui adoraient le whisky, le rouge à lèvres et le slow langoureux. Sont-ce leurs filles qui portent le voile aujourd’hui ? J’ai peine à le croire et à comprendre comment nous sommes arrivés à ce désastre [moi, je le crois et je sais comment nous en arrivés là : en oubliant l'esprit. Mais, évidemment, ce n'est pas enseigné à l'ENA].
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The Abolition of Liberty in the Name of Security


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I often ask readers to answer this question.: How do you think a totalitarian regime could or would be installed in a free society such as ours? Is it more likely that it will arrive in some thunderclap, as black uniformed fanatics seize the state, or that it will grow in our midst by small and popular increments, introduced on the pretext of saving us from a supposed ‘terrorist’ threat?
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Et pour une fois, je vais traduire :

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Je demande souvent à mes lecteurs de répondre à cette question : comment pensez vous qu'un régime totalitaire pourrait advenir dans une société libre comme la nôtre ? Est-il plus probable qu'il advienne comme un coup de tonnerre avec des fanatiques en uniforme noir s'emparant de l'Etat ou qu'il grossisse en notre sein par des petites touches populaires, sous le prétexte de nous sauver d'une menace 'terroriste" supposée ?
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Et tout cela au nom des « valeurs anglaises », qui doivent ressembler de très près à nos chères « valeurs républicaines » et être aussi claires.

Mais c'est moins ridicule que d'hypothétiques « valeurs monarchiques » (de même que, tant qu'à rester dans les idées flous et les mots creux,  je préfèrerais « valeurs françaises  » à « valeurs républicaines»).

De toute façon, ne nous leurrons pas : toutes ces pseudo-valeurs sont d'authentiques ferments de décomposition.


Et puisque c'est mon jour de traduction : FASCISME, vous pensez vraiment que cela sera si évident ?

Pourquoi réagissons nous si peu ?

1) A cause du gradualisme, c'est le syndrome de la grenouille dans le mixer. Vous aussi vous pouvez jouer :

Joe Cartoon : frog in a blender

Non, il n'y a aucune ambiguité : la grenouille, c'est vous, c'est moi.

2) Le confort phénoménale des cinquante dernières années nous a limé les griffes.







jeudi, mai 14, 2015

Jean-Marie Le Pen condamne les homosexuels « qui chassent en meute »

Jean-Marie Le Pen condamne les homosexuels « qui chassent en meute »

C'est dégueulasse,  homophobe et patati et patata ?

Pourtant lisez cet article à propos du livre de Raphaëlle Bacqué, que personne ne peut soupçonner d'être « nauséabonde », sur Richard Descoings :

Balzac, Proust .. et Richard Descoings

C'est moi qui souligne :

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[Richard Descoings] n'est ni Bonaparte, ni Rimbaud, ni Mitterrand. Aucune œuvre en gestation. Pas de génie particulier. Il lui reste cependant une arme absolue : l'intrigue. Celle que Balzac expose en ces termes: «L'intrigue soulève moins de passions contraires que le talent, ses menées sourdes n'éveillent l'attention de personne (…). L'intrigue est d'ailleurs supérieure au talent : de rien, elle fait quelque chose ; tandis que la plupart du temps les immenses ressources du talent ne servent qu'à faire le malheur de l'homme.» L'univers de sa conquête est celui du Paris gay des années 1980. Une frénésie libertaire frappée de plein fouet par l'apparition d'une maladie épouvantable. Il découvre qu'il peut mettre en partage son secret d'adolescent. Un monde alors s'ouvre à lui.

Puissant, raffiné, discret, glauque et coruscant. On songe à Proust: «Une franc-maçonnerie bien plus étendue, plus efficace et moins soupçonnée que celles des loges, peut-on lire dans Sodome et Gomorrhe, car elle repose sur une identité de goûts, de besoins, d'habitudes, de dangers, d'apprentissages, de savoir, de trafic, de glossaire, et dans laquelle les membres mêmes qui souhaitent ne pas se connaître aussitôt se reconnaissent à des signes naturels ou de convention, involontaires ou voulus, qui signalent un de ses semblables au mendiant dans le grand seigneur à qui il ferme la portière de la voiture, au père dans le fiancé de sa fille, à celui qui avait voulu se guérir, se confesser, qui avait à se défendre, dans le médecin, dans le prêtre, dans l'avocat qu'il est allé trouver ; tous obligés à protéger leur secret, mais ayant une part d'un secret des autres que l'humanité ne soupçonne pas et qui fait qu'à eux les romans d'aventure les plus invraisemblables semblent vrais, car dans cette vie romanesque, l'ambassadeur est ami du forçat…» Les pantalons de cuirs ont remplacéles redingotes, les psychotropes, l'opium ; les lignes de cocaïne se mêlent désormais au champagne, Descoings danse comme Freddy Mercury, se consume comme Kurt Cobain. Chaque matin, pourtant, de cabinets ministériels en cours à Sciences Po, l'horizon de sa carrière s'éclaircit un peu plus. «C'est avant quarante ans qu'il faut un poste d'influence», répète ses amis. Il ne les a pas encore quand il devient le patron de l'école de la rue Saint-Guillaume. Roi d'une petite principauté, il pense y être visionnaire en ne faisant qu'adapter l'école aux canons des grandes business schools. L'argent coule à flots, les jeunes gens bichent, les ministres le craignent. Les élèves l'adulent, l'appellent «Richie». La discrimination positive ouvre les portes du VIe à la banlieue, les gender studies sont au programme: c'est l'Amérique! Tout est là et pourtant tout est vide. La chair est triste, hélas, et l'on ne lit plus de livres. Les corsets de Balzac et de Proust ont été jetés aux orties. Sur la palette de couleurs, il ne reste que le gris des costumes et le blanc de la poudre. Rastignac n'a plus d'allure, Rubempré perd ses cheveux et Charlus drague sur Facebook. Balzac et Proust, c'était mieux avant.
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Que les anormaux se tiennent les coudes et qu'ils se cooptent en fonction de leur commune anormalité, quelque soit cette anormalité, ça ne vole pas haut mais il n'y a rien là que de très humain. Après tout, les énarques et les polytechniciens font de même, ce qui est sans doute une manière de nous signifier à quel point ils se sentent anormaux.

En revanche, que la majorité ait à ce point perdu le sens des convenances qu'elle laisse son destin modelé par cette concurrence des minorités, là est la vraie catastrophe.

Et les minorités, en n'étant plus condamnées mais adulées, deviennent d'un ennui mortel.

On va finir par croire que la vraie minorité persécutée, qui n'est pourtant pas encore minoritaire, celle qui se reconnaît à des signes secrets et n'ose s'afficher au grand jour, est celle des Français de France, travailleurs, hétérosexuels et catholiques, raisonnablement patriotes, conservateurs et libéraux.


1914-1920 La grande illusion, quand la France perdait la paix (GH Soutou)

Livre passionnant, qui commence par une introduction fracassante qu'on peut résumer ainsi : la guerre vue d'en bas, qui est tellement à la mode, c'est bien gentil, mais c'est étroit, mesquin et, finalement, sans grand intérêt.

Les états d'âme du poilu Tartempion tels que rendus par ses carnets, la monographie sur la tranchée 22 du secteur 425 ou l'étude sociologique sur la petite cuillère comme arme de tranchée, ça va cinq minutes. C'est voyeur et, par définition, ça ne vole pas haut.

Pour comprendre la guerre, rien ne vaut d'aller voir là où tout se décide, dans les ministères et dans les chancelleries. Soutou assume crânement son parti-pris d'historien à l'ancienne.

Suivons-le.

Premier point, qui ne surprendra que les imbéciles, la France avait des buts de guerre. Il y a même eu une commission d'une trentaine de sommités politiques, universitaires et militaires qui fut chargée d'y réfléchir. Enfouis dans la poussière du Quai d'Orsay, ses rapports sont très intéressants et, sur certains sujets comme l'Ukraine ou les rapports des peuples slaves et de la Russie, étonnants d'actualité.

Deuxième point, ces buts de guerre ont varié avec le déroulement des événements. C'est bête à écrire : à cause de notre savoir rétrospectif, nous oublions trop souvent que l'issue d'une guerre est toujours incertaine et que, pendant celle-ci, tout est subordonnée à l'atteinte de la victoire. En fonction des velléités de détacher l'Autriche de l'Allemagne ou de la peur que la Russie ne conclut une paix séparée, les positions françaises sur les découpages territoriaux à l'est ont fluctué. On a du mal à se projeter à un siècle quand on n'est pas sûr que demain ne sera pas le jour de la défaite.

Troisième point, conséquence direct du point précédent, les buts de guerre ne furent jamais fixés de manière définitive jusqu'à ce qu'ils soient gravés dans le marbre par les traités de «banlieue parisienne» (Versailles, Trianon, Sèvres, Saint Germain en Laye).

Une occasion pour une paix négociée s'ouvre fin 1916-début 1917. Les contacts furent beaucoup plus sérieux qu'on ne l'a dit par la suite (évidemment : comme cela s'est mal terminé, personne n'avait intérêt à se vanter de ces contacts). Mais l'effondrement russe restaure l'Allemagne dans l'espoir d'une victoire rapide et referme la fenêtre d'opportunité. Par cette occasion manquée, les Européens ouvrent la voie à l'hégémonie américaine.

Soutou analyse sous l'angle politico-militaire la désastreuse offensive Nivelle du printemps 17. Soutou ne cite pas Churchill mais il aurait pu : «Au sommet, politique et stratégie militaire sont une seule et même chose» (1).

Il voit trois tendances politiques dans les décideurs français : les défaitistes, les jusqu'au-boutistes et les modérés.

Les premiers veulent une paix blanche au plus vite avant que les Allemands ne gagnent la guerre. Ils sont très minoritaires.

Les seconds veulent un règlement de paix punitif pour l'Allemagne. Il faut éviter que les Américains ne s'en mêlent trop, donc il faut  donc une victoire rapide avant l'intervention américaine et, surtout, il faut devancer l'offensive allemande de printemps. Ils poussent à l'offensive Nivelle, à l'assaut frontal.

Enfin, les derniers veulent prendre des gages à l'Allemagne et obtenir des garanties mais dans une mesure acceptable pour les Américains. Ils se rallient à la stratégie prudente de Pétain : « J'attends les chars et les Américains ». Ils étaient également partisans de la stratégie périphérique.

Un pseudo-cabinet de guerre (Poincaré, jusqu'au-boutiste, est absent) prend le 3 avril 1917, le jour de l'entrée en guerre des Etats-Unis, une décision modérée et Nivelle accepte des objectifs très limités. Mais l'état-major, jusqu'au-boutiste lui aussi, parvient, avec l'aide de Poincaré, à renverser cette décision (2). Et c'est l'offensive Nivelle que nous connaissons.

Contrairement à ce qui s'est passé en 1914, quand l'état-major français n'avait pas du tout anticipé l'emploi des réservistes allemands dès le premier jour de la guerre, et malgré la surprise de l'effondrement de l'automne 1918, les Alliés ont une assez bonne évaluation de leurs ennemis en 1917.

Cependant, la rapidité de l'écroulement allemand surprend tout le monde. Les militaires teutons se débrouillent remarquablement bien pour faire porter aux civils la responsabilité de l'armistice et du traité de Versailles, donnant naissance au mythe du coup de poignard dans le dos, qui aura le succès que l'on sait. En réalité, les militaires allemands géraient le pays depuis 1916 et portent pleinement la responsabilité de la défaite, mais la politique se nourrit parfois plus de mythes que de faits.

Les Allemands ne s'adressent qu'aux Américains et parviennent à diviser les Alliés. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France arrivent à la table des négociations en n'étant d'accord deux à deux ni sur l'Allemagne ni sur la Russie. Peut-être est-ce de la vanité de ma part, mais il me semble que la position de la France, la plus méfiante, était la plus exacte.

On sombre dans les compromis bancals. De plus, en juin 1919, au moment de la négociation finale, les Alliés avaient commencé à démobiliser alors que l'armée allemande, réorganisée, était plus forte qu'en novembre 1918, ce qui empêchait les Français de montrer les dents.

Tout ceci fera dire à Jacques Bainville que le traité de Versailles est trop mou pour ce qu'il a de dur et trop dur pour qu'il a de mou. Pour Bainville, il fallait choisir : ou se réconcilier avec l'Allemagne, ou la démembrer. On a pris une voie intermédiaire qui cumule les inconvénients : une Allemagne hostile qui reste malgré tout puissante.

Remarquons que le démembrement de l'Allemagne est la voie qui fut suivie, par la force des choses entre 1945 et 1989, et que l'Europe de l'ouest ne s'en est pas plus mal portée. J'aime tellement l'Allemagne que je préfère quand il y en a deux.

En conclusion, lecture très intéressante, d'autant plus que certaines questions du début du siècle dernier redeviennent frappantes d'actualité.

On a beaucoup dit, dans les années1990-2000, que la guerre froide avait gelé en Europe les problèmes de nationalités, de minorités et de frontières et qu'ils revenaient du fond des glaces tels Hibernatus. On l'a dit, mais je ne suis pas sûr qu'on en ait pris toute la mesure.

La chute du mur de Berlin et la réunification allemande rendent obsolète et anachronique l'idée même d'Union Européenne. J'ai cru un temps, comme beaucoup, qu'il s'agissait juste d'un problème de modalités et de fonctionnement, mais non. La puissance allemande au centre de l'Europe rend impossible une union équilibrée de nations souveraines, l'idée d'union européenne est devenue invivable. On peut juste avoir une union de vassaux, un zollverein (3), bien connu des Allemands, puisque l'unification bismarckienne a commencé par un zollverein.

Cette analyse travaille certains Anglais et constitue le fond de leur euro-scepticisme. J'attends avec impatience que les dirigeants français prennent conscience de cette nouvelle donne qui était en germe depuis vingt ans et qui est en train d'éclore.

Vous me direz que certains politiciens français ont déjà franchi cette étape et ont déjà choisi. Malheureusement pour la France, ils ont choisi la vassalisation allemande.





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(1) : digression : ceux qui croient Hitler idiot feraient mieux de prendre au sérieux cette citation de son plus farouche ennemi, ils comprendraient que la plupart de ses décisions militaires aventureuses ont des motivations politiques réfléchies (par exemple, prouver aux occidentaux que l'Allemagne nazie est le meilleur rempart contre l'ours bolchévique).

(2) : ce renversement de décision se fait d'une manière qui n'étonnera pas les habitués des grosses organisations. La décision modérée du 3 avril, qu'on connaît par les témoignages, les correspondances et les carnets intimes, n'a pas été traduite immédiatement par un compte-rendu écrit et diffusé. Les jusqu'au boutistes continuent sur leur lancée, aucun des modérés ne prend le leadership pour rappeler la décision du 3 avril, qui tombe dans l'oubli.

(3) : union douanière

mercredi, mai 13, 2015

Zemmour : Todd, le terminus du prétentieux

Zemmour : Todd, le terminus du prétentieux

Comme d'hab avec Zemmour, ça décape.




Belkacem-Hollande-Valls : non possumus

Najat Vallaud-Belkacem vient de proposer de confier le destin du latin dans le système scolaire français à la commission des programmes, c’est-à-dire à ceux-là mêmes qui en ont proposé la suppression. C’est à la fois noyer le poisson et se foutre du monde.

Il faut bien comprendre le gouvernement Hollande : il est composé de nihilistes doctrinaires, d’idéologues fous avides de destruction, d'adolescents, attardés et cyniques, sans cesse à la recherche d'un père à tuer. Détruire est leur raison d’être politique.

Sur les sujets techniques, savoir s’il faut travailler deux ou trois dimanches, on peut discuter.

Mais dès qu’on entre en confrontation directe avec la doctrine, dès qu’on conteste le principe même de la destruction, plus aucune discussion n’est possible, le gouvernement envoie les CRS. On l’a bien vu avec la dénaturation du mariage : le gouvernement n’a pas cédé un pouce, il a tenu ferme face à des manifestations comme jamais aucun gouvernement depuis trente ans.

Cela sera exactement pareil avec les programmes. L’actualité dure une semaine, on tiendra deux. Les Finkielkraut et compagnie peuvent bien protester, on les amusera de commissions en concertations, on gagnera du temps, on changera quelques mots du texte pour faire diversion, mais, à la fin, le résultat ne changera pas : suppression du latin et de toutes les langues exotiques, suppression de l’histoire de France et propagande islamiste.

Et la droite est quasi-inexistante car elle n’a aucune réflexion sur l’éducation (d'ailleurs, la droite n'a de réflexion sur rien. Encéphalogramme plat). Elle ne remet pas en cause l’étatisation de l’instruction, qui condamne la France à avoir un système éducatif qui est une arme de propagande gauchiste massive.

Il suffirait pourtant de rendre déductibles des impôts les sommes engagées dans les établissements hors contrat. Cela serait une révolution.

En attendant, tout sera bon pour l'emporter, la gauche nihiliste ne reculera pas d'un pas :

Opération Belkacem : le cynisme indigne de la gauche morale

Êtes-vous un «pseudo-intellectuel» ?

Nota : il est de tradition, en informatique (même l'informatique a des traditions), que les messages des versions de développement soient des citations latines afin de ne pas les confondre avec des versions opérationnelles. Une fois le latin disparu, il suffira de les remplacer par des citations de François Hollande, ça promet : «Euh ... la finance ... euh ... euh ... mon ennemi ... euh sans visage».

Addendum du 18/05 :

Visiblement, je ne suis pas le seul à faire cette analyse : «Najat Vallaud-Belkacem est, avec Vincent Peillon, un des ministres les plus idéologues que nous ayons eus sous la Ve République.»


Les naufrageurs de l'école

Vivent les Anglais ! Pour la Grande-Bretagne, les migrants «devraient être renvoyés»

Pour la Grande-Bretagne, les migrants«devraient être renvoyés»Londres rejette le plan Juncker

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« Les migrants qui tentent de gagner l’Union européenne en traversant la Méditerranée devraient être renvoyés », a affirmé dans les médias britanniques la ministre de l’Intérieur, Theresa May, reconduite dans ses fonctions par David Cameron après sa victoire aux législatives.

« Je suis en désaccord avec Federica Mogherini (le chef de la diplomatie européenne) quand elle soutient qu’aucun migrant ou réfugié intercepté en mer ne sera renvoyé contre son gré », a insisté Mme May, quelques heures avant la présentation du plan de Jean-Claude Juncker. « Une telle approche ne peut qu’encourager plus de gens à risquer leur vie », a-t-elle estimé. Le plan d’action adopté mercredi par la Commission européenne veut éviter les embarquements, secourir les migrants qui ont pris la mer et gérer leur accueil à leur arrivée dans l’Union européenne.
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La solution de ces problèmes est simple, il suffit de le vouloir :

1) Renvoyer les bateaux de migrants sans les secourir, à l'australienne. Quelques corvettes suffisent.

2) Rétablir la nationalité héréditaire par opposition au droit du sol (« On n'appelle pas une vache cheval parce qu'elle est née dans une écurie ») et durcir les conditions de naturalisation jusqu'à la rendre impossible pour les immigrants de première, voire de deuxième génération, sauf par le sang versé ou autre insigne service rendu à la France. Une loi suffit, on en vote des centaines tous les ans.

3) Réserver les aides sociales aux nationaux. Une loi suffit, on en vote des centaines tous les ans.






Cuba libre peut-être un jour (mais pas grâce à François ni à la gauche)

Rigoulot : pourquoi Saint-Germain-des-Prés a cru aumythe de «la fête cubaine»

Les demi-mensonges de François Hollande sur Cuba



mardi, mai 12, 2015

Déconfiture dans la culture

Suppression des humanités : la réforme du collège vue du Québec

Alain Finkielkraut : «La réforme du collège n'est pas progressiste, elle est destructrice»

Apprentis sorciers



Les catholiques-zombies, cette horreur politique

Il y a un point où je suis en accord avec Emmanuel Todd, c’est lorsqu’il décrit François Hollande comme un «catholique zombie» (mes commentaires entre crochets) :

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L'homme se pense sans doute de gauche [n'en déplaise à Todd, François Hollande est sans conteste socialiste, tendance étatiste, européiste et clientéliste], et ne saurait facilement admettre que ses valeurs profondes demeurent celles de son enfance [Todd est-il totalement libéré des valeurs de son enfance ? Qu'y a-t-il de mal à garder les valeurs de son enfance ?]: hiérarchie, obéissance, matriarcat peut-être [j'ai déjà expliqué que François Hollande est une femme dans un corps d'homme ou un castrat]. Le dernier catholicisme fut en effet une religion de la mère, centrée sur le culte de la Vierge Marie, particulièrement dans l'ouest de la France.

Ce simple coup d'oeil à la carte d'identité religieuse du Président nous permet de comprendre bien des choses. Placé à la tête d'une nation en difficulté, le Président s'obstine à ne rien faire, à ne pas décider, à ne pas être grand, à rester, en conformité avec l'éducation qu'il a reçue, humble. Mais c'est bien cette modestie qui, dans sa version originelle, avait permis aux catholiques de l'armée française de ne pas trop gravement désobéir à la République durant l'affaire Dreyfus, ou à l'état-major de la Royale de saborder la flotte à Toulon le 27 novembre 1942. L'incapacité à décider ne vient pas, à l'Elysée, ainsi qu'on le suggère parfois, du radical-socialisme. Elle a une origine culturelle, collective, mais ce n'est en fait que l'une des virtualités de la subculture catholique, magnifiquement transmise à François Hollande, catholique zombie archétypal. Comme tant d'autres avant lui, il est né poussière, il redeviendra poussière [sauf que le catholique authentique, à l'inverse du catholique zombie, aura entretemps fécondé la terre de sa foi].
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Je rappelle que Staline était un ancien séminariste, comme quoi un chrétien (orthodoxe, je l'admets) zombie peut décider.

Les bretons aussi sont des catholiques zombies.

L’analyse des catholiques zombies a été faite il y a un siècle. Todd n'invente vraiment rien. C’est facile à comprendre en joignant Chesterton (1908 : Orthodoxie) et Le Bon (1905 : Psychologie du socialisme). Les vertus chrétiennes sont devenues folles, au sens où elles se sont détaché les unes des autres (la charité sans la foi).

Les socialistes catholiques zombies, à la Hollande ou à la bretonne, ont gardé l’idée de faire la charité et l’idée de l’universalisme, mais ils ont perdu d’autres idées : la charité est individuelle et non pas collective, le paradis n’est pas de ce monde, l’amour du prochain commence par l’amour concret autour de soi plutôt que l’amour lointain et abstrait de l’Autre, l’homme est pécheur la bonne conscience ne s’achète pas même par un vote socialiste,  la vie est un combat pour la Foi et le Salut  etc.

Il y a la sensibilité et le sentiment, mais il y a aussi la raison et la fidélité. Dis autrement : il y a Saint François d’Assise et Sainte Thérèse de Lisieux, mais il y a aussi Saint Thomas d’Aquin, Sainte Jeanne d’Arc et Saint Louis.

L’Eglise contemporaine est tellement faible en matière de doctrine qu’il arrive que des catholiques dont on n’a pas de raison de douter de la sincérité confondent l’Eglise avec une ONG et se comportent comme des catholiques zombies. Voir Koz, par exemple, qui (par hasard ?) est breton. Ceux-ci sont très irritants, car ils trahissent l’Eglise (de bonne foi ? Expression intéressante dans ce contexte). L’ennemi intérieur est toujours plus difficile à combattre.

Ces considérations ne concernent pas que les catholiques (1), désormais quelques pourcents de la population qui vit en France (je n’ose écrire «française»).

Nous vivons dans un pays de culture catholique. Son histoire, ses paysages, sa langue, ses traditions sont modelés par le catholicisme. En comprendre les dérives et les dévoiements est indispensable.


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(1) : bien entendu, par «catholique», j’entends «catholique pratiquant». La notion de «catholique non pratiquant» est absurde. Plus juste est l’expression «de culture catholique».

lundi, mai 11, 2015

Emmanuel Todd, le faux prophète

Emmanuel Todd, le faux prophète

La conclusion de l'article, qui perd soudain toute rigueur, est niaise. Pour le reste, ça tient la route.

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Sa pensée peut se résumer ainsi : Emmanuel Todd analyse deux règles d'héritage qui co-existaient en France et en Europe dans le passé : d'un côté le droit romain qui divise l'héritage en part égale entre les frères, de l'autre le droit germanique qui favorise seulement l'aîné. En bon sociologue, Todd en déduisait que les régions où l'héritage égalitaire était dominant donnaient lieu aux idéologies égalitaires et universalistes, dont notre République est l'héritière, alors que les régions dominées par le droit germanique donnaient naissance à des idéologies inégalitaires, différentialistes et réactionnaires.

Sa théorie fonctionne assez bien pour la France d'hier : les régions françaises identifiées comme «égalitaires» (le Sud, l'Auvergne et le Bassin parisien) ont dans le passé maintes fois voté en faveur de la République et plus tard en faveur de la gauche. Les régions «inégalitaires» (le Grand Ouest et l'Est) avaient plus tendance à voter contre la République, comme par exemple lors du référendum de 1852 qui a proclamé empereur Napoléon III.

Seulement, depuis une quarantaine d'année, sa théorie n'est plus valide. La droite est maintenant dominante dans le Bassin parisien et dans le Sud, tandis que l'Ouest est farouchement socialiste. Au lieu de déclarer forfait, Todd a publié en 2013 Le mystère français, qui explique que sa théorie n'a rien de farfelu, mais que la France est mystérieuse. Le grand égarement du sociologue commence ici : tous les maux de la France, la paralysie de son système politique, la méfiance des citoyens envers les institutions, proviennent, selon Todd, de cette divergence entre son modèle et réalité. La France devrait confirmer les prédictions du modèle toddien ; comme elle ne le fait pas, elle est malade (c'est le terme utilisé dans ses livres).

Nombre de lecteurs, à l'éducation et à l'esprit scientifiques, doivent se demander avec effroi comment il est possible d'exposer un modèle sociologique qui ne fonctionne manifestement pas. Que ces lecteurs soient avertis : Emmanuel Todd n'est certainement pas le seul dans ce cas.

Avant lui, il y avait Marx. Comme l'expliquait très bien Raymond Aron, dès les premiers chapitres, la théorie exposée dans Le Capital devient incohérente avec elle-même : par exemple, rien ne permet de déduire la paupérisation du prolétariat au sein de la théorie marxiste. Que fait Marx ? Il la postule tout simplement. De toute façon, peu importe ces détails, car tout conflit est l'expression d'une lutte des classes mondiale ! Postuler un schéma réducteur pour que la réalité ainsi tordue colle avec la théorie est la clé d'une certaine sociologie non quantitative. Un autre exemple : Michel Foucault, qui affirme que l'essence de toute institution est de normer l'individu. Un hôpital soigne en premier lieu les malades ? Peu importe, c'est la normalisation des patients qui compte !
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Todd est symptomatique de l'esprit de Polytechnique (en français dans le texte) dont parle Hayek : «J'ai fait tous les calculs dans mon cerveau surpuissant. Si la réalité dément mes calculs, c'est la réalité qui a tort». D'où la blague : la différence entre le train et le polytechnicien, c'est que le train, quand il déraille, il s'arrête. Dernier exemple en date : Anne Lauvergeon.

Bien sûr,  cette maladie de l'esprit ne touche pas que les polytechniciens, ça serait trop beau. Je connais un magnifique exemple d'esprit de Polytechnique qui ne sort pas de cette prestigieuse école.

Remarquez bien que cette tournure d'esprit est apte à faire des bourreaux de classe mondiale. Ce n'est peut-être pas totalement un hasard si Pol Pot a été formé en France.


Commémoration du 9 mai: Poutine tout seul ?

Commémoration du 9 mai: Poutine tout seul ?

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Dans le quartier de Lefortovo à Moscou, se trouve le cimetière de Wedensk qui comprend le carré des pilotes Français de Normandie Niémen tués en opération. Régulièrement fleuri, il n’aura pourtant pas la visite de François Hollande le 9 mai prochain. Qui s’en moque. Lors des obsèques aux invalides d’un des plus illustres d’entre eux, le Compagnon de la Libération Roland de la Poype en octobre 2013, le gouvernement français ne s’était pas fait représenter. Le gouvernement Russe si, accompagné des Choeurs de l’Armée Rouge. Il faut croire que ces moujiks, ont le sens des convenances.

L’absence de François Hollande, il est probable que Vladimir Poutine s’en moque. Pire, cela doit l’arranger et le conforter que celui-ci se dispense de venir rendre hommage à des soldats français. Et à travers eux à tous ces soldats soviétiques, les «frontovikis », les guerriers du froid dont les énormes sacrifices ont permis, qu’on le veuille ou non, de sauver la civilisation. Accomplir ce geste, tout en maintenant l’expression de ses désaccords, aurait eu une belle portée politique.

L’historien Yves Donjon venu à Moscou en mai 2011 à l’occasion des célébrations consacrées au Jour de la Victoire avait pris un taxi. Quand le chauffeur appris pour quelle raison il était là, il refusa d’accepter de l’argent du trajet, disant simplement : « Merci de vous souvenir ». Encore faut-il avoir de la mémoire.
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Vous avez compris que tout cela est, de la part de Hollande, un mélange peu ragoutant de servilité (faire le caniche des Américains), de bassesse (pas de respect pour les morts) et d'inculture crasse (l'histoire se résume à des clichés erronés et de toute façon mal digérés).

Gnougnafier un jour, gougnafier toujours.




dimanche, mai 10, 2015

Arletty, une passion coupable

Le DVD de ce téléfilm (1) a atterri chez moi par hasard.


Arletty, Une Passion Coupable - extrait 2 par flachfilm

La réflexion que cela suscite est évidemment celle de la responsabilité de l'artiste par rapport à son époque. J'incline à l'indulgence avec Arletty.

Il faut être prudent dans les jugements rétrospectifs (les antifascistes avec 70 ans de retard ont la férocité d'autant plus facile qu'elle est sans risques. Ma tendance est à l'inverse, sauf avec quelques politiciens, qui eux n'ont pas d'excuses), mais nous pouvons remarquer que les condamnations d'Arletty furent légères. Mon jugement s'accorde avec celui des contemporains.

A mon sens, trois choses ont sauvé Arletty :
  • elle s'est prudemment tenue à l'écart de tout ce qui aurait pu ressembler, même de loin, à un signal idéologique. Contrairement à Suzy Delair et à Danielle Darrieux (toujours vivantes), elle a évité de participer au voyage de propagande à Berlin de mars 1942 (date intéressante : printemps 42, ce sont les derniers mois où on peut encore croire à une victoire de l'Allemagne sans trop se raconter d'histoires).
  • elle a été cohérente. Quand elle affirmait qu'elle ne choisissait pas entre la France et son amant germain parce que choisir, c'est accepter la guerre, on peut trouver cette position illusoire (la guerre s'impose, prétendre la refuser, c'est malgré tout prendre position) mais elle s'y est accrochée, fréquentant avec la même indifférence à la politique des nazis et des juifs, des résistants et des collaborationnistes.
  • Arletty représente un type disparu, la titi parisienne, fort sympathique. A l'inverse de Mireille Balin, son destin a sans doute été influencé positif par l'image que ses rôles lui ont donnée.

Entretien avec une dame :


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(1) : moyen : Laetitia Casta est quelquefois maladroite mais sa tentative est méritoire. En revanche, les dialogues sont souvent anachroniques. Cependant, un film qui a déplu à Télérama (pas assez manichéen et pas assez antifasciste, pas assez «conscientisé») ne saurait être entièrement mauvais. Les costumes d'Arletty sont superbes, rien à voir avec les horreurs d'aujourd'hui (Christian Lacroix à part).

Démembrer l'Allemagne ?

«Démembrer l'Allemagne», c'est le titre décapant d'un article d'Eric Verhaeghe.

Je pense de plus en plus que l'hégémonie allemande en Europe est une catastrophe historique et que l'UE est devenue l'instrument de la poursuite de l'impérialisme allemand séculaire par d'autres moyens.

Voici comment Georges-Henri Soutou définit le but de guerre principal des Allemands en 1914 :

« Comme la voie des annexions territoriales avait ses limites, l'instrument privilégié serait une union économique de l'Europe centrale (Mitteleuropa) permettant à Berlin d'exercer ce que nous appellerions aujourd'hui un soft power, sur l'Europe, centrale et occidentale, en fait son protectorat sous l'apparence d'un simple contrôle économique. Y participeraient, au minimum, l'Autriche-Hongrie, la Belgique et les pays arrachés à la Russie».

Et aussi comment Paul Appell, à la rentrée de l'Académie des sciences du 26 octobre 1914, décrivait les buts de guerre allemands vus par les Français :

« un monde organisé comme un cuirassé, où tout se ferait avec méthode, régularité et soin, les autres peuples étant admis à vivre en vassaux dociles dans une prospérité sans dignité et sans honneur».

Même en faisant la part de la propagande, les échos contemporains sont évidents.

C'était bien la peine de faire deux guerres mondiales pour finir par accomplir le but de guerre allemand de 1914.

La riposte française est elle aussi séculaire : conquête ou contrôle de la rive gauche du Rhin, indépendance du Hanovre et de la Bavière, rapprochement avec les Allemagnes rhénanes et méridionales, alliances de revers polonaise et russe (même si elles sont contradictoires), alliance anglaise (avec prudence).

La transposition moderne est aisée : sortie de tous les machins et de tous les bidules supra-nationaux qui nous paralysent, au lieu de ligoter l'Allemagne comme nous l'espérions (à commencer par l'Euro), rattachement de la Wallonie, alliance russe (et donc chinoise par ricochet (1)).

Démembrer l'Allemagne n'est pas réaliste. En revanche, prendre des moyens radicaux pour diminuer l'influence allemande l'est encore. C'est même plus que cela : c'est indispensable.

Nous en sommes pourtant très loin et une telle politique paraît aujourd'hui relever du fantasme.

Mais c'est seulement parce que la France est tétanisée à l'idée d'utiliser la seule supériorité qui lui reste sur l'Allemagne, la supériorité militaire. Quelques manoeuvres judicieusement choisies suffiront. Il faut bien que les chars Leclerc sortent de temps en temps du garage.

Le gendarme américain fera les très gros yeux, mais l'alliance asiatique sera un contrepoids.

Ce n'est pas parce que c'est difficile que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas que c'est difficile.

Oui, c'est du lourd, je vous parle de choix et d'actes qui engagent le pays pour un siècle au moins. Mais quoi ? Les énarques et autres technocrates ne vivent pas des vies de nababs à nos frais dans les palais de la république seulement pour inaugurer les maisons de retraite. Du moins, j'ai la naïveté de le croire.



Nota : Allemagne: les espions sont-ils hors de contrôle ?

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(1) : la Chine a interdit la barbe, le ramadan et le port du voile dans les régions islamistes. Pas de protestation des anti-islamophobes ? Encore un domaine où nos intérêts convergent.

samedi, mai 09, 2015

Mesclun : le règne du mensonge

The Power of Lies

Areva : Macron promet qu'« aucunlicenciement n’est envisagé »

Opération Sentinelle : "Mon général, j'ai des doutes ..."

La victoire de Cameron, une duperie ?

Groundhog Day Comes Round Again

Peter Hitchens pense que la droite anglaise est, comme la droite française, une fausse droite, tout aussi avide d'obtenir ses certificats de respectabilité de l'establishment bien-pensant, qu'elle se rue pareillement à la servitude gauchiste. Bref, que tous ces gens sont des passeurs (passeurs des idées de gauche comme il y a des passeurs de drogue), suivant le mot de Philippe Muray.

Comme les Français, les Anglais sont victimes de cette fausse droite qui, en usurpant sa place, les prive d'échappatoire à la bien-pensance. Cameron, un Juppé en plus jeune et en moins arrogant (et, quand même, en moins abruti).

Je pense, comme Eric Zemmour, que l'esprit soixante-huitard est un mouvement profond, dont on peut retracer les origines à la Réforme, à notre folle révolution et à la première guerre mondiale (plus on s'approche, plus les causes sont directes et mécaniques) et qu'il n'a pas fini, très loin de là, de faire sentir ses effets destructeurs.

L'hypothèse d'Ivan Rioufol, une révolution conservatrice dans les cadres nationaux actuels comme remède au nihilisme bien-pensant, est optimiste. Je le suis beaucoup moins. Je pense que le remède à la bien-pensance pourrait être l'explosion des cadres actuels, les populations bien-pensantes et les populations conservatrices tentant de se séparer, avec les troubles qu'on imagine.

On peut lire les velléités séparatistes écossaises à cette lumière, même si nous sommes à fronts renversés : il est inhabituel que cela soit le parasite gauchiste, en l'occurrence l'Ecosse, qui veuille se séparer de son hôte. Cela résulte d'une erreur de calcul des indépendantistes, hypnotisés tels des chameliers moyens, par le mirage pétrolier.

Tout le monde connaît les envies des Flamands de se séparer des Wallons.

Nul doute que plus d'un Français de France voterait sans trop de difficultés l'indépendance de la Seine-Saint Denis telle qu'elle est aujourd'hui.

Derrière les arguments économiques, faciles à exposer car en phase avec l'esprit matérialiste de l'époque, se dissimulent des motivations sociales, culturelles et ethniques, plus discrètes mais au moins aussi puissantes.








vendredi, mai 08, 2015

Les premières secousses du krach obligataire tant redouté et tant espéré ?

Comme d'habitude, il ne faut pas compter sur les journaux français pour nous informer des événements importants :

Violent bond moves signal tectonic shifts in global markets

Sont-ce les les premières secousses du krach obligataire tant redouté et tant espéré ?

Tant redouté parce que les pays occidentaux sont gangrenés par la paresse, la peur, l'assistanat et le clientélisme et qu'un krach obligataire serait un sevrage brutal des têteurs de mamelles étatiques. Cela ne serait pas sans dégénérer en troubles sociaux, puis politiques. Au point que je ne serai pas surpris que la dictature molle du système devienne plus dure.

Tant espéré car ce krach crèverait la bulle d'irréalité et de mensonge dans laquelle nous vivons depuis quelques décennies. Certains sont persuadés que cette bulle est de nature spirituelle et qu'aucun événement matériel ne peut la dégonfler. J'en suis beaucoup moins sûr : l'homme ne vit pas seulement d'idées. Quand le gîte et le couverts sont menacés, les esprits peuvent changer, de manière rapide et violente.


Les enfants du paradis

Je vous ai dit le bien que je pensais de Casablanca.

Les enfants du paradis n'est pas un film, c'est une comète, un objet lumineux qui passe dans le ciel et dont on espère qu'il porte bonheur. Hotel du nord et Les visiteurs du soir, c'est mignon, mais Les enfants du paradis se détache : ce film inclassable est une classe à lui tout seul. Il n'a pas de parents et pas d'enfants. Personne n'a jamais osé tenter de l'imiter ou de s'en inspirer.

Par tradition, il était projeté toutes les semaines au théâtre du Ranelagh. L'usure de la copie a poussé un monstre sans aveu à mettre fin à cette excentricité.

Un de mes regrets est de ne pas avoir rencontré Arletty. En 1992, elle était encore dans l'annuaire, un peu oubliée. Plus précisément, seule une élite s'en souvenait. Il suffisait d'aller la voir et elle vous faisait la causette. J'ai hésité plusieurs fois et elle est morte. Et pourtant, c'était si simple.







Elections britanniques : le déclin des partis anti-système ?

Une fois de plus, les élections britanniques ont prouvé que les sondages électoraux étaient une escroquerie et un outil de désinformation.

Contrairement à leurs prédictions, les socialistes sont laminés et les conservateurs gardent le pouvoir.

Plus intéressant, Nigel Farage subit un échec cinglant.

Je me demande si les partis anti-système n'ont pas mangé leur pain blanc.

Vous savez que je tiens que le FN est limité par un plafond de verre autour de 30 %. Pour moi, deux phénomènes pourraient bien entrainer leur déclin :

  • la démographie. Entre le Grand Remplacement qui progresse chaque jour et l'endoctrinement médiatico-scolaire, le vivier d'électeurs qui peuvent comparer avec le monde d'avant diminue.
  • la lassitude. Les électeurs sont lassés des partis de gouvernement qui échouent sans cesse. Mais je me demande s'ils ne se lassent pas également des partis d'opposition qui n'exercent jamais le pouvoir et sont toujours dans le yaka-fokon.

jeudi, mai 07, 2015

Dalrymple : fascists in kilts

Dalrymple : fascists in kilts

L'analyse de Dalrymple me semble un peu radicale mais, soyons clairs, bien que je sois assez girondin et adepte du principe de subsidiarité, les indépendantistes écossais n'ont jamais eu ma sympathie et Dalrymple met des mots sur mon antipathie.

Mon attachement à la subsidiarité est contrebalancé par le fait que les régionalistes sont souvent d'un provincialisme ridicule. Discuter avec des bretons bretonnants ou des corses corsicants peut être à se pisser dessus de rire (1). Pas toujours mais souvent.


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(1) Et, petit à petit, les voilà qui se montent

Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par

Les chevaux, même en bois, rend jaloux tout le monde,

Les imbécil’s heureux qui sont nés quelque part,

Les imbécil’s heureux qui sont nés quelque part.

C'est pas un lieu commun celui de leur naissance,

Ils plaignent de tout coeur les pauvres malchanceux,

Les petits maladroits qui n'eur’nt pas la présence,

La présence d'esprit de voir le jour chez eux.

Il y en a quand même qui ont des boulots sympas !




Demography is destiny : la France foutue ?

Extrait d'un article de Michèle Tribalat :

En 2011, on comptait 8,7 % d'immigrés, mais 19,2 % de personnes d'origine étrangère sur deux générations. Cette proportion montait même à près de 30 %, dès que l'on incluait la génération suivante, calcul réalisable seulement pour les moins de 60 ans.

L Est-on au seuil où le Grand Remplacement est inéluctable ?


Seconde guerre mondiale : hommage au peuple russe

Puisque notre gouvernement de peigne-culs hypnotisés par (corrompus par ?  (1) ) l'Amérique ne le fait pas, je rends hommage au peuple russe.

La raison de cet hommage tient en une poignée de chiffres : vingt millions de morts (et non des dizaines de milliers comme l'a dit notre très médiocre président dans un discours blessant), un million d'Allemands mis hors de combat par année de guerre (contre deux cent mille pour les occidentaux).

Nul ne peut me soupçonner d'être nostalgique de l'Union Soviétique, mais il est juste que cet hommage soit rendu. Il faut vraiment être un gougnafier pour ne pas le comprendre.


Armée Rouge et Seconde guerre mondiale. par sachka


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(1) : la corruption (entendue ici au sens de perte des valeurs, non au sens juridique) peut prendre des formes subtiles, comme l'épouse d'un ministre qui prend des fonctions importantes chez General Electric ou une tripoté d'arrivistes subventionnés comme young leaders.


Les noyaux de cerises de M. Fillon

François Fillon : «Réforme du collège, la médiocrité pour tous»

Très bon article de François Fillon, et ce n’est pas un compliment, c’est une accusation.

Cet homme, qui a occupé des fonctions éminentes, jusqu’à être premier ministre, quand l’a-t-on entendu opposer un contre-discours cohérent à l’idéologie gauchiste qui mène aux décisions qu’il critique aujourd’hui ? Quand l’a-t-on vu utiliser son pouvoir pour épurer cette commission des programmes si nocive ? Quand l’a-t-on vu agir pour déverrouiller l’étatisation soviétique de l’enseignement en France ?

Sur un autre sujet aussi important : proche collaborateur de Philippe Seguin, héritier naturel du souverainisme, pourquoi a-t-il continué à faire partie d’un gouvernement qui, par le « re-vote » du traité constitutionnel européen, alias traité de Lisbonne, a bafoué la démocratie française au profit à l’idéologie européiste ?

C’est bien d’avoir une grande gueule quand on est dans l’opposition, c’est mieux d’avoir des couilles quand on est au pouvoir. Mais les gonades de M . Fillon, on les cherche.


vendredi, mai 01, 2015

Pourquoi l'arrivée du FN au pouvoir ne changerait rien

Pourquoi l'arrivée du FN au pouvoir ne changerait rien

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Le FN forme en réalité un système avec les partis qu'on dit à tort «républicains» alors qu'ils sont de purs simulacres, de simples écuries présidentielles ayant réussi à vider le débat politique de tout contenu, en détournant l'attention des Français vers un péril imaginaire, à chaque fois que de véritables choix politiques étaient nécessaires. Ces partis sont en réalité des factions, c'est-à-dire non des partis au sens de la partie au service du tout, poursuivant un véritable projet politique, mais des partis inféodés à l'ambition d'un homme ou de quelques-uns. Les divisions qui structurent le système des partis ne sont plus des divisions politiques, mais des divisions quant à la possession des places et l'obtention du pouvoir personnel. Le système des partis est ainsi devenu un système des factions -selon la fameuse distinction de Burke- incapable d'exprimer une véritable politique, et ne servant plus que des ambitions personnelles. Les Français sont conscients de cette évolution, d'où leur «populisme», c'est-à-dire leur refus de cautionner ce système des partis devenu système des factions. En cela ils ne font pas preuve d'extrémisme, mais d'un véritable désespoir républicain.

[…]

On ne peut en effet prendre la mesure de l'extraordinaire hallucination provoquée par le FN dans la vie de ce pays si l'on ne réalise pas qu'elle est le symptôme d'un désir profond que tout change pour que rien ne change. Si le FN est effrayant, ce n'est pas par son extrémisme, mais par la névrose de répétition de la société française dont il est le symptôme. Il incarne l'aboutissement de la dépolitisation totale de la France depuis l'après-guerre, par-delà le sursaut gaullien. L'évolution du FN vers une sorte de socialisme national est, à cet égard, tout à fait révélatrice. Ce que le FN veut conserver, ce n'est pas la tradition républicaine redécouverte par De Gaulle, c'est L'État-Providence réservé au nationaux. L'Immigration et l'Europe, là dedans, ne sont qu'une variable d'ajustement au système des partis: Mitterrand, c'était l'État-Providence grâce à l'Immigration et à l'Europe, Marine Le Pen c'est l'État-Providence grâce à l'absence d'Immigration et d'Europe. Dans les deux cas, il faut tout changer pour que rien ne change, c'est-à-dire pour que se poursuive l'illusion d'une réalisation totale de l'individu à l'ombre d'un État tout puissant. Les Français, là dedans, continuent à être pris pour des enfants, et non pour un peuple capable de liberté.
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Vous imaginez bien que j'ai apprécié la référence à Burke !

J'ai fait la même analyse :

Le FN, glaciateur de la politique française




Les "Républicains" ? Marc de Scitivaux réagit à la proposition de Nicolas Sarkozy

Marc de Scitivaux, ça envoie du steak, comme dirait un de mes collègues (salut François).

Sarkozy et ses guignols sont habillés pour les hivers 2016, 2017, 2018 et les suivants.



Les "Républicains" ? Marc de Scitivaux réagit à... par

Les dévots de la laideur

A Monument to Tastelessness : The new Whitney Museum looks like a torture chamber.

The New Whitney: A Reply against the fashionable tendency to regard ugliness as beauty

In private, this perverse desire to hug such a brute would be, if not attractive, at least morally permissible. But architecture is a public art; it imposes itself on whole populations. Architects have no right to play Frankenstein, and critics have a duty not to praise the monsters that the Frankenstein architects create.

C'est bien le coeur du problème de nos sociétés : aujourd'hui, des élites auto-proclamées et cooptées sans aucune validation de leurs compétences imposent leurs goûts et leurs idées de chiotte à un peuple supposé ignare et méprisé avec une morgue extraordinaire.

Revenir à la nation (JL Harouel)

Excellent livre qui rassemble nombre de réflexions de ce blog. Ce billet est un peu long mais il est fondamental.

On peut faire l'éloge des nations à la Chateaubriand. Harouel est plus analytique.

Nous sommes dans la droite ligne des vertus chrétiennes devenues folles de Chesterton, que mes fidèles lecteurs connaissent par cœur.

Extrait (dont j’ai fait sauter les références, que vous retrouverez dans le livre) en forme d’introduction et d’incitation à l’achat. Vous apprécierez la critique de l’Eglise catholique conquise à l’insu de son plein gré par la religion séculière humanitaire, car elle répond à une discussion récurrente sur ce blog, les chrétiens sont-ils les meilleurs amis ou les meilleurs ennemis des nations européennes ? :

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Amour obligatoire de l'autre et haine de soi des Européens

Si l'oubli total de soi au profit de l'autre est une vertu chrétienne, elle est aujourd'hui dénaturée par sa sécularisation et sa transformation en norme juridique. Dans le christianisme, c'était un acte libre accompli dans l'espérance du salut. Dans le post-christianisme, c'est devenu une contrainte juridique sans contrepartie. C'est une tyrannie exercée au nom de la vertu.

La très vertueuse religion séculière des nouveaux droits de l'homme trace aux Européens le devoir de disparaître en souriant pour faire place sur leur sol à d'autres peuples et à d'autres civilisations. C'est une invitation implicite à une euthanasie collective, à un suicide forcément heureux puisque conforme aux exigences de la vertu. Et le plus étrange, c'est que les peuples européens, ou du moins leurs dirigeants, semblent acquis à ce programme de sortie de l'histoire par la sortie de la vie.

Des observateurs lucides, tel Pierre Manent, ont noté cette effarante adhésion de la civilisation européenne à son propre anéantissement au profit des autres, perçu comme l'accomplissement d'un devoir éthique: «Je suis très surpris de la léthargie des Européens qui semblent consentir à leur propre disparition. Pis, ils interprètent cette disparition comme la preuve de leur supériorité morale. » Or cette prétendue supériorité morale est fondée sur la haine de soi : nous sommes sublimes puisque nous acceptons de disparaître au profit des autres ; mais si nous l'acceptons, c'est que nous ne méritons pas de vivre car nous sommes infâmes. Tel est le mécanisme de ce que Pascal Bruckner appelle le «masochisme occidental». Celui-ci est indispensable à l'amour de l'autre jusqu'au mépris de soi qu'exige le millénarisme post-chrétien. Si on déteste sa religion, sa civilisation, sa nation, il est logique de s'effacer devant les intérêts, les modes de vie et de pensée de l'autre. Le masochisme européen est l'outil obligé du travail de destruction des nations européennes par la religion humanitaire.

Les Européens ne se sentent plus le droit de s'estimer ni de s'aimer, comme le souligne Pierre Manent : «Il y a peu de temps encore, l'idée démocratique légitimait et nourrissait l'amour que chaque peuple éprouve naturellement pour lui-même. Désormais, au nom de la démocratie, on réprouve et rabroue cet amour. » C'est que - et j'y reviendrai -, sous l'effet du millénarisme post-chrétien, on a adopté une conception sensiblement différente de la démocratie, avec injection massive de valeurs universalistes. Si bien que, si on se place du point de vue des nouvelles valeurs démocratiques, «aucun peuple n'est plus légitime [et] seule la généralité humaine est légitime» .

Pourtant, les peuples européens ont une identité, un contenu humain, une histoire, une civilisation. Mais tout cela est en péril de mort à cause du millénarisme de l'amour de l'autre jusqu'au déni de soi. Car la question de l'identité est interdite aux populations « indigènes » d'Europe par le despotisme antiraciste, c'est-à-dire universaliste. Dans les pays européens, les seules revendications identitaires ne risquant « pas de s'attirer des accusations de nationalisme, de racisme ou de xénophobie [sont] celles émanant des étrangers » .

En érigeant son droit en religion d'Etat bourrée de valeurs d'origine évangélique aboutissant à un universalisme fantasmé et à une chasse féroce à toute velléité de discrimination, l'Europe occidentale s'est placée en position de faiblesse par rapport aux autres civilisations, qui sont peu concernées par le projet millénariste d'une humanité unifiée par l'amour de l'autre jusqu'au mépris de soi.

Le post-christianisme démocrate-chrétien contre la nation et la démocratie

Il est bien connu que la démocratie chrétienne n'aime pas vraiment la démocratie et n'aime pas du tout la nation, cadre optimal de la démocratie. Nation et démocratie sont étroitement liées. Ainsi que l'écrit Rousseau au début de l’Emile, « où il n'y a plus de patrie, il ne peut plus y avoir de citoyens». Patrie, démocratie : dans les deux cas, il s'agit du peuple, d'un peuple particulier, ce que les chrétiens-démocrates abominent puisqu'ils n'aiment que l'universel.

On le voit admirablement à la manière dont l'Europe occidentale fut dirigée après la Seconde guerre mondiale, durant la période de la reconstruction, qui fut aussi le temps des Trente Glorieuse et celui du lancement du projet européen. La partie continentale de l'Europe était alors pour l'essentiel dominée par la démocratie chrétienne. Or, tant au niveau des choix politiques et institutionnels internes que dans la mise en œuvre de la construction européenne, toute l'action des dirigeants chrétiens-démocrates s'exerça contre la nation et la souveraineté du peuple.

Leur objectif était de détruire « l'idée d'une suprématie parlementaire absolue» et ils y parvinrent. Partout en Europe sauf en Grande-Bretagne, elle « cessa d'être considérée comme légitime». Le moyen employé fut une « technique constitutionnelle» reprise de Kelsen : la création des cours constitutionnelles. Kelsen fut leur grande référence, car sa pensée constitutionnaliste était jugée utile pour limiter le pouvoir du peuple souverain au moyen du droit. On a adopté la solution des cours constitutionnelles afin de «limiter ou même contredire la notion traditionnelle de souveraineté populaire». La création des cours constitutionnelles était clairement dirigée contre les parlements nationaux.

Quant à la construction européenne, elle fut décidée de la manière la moins démocratique du monde par la démocratie chrétienne. Les fondateurs de la Communauté européenne, Robert Schuman, Alcide de Gasperi et Konrad Adenauer, qui étaient tous des chrétiens-démocrates, s'abstinrent soigneusement «de convoquer leurs peuples devant les urnes pour définir les dispositifs supranationaux». Ils recherchèrent «un consensus parmi les élites» pour décider «un certain nombre de mesures technocratiques et administratives». Ils tenaient par-dessus tout à éviter «les périls de la souveraineté populaire». Ils craignaient autant la démocratie que l'idée de nation. L'objectif des démocrates-chrétiens était «la dévalorisation de l'idée de souveraineté nationale».

Celle-ci fut, dès le début des années 1960, anéantie au niveau des principes par un coup de force judiciaire de la Cour de justice des communautés européennes décidant que le droit communautaire prévalait sur les législations nationales et était donc directement applicable dans les Etats membres, où il pouvait être invoqué par les particuliers devant les juridictions du pays. C'est de là qu'a découlé la déréliction des nations souveraines.

La construction européenne a marqué la fin des démocraties européennes. L'idéologie et les mécanismes institutionnels de l'Union européenne ont vidé les instances politiques nationales de leur substance. Pour la prise de décision, les mécanismes de la démocratie ont fait place au règne feutré des technocrates, des banquiers et des juges qui exercent dans le secret de leurs bureaux un pouvoir absolu. Les luttes électorales et politiques à l'intérieur des Etats-nations ne sont plus qu'un théâtre d'ombres sans enjeu réel, dont le spectacle n'a pour raison d'être que d'empêcher les peuples de prendre tout à fait conscience que les grands choix de société ne se font plus au niveau national, que les hommes d'Etat des divers pays européens ne sont plus que des marionnettes en charge de faire accepter ce qui a été décidé ailleurs.

Nous ne sommes plus des citoyens. Nous sommes les dociles sujets des experts de Bruxelles et des juges de Strasbourg, qui exercent sur nous un despotisme doux dans la forme mais inflexible dans le fond. Cela ne veut pas dire que, dans l'Union européenne, le politique n'existe pas. Il existe tout en étant nié comme tel. L'abandon du gouvernement des hommes et des choses pour une gouvernance économique docilement soumise aux dogmes du libre échange universel est un choix politique en creux.

Et il en est de même pour le remplacement du pouvoir législatif par le règne du droit, dominé par la norme sacrée de l'anti-discrimination, dont le culte est entretenu par des juges-prêtres qui lui font dire ce qu'ils veulent, tout comme les prêtres de Delphes interprétaient à leur guise les oracles d'Apollon.

Tout cela exprime un rejet de l'éthique de la responsabilité en faveur de l'éthique de la conviction. C'est un choix politique négatif, mais un choix politique tout de même. Dans l'Union européenne, le pouvoir est entre les mains du juge, du commissaire et du banquier. Le déficit démocratique de l'Europe n'est « pas une dérive, une erreur d'aiguillage, mais bien un projet pensé, superbement mis en œuvre». Tournant radicalement le dos à la démocratie, l'Union européenne est un millénarisme bureaucratique post-chrétien.

La démocratie post-chrétienne contre la démocratie libérale

Sur quantité de sujets majeurs, le millénarisme de l'amour de l'autre jusqu'au mépris de soi fait obstacle au débat démocratique, que l'État-Eglise de la religion de l'anti-discrimination parvient à empêcher grâce à l'arme de la répression pénale des expressions de la pensée libre. Cela traduit une crise peut-être mortelle de la démocratie européenne.

C'est que, sans trop le dire, on nous impose une version post-chrétienne de la démocratie, fort éloignée du modèle classique de la démocratie libérale : souveraineté du peuple et garantie des citoyens contre l'arbitraire par les libertés publiques. Dans sa nouvelle version, la démocratie ne consiste pas «qu'en la souveraineté du nombre». Elle « consiste surtout dans des valeurs de tolérance et de dialogue ».

Bref, dans son acception post-chrétienne, la démocratie, c'est fondamentalement le culte de l'universel, l'ouverture à l'autre, la chasse aux discriminations, la mise en tutelle de la souveraineté du peuple. On est là en pleine guerre des mots. Si on décide que là est la démocratie, cela veut dire que la classique démocratie libérale n'était pas la démocratie. Et c'est ce qui s'est passé de manière assez sournoise. On a décidé que les valeurs de la religion humanitaire étaient les vraies valeurs démocratiques. On a placé ces valeurs au-dessus de l'Etat. Et, ce faisant, on a « institutionnalisé la paralysie politique de la démocratie» .

En se réclamant de Kelsen, on a voulu réduire l'Etat à n'être plus qu'une hiérarchie de normes. Or le principe du règne abstrait du droit, se suffisant à lui-même et ne se souciant pas des conséquences pratiques auxquelles il aboutit, relève de la morale de la conviction dont Max Weber observait qu'elle ne pouvait être la morale de l'État. Le gouvernement d'un Etat doit se soucier des résultats de son action, il doit donc se fonder sur la morale de la responsabilité. Étant trop souvent une éthique de l'irresponsabilité, l'éthique de la conviction ne saurait régner souverainement sur la société sans de graves dangers pour celle-ci. Établir une fois pour toute une norme suprême et s'interdire de la remettre en cause malgré ses effets pervers est un système suicidaire.

Si les normes supérieures régissant une nation mettent en péril son existence, la nation doit pouvoir les changer, ou au minimum les mettre entre parenthèses pendant le temps nécessaire. C'est l'idée, exposée en 1938 par le politologue allemand Karl Loewenstein, alors réfugié aux États-Unis, que face à une menace de nature totalitaire, une démocratie est handicapée par « un aveuglement légaliste» et « un formalisme exagéré de l'État de droit» . C'est dans le même sens que s'inscrit la fameuse formule du juge Robert H. Jackson quand il déclarait en 1949: «La démocratie n'est pas un pacte suicidaire. »

Or la démocratie post-chrétienne constitue un pacte suicidaire pour les nations d'Europe occidentale, exposées sans défense à une menace totalitaire feutrée mais bien réelle, d'autant plus pernicieuse qu'elle se trouve au cœur même de leur système de normes. Le principe de prohibition absolue de toute discrimination est lourd de menace totalitaire, car sa logique est d'anéantir l'État libéral. La démonstration en a été faite dès 1965 par Léo Strauss. Celui-ci expose que le libéralisme « repose essentiellement sur la distinction entre l'État et la société, ou sur la reconnaissance d'une sphère privée, protégée par la loi mais où la loi ne peut pénétrer». L'Etat libéral ne doit pratiquer aucune «discrimination» entre ses citoyens. En revanche, du fait de l'existence officielle d'une sphère privée, il ne peut sans se renier intervenir dans cette sphère pour empêcher une «discrimination "privée" » pratiquée par des individus ou des groupes. En conséquence, «une interdiction légale de toute "discrimination" de quelque sorte qu'elle soit» signifie «l'abolition de la sphère privée, la négation de la différence entre l'État et la société, la destruction de l'État libéral». Bref, un système totalitaire.

Racine du principe de non discrimination, l'amour évangélique est fou dans une perspective terrestre et humaine. Il n'est sage que dans la perspective du salut céleste. Pour un pouvoir s'inscrivant dans une logique exclusivement terrestre et humaine, il est fou et suicidaire de faire de l'amour absolu de l'autre la norme juridique suprême, sanctionnée par le juge.

Le désintérêt de l'Église post-chrétienne envers les nations européennes

Le christianisme ayant été en grande partie chassé de la Méditerranée orientale et de l'Afrique du Nord par l'islam, il n'a pu survivre que grâce à l'Europe. Pendant un millénaire et demi, l'histoire du christianisme s'est pour l'essentiel confondue avec l'histoire des Européens. Mais, aujourd'hui, les intérêts du christianisme ne résident plus que très secondairement en Europe. La pratique religieuse y est tombée à peu de chose, tandis que l'explosion démographique de l'Afrique, de l'Amérique latine et de l'Asie y a multiplié le nombre des chrétiens pratiquants.

L'Église catholique est une institution admirable qui a joué un rôle historique immense. Elle doit son immense succès à l'Europe qui a été pendant une grande partie de son existence son tissu porteur. Maintenant, elle prend acte de ce que son mariage avec les Européens est caduc. Elle tourne la page sans état d'âme. Elle ne s'attache à rien ni à personne. Par-delà son empathie affichée, l'Église est un monstre froid, tout autant que l'État, lequel s'est construit à son image. L'Église ne connaît que ses intérêts, sa survie dans la longue durée. Et celle-ci passe aujourd'hui par ce que l'on appelait naguère le Tiers Monde, où sont maintenant les gros bataillons de fidèles. D'où l'intérêt que l'Église peut avoir aujourd'hui à se créer une clientèle parmi ces peuples en prenant ouvertement leur parti contre les nations européennes, spécialement à propos de l'immigration.

Ce faisant, l'Église a été amenée à effectuer dans le cadre de son magistère des prises de position politiques s'inscrivant dans la logique millénariste de la religion humanitaire. Le tournant s'est placé sous le pontificat de Jean XXIII, quand le pape a déclaré qu'il lui fallait intervenir non seulement en raison du salut des hommes, mais aussi au nom des droits de l'homme. Après quoi le pontificat de Paul VI a marqué le passage de l'Église à une théologie de la démocratie constitutionnelle. D'un point de vue politique, tout cela été très positif, puisque les prises de position de Jean-Paul II en faveur des droits de l'homme et de la démocratie dans les pays de l'Est ont grandement contribué à délégitimer le communisme et à favoriser la chute de l'Union Soviétique. Il n'en reste pas moins que le culte des droits de l'homme et de la démocratie relève de la religion humanitaire et donc du post-christianisme.

Dans le passé, on a beaucoup critiqué l'Église pour avoir marqué son attachement aux régimes monarchiques, condamné la liberté de conscience, la souveraineté du peuple, le libéralisme et des théories philosophiques telles que le naturalisme ou le rationalisme. Et il est vrai que l'Eglise n'était pas dans son rôle. Mais elle n'est pas davantage dans son rôle quand elle prend aujourd'hui fait et cause pour la démocratie et pour les droits de l'homme, et quand elle prétend interdire aux nations européennes tout contrôle des flux migratoires.

Dans son principe, l'Église est une institution de nature de spirituelle ayant pour objet la foi en vue du salut. Or, dans l'Église actuelle, la religion chrétienne cohabite avec une religion séculière très proche d'elle sur le plan moral mais dont les préoccupations sont exclusivement terrestres : la religion de la démocratie et des droits de l'homme, lesquels sont principalement envisagés sous l'angle de la non-discrimination. C'est ainsi qu'on voit l'Eglise réclamer à cor et à cri l'accueil à bras ouverts en Europe de toute l'immigration illégale en provenance de l'Afrique et de l'Asie.

L'appel lancé à Lampedusa par le nouveau pape a des accents millénaristes : accueillons tous les migrants et ce sera la cité de Dieu sur la terre. Mais l'histoire des mouvements millénaristes se réclamant de l'amour divin enseigne qu'ils n'ont jamais débouché sur autre chose que sur un enfer. Etrangement, le pape actuel a choisi la posture de chef d'un mouvement humanitaire, ce qui transforme quelque peu l'Église en une ONG droits-de-l'hommiste. Il y a actuellement deux religions dans l'Église : la religion catholique et la religion humanitaire, laquelle est une religion séculière. L'Église est décidément contaminée par le post-christianisme et de ce fait devenue peu amie des nations européennes.

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Puisque l’universalisme est l’ennemi mortel pour les nations européennes, que propose Harouel ? De prendre exemple sur la plus particulariste des nations démocratiques : Israël. Il développe cette idée intéressante.

Israël a été fondée par des Européens et il ne faut pas oublier que la notion de peuple élu marque la naissance des nations européennes.

En effet, chacun se référant à l'Ancien Testament, se voulait le peuple élu de la Nouvelle Alliance. C'est particulièrement flagrant dans la mythologie du royaume de France.

Quant aux cathos mièvres qui feraient la moue devant cette référence à l'Ancien Testament pas assez bisounours, je leur rappelle que l'oubli de l'Ancien Testament est une hérésie (le marcionisme).

Il a toujours été entendu en bonne théologie que l'amour du prochain se faisait en cercles concentriques, qu'avant d'aller chercher des amours lointaines et souvent abstraites, il fallait assumer ses amours proches et concrètes.

Aimer d'abord les siens et ensuite seulement l'étranger n'est pas une faute mais un devoir.

L'appartenance à la nation suppose l'accueil de l'héritage par l'enfant et par l'immigré. Ni l'enfant ni l'immigré n'arrivent dans un pays vide.  L'appartenance à la nation entraine avec lui l'acceptation active de l'héritage national. Chaque Français hérite d'un petit bout de France qu'il est de son devoir d'accueillir, de préserver et de transmettre. Le droit naturel de la nationalité est donc le droit du sang. Le droit du sol ne peut être qu'une exception très restreinte.

Le droit du sol généralisé et automatique actuel est mortel, parce que les immigrés sont trop nombreux, d'où le Grand Remplacement, et parce que, de culture et de religion différentes, voire opposées à aux nôtre, ils ne se sentent nullement concernés par notre héritage et n'ont aucune intention de le faire leur. Ils gardent leur héritage et ne le remplacent pas par leur nôtre. On le voit  à la mortifère (pour la France) fierté de leurs origines. Combien d'immigrés de deuxième ou de troisième génération font encore «comme au pays» marquant de la manière la plus claire que la France n'est pas leur pays, quoiqu'en dise l'administration ?

L'islam s'est construite en opposition avec la chrétienté, donc avec l'Europe. Toute arrivée massive de musulmans en Europe ne peut être, qu'on le veuille ou non, qu'une invasion et qu'une colonisation. A partir d'un certain nombre, dépassé depuis longtemps, peu importent les destins individuels.

On ne peut être à la fois bon musulman et bon Français (air connu sur ce blog). On ne peut donc devenir réellement français qu'en cessant d'être musulman. Et c'est le rôle des institutions (administration, lois, etc) et des Français eux-mêmes que de forcer les musulmans à choisir.

Harouel est saignant sur toutes les manifestations de la présence des musulmans en France (menus hallal, voile, ségrégation sexuelle, mosquées pharaoniques, etc.). Pour lui, ce sont les manifestations de victoire d'une colonisation, ennemie par essence, et elles doivent être interdites pour cette raison. Cette position a le mérite d'être claire et juste.

Il rappelle un point intéressant : le Coran interdit aux musulmans de s'installer en «terre de mécréance», point validé par l'université Al-Hazar. L'expulsion de France des musulmans ne serait même pas en contradiction avec le Coran ! Je n'en ai rien à foutre du Coran, mais c'est rigolo.

La solution ? La préférence nationale dans tous les domaines. Le premier devoir d'un Etat est de protéger ses nationaux. Tout autre attitude est une trahison.

Concrètement, cela suppose de sortir de tous les «machins» européistes  et mondialistes (cours de justice, parlements, commissions, chartes, déclarations, Euro, etc.) dont la finalité est d'empêcher les nations européennes de se défendre an nom de la théorie fausse «les nations, c'est la guerre».

Cela suppose aussi, comme dit précédemment, qu'on arrête cette folie de l'acquisition de la nationalité par un droit du sol largement ouvert et automatique.

Harouel fait remarquer que les petits pays, Suisse, Israël, semblent avoir moins de problèmes à assumer le sentiment national. Je soupçonne qu'il met beaucoup d'espoir dans les petits pays, Grèce, Portugal, menacés par le bulldozer bruxello-berlinois.

Je termine par des commentaires personnels.

La violence vient. Elle est déjà là. C'est celle des musulmans imposant leur mode de vie aux Européens et elle ne peut aller qu'en augmentant. Mais je souhaite une autre violence : celle des Européens expulsant les musulmans.

Ceux qui nous disent que ce n'est pas possible sont des traitres ou des imbéciles (ou les deux). Si on avait dit aux Français d'Algérie de 1952 que, dix ans plus tard, ils repasseraient la Méditerranée avec un baluchon sur le dos et que l'Algérie ne serait plus un département français, si on avait dit aux Allemands de 1935 que, dix ans plus tard, ils seraient expulsés par millions des terres de l'est où ils vivaient depuis des siècles et que la Prusse serait rayée de la carte, ils n'y auraient pas cru et vous auraient dit que ce n'était pas possible. Et pourtant, c'est arrivé.

Je connais trop l'histoire des guerres pour être de ces intellectuels fascinés par la violence. Mais je pense qu'en l'état actuel des choses, la violence est inévitable. Alors je préfère qu'elle soit de notre coté plutôt que du leur.

J'espère encore que notre violence puisse être limitée à l'économique et au social, mais j'en suis de moins en moins certain. Si notre violence doit devenir civile et guerrière, hé bien tant pis, cela sera un grand malheur, mais moins grand que la servitude.