lundi, novembre 30, 2015

En mal d'admiration

Nous souffrons tous d’un déficit d’admiration

Vous vous doutez que je partage l'opinion de Charles Gave même si je ne partage son admiration de Mandela, qui fut une catastrophe pour l'Afrique du Sud (de toutes les manières d'organiser l'après-apartheid, Mandela a probablement choisi la plus mauvaise, pour des raisons idéologiques).

Un homme qui conseille de se passer de télévision ne peut être entièrement mauvais.

La télévision est un drogue dure, comme le téléphone portable et pour des raisons assez proches. Je connais des gens qui deviennent nerveux quand ils sont loin d'une télévision ou de leur portable. Ils sont pathétiques.

Comprenez bien mon insistance, que vous pouvez juger obsessionnelle : l'abrutissement télévisuel est le premier outil de contrôle des populations. «Pendant qu'ils sont devant la télévision, ils ne pensent pas à faire la révolution». On m'explique souvent, comme si j'étais un demeuré (je le suis peut-être, mais pas à cause de l'absence de télé !), «Tu sais, il passe des choses bien à la télé, il n'y a pas que des crétineries». Et alors ? Ce n'est pas la question (même si les gens regardent à 99 % des conneries, les «choses bien» n'étant qu'un alibi).

Le problème de la télé : c'est le divertissement pascalien à la puissance dix.

« Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir».

La télévision nous empêche de nous ennuyer en nous abrutissant. C'est bien ? Non, c'est mal ! Car l'ennui, c'est la condition de la méditation. Et la méditation, c'est la condition de la sagesse.

Là encore, Pascal (Blaise, pour les intimes), le dit mieux que moi :

« La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement, et cependant c’est la plus grande de nos misères. Car c’est cela qui nous empêche principalement de songer à nous, et qui nous fait perdre insensiblement. Sans cela, nous serions dans l’ennui, et cet ennui nous pousserait à chercher le moyen le plus sûr d’en sortir. Mais le divertissement nous amuse, et nous fait arriver insensiblement à la mort. »

Bien sûr, il y a d'autres affreux divertissements que la télévision. Mais celle-ci est quand même l'éléphant dans le magasin de porcelaine de la pensée.

Après la télévision, on peut attaquer la téléphone portable.

Mme de Sévigné, quand elle écrivait ces délicieuses lettres à sa fille faisait une oeuvre. Tandis qu'Unetelle, quand elle abrutit le téléphone de son babil incessant et répétitif, fait une chose que la décence m'interdit de préciser d'avantage (il est vrai que, pour certains «artistes contemporains», c'est aussi une oeuvre).

















dimanche, novembre 29, 2015

Playing with Fire

Playing with Fire

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When a minute’s silence was called for before the match as a mark of respect or mourning for the victims of the November 13 terrorist attacks in Paris, it provoked a counter-demonstration. The crowd—what proportion of it will never be known—began to whistle and to chant Allahu akbar, “God is great.”

The most obvious interpretation of this disgusting episode is that a considerable public feeling exists in Turkey (whose extent is necessarily unknown) that rejoices in the mass murder of “infidels.” But the Le Monde reporter struggled, or rather squirmed, to avoid this most obvious interpretation.


The combination of ‘Allahu akbar’ and ‘The country is indivisible’ signals the return to the ideology of the ultra- nationalists in vogue in the 1970s . . .


We should not allow such evasion—a mere 13 days after the bombings!—to go unremarked.

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Le Monde est vraiment un journal d'ordures. C'est ainsi que le considérait le général De Gaulle. Rien n'a changé.


Un éloge funèbre qui a de la gueule

Evidemment, c'est autre chose que du Hollande :

Oraison funèbre prononcée par Périclès

Et moi, à la place de Hollande, qu'aurais-je dit ?

Quelque chose comme :


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La France est un vieux pays.

A travers les âges, elle a élaboré un mode de vie et une culture uniques, comme un vin qui se bonifie et se complexifie avec le temps. Un mode de vie que, sans exagération, le monde entier nous envie.

De la France, nous aimons tout, des plages normandes aux calanques marseillaises, de la potée auvergnate au lièvre à la royale, de Bossuet à Malraux. Qui n'a pas bu un Cognac au coin du feu un soir d'hiver solognot ou mangé une bouillabaisse au soleil en compagnie de naïades rate quelque chose de la douceur de vivre. Et c'est avec raison que les Allemands disent «heureux comme Dieu en France».

Mais ce bonheur français n'aurait pas été possible si, de siècle en siècle, des jeunes gens n'avaient pas estimé la France digne du sacrifice de leur vie. En ces années où nous commémorons le centenaire de la guerre de 14, nous ne devons pas l'oublier.

D'habitude, la Nation se réunit dans cette cour pour célébrer les héros tombés à son service.

L'hommage d'aujourd'hui est différent parce que l'ennemi est différent.

Les jeunes gens qui se rendaient à un concert de rock ou buvaient en terrasse après une semaine de travail n'avaient pas l'intention de mourir pour la France. Pourtant, les témoignages ne laissent aucun doute : les actes de courage et de dévouement furent nombreux en ces heures tragiques.

Les victimes ont été choisies par leurs bourreaux parce qu'elles représentaient la France à leurs yeux.

Ces bourreaux sont l'anti-France : ils aiment la mort comme nous aimons la vie. Ils se réclament de l'islam, c'est aux musulmans de dire ce qu'il en est, mais une chose est sûre : tout ce que nous aimons, ils le détestent. Notre culture, notre histoire, nos origines chrétiennes.

Nous devons nous interroger, profondément méditer, pour comprendre pourquoi ces fanatiques sont issus de notre sein, ont, pour beaucoup, été élevés en France et détestent la France. Cette interrogation sans concession, n'épargnant personne, ne se laissant limiter par aucun tabou, fait partie de notre combat. Cela aussi, le débat, c'est la France.

En 2015, on peut être tué en France parce qu'on vit à la française. Nous sommes donc tous attaqués à travers les victimes de ces attentats. Notre douceur de vivre a pu faire oublier que la France est un pays guerrier. Pas seulement guerrier à l'extérieur, avec une armée de professionnels. Mais guerrier dans ses profondeurs. Pas un Français qui n'ait un ancêtre tombé au champ d'honneur.

C'est le pays tout entier qui a été attaqué, c'est le pays tout entier qui se bat, par la vigilance au quotidien, par la discipline et par l'intelligence, par le courage dans l'épreuve. C'est le sens de l'hommage d'aujourd'hui : nous saluons ceux qui sont morts parce que vivant comme des Français et leur mort est un appel au combat.

Il est temps alors de nous tourner vers l'avenir. Montrons nous dignes d'eux, que leur mort ne soit pas vaine. Français, tous au combat !
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Il faudrait peut-être allonger mais c'est l'esprit. Il faudrait aussi remanier la fin qui est peu trop guerrière pour un éloge funèbre.






Réchauffisme : la terrifiante puissance de la propagande

Le réchauffisme (c'est-à-dire la thèse disant qu'il y a un réchauffement climatique provoqué par l'homme, qu'il est néfaste et qu'on doit mettre en place une machinerie planétaire pour l'empêcher) est une idiotie. J'ai épuisé mon intérêt pour le sujet. J'ai cessé d'en écrire en 2010, considérant que je n'avais plus rien à en dire.

Ne revenons pas sur l'erreur fondamentale de croire que le climat pourrait ne pas changer. Depuis que la Terre existe, le climat change et l'homme s'y est toujours adapté sans recours à un gouvernement mondial pour la simple raison que la vie humaine est courte à l'échelle des changements climatiques et donc que l'homme a plusieurs générations pour s'adapter par des décisions individuelles de migration ou d'évolution de mode de vie.

J'ai beau être cynique et ne rien espérer de mes contemporains, il y a tout de même un truc qui m'étonne.

Les premières prévisions catastrophistes ont trente ans, elles se sont depuis accumulées. Toujours démenties par la réalité. Dans un monde idéal, le réchauffisme devrait être aujourd'hui une veille chose oubliée, éventuel objet de moqueries.

Hé bien, pas du tout. Au fond, cela m'intrigue. Je sais bien que le réchauffisme survit parce que des milliers de gens en tirent profit ( la COP21 en est une caricature). Mais tout de même ... J'aimerais bien avoir une explication. Tiens, pour une fois, les sociologues feraient un boulot utile.

Le réchauffisme a cependant un avantage politique majeur. Il nous incite à réduire notre consommation de pétrole, ce qui accélère le retour au cul des chameaux de mes amis des pétromonarchies. Quand on fait les bonnes choses pour de mauvaises raisons, ça ne finit pas forcément bien.




samedi, novembre 28, 2015

Le pape ? A-t-il lu le Coran ?

Pour sourire (ou pleurer) :

Des selfies, des tweets : halte au patriotisme des bisounours

Moins anecdotique :

La déchéance de nationalité : un symbole insuffisant face à la menace intérieure

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À la suite de l'ex-juge antiterroriste Marc Trévidic, on peut déplorer que, «confrontés à des personnes qui n'ont plus aucun sens de l'appartenance nationale, nous nous gardons bien d'utiliser des infractions teintées de nationalisme», comme si nous avions «honte d'affirmer judiciairement que c'est un crime pour un Français de combattre l'armée française» ou de menacer les intérêts fondamentaux de la nation. Au lieu de déchoir nos djihadistes de la nationalité française, nous serions sans doute mieux inspirés de prendre au sérieux la notion d'ennemi intérieur et d'en tirer les conséquences judiciaires. D'autant plus que la réhabilitation de l'infraction d'intelligence avec une puissance étrangère aurait le mérite de concerner tous les Français sans distinction, et de préserver l'intégrité de notre ordre juridique contre ceux qui tentent subrepticement d'y introduire, à la faveur d'un moment de sidération, le concept d'ennemi issu de l'immigration.
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Rémi Brague est, comme d'habitude, excellent :

Rémi Brague : «La législation d'origine divine constitue le centre de l'islam»

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LE FIGARO. - Les djihadistes qui ont mené les attentats de janvier et du 13 novembre en appellent à Allah. Ont-ils quelque chose à voir avec l'Islam ?

Rémi BRAGUE. - De quel droit mettrais-je en doute la sincérité de leur islam, ni même le reproche qu'ils adressent aux «modérés» d'être tièdes. Rien à voir avec l'islam ? Si cela veut dire que les djihadistes ne forment qu'une minorité parmi les musulmans, c'est clair. Dans quelle mesure ont-ils la sympathie, ou du moins la compréhension, des autres ? J'aimerais avoir là-dessus des statistiques précises, au lieu qu'on me serine «écrasante majorité» sans me donner des chiffres.

[…]

Comment expliquer que la religion musulmane apparaisse plus focalisée sur la forme (vêtements, nourriture…) que sur le fond et qu'elle rechigne à accepter les lois de la République ?

Ce qui nous semble à nous purement formel dans une religion peut apparaître à ceux qui la professent comme central. Pensez au turban des sikhs. Dans l'islam, la mystique est permise, pas toujours bien vue, mais en tout cas seulement facultative. En revanche, les règles de la vie quotidienne sont obligatoires pour tous. Les lois sur lesquelles la nation musulmane se règle ont été, selon elle, dictées par Dieu en personne et littéralement. Quelle République peut s'imaginer faire le poids contre Dieu ?

[…]

Le Pape a dit que le Coran s'oppose à la violence. Partagez-vous ce point de vue ?

A-t-il jamais lu le Coran ?

[…]

Plutôt que de communautarisme islamique on parle de plus en plus souvent d'une montée du fait religieux. Peut-on faire l'amalgame entre la religion catholique, la religion juive et l'islam ?

Il est vrai que le christianisme, surtout mais pas seulement dans sa variante «évangélique», connaît actuellement un bouillonnement. Ou que l'hindouisme se raidit, ou que le bouddhisme attire de plus en plus de monde. Ce qui est vrai en tout cas, c'est que l'idée d'un effacement inexorable de la religion devant «la science» en a pris un sacré coup.

On répète «padamalgam !» comme une sorte de mantra ; d'ailleurs, cela sonne sanscrit… Cette règle doit s'appliquer aussi aux religions. Au lieu de dire que «les religions» sont ou font ceci ou cela, en les mettant dans le même sac, distinguons, traitons au cas par cas. Une religion est nationale ou universelle, naturelle ou révélée, etc.

Au fond, le mot même de «religion» est trompeur. Il recouvre des phénomènes incomparables. Il est d'origine occidentale et a été fait sur les mesures du christianisme. En conséquence, nous nous imaginons qu'une religion doit être une sorte de christianisme avec quelque chose en plus ou en moins. D'où notre mal à penser le bouddhisme, qui se passe de révélation, voire de l'idée de Dieu. Et notre mal à comprendre que l'idée d'une législation d'origine divine n'est pas accessoire dans l'islam, mais en constitue le centre.
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J'ai choisi le titre de ce billet parce que le pape François (que j'estime autant que, disons, Alain Juppé) me semble symptomatique de ces imbéciles qui affirment que l'islam est une religion de paix, par confort, par conformisme et par lâcheté, sans jamais avoir pris la peine de se renseigner sérieusement et de méditer la question. Par exemple, dans la collection bon marché Quarto de Gallimard, on trouve d'occasion un recueil de Bernard Lewis sobrement intitulé Islam, qui est tout à fait à la portée de la bourse d'un ecclésiastique, même s'il a la pauvreté ostentatoire. Cela serait un bon investissement.

De la part d'un pape, l'imbécilité islamophile est d'autant plus difficile à pardonner qu'il me semble bien, à moins qu'on m'ait menti, qu'il y a en ce moment des chrétiens persécutés au nom de l'islam. Un pasteur qui explique à ses brebis que le loup est un brave type sans avoir pris la peine d'examiner la question, cela s'appelle comment ?

Journal de guerre : sous l’hommage, les lézardes

Journal de guerre : sous l’hommage, les lézardes

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Face à ces menaces, le gouvernement continue à jouer avec le feu en ménageant les chèvres islamistes et en frappant le chou des Français. Les dirigeants d’EELV ont par exemple protesté contre l’assignation de l’un des leurs à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. Il s’agit de Joël Domenjoud, adversaire de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, soupçonné de vouloir faire une action d’éclat à l’occasion de la COP21.

Les mêmes dénoncent une perquisition en Dordogne, chez des maraîchers bio qui avaient participé à un blocage routier pour protester, il y a trois ans, contre la construction de ce fameux aéroport.

Répétons-le, la politique sécuritaire vise à contrôler les citoyens honnêtes avant de contrôler les délinquants. Nous vivons les premiers signaux faibles envoyés par un Etat plus soucieux de se protéger contre les libertés que de protéger la liberté. [C'est une constante de toutes les organisations : d'abord se protéger, ensuite, éventuellement, remplir une mission et l'organisation est plus importante que la mission]

[…]

Pendant que la police a pris les choses en main dans le pays, François Hollande s’est envolé pour un tour du monde où il a répété inlassablement aux grands de ce monde sa doctrine de stagiaire ENA: faut faire la guerre à tous les méchants, Bachar el-Assad, Daesh et consors. Faisons une omelette, mais ne cassons pas d’oeufs.

Obama, qui préfère Daesh à Assad, lui a gentiment dit d’aller se faire foutre, avec sa force aérienne de lilliputiens. Poutine lui a fait une offre, mais Hollande a répété qu’il ne voulait plus d’Assad.

Être incapable de choisir et de décider, ça passe quand on est directeur de cabinet d’un Préfet de seconde zone. Pour un président de la République, ça craint. Lorsque le prochain attentat frappera, l’engagement de Daesh sera au même point, et j’entends déjà Hollande dire: « il faut frapper les terroristes au coeur » comme s’il découvrait le sujet.

[…]

Aujourd’hui, la Russie est seule sur le front anti-Daesh et Hollande commet une grave erreur en ne la soutenant pas.

[…]

Une première phase de sanctions économiques [de la Russie contre la Turquie] n’exclut pas de futurs dérapages sur le terrain. L’ennui, dans cette affaire , est que la France a choisi le mauvais camp.
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Nota : «celui qui mange du porc se transforme en porc» (que vous trouverez dans l'article complet) est un classique musulman. Je l'ai entendu dans la bouche de plusieurs musulmans «de base». Cette grande sophistication de la pensée est une caractéristique enthousiasmante du célèbre «Islam des lumières».

Je vous rappelle les composantes d'une politique souhaitable, à l'inverse de la politique de Hollande :

♘ Zéro immigration musulmane. Accueillir seulement des réfugiés chrétiens. (Sortir de Schengen et de la CEDH).

♘ Répression de la petite et grande délinquance. Reconquête des territoires perdus. Construction de trente mille places de prisons.

♘ Remettre l'enseignement, le vrai, au centre de l'école.

♘ Remettre l'église au centre du village et la responsabilité au centre de la vie sociale. Fin de la l'assistanat et la politique «de la ville» (c'est-à-dire le social-clientélisme avec les z'y vas).

♘ Zéro concession au communautarisme musulman (menus, voiles, construction de mosquées, prêches, polygamie, etc.).

♘ Arrêter les conneries en Syrie où nos moyens militaires ridicules sont tout juste suffisants pour nous attirer des emmerdes et rien d'autre. Concentrons nous sur le Mali.

♘  Lâchage de la Turquie, du Qatar, de l'Arabie Saoudite et, autant que nécessaire, des USA. Rapprochement avec la Russie.

Si tout cela était fait, même si ce sont des mesures de long terme, l'état d'urgence ne serait pas nécessaire. En effet, l'espoir changerait de camp et le combat changerait d'âme.

Mais c'est, hélas, parce que nos gouvernants ne veulent pas traiter les problèmes au fond qu'ils se trouvent obligés de réprimer les bons Français.

Allez, terminons par une blague de Tanguy Pastureau : «Si boire de l'alcool, c'est résister, Gérard Depardieu, c'est Jean Moulin».





Dalrymple, Molenbeek et la journaliste dhimmi

Molenbeek. Time to declare it an Islamic Republic ?

The author of the article says, inter alia :

Molenbeek, while it has its problems with unemployment, crime and drugs, is also a place where anyone can easily hide.

Surely it's because it's a place where people can easily hide that it has its problems with crime and drugs - and terrorism. Thought is perhaps not the author's strong point. Then again there are those who would have written an article about Munich in 1932 with the headline:

Is Munich Germany's Nazism central? It's not as simple as that. After all, the cafés were still open, people still had lunch, etc., and not everyone was a Nazi.

De Villiers à Béziers

J'ai longtemps douté que Villers soit sérieux.

Un point fondamental me fait désormais penser qu'il l'est : il appelle clairement à ne pas payer les impôts, ce qui est punissable d'amende et de prison. Or, vous le savez, c'est l'essentiel : sans notre argent, l'anti-France s'écroule.





vendredi, novembre 27, 2015

Gilles Kepel: «Le 13 novembre? Le résultat d'une faillite des élites politiques françaises»

Gilles Kepel: «Le 13 novembre? Le résultat d'une faillite des élites politiques françaises»

Ecouter les universitaires ? Comme si quarante ans de gouvernement des technocrates et des crânes d'oeuf ne nous avaient pas déjà amenés à la catastrophe ?

Plutôt que des théoriciens validés par d'autres théoriciens, je préfère des praticiens.

Sinon, je suis assez d'accord avec Kepel (pour une fois).





L’hermine

Un bon petit film. Luchini reste sobre, pour une fois.






Tout a changé. Vraiment ?




"François Hollande se prend pour Poincaré et... par rtl-fr

C'est écrit en ayant tourné sept fois sa plume dans l'encrier, mais il fallait que ces choses là fussent dites :

Éric Zemmour : «Comment en est-on arrivé là ?»

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Au nom de la paix, il ne fallait pas désigner l'ennemi. Dire Daech au lieu d'État islamique. Dire terroristes au lieu d'islamistes. On avait l'impression que, pour nos élites politiques, médiatiques, journalistiques, l'essentiel était de sauver l'islam de France plutôt que de sauver la population française des coups mortels qu'on lui portait. L'essentiel était de sauvegarder une certaine idée de la «diversité» plutôt que de sauvegarder une certaine idée de la France. La xénophilie des élites françaises avait viré depuis longtemps à la francophobie. L'Histoire était un éternel recommencement.
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On peut se poser la question : « Zemmour a une analyse très française. Pourtant, les autres pays occidentaux souffrent du même mal à des degrés, en général moins avancés que la France. »

Je pense que la diffusion des idées de la révolution française sur fond d'universalisme chrétien suivi du catastrophique XXème siècle a diffusé la haine française de la nation charnelle aux autres nations.

La responsabilité des politiciens depuis quarante ans est impossible à dissimuler :

Zohra Bitan : le pacte immoral entre l'Etat et les cités

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La France des bien-pensants s'est comportée comme une dame patronnesse au secours des ghettos. La France, qui n'a pas quitté ses lunettes de colonialiste, ne voyant que de la couleur sous le soleil du Maghreb ! Quel mépris de ne pas avoir osé sortir l'artillerie du «vous allez vivre avec et comme tout le monde» et d'avoir préféré celle du «vous allez vivre entre vous et rester là où vous êtes».

Ceux qui ont refusé cette humiliation se sont armés de courage pour fuir la gamelle tendue et aller faire la France avec les Français. Les autres sont encore sous aide sociale et assistance respiratoire, là où l'entre soi produit des ravages qui alimentent le rejet. Quand l'un dit en bas de sa tour «ça c'est pas ma France à moi», l'autre, derrière son téléviseur lui répond «toi t'es pas ma France à moi».

Les comportements alimentent l'exclusion, et l'exclusion nourrit les comportements. La fracture est géante, béante, et l'on aperçoit dans son antre le cadavre du couple diabolique qui s'est ainsi formé entre l'Etat et les cités, par la faute des politiques. Rien n'a été demandé aux habitants des quartiers populaires, aucune exigence, aucun apprentissage de l'effort individuel, on leur a offert du donné-donné, jamais du donnant donnant... Et tout le monde y a trouvé son compte.

Quand les misères sociale, intellectuelle et territoriale s'empilaient comme des couches de crasse, les vrais secours ne sont jamais venus pour des solutions efficaces, définitives, pérennes. Au contraire, nos politiques ont continué à jouer les âmes compassionnelles, le verbe suintant de misérabilisme, la main pleine de paternalisme..et à souffler parfois sur cette crasse, juste assez pour en enlever de temps à autre un millimètre, histoire de ne pas se faire taxer de l'entretenir pour on ne sait quelle raison.

C'est l'histoire de ce couple diabolique qui a enfanté des personnages diaboliques, et ce sont tous les Français, toute la société, qui payent aujourd'hui le prix de cette union machiavélique...
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On en arrive à cette consternante conclusion :

Cette guerre que Hollande ne mènera pas

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Ce n'est pas en Syrie, où s'enracine l'État islamique, que se trouve le pire ennemi de la France: il est chez ces esprits clonés qui ont permis au nouveau totalitarisme - l'islam radical - de s'installer dans un pays habité parle vide. La Bête y embrigade une jeunesse déracinée et en rupture. L'alliance opportune entre le Coran et le Capital, entre Mahomet et Marx, a même créé un islamo-gauchisme en guerre contre l'Occident et le capitalisme. L'extrême gauche est «l'idiot utile» d'un islamisme qu'elle croit révolutionnaire et porteurde la cause des damnés de la terre. Dans ce monde sectaire, qui a ses entrées dans les médias, nombreux sont les tordus qui disculpent l'islam conquérant et purificateur de toute responsabilité dans les tueries, pour ne retenir que la faute de la France, coupable d'exister encore. Ces esprits faux gambadent dans les jardins de la gauche.
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Et d'ailleurs, les Français veulent-ils vraiment que la guerre spirituelle et intellectuelle soit menée ? On peut en douter :




Certes, il y a dans ce sondage le rejet de François Hollande mais un aussi un inquiétant manque d'élévation.

Pendant que toute cette politicaillerie continue, des Français meurent au combat dans une guerre aux buts imprécis et avec des moyens insuffisants :

La mort de «Giro» du CPA-10

Allez, une Marseillaise (je sais, le contexte de celle-ci est déplaisant mais elle est tout de même belle) :




jeudi, novembre 26, 2015

Un hommage, oui. Mais pourquoi aux Invalides ?

Je suis très gêné par l'hommage national aux Invalides.

Mettre sur le même plan des victimes d'un attentat et des soldats morts au combat me semble une confusion condamnable.

Il est vrai que François Hollande est le prince de la confusion.


mercredi, novembre 25, 2015

Saint Jean Chrysostome parle d'or (évidemment)

J'en ai soupé des bisounours.

« Celui qui ne met pas en colère quand il y a cause pour le faire comment un péché. En effet, la patience déraisonnable sème les vices, nourrit la négligence et invite au mal non seulement les mauvais, mais même les bons ».

Pêle-mêle

La presse subventionnée peut-elle être libre en France ?

Journal de guerre: inévitable escalade militaire

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En attendant l’hypothétique sursaut qui pourrait, seul, nous éviter le pire, les opinions publiques sont soumises à une rude attrition. Bruxelles, grotesque capitale d’une Europe elle-même grotesque, est paralysée depuis quatre jours et devrait continuer son hibernation plusieurs jours encore. A Paris, l’opinion ne devrait pas tarder à donner des signes de fatigue: le métro est bloqué plusieurs fois par jour, et les toxiques partisans d’une fausse paix qui leur donne bonne conscience reviennent sans cesse à la charge pour nous culpabiliser d’être en guerre.

Alors que le déclin économique frappe l’Europe, les peuples demanderont tôt ou tard l’expérience autoritaire qu’ils imaginent seule capable de les sauver. Le besoin de sécurité prendra le dessus.

Certains imaginaient que la démocratie ne vivrait plus jamais l’épreuve du doute. On pouvait bien se révolter ou changer de régime, mais jamais on n’abandonnerait l’amour des libertés. Et puis, la lassitude d’avoir peur venant, on sent bien que cette certitude se lézardera plus vite qu’aucun esprit n’aurait pu l’imaginer.
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Curmudgeon (Guest):
Un évêque catholique américain, Mgr Barron, auxiliaire de Baltimore, réagit aux attentants de Paris, et s'attire cette critique justifiée.


Our new bishop has ascended above even just anger. The massacre aroused no outrage, not even a wince of distaste. Rather, his first words were on fire with . . . nostalgia. He found the atrocity “especially poignant” because he had studied in Paris for three years. And because he remembered some of the locations involved, the attacks were “moving and poignant.”

Not obscene, not demonic, foul or repellant. Poignant. It is a word appropriate for the death of a kitten. Applied to the murder and maiming of innocents, it is worse than unfitting. It is shameful.

Note - Un vieil auteur sec et sulfureux, Thomas d'Aquin, parle de "patience déraisonnable" à propos de ceux qui, mus par une conception perverse de la douceur, réfrènent une juste colère (celle à laquelle le blogueur fait allusion) suivie d'action contre l'injustice et le mal. Où est donc passée la fameuse "indignation", celle qui, souvenons-nous, nous autres Français, fut brièvement la posture à la mode dans trois arrondissements de Paris ?



Vendredi 27 novembre, un hommage national sera rendu aux victimes des attentats terroristes du 13 novembre dernier.
En tant que famille de François-Xavier Prévost, victime de cette tuerie, nous n’y participerons pas.
Nous refusons cette main tendue par les représentants politiques de la France pour plusieurs raisons :
- Parce qu’en France, les attentats perpétrés du 7 au 9 janvier de cette année ont fait 17 victimes,
Que depuis, rien n’a été fait. Si des textes ont été votés, aucun décret d'application n'a encore été publié. Que 10 mois plus tard, les mêmes hommes, sont en mesure de recommencer et faire cette fois-ci, 10 fois plus de morts,
- Parce qu’en France, il est possible d’être en lien avec un réseau terroriste, de voyager en Syrie, et de revenir, librement,
- Parce qu’en France, des personnes fichées S (pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » ou visées terroristes) circulent librement, empruntent n’importe quel moyen de locomotion (je pense notamment à l’attentat déjoué du TGV Thalys le 21 août dernier), louent des voitures (les voitures utilisées le 13 novembre pour perpétrer les fusillades dans les rues du 10e arrondissement de Paris avaient été simplement louées), travaillent à nos côtés (je fais ici allusion à l’un des employés de la RATP)…
Il faut rappeler que le recensement de certaines personnes en catégorie S n’entraîne aucune action automatique de coercition, ni même aucune obligation de suivi ou de surveillance par les autorités. Par ailleurs, les fiches S sont temporaires. Si une personne fichée ne commet aucune infraction et se fait oublier, sa fiche est effacée au bout d’un an.
- Parce qu’en France, 89 mosquées sont recensées comme étant radicales, c’est à dire qu’elles appellent ou profèrent la haine. Qu’il a fallu attendre les événements tragiques du 13 novembre pour que se pose enfin la question de leur dissolution.
- Parce qu’en France, un homme ayant perpétré un homicide en 2006, condamné en 2008, est libre en 2013. Parce que ce même homme n’a pas peur de dire à la France entière après avoir hébergé plusieurs jours des terroristes « On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu service ». Ben oui…
- Parce que les représentants de l’Etat français ont décidé de mener des raids aériens contre l’Etat Islamiste en Irak puis en Syrie sans se soucier de préserver, avant d’agir, la sécurité de leurs concitoyens.
Alors NON, merci Monsieur le Président, Messieurs les politiciens, mais votre main tendue, votre hommage, nous n’en voulons pas et vous portons comme partie responsable de ce qui nous arrive ! C’est plus tôt qu’il fallait agir. Les attentats du mois de janvier auraient dû suffire !
J’APPELLE AU BOYCOTT DE L'HOMMAGE NATIONAL RENDU AUX VICTIMES ET VOUS INVITE A PARTAGER MON STATUT.




mardi, novembre 24, 2015

Erdogan est un islamiste comme les autres

C'est-à-dire un fouteur de merde pour grignoter les faibles, c'est-à-dire nous.

Mais Poutine n'est pas un ange.

lundi, novembre 23, 2015

Les Français courageux ?

Visitant l’excellente exposition Vigée-Le Brun dans un Grand Palais peu rempli et en remontant des Champs-Elysées tout aussi déserts, puis en me baladant dans Paris, mes doutes sur la prétendue résilience des Français se sont renforcés.

Je pense au contraire qu’ils sont totalement abrutis par l’info en continu, rendus psychotiques par les medias, d’autant plus que l’infantilisation permanente ne les aide pas à se distancier et à avoir des réflexions d’adultes (je vous en conjure, soyez radicaux, jetez votre télé. Ne vous contentez pas de l'éteindre, vous pourriez être tentés de la rallumer. Jetez là. Ca fait un bien fou, c'est une libération).

Des décennies de dévirilisation et bourrage de crâne antiraciste complètent ce sinistre tableau. Nul doute que si les terroristes avaient été d'extrême-droite de tout autres sentiments et de tout autres actions spontanées auraient résulté des attentats.

Vous savez que mes réflexions portent sur notre capacité physique et morale à faire face à l’islamisme. Pour l’instant, voyant ce que je vois, ma réponse est claire : nous sommes foutus.





Cette apathie profite d'abord aux responsables de ce désastre.

Je suis atterré, mais pas surpris, que ne s'élève pas à travers le pays un cri de rage exigeant la démission de Hollande ou, au moins, de Valls, Taubira, Cazeneuve et Fabius.

Attentats de Paris: la phase d'exploitation

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Si l'enquête proprement dite a progressé à grands pas, le train des mesures politico-juridiques semble bien avoir déraillé avant même de quitter la gare.

Cela n'a rien de surprenant. Les élites de France (et d'ailleurs) ne seraient pas arrivées là où elles sont sans un grand sens de l'improvisation et de l'escamotage leur permettant de se ramener à leur agenda initial quelle que soit la force des événements venus, un instant, les perturber. Après quelques heures de déclarations émues, les hauts fonctionnaires et les bureaux politiques ont donc travaillé d'arrache-pied pour en revenir au plan initial: maintenir le statu-quo et garder le pouvoir, et peut-être même le renforcer.

[…]

Les politiciens français savent parfaitement exploiter quelque chose d'aussi abominable qu'une attaque terroriste ; ils maîtrisent parfaitement la maxime résumée par le maire démocrate de Chicago Rahm Emanuel: « Ne jamais gâcher une bonne crise. »
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Rien d'étonnant. La collusion entre islamistes et politiciens est plus qu'avancée.

Tareq Oubrou, grand ami salafiste d'Ali Juppé, a déclaré dans le bulletin municipal de Bordeaux, donc pas un organe confidentiel dans un coin sombre : « L’Islam touche à tous les domaines de la vie. Comme le veut le Coran, C’est un Etat, c’est un pays, dans le sens géographique, c’est-à-dire qu’il regroupe toute la communauté dans une géographie où il n’y a pas de frontières. La frontière entre deux pays musulmans est une hérésie méprisable par l’Islam… La politique des Musulmans ce n’est pas la politique des autres, la politique des autres est construite sur le mensonge ».

Elle est belle, la France ouverte :

Comment le salafisme progresse en banlieue


Comme d'habitude, Dalrymple est clair et net :

Europe’s Bloodless Universalism

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A striking thing about the immigration debate before the massacres of November 13 was the almost complete absence of references, at least by the “respectable” politicians, to the national interest of the various countries. The debate was couched in Kantian moral terms. Sweden, for example, which has no imperative to take refugees other than moral grandiosity and its desire to feel itself virtuous, has had a hard enough time integrating the immigrants it has already taken; their entry has made that country one with nearly the highest crime rate in Western Europe. Current family reunification laws in Europe mean that the numbers any country agrees to take will soon be expanded.

[…]

Europe has nothing equivalent to national interest, and if it did, it would have no way of acting on it. A kind of bloodless universalism has rushed in to fill the vacuum, whose consequences are now visible to all. The first thing President Hollande tried to do after the attacks was close the borders; he now talks (understandably, of course) of national security. He talks also of defeating ISIS militarily, but France, along with all of the other European countries, has run down its armed forces in the name of the social security that paid for at least some of the terrorists.

Just because Europe’s weakness is clear doesn’t mean that our heads are clear. Three days after the attacks, the most influential newspaper in Britain (and in certain ways the best), the liberalLeft Guardian, ran 40 small photos of some the victims, with the headline, “Killed in the Pitiless Name of Terrorism.”

They were not killed in the pitiless name of terrorism, of course. They were killed in the pitiless name of Islam—not the only possible interpretation if Islam, no doubt, but still in its name. In the cowardice of this headline was the encapsulated all the weakness of Europe, a real encouragement to the terrorists.
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Les Français ont toutes les raisons de se plaindre de leurs politiciens. Mais n'ont-ils pas aussi des raisons de se plaindre d'eux-mêmes ?

Rien n'excite plus le sadique que le masochiste, rien n'attire plus la violence que la faiblesse. Vérités éternelles. Les Français se préparent des jours bien sombres.

J'ai failli, comme Philippe de Villiers, avoir un sursaut d'optimisme. Il est retombé en lisant le bulletin paroissial de la semaine plein de «vivrensemble» et de «padamalgam».













dimanche, novembre 22, 2015

Les sentiments, les idées, l'action ?

Suite à ce billet, cet article trace une voie :

La terreur, la tristesse, la rage

Roger-Pol Droit décrit le mécanisme par lequel le sentimentalisme est débilitant (Littré : Débile : qui manque de force physique et morale) :


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Tout le monde, depuis une semaine comme d'ailleurs depuis des mois, et des années constate la même situation. Devenue si évidente, presque si familière, qu'on ne remarque pas sa singularité : il n'est plus question que d'émotions, de sentiments, d'affects. Ils deviennent causes des événements, effets présents, leviers d'avenir. Peu importe que ces divers sentiments soient imposés, subis, refusés, engendrés, réactifs… La psychologie transforme, submerge et remplace pratiquement tout : vie sociale, information, analyse politique, action logique… L'émotion, désormais, est politique. Et stratégique.

Il n'est pas difficile d'en voir les motifs. Générer de l'angoisse est évidemment le propre du terrorisme, son but premier, sa raison d'être. Attentats et meurtres répétés intensifient l'effroi, leurs images partout partagées généralisent leur impact. L'hypermédiatisation de la société connectée accroît l'émotivité permanente, le partage des sentiments plus encore que des faits. En direct, nuit et jour, des informations ? Plutôt des commotions, des émois, des troubles, des sensations. Cette pâte affective enrobe et englue l'actualité. S'en débarrasser paraît impossible. C'est donc désormais en elle, avec elle, et par elle, qu'il faut agir. A condition de savoir comment.
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Et, intelligemment, puisqu'éviter le sentimentalisme paraît impossible (en réalité, c'est très possible : il suffit de se débarrasser de sa télévision et de sa radio, mais ce n'est pas une pratique de masse), il conseille de diriger ses sentiments, de les apprivoiser :


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L'affliction ne peut être évitée, mais si rien ne va au-delà, elle inhibe et paralyse. C'est pourquoi, sans quitter le terrain des sentiments, il faut activer d'autres registres. Ceux de la rage, de la colère. Des innocents sont abattus en masse, en plein Paris, et on se contenterait de pleurer ? Sommes-nous devenus tellement veules que nous ne ressentons plus la nécessité d'écraser leurs meurtriers, le devoir impérieux de venger ces morts ? Ce qui monte à la gorge, face à la barbarie, ce ne sont pas seulement des sanglots et des embrassades désemparées. Ce sont de la fureur, de la colère et de la haine. Pas question de leur lâcher la bride, sans contrôle et sans mesure. Mais pas question non plus de les étouffer systématiquement, de les refouler comme honteux. Au contraire, il faut cesser d'avoir toute rage en horreur, comme si elle était toujours mauvaise. Il peut être légitime et souhaitable d'activer et d'entretenir en soi la haine envers les bourreaux, la haine envers les totalitarismes, la haine envers les injustices. Il n'est pas vrai que tout doive être pardonné, partout et toujours, ni que l'amour soit l'universelle solution. Il n'est pas digne de tendre l'autre joue à ceux qui ont transpercé la première d'une balle de kalachnikov.

Ces affirmations, qui sont des évidences de base, ne sont pas les plus courantes aujourd'hui. A force de ne plus voir s'afficher que des bons sentiments, des refus de toute agressivité, des angélismes candides, on pourrait presque avoir l'impression que le ressort de toute résistance se trouve aujourd'hui cassé. Si c'est vraiment le cas, alors, en ce temps où les affects revêtent une portée stratégique, les islamistes ont déjà gagné : leurs victimes, passées et futures, seront pleurées par des survivants tétanisés, mais eux ne risquent rien, et le califat avance. Au contraire, si la rage nous habite de venger les victimes et d'exterminer les bourreaux, il devient possible qu'ils perdent. En termes de sentiments, c'est aussi simple que cela.

Les actions concrètes qui découlent de ce choix premier soulèvent quantité de problèmes concrets et complexes. Chacun en connaît la longue liste : coalition internationale, renversement d'alliances, opérations aériennes, troupes au sol en Syrie, contrôle des frontières… Mais le choix psychologique est simple. Face à la terreur, il se résume à ceci : ou bien la tristesse et la défaite, ou bien la rage et la guerre.
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Le raisonnement est intéressant.

Certes, le sentimentalisme est débile mais, puisqu'il est inévitable, faisons contre mauvaise fortune bon coeur et mettons le au service de la bonne cause. Avec les bons sentiments, viendront les bonnes idées et les bonnes décisions.

Mais, à voir la veulerie des réactions (contrairement à la presse, je ne trouve pas que les Français aient bien réagi et fait preuve de courage), j'ai comme un doute.






samedi, novembre 21, 2015

La preuve par l'image qu'ils n'ont rien compris et que rien n'a changé

Il y aurait une longue exégèse à faire des slogans stupides sur cette pancarte.

Chaque ligne semble avoir gagné un concours de niaiserie. Pourtant, je laisse mes lecteurs méditer ce panneau. C'est une de ces fois où la connerie déborde tellement de partout que seul le silence s'impose.

En tout cas, je serais djihadiste, je serais pris d'un incontrôlable fou rire, peut-être même que j'en mourrais. Mais, comme je suis français, ça me donne envie de pleurer.







Les Français satisfaits de Hollande ?

Je le lis plusieurs articles sur des sondages censés constater une remontée en flèche de Hollande et une chute libre de Sarkozy.

La chute libre de Sarkozy n'est pas difficile à croire, elle est méritée.

Mais la remontée de Hollande, premier responsable politique français des attentats ?

Je crois que les sondeurs font dire aux sondages ce qu'ils veulent.

Attentats, presse : allez voir ailleurs

La presse française cache ou minimise beaucoup de choses sur les récents attentats. Je me suis informé aux quotidiens anglo-saxons (Daily Telegraph, Daily Mail, The Times, NYT, etc.)

Eric Verhaeghe, lui, s'informe en Belgique.

Michel Houellebecq imagine qu'un jour les attentats islamistes seront quotidiens en France mais que la presse n'en parlera plus pour ne pas «stigmatiser».

D'une manière générale, rien dans les réactions des Français et de leurs autorités politiques, intellectuelles, morales et religieuses, ne contredit le scénario d'islamisation de la France décrit par Michel Houellebecq.

J'aurais, par exemple, aimé une homélie d'un évêque sur le thème «Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie» concluant que l'islam est une erreur et que les musulmans de France ont vocation à devenir chrétiens.

Rien. Nada. Et ainsi du reste.

Enfin un curé qui n'est pas capitulard !

Parmi les curés, il y a en a beaucoup qui sont déjà soumis intellectuellement à l'islam, qui en acceptent les catégories et les faux raisonnements comme «les religions du Livre», «Ils ont le même Dieu que nous», «ils vénèrent Jésus», «ils respectent les juifs et les chrétiens», «ils ont le djihad, nous avons eu les croisades et l'inquisition» et qu'il ne faudrait pas pousser beaucoup pour qu'ils se soumettent aussi physiquement, spécialement dans la hiérarchie, jusqu'au pape. Il y a des gens qui ont l'esprit religieux mais qui ne s'attachent pas au fond d'une religion. Celle-là ou une autre, du moment qu'ils en ont une.

Tant de Saints et d'éminents chrétiens ont travaillé à montrer à quel point l'islam est fondamentalement ennemi du christianisme, incompatible avec lui, je pense notamment à saint Bernard, à Saint Thomas d'Aquin, à Charles de Foucauld, à Gilbert Keith (j'aime bien ses prénoms) Chesterton, à Jacques Ellul. Je me dis avec tristesse qu'ils ont labouré en vain.

Je me réjouis donc de voir qu'il reste quelques Mohicans, comme Mgr Ravel, évêques aux armées, et le père Viot, aumônier des anciens combattants, ayant les idées plus claires sur ce sujet. On ne s'étonnera pas qu'ils soient proches des combattants.

La guerre (blog du père Michel Viot)

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Je ne sais si ces exécutions [de djihadistes français pour lesquelles le journal La Croix demande des excuses à l'Etat] sont réelles ! Mais si elles l’étaient, je les approuve au nom de la raison d’Etat et de la protection de la population, car les djihadistes que Daech laisse revenir, ont l’obligation de commettre des attentats en France. Nous manquons de soldats et il serait criminel de leur faire risquer leur vie pour arrêter des criminels contre l’humanité, qui, quel que soit leur âge n’ont plus de place parmi nous en France ! Persister à leur manifester de la pitié aux dépens de ceux qui la méritent vraiment (les victimes) amène à douter des sentiments du journaliste, voir du journal. Serait-ce une réapparition du démon anti-français qui dès les années 1954 et suivantes suscitait la sympathie pour les « porteurs de valise du FLN » et accablait de mépris nos anciens combattants d’Indochine ? En temps de guerre, j’accepte le « à tout péché miséricorde » comme prêtre uniquement. Mais cela implique reconnaissance de la faute !

[...]

En bref il faut que l’Etat prenne en compte la réalité religieuse de l’Islam. Il existe de nombreux spécialistes de cette question ! Même exigence pour certaines voix catholiques d’une nullité affligeante sur cette question. Et en ce moment le « affligeant » devient criminel. Puisse donc la guerre ne pas faire que des victimes ! Qu’elle aille au delà d’une approche de la vérité en la plaçant devant nos yeux. Que cette vérité nous rende encore plus libres comme l’a dit Jésus. Donc aussi plus proche de Dieu par l’amour et la soif de justice.
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Sous l'article, on peut trouver un commentaire de notre bien-aimé Curmu :

Curmudgeon

16 NOVEMBRE 2015 À 12 H 17 MIN

C’est vraiment à juste titre que vous mentionnez le droit de changer de religion.

Benoît XVI a fait observer qu’on ne naît pas chrétien, on le devient, et que, en revanche, l’idée qu’on naisse d’une religion donnée (il pensait probablement à l’islam) ne pouvait que favoriser l’oppression. Je n’arrive malheureusement pas à retrouver la citation.

Selon la doctrine de l’islam, tout être humain est naturellement musulman. Le milieu et les circonstances peuvent faire qu’il ne l’est pas, mais alors il est de son devoir de « revenir » à l’islam. Sauf, à la rigueur, pour les « peuples du livre » à être provisoirement tolérés comme communautés inférieures et méprisables, dhimmis assujettis à leurs maîtres musulmans.

Cette doctrine est tellement importante qu’elle figure la Déclaration des droits de l’homme en islam (Déclaration du Caire), signée par tous les pays musulmans. Voir l’article 10. Cet article signifie qu’il est interdit à un musulman de sortir de l’islam. C’est logique, puisque, en quelque sorte, un non-musulman trahit sa nature humaine.

On sait que, selon l’application stricte de la charia, l’apostasie est en principe punissable de mort. Dans les pays musulmans les plus rigoristes, c’est assez fréquemment ce qui se passe en effet si les circonstances le permettent. On peut le voir par exemple au Pakistan.

Quand Chevènement était ministre de l’Intérieur, ses services étaient entrés en discussion avec des représentants des musulmans, et avaient attiré l’attention sur ce problème de l’interdiction de la sortie de l’islam. Lesdits représentants étaient alors montés sur leurs grands chevaux, et le ministère a préféré capituler. Aux représentants des juifs sous Napoléon, il avait été demandé s’ils autorisaient la polygamie. Ceux-ci n’étaient pas très heureux qu’on leur pose cette question, mais avaient répondu sans ambiguïté que la polygamie n’existait plus depuis de nombreux siècles.

Aux musulmans, il faut oser poser les questions qui fâchent. Personne n’ose.

On est tellement mou qu’on n’ose même pas rappeler que la Cour européenne des droits de l’homme a déclaré en 2001 et 2003 je crois que la charia n’était pas compatible avec la Convention européenne des droits de l’homme. On préfère mentir et se mentir en proclamant que « l’islam est parfaitement compatible avec les valeurs de la Republique ».

Parmi les plus incultes et les plus niais : certains hommes d’Eglise.


Plus rien ne sera jamais comme avant

«Plus rien ne sera jamais comme avant», «il y aura un avant et un après 13 novembre». Les journaux, compulsivement menteurs, nous abreuvent de slogans débiles laissant entendre qu'il s'est passé un événement historique le 13 novembre, un événement qui change l'histoire.

Hé bien, non, c'est le contraire. Si l'on se fie aux suites des précédents attentats, tout va continuer comme avant ; l'islamisation de la France, la Grand Remplacement, le social-clientélisme, la terreur médiatique islamophile. On nous répète, en paroles, que nous sommes en guerre pour mieux capituler, dans les décisions.

La seule chose qui va changer, mais c'est un changement dans la continuité : toujours plus de répression des bons Français sous prétexte de sécurité, toujours plus de fonctionnaires, toujours plus d'impôts.

Addendum :

Philippe Bilger est visiblement de mon avis :

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Boire, consommer, se réunir, ce n'est pas lutter contre le terrorisme. C'est seulement continuer à faire ce qu'on a toujours fait et qui renvoie à une irrésistible pulsion de vie.

[…]

Un état trouble, une sévérité moindre, une compréhension perverse, une complaisance souvent déguisée en expertise à l'égard des causes et des motivations, une volonté polémique de refuser au pouvoir socialiste une adhésion que sa découverte même tardive de la dangerosité du monde justifierait, une détestable focalisation sur le doigt irénique qui pourtant désigne la lune du terrorisme.

Il n'a pas fallu une semaine.

[…]

Lors de l'émission spéciale d'Envoyé Spécial consacrée au 13 novembre et à ses suites (France 2), un rien, une tonalité plus molle, une objectivité dégradée, des commentaires équivoques - pourquoi prétendre, à toute force, qu'il ne peut y avoir des futurs terroristes dans les migrants ? -, aucune réaction face à des réponses scandaleuses - notamment celles du frère flouté d'un assassin parti en Syrie - ont fait clairement apparaître qu'on était presque revenu au climat émollient d'avant le 13 novembre.

[…]

Je ne surestimais pas notre capacité à nous tenir sur une ligne de crête exigeante et éthiquement sans nuance ni contrition.

Mais tout de même qu'il n'ait même pas fallu une semaine pour cet infléchissement douteux est indécent.

[…]

Il n'a pas fallu une semaine pour que le vent tourne un peu, pour que coule, dans certaines consciences, le poison du relativisme et que guette la nostalgie d'une démocratie dont la faiblesse la rendait aimable aux yeux d'une minorité influente.
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vendredi, novembre 20, 2015

L'optimiste et le pessimiste

Philippe de Villiers est plutôt optimiste :

Philippe de Villiers : «La barbarie va nous faire redécouvrir notre civilisation»

L'objection la plus importante que je fais à l'optimisme de Philippe de Villiers n'est pas démographique mais comportementale et morale : les Français, nourris dès le plus jeune âge au biberon du maternage bisounours (maternage familial, où la femme domine, et maternage étatique), risquent de redécouvrir trop tard que la violence est une impérieuse nécessité.

Certes, la France fut guerrière, mais comment les Français s'en souviendraient-ils quand l'école étatisée leur enseigne l'oubli de Louis XIV et de Napoléon et la mémoire d'un empire de traine-savates maliens ?

Eric Zemmour voit les choses beaucoup plus noires que de Villiers. Il commence par latter Brighelli qui, au fond, n'est qu'un petit prof de province (que les profs de province ne me lynchent pas, ils m'ont instruit) :

Voltaire peut-il nous sauver ?

Et surtout, en une phrase, in cauda venenum, il explose la tête d'Ali Juppé, objet d'un grand amour de ma part, genre mawachigeri coup de pied circulaire :

La France, éternel “petit Satan”


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(1) : Que diront tant de Ducs et tant d'hommes guerriers
Qui sont morts d'une plaie au combat les premiers,
Et pour la France ont souffert tant de labeurs extrêmes,
La voyant aujourd'hui détruire par soi-même ?
Ils se repentiront d'avoir tant travaillé,
Assailli, défendu, guerroyé, bataillé,
Pour un peuple mutin divisé de courage
Qui perd en se jouant un si bel héritage.

On peut préférer, du même auteur :

Ce jour, Martel aura tant de courage
Qu’apparaissant en hauteur davantage
Que de coutume, on dira qu’un grand dieu,
Vêtant son corps, aura choisi son lieu.

Non à l'intronisation de l'Islam en France

Je republie ce billet de 2009, il est plus que jamais actuel.


Non à l'intronisation de l'Islam en France

Article de Jacques Ellul

"Ce n’est pas une marque d’intolérance religieuse : je dirais "oui", aisément, au bouddhisme, au brahmanisme, à l’animisme..., mais l’islam, c’est autre chose. C’est la seule religion au monde qui prétende imposer par la violence sa foi au monde entier.

Je sais qu’aussitôt on me répondra : " Le christianisme aussi ! "

Et l’on citera les croisades, les conquistadors, les Saxons de Charlemagne, etc. Eh bien il y a une différence radicale.

Lorsque les chrétiens agissaient par la violence et convertissaient par force, ils allaient à l’inverse de toute la Bible, et particulièrement des Evangiles. Ils faisaient le contraire des commandements de Jésus, alors que lorsque les musulmans conquièrent par la guerre des peuples qu’ils contraignent à l’Islam sous peine de mort, ils obéissent à l’ordre de Mahomet.

Le djihad est la première obligation du croyant. Et le monde entier doit entrer, par tous les moyens, dans la communauté islamique.

Je sais que l’on objectera : "Mais ce ne sont que les ’intégristes’ qui veulent cette guerre."

Malheureusement, au cours de l’histoire complexe de l’Islam, ce sont toujours les "intégristes", c’est-à-dire les fidèles à la lettre du Coran, qui l’ont emporté sur les courants modérés, sur les mystiques, etc.

Déclarer sérieusement qu’en France l’adhésion de "certains musulmans" à l’intégrisme est le résultat d’une crise d’identité est une désastreuse interprétation.

L’intégrisme en Iran, en Syrie, au Soudan, en Arabie Saoudite, maintenant en Algérie est-il une réaction à une crise d’identité ?

Non, l’intégrisme est seulement le réveil de la conscience religieuse musulmane chez des hommes qui sont musulmans mais devenus plus ou moins "tièdes".

Maintenant, le réveil farouche et orthodoxe est un phénomène mondial. Il faut vivre dans la lune pour croire que l’on pourra "intégrer" des musulmans pacifiques et non conquérants. Il faut oublier ce qu’est la rémanence du sentiment religieux (ce que je ne puis développer ici). Il faut oublier la référence obligée au Coran. Il faut oublier que jamais pour un musulman l’Etat ne peut être laïque et la société sécularisée : c’est impensable.

Il faut enfin oublier comment s’est faite l’expansion de l’Islam du VIe au IXe siècle. Une étude des historiens arabes des VIIe et IXe siècles, que l’on commence à connaître, est très instructive : elle apprend que l’islam s’est répandu en trois étapes dans les pays chrétiens d’Afrique du Nord et de l’Empire byzantin. Dans une première étape, une infiltration pacifique de groupes arabes isolés, s’installant en paix. Puis une sorte d’acclimatation religieuse : on faisait pacifiquement admettre la validité de la religion coranique. Et ce qui est ici particulièrement instructif, c’est que ce sont les chrétiens qui ouvraient les bras à la religion soeur, sur le fondement du monothéisme et de la religion du Livre, et enfin lorsque l’opinion publique était bien accoutumée, alors arrivait l’armée qui installait le pouvoir islamique — et qui aussitôt éliminait les Eglises chrétiennes en employant la violence pour convertir.

Nous commençons à assister à ce processus en France (les autres pays européens se défendent mieux). Mais c’est du rêve éveillé que de présenter un programme de fédération islamique en France, pour mieux intégrer les musulmans. Ce sera au contraire le début de l’intégration des Français dans l’islam.

La seule mesure juridique valable, c’est de passer avec tous les immigrés un contrat comportant : la reconnaissance de la laïcité du pouvoir, la promesse de ne jamais recourir au djihad (en particulier sous forme individuelle — terrorisme, etc.), le renoncement à la diffusion de l’islam en France. Et si un immigré, beur ou pas, désobéit à ces trois principes, alors, qu’il soit immédiatement rapatrié dans son pays."

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Article paru dans l’hebdomadaire Réforme le 15 juillet 1989. Jacques Ellul, juriste, historien, théologien, sociologue, est décédé en 1994. De son vivant, il a publié plus de 600 articles et 48 livres, traduits dans une douzaine de langues, dont plus de la moitié en anglais. De 1953 à 1970 il fut un membre du Conseil National de l’Eglise Protestante Réformée de France. Professeur d’Histoire et de Sociologie des Institutions, à l’Université de Bordeaux, son oeuvre inclut des études sur les institutions médiévales d’Europe, l’effet de la technologie moderne sur la société contemporaine, ainsi que la théologie morale.

Bientôt sur vos écrans : Le retour des baisseurs de frocs moralisateurs (vingtième remake d'une reprise)

Les baisseurs de frocs préparent déjà le terrain.

Depuis quelques jours, on nous serine que le but de Daesh est de séparer les musulmans du reste de la population française (1).

L’étape suivante est claire comme de l’eau de roche : à chaque critique d’une revendication, d’un empiètement ou d’une conquête islamiques en France, les dhimmis nous sortiront « Achtung ! Vous faites le jeu de Daesh ! ». Facile, la tactique est rodée. C’est la même que « Vous faites le jeu du Front National » avec les mêmes abrutis et, certainement, les mêmes brillants résultats.

Ensuite, la pelote se dévide naturellement. A un ou deux attentats d'aujourd'hui, on nous dira : « Pour que les musulmans de France ne se sentent pas séparés du reste de la population, il faudrait qu’ils se sentent mieux représentés. Encourageons la création d’un parti politique musulman modéré, évidemment modéré».

On prend les paris ?

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(1) : Eric Zemmour répond avec justesse que la séparation est déjà effective et que c’est bien le problème. Si les musulmans n’étaient pas de fait séparés du reste de la population française, Daesh ne pourrait pas y recruter si aisément.

jeudi, novembre 19, 2015

Crèches de Noël : cernés par les cons, dommage qu'ils soient maires

Crèches interdites: «Moins de christianisme, plus de laïcisme, la pire réponse aux attentats»

Le plus important dans cet article, c'est le titre.

En effet, des études (c'était l'objet d'un récent article de Causeur) montrent que la déchristianisation de notre pays joue un rôle important dans la progression de l'islam le plus violent. C'est presque une tautologie.

Les hommes ont besoin de sens à leur vie. Ce n'est pas le pauvret culte laïciste qui remplira le vide laissé par la déchristianisation, c'est l'islam, et de préférence le plus radical, comme il convient aux convertis et aux déracinés.

Alors qu'un musulman sera aidé à rester raisonnable si nous lui posons des limites claires, si nous affirmons, sans arrogance mais sans timidité, notre identité chrétienne.

Il faut vraiment que les maires de France qui ont pondu ce texte débile soient cons comme des balais, dépourvus de la moindre finesse psychologique, pour ne pas le comprendre.

Cernés par les cons, surtout issus de la caste dirigeante, vous dis-je.

La cécité des bisounours

Je n'ai pas, Dieu merci, beaucoup de bisounours dans mon entourage, mais on m'a rapporté des propos assez stupéfiants sur les derniers attentats, minimisant ces événements comme un malheureux accident.

C'est en pensant à eux que je copie cet article :

Attentats de Paris : pourquoi le 11e arrondissement ?

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Quand j’avais observé ces badauds inconnus qui ne partageaient pas notre peine, j’étais en compagnie d’amis de gauche. Ces derniers n’avaient rien vu. Mieux : quand je les entretins après coup de mes observations, ils m’accusèrent d’hallucinations passionnelles. Il aura fallu le mouvement de panique, bien plus tard dans la soirée, et son explication par la police et la presse, pour que mes amis consentissent à ne pas m’expédier à Sainte-Anne. Au bénéfice du doute bien sûr, car rien ne prouve jamais rien dans les milieux où sévit toujours le « qu’est-ce-qui vous permet de dire que… ».

Cette cécité ne fait pas que m’agacer. Elle m’intéresse. Si hallucination il y eut cette après-midi-là, elle venait de mes amis de gauche. J’ai pu observer, in vivo, ce « refus de voir ce que ses yeux voient » pour reprendre l’expression d’Alain Finkielkraut. Pour ma part, je n’y entends pas qu’angélisme et dogmatisme. J’y reconnais du symptôme.

En effet, la psychanalyse et son concept de refoulement nous aident à appréhender ce comportement. Le névrosé obsessionnel ne voit jamais les coups venir. Pourquoi ? Parce qu’il est trop occupé à refouler sa propre hostilité pour distinguer celle de l’autre. Son aveuglement face à la violence de l’autre n’est qu’un reflet possible de son effort d’aveuglement face à sa propre violence. Ce qu’il ne veut pas voir chez lui, il ne peut l’envisager pour un autre. Et surtout, reconnaître l’hostilité extérieure déclencherait une hostilité insurmontable et culpabilisante.

Si l’homme de gauche ne voit donc pas l’inimitié dont il est l’objet de la part de ceux qu’il prétend aimer, ce n’est pas parce qu’il serait balourd, naïf, et encore moins de mauvaise foi. C’est parce qu’il entreprend avec une belle énergie intérieure de dissimuler sa propre hostilité envers l’objet de son désir, et d’abord à ses propres yeux. Son aveuglement face à l’évidence trahit non pas ses bons sentiments, mais ceux qu’il refoule, culpabilisé, et qui sont, sans doute, moins bons.

[…]

Mieux : donner une place à la pulsion du rejet de l’autre, légitimer nos craintes, peurs et refus (ne serait-ce qu’au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) pourra désamorcer en partie l’hostilité des nouveaux venus. L’affirmation « oui, nous avons des préjugés, nés d’une histoire longue et d’une expérience quotidienne » peut générer des comportements si exemplaires qu’ils en modifieront notre jugement. En revanche, l’affirmation hallucinée que nous n’aurions aucun préjugé, que notre société serait naturellement ouverte aux quatre vents, que nous serions en quelque sorte idéaux, suscite presque nécessairement une tentative de démystification, par l’hostilité. Dans son délire, la racaille entreprend un discours de vérité, non sur les supposées discriminations dont elle serait l’objet (elle n’en a rien à faire, au contraire, elle en jouit), mais sur le mensonge névrotique des bons sentiments antiracistes. C’est la lutte du fou contre le grand secret, de l’enfant psychotique contre le parent névrosé. Et ce n’est pas pour rien que le 11e arrondissement de Paris – seul endroit où Marine Le Pen a fait moins de voix qu’Eva Joly – a été attaqué.


Reste que cette hostilité envers ce qui fait France n’est pas l’apanage des nouveaux venus. L’éternelle dénonciation d’un racisme français par les Français eux-mêmes, sur le mode du « mauvais objet » extérieur à la bonne communauté, et au-delà de l’aveuglement qu’il génère – sur soi, donc sur l’autre – n’aide évidemment pas ceux qui ont encore à s’assimiler au pays dont ils ont choisi de partager le destin.

Il est ainsi particulièrement frappant qu’à l’émission « Des paroles et des actes » de lundi dernier, Jean-Luc Mélenchon commence son intervention, non pas en dénonçant les crimes du 13 novembre, mais en s’en prenant aux jeunes identitaires. Et de quelle manière !

Oui, si Jean-Luc Mélenchon entend un « glapissement » chez ceux de ses compatriotes qui ne pensent pas comme lui, comment s’étonner que d’autres, dont on sait le goût pour le littéralisme le plus crétin, abattent « ces chiens d’infidèles » ? *********

Cette analyse m'intéresse car j'ai pu constater, tant ces derniers jours qu'en janvier, que les plus sanguinaires en paroles étaient les gauchistes et les bisounours (catégories qui ne se recoupent pas complètement).

Les méchants «fachos» comme moi étaient plus pondérés. Notre situation, ils l'avaient analysée. Les attentats, ils les avaient prédits, même quand on les traitait d'alarmistes. Aucune bêtise à se faire pardonner. Pas besoin de surenchère verbale pour dissimuler un sentiment de culpabilité. Quand on n'est pas démenti par la réalité, on est plus serein.

Ceux qui acceptent que la guerre fait partie de la vie et qu'on ne peut pas aimer tout le monde  ni être aimé de tout le monde, n'éprouvent pas la nécessité de déshumaniser leurs ennemis. La grandiloquence («des fous», «des barbares», ou comme Libé, «des non-humains»  ...) est ridicule. Et dommageable.




Le forcené de l’Elysée

Un forcené est retranché au palais de l’Elysée, à Paris, depuis 2012. Il prend en otages 65 millions de Français. Les négociations pour sauver les otages sont au point mort. On cherche un moyen de donner l'assaut.

Tout continue ... en pire

En ce moment, Eric Verhaeghe est en forme :

Déjà le bruit des bottes

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La seule certitude que les Français acquièrent est celle d’une indispensable purge politique pour régénérer la démocratie.

Certains députés l’ont bien compris. Popelin, socialiste de Livry-Gargan, a proposé d’ajouter à l’état d’urgence la possibilité de censurer la presse qui ne relate pas les événements sous l’angle que le gouvernement souhaite. La tentation autoritaire prend forme.

Le bruit des bottes demain

L’amendement Popelin n’est pas passé et l’état d’urgence se limite à des assignations à résidence et des fouilles d’ordinateur en cas de perquisition. Mais on a bien senti l’envie qui pointait, au sein de notre classe politique corrompue et dépassée par les événements, d’utiliser le terrorisme pour faire taire l’opinion publique. Le gouvernement s’y oppose aujourd’hui, mais les premières répétitions de la pièce qui se jouera demain ont eu lieu.

L’anecdote est amusante. Je me suis souvent demandé comment la Révolution de 1789 avait pu dégénérer en un bain de sang. Sous nos yeux, le même film commence. Des députés proposent isolément des mesures dont, implicitement, on sent bien que l’objectif est de conserver le pouvoir en remettant tout le monde au pas, et spécialement ces Français éduqués à qui il ne faut plus en conter. Peu à peu émergera l’idée que cette remise au pas est l’étape indispensable pour conserver les privilèges acquis au bénéfice de la décadence républicaine.

Entre l’aspiration populaire à une autre culture politique et une autre gouvernance, d’un côté, la détermination des élus à conserver leur siège et leur régime coûte-que-coûte, de l’autre, le frottement est inévitable. Nous en voyons les prémisses. Nul ne sait qui gagnera.

Bruit des bottes et bruit des fêtes

Une autre particularité m’a toujours étonné dans la Révolution Française. Il est connu que la vie à Paris, au plus fort de la Terreur, était restée festive et insouciante. En dehors de quelques journées d’émeute, la Révolution n’a concerné qu’un dixième des Parisiens. Le reste était occupé à survivre et à faire la fête.

La même fracture apparaît aujourd’hui. Partout fleurissent des appels à résister en buvant des verres aux terrasses des cafés ou en allant au théâtre. La mort rode et la joie est dans les cœurs. Plus la tragédie gronde, plus les esprits sont légers.

Le bruit des bottes cache l’orage

Les Parisiens ont bien raison de boire des canons tant qu’ils le peuvent. Comme l’actualité est monopolisée par les attentats, le pire ne leur est pas dit. Ainsi, le G20 s’est terminé dimanche sur le constat d’un ralentissement économique général. Aujourd’hui, et contre les conclusions du G20, la Réserve fédérale a quasiment annoncé le relèvement de ses taux en décembre. La nouvelle ne pouvait pas plus mal tomber. Dans un monde en crise, inquiété par le terrorisme, le fait que les Etats-Unis se remettent à rémunérer l’épargne va créer un appel d’air. Les liquidités qui circulent dans le monde vont être magnétiquement attirées vers New-York et Los Angeles.

La décision de la Réserve fédérale devrait assécher les économies mondiales, en tout cas toutes celles qui ont structurellement besoin des capitaux américains pour se développer. Pour l’Europe le coup sera rude à encaisser: les pays qui vivent d’un endettement à bas prix, comme la France, vont passer un sale quart d’heure. Mécaniquement, les taux d’emprunt devraient remonter et le gouvernement se trouvera dans la même position que Louis XVI finançant le corps expéditionnaires en Amérique: des caisses vides, un immense besoin d’argent et personne pour le dépanner.

Je ne parle pas ici de l’industrie financière qui peinera à suivre le mouvement. L’ère des risques systémiques approche.
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S’il m’arrive d’avoir des divergences avec Eric Verhaeghe, notamment sur l’immigration et l’intégration, je partage en l’occurrence son inquiétude. J’apprécie son retour à l’histoire.

Je l’ai écrit plusieurs fois : derrière le rideau de la communication, la responsabilité de ce gouvernement, ainsi que des précédents, est directement mise en cause par les récents attentats.

Malika Sorrel l’explique, il n’y a pas un mot à changer :

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LE FIGARO. - Les attentats de Paris ont tragiquement rappelé la détermination des ennemis de la France. Que vous inspirent-ils ?

Malika Sorel-Sutter. - L'État s'est révélé incapable de remplir sa mission première, protéger la France en assurant la sécurité de son territoire et de tous ceux qui s'y trouvent, citoyens français ou non. L'État et ceux qui participent à la gouvernance ont, dans les faits, créé les conditions de la guerre tout en désarmant progressivement moralement leur peuple. Dans le même temps, ils ont déshabillé nos armées comme en témoigne l'évolution des budgets de la Défense, alors que la menace ne cessait de croître non pas depuis hier, mais depuis l'époque de Gamal Abdel Nasser. Lui-même fut confronté à la montée en puissance de l'islam politique, celui qui entend régir la cité des hommes à la place des politiques. Dans un mépris total de la géopolitique, les gouvernements occidentaux n'ont rien trouvé de mieux que de faciliter l'ascension de cet islam politique au détriment d'un islam sécularisé que j'ai connu en Algérie.

Pour ne citer que quelques exemples, ils ont donné refuge à Khomeiny - l'avènement d'une République islamique a en effet constitué un puissant galvaniseur. Ils ont détruit les structures de l'État d'Irak avec les conséquences que nous savons sur l'ensemble de la région. Ils ont pulvérisé l'équilibre politique délicat qui régnait entre les tribus en Libye, et, plus récemment, ont profondément déstabilisé la Syrie. À tout cela, il convient de rajouter le comportement adopté en matière d'immigration. Malgré le retour engagé des sociétés d'origine vers leurs fondamentaux religieux, ils ont amplifié les flux migratoires et ont refusé de tirer les enseignements d'une assimilation qui ne se faisait plus qu'à la marge. Les élites occidentales décident, et ce sont leurs peuples, mais aussi les immigrés et leurs descendants, qui payent la lourde facture. *****************

Attentat de Paris, le grand gâchis : un premier bilan des ratés du gouvernement

Le jugement est sans appel et une forte majorité des Français l’approuve : nos politiciens sont responsables et même coupables. Certes, ils ne sont pas les seuls coupables, chacun de nous a sa part de responsabilité à son niveau. Mais, tout de même, nous ne les avons pas forcés à prendre les postes et les honneurs, qu’ils assument les responsabilités qui vont avec (note pour les politiciens et les journalistes : assumer ne signifie pas clamer « J’assume ! » dans les micros qui se tendent, ce qui ne veut rien dire. Cela consiste à démissionner quand on échoue).

Comme disait Montaigne « A ceux qui nous régissent et commandent, qui tiennent le monde en leur main, ce n'est pas assez d'avoir un entendement commun : de pouvoir ce que nous pouvons [au passage : et vlan pour le « président normal »]. Ils sont bien loing au dessoubs de nous, s'ils ne sont bien loing au dessus. Comme ils promettent plus, ils doivent aussi plus ».

La solution de bon sens démocratique pour le peuple est de virer les dirigeants qui échouent et de les remplacer par des nouveaux (quels qu’ils soient, c’est un autre débat). L’Union Sacrée ne l’empêche pas, c’est ainsi que Clemenceau est arrivé au pouvoir. Malheureusement, à cause de la fausse alternance UMPS , c’est l’ensemble de la classe politique qui est mouillée et qu’il faudrait éjecter. La solution de bon sens anti-démocratique pour les dirigeants faillis est de se serrer les coudes et de réprimer le peuple pour ne pas se faire éjecter. Ils ont un atout-maître : la servitude des medias, cela leur permet d’énoncer les tabous et d’orienter les débats (le plus sûr moyen d’éviter une réponse désagréable, c’est de ne pas poser la question ou de la désamorcer en la posant de manière biaisée).

Bien sûr, les bisounours peuvent prétendre qu’il existe une autre solution : que la classe dirigeante actuelle évolue, change d’idées, de vision du monde. C’est surhumain, donc illusoire. Cela peut arriver à un homme, pas à une classe, en tout cas pas à l’échelle du temps politique court. Non, à la vérité, nous avons deux certitudes :

1) Le seul moyen de changer vraiment de politique c’est de changer d’hommes.

2) Les politiciens s’accrochent au pouvoir tant qu’ils peuvent. L’Etat et les techniques de manipulation modernes leur donnent des moyens immenses.

Mon pronostic, c’est que nous ne changerons pas d’hommes, pas de politique, que la décadence continuera, sous surveillance policière, jusqu’à l’explosion (probablement financière). Le vent de l’histoire soufflera fort, le chaos et l’anarchie s’installeront. Ensuite seulement, peut-être, si nous avons de la chance, de la volonté et de l’intelligence, nous pourrons reconstruire à partir de la base. Ce n’est pas autrement que le moyen-âge s’est construit après la chute de l’empire romain d’occident.

Allez, concluons avec Houellebecq, lui aussi très remonté, à juste titre :

Attentats: le «J'accuse Hollande» de Michel Houellebecq

« La situation malheureuse dans laquelle nous nous trouvons est due à nos responsables politiques ; et ces responsabilités politiques devront être tôt au tard analysées. Il est très peu probable que l’insignifiant opportuniste qui occupe le poste de chef de l’Etat ou les actes dignes d’un retardé congénital du Premier ministre, sans citer les "ténors de l’opposition" (LOL), sortent avec les honneurs de cet épisode. »

mercredi, novembre 18, 2015

Alexandra Laignel-Lavastine : les attentats vus de Seine-Saint-Denis

Alexandra Laignel-Lavastine : les attentats vus de Seine-Saint-Denis

Un article bien terrifiant mais absolument pas surprenant.

Et le contrepoint :

En France, vis comme les Français

Histoire belge contemporaine

Comment reconnaître un attentat belge ?

Facile : c'est un attentat où trois terroristes se font sauter pour tuer un civil, au stade de France par exemple.

Bon, d'accord, c'est de l'humour très noir. Mais on ne va pas se laisser abattre (si je puis dire).



Les dénégateurs, les amis du désastre, relèvent déjà la tête

Les dénégateurs, les amis du désastre, relèvent déjà la tête. Les Bartolone et compagnie osent déjà rouvrir leurs grands clapets.

Au fait, qu'est-ce qu'il en dit, Ali Juppé, l'ami des salafistes et des prêcheurs radicaux ?

Eric Verhaeghe y va au bazooka et c'est une joie sans mélange :

Journal de guerre : le procès du déni commence

Excellent article de Jacques Sapir dans le ligne de mon précédent billet :

République ou guerre civile

Je suis très inquiet. Comme Einstein, je crois qu'il ne faut pas compter sur les hommes qui ont créé les problèmes pour les résoudre. La réponse au terrorisme en France, c'est la souveraineté sous toutes ses formes, au sens le plus large : de la souveraineté aux frontières jusqu'à la souveraineté à l'école en passant par la souveraineté dans tous les quartiers.

Or, nos politiciens ont tous, tous sans exception, Hollande, Sarkozy, Juppé, Bayrou, etc. bâti leur carrière sur des abandons de souveraineté, seul le rythme plus ou moins rapide de ces abandons faisait débat. Même Marine Le Pen a construit son image, la «dédiabolisation», en étant moins exigeante que son père sur la souveraineté.

Comment ces gens pourraient-ils résoudre le problème du terrorisme en France ? Autant confier le réglage d'un carburateur à une poule.

Je pense à l'appel du 18 juin, qu'il est toujours rassurant de relire : un miracle de clarté et de concision. La situation est résumée, les enjeux posés, les raisons d'espérer décrites. Je ne vois nulle part un politicien qui ait les idées moitié aussi nettes.

Nous sommes au plus noir de la nuit.




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Ivan Rioufol est fidèle à lui-même :

C’est à deux pas de la basilique Saint-Denis, là où se trouve le gisant de Charles Martel, qu’un assaut des forces de l’ordre a été mené, ce mercredi matin, contre des suspects liés aux attentats islamistes de vendredi. Deux d’entre eux ont été tués, dont une femme qui a actionné sa ceinture d’explosifs. Sept personnes ont été interpellées, tandis que l’armée a massivement pris position dans ce quartier central. Difficile ce matin, devant les images télévisées de ces soldats surarmés patrouillant dans les rues, de ne pas faire le rapprochement avec des scènes souvent vues en Israël. Certes, Saint-Denis n’est pas Jérusalem-est. Néanmoins, comme l’explique Gilles Kepel dans  son livre, Quatre-vingt-treize, "l’ancienne ville des rois puis de la Révolution et de la classe ouvrière est devenue La Mecque de l’islam de France". Le département de Seine-Sain-Denis, choisi pour promouvoir la candidature de Paris aux Jeux Olympiques, fait lui-même partie de ces territoires qui ont largement entamé leur bascule démographique et culturelle, sous le poids de l’immigration arabo-musulmane et de sa fécondité.  Les derniers autochtones quittent progressivement les lieux pour rejoindre la France périphérique. Il n’est donc guère étonnant que des islamistes aient pu trouver refuge, aux portes de Paris, dans cette ville de plus en plus homogène, par l’effet d’une substitution de population, d’un changement de peuple. Ce matin, sur Europe 1, le député PS du département, Claude Bartolone, a appelé à ne pas faire de lien entre les "banlieues populaires" et "ces terroristes". Il a juré, sans rire, qu’ "il n’y avait jamais eu d’angélisme" dans son camp. Il a donc continué à défendre les mérites du "vivre ensemble". Cela ne fait jamais que quarante ans que la gauche, mimée par la droite, poursuit cette politique désastreuse. 

Un effet d’optique laisse croire que la France ne serait en guerre que contre le "terrorisme djihadiste", que François Hollande n’a d’ailleurs pas osé nommer plus précisément, mardi devant le Congrès réuni à Versailles. Or, si l’idéologie salafiste menace la France, c’est bien parce qu’elle a pu s’y installer et y prospérer sans contraintes, sous la protection des belles âmes aveuglées par leur dévotion à la "diversité". C’est donc aussi l’idéologie relativiste et sansfrontiériste, toujours en vigueur quand on observe Bartolone s’enfermer dans les mêmes dénis des réalités, qu’il s’agit de combattre. L’éventuel  démantèlement du commando d’assassins d'une jeunesse parisienne ne mettra pas pour autant la France à l’abri, tant les cités elles-mêmes sont devenues inflammables. Le député PS, Malek Boutih, estime que les "terroristes" ont remplacé les "émeutiers", le rejet de la République et de ses valeurs étant très profond selon lui. Les lanceurs d’alerte qui, en 2002, avaient en vain sonné le glas sur les "territoires perdus de la République" voient leurs craintes confortées. L’un de ceux-là, Georges Bensoussan, explique ce mercredi dans Le Figaro : "Une partie de la population française ne se reconnaît plus dans les valeurs démocratiques et républicaines de la France. Et encore moins dans son histoire. La radicalisation islamiste de certains, et l’approbation apportée par les mêmes aux attentats de janvier 2015, évoquent les germes d’une guerre civile". En fait, cette guerre civile est déjà là, quand des Français tuent d’autres Français et quand l’armée se déploie dans les villes. Elle peut en rester à ce stade, si le gouvernement affronte enfin clairement l’ennemi, sans désespérer les citoyens déjà en rupture avec l’Etat. Sinon, l’autodéfense pourrait être le risque.

Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)