lundi, juin 10, 2019

« Une telle puissance de capitulation ... »

Apprenant l'assassinat de Jaurès, qu'il avait admiré, et peu avant sa propre mort, héroïque celle-là, Péguy a confié : « Je suis bien obligé de dire que c'est une chose horrible. Et pourtant ... Il y a en lui une telle puissance de capitulation. Que ferait-il en cas de défaite ? ».

Une telle puissance de capitulation. L'expression me frappe, car elle me semble exactement correspondre à notre classe politique de 2019.

Bien sûr, l'envergure intellectuelle d'un Jaurès est perdue. Ce ne sont plus que des petits hommes gris sans intérêt. Mais, ramassés tous ensemble, mis en tas, assemblés en gerbes, quelle puissance de capitulation !

On pense aussitôt à Macron, aux macronistes, aux électeurs macronistes, de premier tour, de deuxième tour, de troisième tour, de cent-vingt-septième tour. Ils se font une politique revendiquée, et s'en glorifient, de toujours capituler, le plus servilement et le plus rapidement possible. Et cette capitulation est puissante : les capitulards n'hésitent pas à faire éborgner des Français pour pouvoir se coucher devant l'Allemagne. Cependant, ils ne sont pas seuls.

Regardez les autres : LR, FI, RN. C'est bien simple : pour anticiper leurs actions, il suffit de deviner ce qui est le plus lâche, le plus facile, le plus immédiatement rentable, c'est à coup sûr ce qu'ils vont faire.

Pourquoi le gaullisme a-t-il disparu de notre paysage politique ? Parce c'est l'anti-capitulation. Ce n'est pas pour rien que De Gaulle fut marqué par Péguy.

Quelle est cette société, la nôtre, qui peut produire une telle puissance de capitulation chez ses politiciens ? Quelles sont ses valeurs ? Son avenir ? Quelles sont mes responsabilités dans ce naufrage intellectuel et moral ?


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