samedi, février 25, 2006

Les dinosaures à Kyoto

Un lecteur (béni soit il) me signale que j'ai raconté des fadaises dans le message Protocole de Kyoto : les Américains en pointe

J'avoue à la relecture que j'ai un peu embrouillé les chiffres, parce que, effectivement, je prends la différence par rapportaux objectifs.

Prenons les rapports de l'ONU sur la période 1990-2002 (GHG = Green House Gas : gaz à effet de serre) :

GHG/hab GHG/PNB

France -7 % -20.8 %

Allemagne -21.7 % -34 .2 %

USA -1.6 % -20.2 %

De plus, la France et l'Allemagne partent d'un niveau nettement plus bas.

Bref, vous connaissez le proverbe "Il y a les mensonges, les gros mensonges et les statistiques".

Je vous présente mes excuses pour cette erreur qui voulait illustrer un point pour lequel je n'ai au fond besoin d'aucun chiffre, à savoir que le réchauffement climatique est un faux problème et qu'il n'y a pas besoin de mesures gouvernementales.

Je suis tombé dans le panneau que je reproche à d'autres, le fétichisme des chiffres : croire que les chiffres sont plus vrais, qu'ils prouvent plus, que les raisonnements, alors qu'un chiffre ne prouve rien sans la logique qui va derrière.

Examinons sans chiffres ces histoires de réchauffement climatique, qui, à mes yeux, reposent sur un enchainement de pétitions de principe (1), c'est-à-dire sur rien :

a) Le climat se réchauffe

b) La cause de ce réchauffement est l'activité humaine

c) le réchauffement climatique est dangereux (pour qui ? Pour la nature telle qu'on la connaît ? Pour l'homme ?). Il faut agir.

Admettons le a), encore qu'il faudrait prouver que l'augmentation de température constatée depuis quelques années est une tendance longue et non un effet passager de la variabilité naturelle.

S'agissant du b), on entre en pleine rigolade.

En effet, si il y a bien une chose dont nous sommes sûrs à propos du climat, c'est d'ailleurs notre seule certitude, c'est que le climat est très complexe à modéliser et fortement non linéaire ; autrement dit, l'oubli ou la mauvaise évaluation d'un des paramètres (par exemple la capacité d'absorbtion de CO2 des océans) peuvent changer résultats, interprétations et projections du tout au tout.

Enfin, en admettant a) et b), il reste la question fondamentale : pourquoi le réchauffement climatique serait-il mauvais ? Cette question a-t-elle même un sens ?

Depuis la naissance de la terre, puis de l'apparition de l'homme, la nature et l'homme n'ont cessé d'évoluer, pourquoi faudrait-il figer la situation de 2006 ? Sommes nous si savants que nous pouvons prévoir totalement les conséquences d'un réchauffement ? Evidemment non, nous ne pouvons prévoir que ce à quoi nous songeons, c'est-à-dire une prolongation des tendances actuelles, mais il nous est impossible de prévoir une rupture.

Tout ce qu'on peut dire, c'est que quand le climat change, la vie des hommes change, pour certains en bien, pour d'autres en mal. Belle découverte !

Et si les dinosaures avaient décidé qu'ils avaient intérêt à figer l'évolution de la terre ?

Que faire sur cette question climatique ? Réagir. Non pas anticiper, car on risque de faire des choses extrêmement couteuses (et l'argent utilisé là manque ailleurs) fondées sur de fausses anticipations, mais attendre les éventuelles conséquences et s'adapter.

Avez vous la tentation de me traiter d'irresponsable ? Tournez bien sept fois votre doigt sur le clavier avant, et considérez l'alternative suivante :

Est il plus responsable :

> de dépenser des milliards de dollars pour empêcher un phénomène dont les mécanismes, les conséquences et la nature bénéfique ou maléfique de ces conséquences sont inconnus ?

> d'attendre que les hypothétiques conséquences en question se manifestent pour décider comment agir ?

(1) : pétition de principe : tenir pour vraies des choses infondées ou qui demandent à être vérifiées, Hayek en recensaient quelques-uns :

> l'Etat dépense mieux son argent qu'un particulier

> l'Etat doit redistribuer les revenus

Bastiat signale que le summum de la pétition de principe consiste à le faire tenir dans le vocabulaire, dans un seul mot, pour qu'on n'en voit pas l'absurdité, il cite deux exemples :

> tributaire. Un pays importateur est tributaire de ses importations.

La pétition de principe est que l'importation n'est pas souhaitable, qu'elle traduit une situation d'infériorité, de dépendance. Mais c'est oublier que l'importation est un échange. Qui est le plus dépendant : l'occident du pétrole saoudien ou l'Arabie saoudite de l'argent occidental ?

> nous sommes envahis de produits étrangers. Quel rapport entre des vaisseaux déversant le fer et le feu et des vaisseaux déversant des biens bon marché qui feront le bonheur des consommateurs qui voudront bien les acheter ?

Il existe des pétitions de principe modernes :

> L'ultra-libéralisme. Pourquoi le libéralisme serait-il forcément outrancier ?

> La protection sociale. Où est-il prouvé que distribuer à certains de l'argent pris à d'autres protège et en quoi est-ce social ?

2 commentaires:

  1. J'ai l'impression que, contrairement à votre habitude, ce billet n'est pas très bien construit.
    En effet, vous commencez par corriger des chiffres sur lesquels vous vous étiez basé pour défendre une théorie. Ensuite, vous affirmez qu'une théorie n'a guère besoin de chiffres pour s'affirmer. Puis vous contestez certains faits reconnus, pour conclure sur des sujets radicalement différents de ceux traités.
    Reprenons point par point :
    * Les chiffres sont la base de tout calcul. On ne peut leur faire dire ce qu'on veut que lorsque les auditeurs (ou lecteurs en l'occurrence) sont assez naïfs pour croire des chiffres dont l'origine n'est pas expliquée. (C'est d'ailleurs pourquoi je vous avais demandé vos sources lors de votre post original).
    Les chiffres ont cet avantages que, lorsqu'ils sont obtenus clairement et scientifiquement, on peut s'appuyer dessus pour faire des calculs.
    * Vous argumentez alors qu'il est plus sain de raisonner que de calculer. Je suis très surpris de lire ça de votre plume, car c'est une technique que vous empruntez plus aux marxistes qu'aux libéraux. Nier les faits chiffrables et par là-même vérifiables au profit d'une idée, sinon d'une idéologie est le propre de vos adversaires. Vous citerez plus loin Bastiat ou Hayek, mais en employant leur dires à mauvais escient, vous ne respectez pas leur pensée.
    * Vous affirmez que l'enchaînement logique "climat qui se réchauffe" - "c'est de la faute de l'homme" - "c'est dangereux" est pour le moins inadapté, et plus sûrement faux. Vous raisonnez -sans base puisque sans chiffre- que l'homme ne peut pas être responsable du réchauffement, ou du moins qu'on ne peut pas le prouver, puis que, de toute façon, le réchauffement n'est pas en soi nécessairement mauvais.
    Vous prouvez ainsi qu'un raisonnement ne peut être bon que basé sur des faits ou des chiffres. Et là, vous avez tout faux, si je puis me permettre.
    Reprenons les faits : La température moyenne de la planète a augmenté de 0,6°C depuis 1880. Il est vrai que ce n'est pas la première fois qu'elle augmente. En revanche, c'est la première fois qu'elle le fait aussi vite. D'ailleurs, c'est justement cette rapidité qui inquiète. De nombreux scientifiques se sont penchés sur la question, et créé des modèles de prévision long terme. S'il ne sont pas tous d'accord sur l'augmentation moyenne future, en revanche, ils s'accordent à dire qu'il y aura bien une augmentation. La plus faible prévision parle de 2°C d'ici à 2100, la plus pessimiste, presque 5°C. A l'échelle de la planète, c'est une catastrophe.
    Ce fait est indiscutable : La température augmente.
    Le fait que l'homme y soit pour quelque chose est également indiscutable. Lorsque d'un côté, on détruit les puits de carbone (forêts) et que de l'autre on rejette dans l'atmosphère du CO2 puisé dans des stocks constitués durant des millions d'années, il est raisonnable de penser que le taux de CO2 dans l'atmosphère va augmenter. Lorsque, calculs à l'appui, on s'aperçoit que c'est effectivement le cas, on peut raisonnablement en déduire que la cause produit l'effet. Enfin, comme on sait, de façon indubitable, que le CO2 est un gaz à effet de serre, une déduction s'impose : Le réchauffement climatique est bien majoritairement causé par l'homme.
    Enfin, qu'y a-t-il à craindre de ce réchauffement? Encore une fois, les raisonnements abstraits ne mènent à rien. Les dinosaures, s'ils avaient pu changer le climat, auraient, contrairement à ce que semblez penser, eu intérêt à le faire. Ils seraient encore là pour en parler. Que pouvons-nous donc prédire d'une réchauffement planétaire? Ceci :
    -La montée des eaux générale (par fonte des glaces, des neiges, et dilatation des océans) va réduire les surfaces émergées. Les seuls à ne pas en pâtir directement sont les pays sans accès à la mer.
    - Cette montée des eaux entraînera une augmentation de l'évaporation. Ceci, en conjonction avec une température plus élevée, causera un taux de vapeur d'eau dans l'air plus important. Ce gaz a également un effet de serre, d'où le phénomène d'emballement que craignent les scientifiques. Cette concentration de vapeur d'eau causera une augmentation de la fréquence et de la puissance des cyclones de type Katrina. Ceux-ci toucheront de plus grandes régions également, jusqu'en Europe.
    - La fonte des glaces de l'antarctique va casser le Gulf Stream, qui fait qu'à latitude égale à New York, le climat de l'Europe de l'ouest est plus tempéré.
    - L'augmentation des températures va décaler tous les climats vers le plus chaud. aride vers désertique, méditerranéen vers aride, etc. Une grande partie de l'Afrique et de l'Asie sera ainsi désertique. Outre les nombreuses morts et le coût financier, cela permettra à de nombreuses maladies, telles le paludisme, de parvenir en Europe et en Amérique du Nord. Ce dernier cas est déjà démontré : Le paludisme est arrivé en Sicile. Bienvenue en Europe!
    Je m'arrête là, car cette réponse prend les proportions et la teneur d'un article scientifique. Mais croyez bien que cette liste est loin d'être exhaustive.
    Le réchauffement climatique est donc bien un danger

    Se contenter de réagir, et non d'anticiper, comme vous le suggérez, c'est s'assurer la catastrophe la pire possible. Un peu comme un fumeur se disant qu'il sera bien temps, lorsqu'il aura un cancer des poumons, de réagir et de se soigner. C'est effectivement, comme vous l'avez mentionné, parfaitement irresponsable.

    * La fin de votre article est juste, bien que totalement hors sujet. Je ne m'étendrai donc pas dessus.

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  2. Certes, le message est un peu incohérent, je me réchauffe : j'ai une grippe carabinée (pas aviaire !) et j'ai eu la flemme de tronçonner en plusieurs messages.

    Merci pour votre commentaire. Suite dans le prochain message.

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