mardi, mai 22, 2007

Pierre-Gilles de Gennes est mort

PARIS, 22 mai (Reuters) - Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique 1991, est décédé vendredi 18 mai à Orsay, dans l'Essonne, a-t-on appris mardi auprès de la municipalité.

Considéré comme un chercheur hors normes, Pierre-Gilles de Gennes, 74 ans, avait été distingué par l'académie Nobel pour ses travaux sur les cristaux liquides et les polymères, un prix couronnant trente années de recherches.

De Gennes s'est appliqué à réunir dans une même équipe des gens, expérimentateurs et théoriciens, de plusieurs disciplines différentes. Leurs travaux ont souvent donné naissance à de multiples applications industrielles, comme les écrans cristaux liquides.

Par son enseignement et ses fréquentes visites dans les établissements scolaires, Pierre-Gilles de Gennes s'était efforcé de populariser la physique et plus généralement les sciences auprès de la population française [hélas, peut-être pas avec une grande réussite].

Une fois "nobélisé", il avait entrepris pendant 18 mois la tournée de 150 établissements scolaires, rencontrant des milliers de lycéens.

Dans les colonnes du Monde, le chercheur avait publié un virulent plaidoyer pour une rénovation de l'enseignement.

Il y expliquait qu'un "élément important de la formation à 15 ans consiste à travailler dans un garage pour y apprendre de la mécanique mais aussi les rapports humains". [Entièrement d'accord : la mécanique est suffisamment simple et concrète pour ne pas rebuter, et c'est jouissif d'être autorisé à se salir, et suffisamment complexe pour être instructive. Quant aux rapports humains, ce n'est évidemment pas à l'école qu'on en apprend toute la palette, quoique la fréquentation des classiques y aide, mais les classiques, de nos jours, sont négligés par l'école.]

Aux enseignants, "très mal informés de la vie moderne", il conseillait de passer six mois ou un an en entreprise. [Je croyais que ce genre de propos faisait de moi un réactionnaire obsessionnel ne connaissant au merveilleux corps enseignant, au moins, nous voilà deux !]

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, a salué la mémoire d'"une figure de proue qui aura marqué la science française" et "un humaniste militant".

"Pionnier de ce qu'il appelait lui-même la physico-chimie de la matière molle, Pierre-Gilles de Gennes a marqué des générations de chercheurs et d'étudiants", dit un communiqué.

"Au-delà de la recherche, la transmission de la connaissance était au coeur de son engagement, ajoute la ministre. "Avocat passionné de la science jusqu'au dernier jour, Pierre-Gilles de Gennes a plaidé sans relâche la cause de la science auprès des jeunes."

2 commentaires:

  1. Aux enseignants, "très mal informés de la vie moderne", il conseillait de passer six mois ou un an en entreprise. [Je croyais que ce genre de propos faisait de moi un réactionnaire obsessionnel ne connaissant au merveilleux corps enseignant, au moins, nous voilà deux !]

    vous pouvez me compter aussi nous voilà trois

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