vendredi, juillet 31, 2015

Un voeu pour ce blog

Un mien commentaire chez Philippe Bilger :

Pourquoi parler des politiciens ?
Ces gens-là ont un narcissisme pathologique. Peut-être le mieux est-il de les attaquer par là : faire comme s'ils n'existaient pas. Crever les baudruches.
Bien sûr, nous continuerons à subir leurs lois et leurs rapines. Mais il est en notre pouvoir d'effacer leurs noms de notre mémoire, de ne plus penser à eux, de ne plus jamais les citer, d'éteindre la radio quand on entend leurs noms, de ne pas lire les articles où ils apparaissent.
Nos politiciens sont de la racaille en costume. Pourquoi consacrer tant de pensée à cette racaille ? Le mépris suffit.
En tout cas, j'ai décidé de ne plus citer sur mon blog que des politiciens morts ou étrangers.

Quand l'immigration détruit la vie en société

C'est une affaire de rien, mais elle traduit mieux que de savantes études les conséquences ravageuses de l'immigration africaine en France.

On notera avec amusement à quel point notre police politique, d'habitude si obsédée de traquer le sous-entendu, le non-dit et les révélateurs de l'inconscient, est dans cette affaire d'une candeur qui ressemble fort à du foutage de gueule.

Règlement de comptes à Pouff’s Corral

De quoi la bagarre de Reims est-elle le nom?


Publié le 31 juillet 2015 à 9:00 dans Société
bagarre jeunes filles Reims
Tout bel été se doit d’engendrer au moins un tube, pour que les amoureux puissent se remémorer la date de leurs premiers émois quand Alzheimer rôdera, et une polémique d’ampleur nationale pour réveiller des rédactions alanguies en période de canicule. Depuis quelques années, la polémique était fournie par l’une ou l’autre des prestations (les snobs disent « propositions ») théâtrales présentées au festival d’Avignon, une défécation collective d’acteurs dénudés devant le Palais des papes, par exemple. La nullité auto-satisfaite du nouveau directeur du festival, Olivier Py, spécialiste du rapt d’œuvres classiques pour fourguer en douce ses obsessions idéologiques, rend toute polémique culturelle sans objet : on ne se dispute pas à propos du néant.
Alors, sous réserve qu’une grosse bonne querelle médiatisée n’éclate pas d’ici la fin août, il faudra se contenter, pour le millésime 2015, de la bagarre de Reims, fait divers champenois qui a produit pas mal de bulles médiatiques et d’agitation sur les réseaux sociaux. Les faits, d’abord, tels qu’ils furent rapportés par le quotidien régional L’Union. Mercredi 22 juillet, une partie de la jeunesse rémoise, écrasée de chaleur, était venue prendre le frais au parc Léo Lagrange (merci le Front populaire !), agréable espace vert situé non loin du centre-ville. Trois copines dans la fleur de l’âge, belles et délurées, se font dorer au soleil seulement vêtues d’un mini-short en jean et d’un soutien-gorge de maillot de bain. Vint à passer un groupe formé de cinq jeunes filles, âgées de 15 à 24 ans. A la vue des bronzeuses, l’une d’entre elles dit à ses compagnes, suffisamment fort pour que l’on puisse l’entendre alentour, que jamais, elle, ne se laisserait aller une telle exposition de son corps dans un lieu public. Puis elle se retourne vers les « dénudées » et leur lance : « Allez-vous rhabiller, c’est pas l’été ! » Il n’a pas échappé à l’interpellée que cette injonction est proférée par une jeune fille visiblement en surpoids, et la réponse fuse :« Faut dire que toi, avec ton physique de camionneur… »  On reconnaîtra là le schéma classique du duel agonistique entre pouffes, qui s’arrête généralement lorsque la provision d’insultes est épuisée. Or, il apparaît que l’infériorité langagière du groupe des cinq est telle que l’insulte envers la grosse ne peut être réparée que par l’usage de la force physique. L’affaire tourne donc au crêpage de chignon force 6, car l’agressée ne se laisse pas faire, ce qui produit une mêlée générale où les gnons pleuvent comme au marché de Brive-la-Gaillarde visité par Georges Brassens. Les combattantes sont séparées par les policiers qui emmènent tout ce beau monde à l’hôpital pour les deux plus amochées, et au poste pour les autres. Résultat des courses : trois jours d’incapacité de travail pour l’agressée, quatre jours pour l’agresseuse (agresseure ?), mises en examen pour les cogneuses, à l’exception de l’une d’entre elles, mineure, placée sous le statut de témoin assisté. Comment ce fait divers, dont la banalité est flagrante, a-t-il pu prendre une dimension nationale, alors que des bastons autrement ravageuses restent confinées dans les colonnes de nos éminents confrères de la PQR ? Il aura suffi d’une petite phrase du journaliste de l’Union chargé de l’histoire pour que toutes les « sphères » (Twitto- réaco- gaucho-) se mettent à carburer plein pot. La jeune fille en short jeans et soutif aurait été « effarée par un tel discours aux relents de police religieuse », et se serait rebiffée en taclant verbalement son interpellatrice. En utilisant la prosopopée1 pour éclairer son propos, et proposer un début d’interprétation de l’affaire, le journaliste s’est mis dans un mauvais cas, car rien, dans l’état des informations fournies par la police et la justice, ne permet de conférer une dimension religieuse à cette querelle de jeunes filles. En fait, cette formulation relevait du sous-texte que l’air du temps impose au discours public, donc aux rédacteurs de quotidiens locaux traitant d’affaires mettant en cause des acteurs issus de la diversité. Lorsqu’il ne s’agit pas de crimes graves, l’origine des perpétrateurs de délits mineurs ou d’incivilités répétées n’est pas indiquée dans les comptes rendus de presse, par un louable souci de ne pas stigmatiser des communautés entières à cause des agissements de quelques-uns. Sauf que cela ne trompe personne. Gommer la dimension culturelle (et pas forcément religieuse) du conflit qui a opposé les  deux groupes de demoiselles contribue à accroître le malaise général. Tout le monde sait de quoi il retourne quand des « jeunes » font brûler des bagnoles le 14 juillet dans des quartiers bien connus pour les incivilités à répétitions qui s’y produisent.
On voudrait donc nous faire passer la chicore de Léo-Lagrange pour une version moderne, donc féminisée, de  l’affrontement des Longeverne et des Velrans immortalisée dans le roman de Louis Pergaud, La guerre des boutons. Décrire un épisode houellebecquien avec les mots d’un roman picaresque rural du début du siècle dernier expose à des désagréments, et le journaliste de l’Union, comme l’âne de la fable de La Fontaine, s’est vu accuser de tous les maux pour avoir suggéré l’aspect ethnico-religieux de la querelle en assimilant les cogneuses à la police religieuse sévissant en Iran ou dans les territoires conquis par Daech. L’excellente chroniqueuse judiciaire du Monde, Pascale Robert-Diard, commise par sa rédaction à la curée contre  l’emballement médiatique et politique déclenché par cette affaire – les réactions offusquées ont surgi comme l’éclair de l’ensemble de la sphère politique, du FN à SOS racisme – divulgue, enfin, les noms des principales protagonistes : Inès Nouri, Zohra Karim, Hadoune Tadjouri (les cogneuses) et Angélique Slosse (la cognée qui s’est défendue). Les juges de Reims ont alors beau clamer que « ni les auteures, ni la victime des coups n’ont fait état, lors de leurs auditions d’un mobile religieux ou d’un mobile moral qui aurait déclenché l’altercation », il est impossible de réduire ce fait divers à une simple explosion de violence pubertaire… Deux mondes se sont bel et bien affrontés dans un parc public : le trop plein de frustration d’une arabe trop grosse, donc doublement dominée dans l’espace symbolique bourdivin, a déclenché notre polémique de l’été.
*Photo : MICHEL GANGNE/AFP
  1. Figure rhétorique consistant, pour le rédacteur, à se mettre dans l’état d’esprit d’un acteur, de son récit, et d’en reproduire les pensées supposées. 




En relisant Montesquieu

Le camarade commentateur commissaire politique de ce blog, Curmudgeon, m'incite à relire Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. Incitation qui n'a pas à se faire très violente : j'aime ce français classique, dont le secret est l'économie d'adjectifs et d'adverbes. Je prends même plaisir à lire ce faquin de Voltaire, c'est dire.

Et puis, il y a Buffon. Connaît-on aujourd'hui un homme de science, un seul, qui écrive avec son élégance ?

Je vous laisse avec Montesquieu. Je ne souligne rien, tout serait à souligner :

Comme on voit un fleuve miner lentement et sans bruit les digues qu’on lui oppose, et, enfin, les renverser dans un moment et couvrir les campagnes qu’elles conservaient, ainsi la puissance souveraine sous Auguste agit insensiblement et renversa sous Tibère avec violence.

II y avait une loi de majesté contre ceux qui commettaient quelque attentat contre le peuple romain. Tibère se saisit de cette loi et l’appliqua, non pas aux cas pour lesquels elle avait été faite, mais à tout ce qui put servir sa haine ou ses défiances. Ce n’étaient pas seulement les actions qui tombaient dans le cas de cette loi, mais des paroles, des signes et des pensées même : car ce qui se dit dans ces épanchements de coeur que la conversation produit entre deux amis ne peut être regardé que comme des pensées. II n’y eut donc plus de liberté dans les festins, de confiance dans les parentés, de fidélité dans les esclaves ; la dissimulation et la tristesse du prince se communiquant partout, l’amitié fut regardée comme un écueil, l’ingénuité comme une imprudence, la vertu comme une affectation qui pouvait rappeler dans l’esprit des peuples le bonheur des temps précédents.

Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice, lorsqu’on va, pour ainsi dire, noyer des malheureux sur la planche même sur laquelle ils s’étaient sauvés.

Et, comme il n’est jamais arrivé qu’un tyran ait manqué d’instruments de sa tyrannie, Tibère trouva toujours des juges prêts à condamner autant de gens qu’il en put soupçonner. Du temps de la République, le Sénat, qui ne jugeait point en corps les affaires des particuliers, connaissait, par une délégation du peuple, des crimes qu’on imputait aux alliés. Tibère lui renvoya de même le jugement de tout ce qu’il appelait crime de lèse-majesté contre lui. Ce corps tomba dans un état de bassesse qui ne peut s’exprimer : les sénateurs allaient au-devant de la servitude ; sous la faveur de Séjan, les plus illustres d’entre eux faisaient le métier de délateurs.

Il me semble que je vois plusieurs causes de cet esprit de servitude qui régnait pour lors dans le Sénat. Après que César eut vaincu le parti de la République, les amis et les ennemis qu’il avait dans le Sénat concoururent également à ôter toutes les bornes que les lois avaient mises à sa puissance, et à lui déférer des honneurs excessifs : les uns cherchaient à lui plaire ; les autres, à le rendre odieux. Dion nous dit que quelques-uns allèrent jusqu’à proposer qu’il lui fût permis de jouir de toutes les femmes qu’il lui plairait. Cela fit qu’il ne se défia point du Sénat, et qu’il y fut assassiné ; mais cela fit aussi que, dans les règnes suivants, il n’y eut point de flatterie qui fût sans exemple, et qui pût révolter les esprits.

Avant que Rome fût gouvernée par un seul, les richesses des principaux Romains étaient immenses, quelles que fussent les voies qu’ils employaient pour les acquérir. Elles furent presque toutes ôtées sous les empereurs : les sénateurs n’avaient plus ces grands clients qui les comblaient de biens ; on ne pouvait guère rien prendre dans les provinces que pour César, surtout lorsque ses procurateurs, qui étaient à peu près comme sont aujourd’hui nos intendants, y furent établis. Cependant, quoique la source des richesses fût coupée, les dépenses subsistaient toujours, le train de vie était pris, et on ne pouvait plus le soutenir que par la faveur de l’empereur.





Le vertige de Maxime Tandonnet

Le vertige de Maxime Tandonnet :

Le dernier rapport de l’ONU sur l’avenir de la population mondiale est ainsi passé inaperçu en France. Pourtant, sa lecture donne le vertige. En 2100, la terre sera peuplée de 11,2 milliards d’habitants contre 7 aujourd’hui. La seule population de l’Afrique va quadrupler, atteignant 4,2 milliards et faisant de ce continent le plus peuplé de la planète. L’Inde sera la première puissance démographique devant la Chine avec 1,5 milliard d’habitants. Le Nigéria dépassera les Etats-Unis et à lui seul, comptera plus d’habitants que l’Europe toute entière qui perdra d’ici là 14% de sa population. Le bouleversement en cours soulève des interrogations gigantesques: l’Afrique dans ces conditions peut-elle relever le défi incommensurable de son développement économique et social ? Et sinon, que devient-elle ? Que reste-t-il en tout cas de notre pauvre Europe et de ses peuples en 2100 ?

L’embargo russe nous revient en boomerang

Vous connaissez ma position sur la Russie : c'est l'intérêt bien compris de la France de s'entendre, autant que possible, tout en restant ferme, avec la Russie et nos intérêts sur cette question sont opposés à ceux des Américains.

Je suis très circonspect s'agissant de Poutine : contrairement aux poutinolâtres français, j'ai tendance à penser qu'il est assez mauvais pour son pays. Mais, comme dit Goldnadel, quant on a des politiciens aussi incapables de défendre leur pays et son identité que les nôtres, on se fait modeste avant de juger la manière dont les politiciens étrangers défendent leur pays.

La Russie a des visées expansionnistes, mais seulement dans son environnement proche, je n'y vois pas de messianisme idéologique. Bref, une politique de puissance classique, sensible au rapport de forces et à la raison.




L'embargo russe nous revient en boomerang


FRANÇOIS D'ORCIVAL (Figaro Magazine)
Retour de bâton ! A qui Hollande doit-il les barrages des éleveurs sur les routes qui lui ont fait si peur ? Aux distributeurs, aux abatteurs, aux transformateurs ? A l’embargo russe ! Et il le savait. Le 7 août 2014, il y a un an, en représailles contre les sanctions occidentales qui frappent son pays, Vladimir Poutine décrète un embargo sur les importations de produits alimentaires en provenance d’Europe et d’Amérique du Nord. Vous me sanctionnez (à cause de l’Ukraine et de la Crimée) ? Je ferme la porte à vos produits ! Les Européens ont cru que les Russes allaient souffrir… Ils se sont resserrés autour de Poutine. Nationalisme et fierté. Et c’est nous qui souffrons.

On était pourtant prévenus car, dès le lendemain de l’embargo russe, les présidents des syndicats agricoles français sonnent l’alarme : ça va coûter cher. Le marché russe absorbe 10 % des exportations agroalimentaires européennes (11 milliards d’euros par an, dont 1 milliard pour les Français). Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine, explique (le 8 août 2014 !) que cela représente près de 1,5 milliard d’euros de pertes pour les producteurs européens. Avec les emplois à la clé. « Il y aura, dit-il, un effet domino sur les autres secteurs » : élevage et fruits. Effet direct. Mais effet indirect, aussi ! Car, si les producteurs allemands, polonais et autres, ne peuvent plus vendre en Russie, sur quels marchés vont-ils se retourner ? Ceux de leurs voisins. D’où inondation des produits et effondrement des prix. Et les producteurs français sont submergés. Paralysés par leurs dettes, leurs charges, leurs manques d’investissements faute de marges, sans compter les normes qui leur sont imposées, ils ne peuvent pas résister. C’est l’Allemagne qui fait les prix. En 2013, les abattoirs allemands ont fait venir 7 000 travailleurs détachés d’Europe orientale payés 5 euros de l’heure… D’où un rendement deux fois supérieur à celui des Français qui, eux, ne peuvent pas importer de main-d’œuvre de l’Est…

Pour sortir de la crise, le gouvernement a mis sur la table 600 millions d’euros - qu’il n’a pas. Pas plus qu’il n’a les 800 millions qu’il propose à la Russie (laquelle réclame 1,2 milliard) pour l’indemniser de la non-livraison des deux bateaux Mistral… « Un embargo, ça casse les marchés pour trois à quatre ans », prévient Christophe Charles, avocat spécialiste du secteur. Les Américains savent lever leurs embargos sur Cuba ou l’Iran quand ça leur profite ; les Européens sont incapables de le faire avec la Russie - des sanctions qui ne servent à rien, sauf à tuer nos producteurs. Heureusement, Hollande va aller en Chine !

Varoufakis accusé, Sautarel perquisitionné : la doxa gouverne mal mais se défend bien

Deux plaintes déposées contre Varoufakis

Fdesouche : Perquisition chez Pierre Sautarel, smartphone et matériel informatique saisis

Ces deux nouvelles sont en apparence déconnectées, pourtant elles m'inspirent la même réflexion, paraphrasant Charles Maurras : «La doxa gouverne mal mais se défend bien».

Le plus charmant, c'est que tout cela passe par le juridisme. Il y a une citation latine (grecque ?) qui dit quelque chose comme «la pire des oppressions est l'oppression par l'abus de la loi» (si l'un de mes lecteurs pouvait me la retrouver). Je suis trop fatigué pour la chercher, mais c'est exactement ainsi que je ressens la France, le pays des 11 000 lois, 130 000 décrets, 400 000 normes, plus largement l'Europe, et encore plus largement, le monde post-moderne.

 J'ajoute à votre réflexion cette conférence de Serge Schweitzer sur pourquoi il n'y aura pas de révolte fiscale :



Le son est d'assez mauvaise qualité, mais ce qu'il dit est important :

1) L'impôt est un vol, puisque vous ne donneriez pas spontanément l'impôt qu'on vous prend. Un vol légal, certes, mais vol tout de même (Schweitzer distingue légalité et légitimité, distinction que les juristes ne font pas, ou peu, ce qui discrédite leur profession à mes yeux). Ce n'est pas difficile, puisque celui qui décide du vol est aussi celui qui fait les lois. Comme répondit avec bon sens un célèbre braqueur au président du tribunal qui lui reprochait sa violence : « Croyez bien, M. le juge, que si je pouvais, comme le percepteur, faire voter des lois obligeant les gens à me donner leur argent, je serais moins violent ».

2) La pression fiscale est passée en un siècle (1914-2014) de 5 % à 47 % sans révolte fiscale. Dans l'ancienne France (j'aime que Schweitzer dise « ancienne France » et non « ancien régime »), il en allait tout autrement : beaucoup moins d'impôts (la légende des roturiers pressurés n'est que cela, une légende), plus de révoltes fiscales.

3) C'est que, depuis un siècle, les hommes de l'Etat ont été très habiles, tellement que certains libéraux n'ont toujours pas compris ! Ils ont employé des techniques sophistiquées que Schweitzer décrit.

Par exemple, de même que les mafieux offrent un service, leur protection, en échange du racket, les hommes de l'Etat offrent des services publics, certes hors marché et probablement bien trop couteux, en échange des impôts.

Autre technique : des impôts très complexes et changeants, qui donnent naissance à l'illusion fiscale : on ne sait pas exactement combien on paye et on a l'impression que ce sont les autres qui payent plus.

Je vous laisse écouter Schweitzer pour le détail.




jeudi, juillet 30, 2015

mercredi, juillet 29, 2015

Eurotunnel-Etat français : polémique par nuit noire dans un tunnel

La polémique entre Eurotunnel et l'Etat français à propos des immigrés illégaux n'a aucune espèce d'intérêt.

Il n'y a pas lieu de discuter : la solution à ces problèmes est archi-connue, c'est la solution australienne. Expulser les illégaux, couler ceux qui insistent. Si la France le faisait avec rigueur, il n'y aurait plus de clandestins qui essaieraient de passer le tunnel sous la Manche.

Mais nos autorités ne veulent pas le faire. Alors pourquoi discuter de problèmes que nous avons décidé de ne pas résoudre ? Par goût du verbiage creux ? Parce que la palabre est tout ce qui reste à des politiciens qui ne savent pas agir ?

L'Etat se défausse de ses fonctions régaliennes sur Eurotunnel, cela ne nous étonne même plus.

"Un geste fiscal", qu'ils disent

Nous ne sommes pas prisonniers de l'Etat-Leviathan. Cela serait trop simple.

Nous sommes prisonniers d'un système, dont l'Etat-Léviathan est juste une composante. La particularité de ce système est de ne pas avoir de forme, d'être mou comme un édredon, ce qui rend la révolte impossible.

Contre qui se révolter ? Les fonctionnaires ? Ce n'est pas vraiment de leur faute. Les journalistes ? Non plus. Les financiers ? Ils font un bouc-émissaire facile. Les politiques ? Ils ont beau jeu de rappeler que nous votons pour eux.

Mais, tous, à divers degrés, font partie de ce système mauvais, qui appelle chevaux les vaches, liberté l'oppression, solidarité le clientélisme, démocratie la tyrannie, etc.

Quand une salle des fêtes du fin fond de la province est ornée d'un coûteux panneau "Espace festif et culturel", il a fallu des gens pour décider de ce nom digne des précieuses ridicules, d'autres pour débloquer des crédits, d'autres pour passer commande, d'autres enfin pour faire le travail. Et à aucun moment, le sentiment du ridicule n'a arrêté la machine.

Je lis dans les Echos : "Le PS appelle le gouvernement à un geste fiscal en faveur des ménages en 2016".

Un Français qui reviendrait d'un voyage spatial de plusieurs siècles, qui n'aurait pas subi notre lavage de cerveau quotidien, se demanderait s'il a bien débarqué en France.

Il tournerait cet étrange objet "geste fiscal" dans tous les sens d'un air perplexe. De quel geste peut-il s'agir, et fiscal en plus ? Un bras d'honneur du percepteur aux couillons de contribuables qu'il a bien baisés ? Le mouvement preste du syndicaliste véreux qui s'en met plein les poches de subventions ? Le pouce baissé du politicien qui condamne l'économie française à mort ?

Il faudrait lui expliquer longuement . "Geste fiscal" consiste pour des politiciens repus à s'abstenir ostensiblement de prendre un argent qui, de toute façon, ne leur appartient pas, qu'ils n'ont aucune légitimité à prendre, qu'ils prendront quand même par des voies détournées et dont ils feront, comme d'habitude, le plus mauvais usage, dans la plus parfaite inconséquence et avec un contentement de soi pathologique. Et tout cela dans l'espoir, hélas assez raisonnable, d'acheter des électeurs.

Il y a fort à parier que notre Français de l'espace remonte dans sa capsule dare-dare et nous quitte à jamais en criant aux fous.

Mais nous, dont le cerveau est lavé tous les jours par la com', ne nous étonnons plus de trouver dans un journal prétendu sérieux, cette expression amphigourique "geste fiscal" qui relève, au mieux, du mauvais comique.

Nous sommes prisonniers, disai-je. Les barreaux de notre prison, ce sont des mots méchants, vicieux, traîtres, qui disent le contraire de leur sens originel.

"Faire un geste", c'est à la fois généreux et condescendant. La condescendance, quel mot définit mieux le sentiment des politiciens pour les Français à qui, pourtant, ils doivent tout ? Les mots qui mentent disent encore une part de vérité. Mais il faut la chercher si loin que le débat en est étouffé.

Nous n'avons plus de mots pour nos maux.


lundi, juillet 27, 2015

Pendant qu'Hollande répand ses écrans de fumée, le naufrage continue

7 mois de travail pour l'Etat, mais pour quoi faire ?

Ce n'est pas la feuille de salaire des Français qui est compliquée, c'est la réalité qu'elle décrit

"Ceux qui s'appliquent trop aux petites choses deviennent ordinairement incapables des grandes".

Magnifique description de Francois Hollande et d'une certaine technocratie française.

Mais, inversement, nous sommes menacés par le goût des idées générales fumeuses.

Nous avons le plus grand mal à trouver l'équilibre entre le concept et son application, nous sommes toujours trop dans le détail technique, complexifiant comme à plaisir, ou trop dans les nuées de la théorie sans racines dans la réalité. J'admire les Anglo-Saxons pour cela. Quand la Grande-Bretagne a pris le dessus sur la France, elle était deux fois moins peuplée.




samedi, juillet 25, 2015

Le long des voies romaines ...

John Keegan remarque que les Panzers qui remontaient en mai 1940 des Ardennes vers Abbeville suivaient une ancienne voie romaine. D'ailleurs, De Gaulle a été battu par des Allemands retranchés sur un ancien site romain (voir ici et ).

Je me faisais cette réflexion en suivant le chemin Boisne, l'ancienne voie de Périgueux (ou de Rome, tant qu'on y est) à Saintes que les Romains étaient gens de bon sens et de persévérance, deux qualités qui nous manquent terriblement.

Les voies romaines ne sont pas des œuvres de Polytechniciens, elles ne sont pas des œuvres de "brillants" mais elles ont des tracés souvent astucieux, adaptés à toutes les saisons.

Les Romains ne faisaient pas mystère des raisons, selon eux, de leurs succès : leurs origines paysannes. Un Romain est d'abord un paysan du Latium.

Et je ne puis m'empêcher de penser, naïve nostalgie, que la France cessa d'être grande quand elle cessa d'être paysanne.






Fabrice et le portable

Vous vous doutez bien que je suis entièrement d'accord avec Luchini. Je ne le dirais pas avec ses mots mais l'idée y est.

Un mien collègue, qui se reconnaîtra en lisant ces lignes, est esclave de son téléphone portable. Éloigné de celui-ci, il présente les mêmes symptômes qu'un alcoolique en manque : fébrilité, tremblements, obsession.

Un midi, nous avions convenu que nous irions déjeuner sans portable. Arrivé au bout du couloir, il a fait demi-tour pour aller le chercher. Bien sûr, il a toujours d'excellentes raisons.
Et ce n'est pas un adolescent, ou alors très attardé.

Finalement, j'ai plus d'espoir avec une adolescente qui reconnait que les raisons qu'elle se donne d'être accro au portable ne sont pas vraiment solides. L'alcoolique qui admet qu'il est alcoolique est sur la voie de la guérison.

Et moi ? Parce que c'est bien beau de critiquer ...

Ma consommation mensuelle de téléphone n'a pas dépassé le quart d'heure depuis des années, peut-être des décennies. Certains mois, je suis en dessous des cinq minutes. Et je ne suis pas un ermite.
Bien sûr, j'utilise abondamment e-mails et SMS, avec deux règles que je m'impose. La première règle, de fer : une rédaction impeccable, avec de vraies phrases, correctes, sans abréviations. La deuxième : les messages doivent avoir un contenu. Avec ces deux règles, je suis limité, je n'abuse pas.

Et puis, il y a la politesse.

Je vous laisse avec Luchini :
*********
Vous êtes hostile au portable?
J'en ai un comme tout le monde. Mais c'est immense, l'influence du portable sur notre existence. Une promenade, il y a encore vingt ans, dans une rue pouvait être froide, sans intérêt, mais il y avait la passante de Brassens, ces femmes qu'on voit quelques secondes et qui disparaissent. Il pouvait y avoir des échanges de regard, une possibilité virtuelle de séduction, un retour sur soi, une réflexion profonde et persistante. Personne, à part peut-être Alain Finkielkraut, n'a pris la mesure de la barbarie du portable. Il participe jour après jour à la dépossession de l'identité. Je me mets dans le lot.
N'est-ce pas un peu exagéré?
La relation la plus élémentaire, la courtoisie, l'échange de regard, la sonorité ont été anéantis pour être remplacés par des rapports mécaniques, binaires, utilitaires, performants. Dans le train, dans la rue, nous sommes contraints d'entendre des choses que nous aurions considérées comme indignes en famille. Dans mon enfance, le téléphone était au centre d'un couloir parce qu'on ne se répandait pas.
C'est le triomphe de Warhol, du «Moi». Nous vivons un chômage de masse, il y a mille personnes qui perdent leur métier par jour et ces pauvres individus ont été transformés en petites PME vagabondes. Constamment, ils déambulent comme s'ils étaient très occupés. Mais cela se fait avec notre consentement: tout le monde est d'accord, tout le monde est sympa. Et la vie qui doit être privée est offerte bruyamment à tous. Les problèmes d'infrastructures des vacances du petit à Chamonix par rapport au grand frère qui n'est pas très content, le problème du patron qui est dégueulasse: nous saurons tout! Si au moins on entendait dans le TGV: «Le dessein en est pris, je pars, cher Théramène», et que, de l'autre côté du train, un voyageur répondait bien fort: «Déjà pour satisfaire à votre juste crainte, j'ai couru les deux mers que sépare Corinthe», peut-être alors le portable serait supportable.
C'était mieux avant...
«Le réel à toutes les époques était irrespirable», écrivait Philippe Muray. J'observe simplement qu'on nous parle d'une société du «care», d'une société qui serait moins brutale, moins cruelle. Je remarque qu'une idéologie festive, bienveillante, collective, solidaire imprègne l'atmosphère. Et dans ce même monde règne l'agression contre la promenade, la gratuité, la conversation, la délicatesse. Je ne juge pas. Je fais comme eux. Je rentre dans le TGV. Je mets un gros casque immonde. J'écoute Bach, Mozart ou du grégorien. Je ne regarde personne. Je n'adresse la parole à personne et personne ne s'adresse à moi. La vérité est que je prends l'horreur de cette époque comme elle vient et me console en me disant que tout deuil sur les illusions de sociabilité est une progression dans la vie intérieure.
Vous n'aimez pas notre époque...
Elle manque de musicalité. Elle est épaisse et schizophrène aussi. Elle mêle à une idéologie compassionnelle, une vraie brutalité individualo-technologique. Une des pires nouvelles des vingt dernières années a été l'invention du mot «sociétal». Pour des gens qui aiment la musique, l'avenir sentait mauvais.
Vous résistez à cette évolution ?
C'est intéressant de savoir qu'il peut y avoir une parole de résistance, même modeste. Ce qui m'amuse, c'est de mettre un peu de poésie dans l'écrasante supériorité de l'image, à l'heure de l'écrasante puissance de la bêtise. Il faut reconnaître qu'elle a pris des proportions inouïes. Ce qui est dramatique, disait Camus, c'est que «la bêtise insiste». La poésie, la musique n'insistent pas.
C'est-à-dire?
Nous sommes comme lancés dans une entreprise sans limite d'endormissement. Une entreprise magnifiquement réglée pour qu'on soit encore plus con qu'avant. Mais je ne crache pas dans la soupe, je profite à plein de ce système. Je ne pourrais pas vivre si je restais dix heures avec Le Bateau ivre. Je ne pourrais pas vivre comme Péguy, comme Rimbaud, qui finissait par trouver sacré le désordre de son esprit. Moi, je ne suis pas un héros qui se dérègle intérieurement. Je fréquente ces grands auteurs, mais rien ne m'empêche de me vautrer dans un bon Morandini. C'est peut-être pour cela que les gens ne me vivent pas comme un ennemi de classe. Au départ, je suis coiffeur, il ne faut pas l'oublier. J'étais très mauvais, mais je l'ai été pendant dix ans.
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vendredi, juillet 24, 2015

L'apocalypse des gambettes

Vous avez remarqué que la mode féminine est à l'ultra-court, genre ras-la-moule.

Depuis le printemps, c'est une exposition quasi-ininterrompue d'horreurs. Entre les jambons de cochon OGM piqué aux hormones et les cannes d'anorexique à deux doigts du coma, on ne sait plus où détourner le regard. Quand on échappe à ces deux extrêmes, c'est pour être agressé par des jambes ayant l'élégance de poteaux téléphoniques. Sans compter les attitudes, la silhouette générale, le côté mou et avachi.

Tous les jours, nous pouvons vérifier cent fois, de visu et à notre corps défendant, que Coco Chanel avait raison : les genoux sont bien la partie la plus laide du corps féminin.

Et je ne vous parle que des jeunes. Pour les vieilles, vous pouvez ajouter la peau fripée et les varices.

Si, par là dessus, vous rajoutez les tongs, vous vous demandez pourquoi Dante a créé l'Enfer.

Et puis, soudain, passe une déesse en robe fendue, au port de reine, aux gestes de danseuse. Rien ou presque de ses jambes ne se voit, tout se devine.

Celle là a compris quelque chose que les autres ignorent.

Comme photo illustrative, je n'ai trouvé que cela, vous vous en contenterez :



A moins que vous ne préfériez :






jeudi, juillet 23, 2015

Goldnadel chez Bilger

Voici mon commentaire chez Philippe Bilger :

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Je ne suis pas d'accord avec lui sur la double allégeance. Je pense que l'avion bon marché, la télévision par satellite, le commerce mondialisé changent la donne : ils permettent de vivre et de penser ici comme si on était encore là bas et enveniment le problème.

Pour le reste, je suis d'accord.

Y compris sur Israël : je pense que la création de l'Etat d'Israël fut une erreur, mais que, aujourd'hui, défendre Israël, c'est défendre l'Occident et donc la France Et que, inversement, attaquer Israël, c'est attaquer l'Occident et donc la France. C'est toujours le problème des marches et des limes : ils sont aux confins, on s'en fout un peu, mais s'ils tombent, Rome et Byzance finissent par tomber, longtemps après, certes, mais on a le droit de prévoir, de se projeter loin dans le temps, bref d'être intelligent, l'instinct de survie devrait nous y pousser.
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J'ajoute que j'ai apprécié son rappel sur le bonheur privé de Raymond Aron, mais il ne va pas jusqu'au bout : Aron explique qu'il a pu être un jeune adulte heureux dans le privé malgré les progrès du nazisme mais que la défaite de 1940 a introduit un élément de fragilité et de doute si profond qu'il a rendu le retour du bonheur privé d'avant-guerre impossible. Tout le bonheur privé d'après-guerre était souillé par l'expérience vécue que le ciel pouvait vous tomber sur la tête.


Hureaux, Cameron, Valls et les autres

En bleu, c'est moi.

Atlantico : Dans son discours, David Cameron a expliqué que “La pauvreté et les inégalités ne peuvent pas expliquer l'extrémisme violent”. Faisant suite aux attentats de janvier, Manuel Valls notait la présence en France d’"un apartheid territorial, social, ethnique". Il évoquait également "la misère sociale". François Hollande essuie aussi des critiques lorsqu’il parle de fondamentalisme sans prononcer le mot d’islamisme. Pourquoi le gouvernement français ne semble pas vouloir tenir le même discours ?

Roland Hureaux. Il faut distinguer la pauvreté et l'apartheid. Ce sont deux notions différentes.

La "misère sociale" est une expression ambigüe qui signifie la pauvreté réelle ou bien la déchéance, le sentiment d'exclusion.

David Cameron a tout à fait raison de dire que “La pauvreté et les inégalités ne peuvent pas expliquer l'extrémisme violent”. Tout simplement parce que la pauvreté et les inégalités ont toujours existé et que le terrorisme, lui, n'a pas toujours existé. D'autre part les études de Christophe Guilluy ont montré que dans la France d'aujourd'hui il y a plus malheureux que les immigrés. Le 9-3 est, je vous le rappelle, le 5e département de France pour la richesse.

Cameron dit un peu plus loin quelque chose qui ne s'éloigne pas trop de ce que dit Manuel Valls : là où Manuel Valls dénonce les ghettos, Cameron dénonce l'isolement social, l'enfermement communautaire. "Les sciences sociales, dit-il, montrent que des enclaves isolées produisent une "polarisation de groupe". Soit dit en passant, c'est la remise en cause de décennies de pratiques anglaises fondées sur la tolérance des communautés.

Ceci dit, je pense que tant Cameron que Valls ont en partie tort et cela pour plusieurs raison. D'abord parce que les raisons invoquées, communautarisme, pauvreté sociale concernent des millions d'individus alors que les extrémistes ne sont que quelque centaines ou milliers, dont seulement quelques dizaines sont jusqu'ici passés à l'acte.

Ensuite parce que beaucoup de terroristes ou de candidats au jihad viennent de familles très bien intégrées. Coulibaly avait profité d'un parcours d'insertion privilégié. Il y a même de plus en plus parmi eux, hélas, des convertis issus de la petite bourgeoisie française déchristianisée.

Cameron dit aussi que l'islamisme n'est pas le véritable islam, ce que Hollande ne démentirait pas. Qu'en savent-ils l'un et l'autre ? Sont-ils des oulémas de l'Université Al Azhar du Caire pour dire ce qu'est le vrai islam ? Que dirai-je si les docteurs de cette université venaient m'apprendre ce qu'est le vrai catholicisme ?

Fondamentalisme, islamisme ? Ne tombons pas dans une querelle de mots. Pour beaucoup c'est la même chose. Fondamentalisme est d'ailleurs plus englobant qu'islamisme : en mettant en cause le fondamentalisme, Hollande ne pratique-t-il pas l'amalgame entre des terroristes et d'honnêtes musulmans voulant pratiquer leur religion dans une version littérale ? Car tous les fondamentalistes ne sont pas violents. Je ne plaisante qu'à moitié.

Il est de fait que Hollande qui n'aime guère la religion chrétienne englobe sans doute les fondamentalistes chrétiens dans sa dénonciation !

Valls lui, a été plus net : dans son discours du 13 janvier à l'Assemblée nationale, il avait déclaré: « Il faut toujours dire les choses clairement: oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadistes et l'islamisme radical.»

Cameron et Hollande ont l'un et l'autre le souci, compréhensible, de ne pas braquer la communauté musulmane dans son ensemble. Est-ce la bonne tactique ? Je ne sais. [Qu'en termes pudiques ces choses là sont dites !]

Quelles sont les représentations mentales, idéologiques, morales, politiques, historiques qui peuvent expliquer ce qui parait être un blocage français ?

Roland Hureaux. Je ne pense pas qu'il y ait un blocage français. D'autant que, comme je vous le disais, à les regarder de près, les propos de Cameron et de Hollande ou Valls ne sont pas si différents.

En revanche, il y a chez le parti socialiste français une préoccupation électoraliste déterminante. Aux élections de 2012, les musulmans on voté pour Hollande à 90 %. Ils ont été très déçus par le "mariage pour tous" qui a entrainé leur abstention massive aux élections municipales de 1994. Depuis, le PS essaye laborieusement de remonter la pente. Cela explique toutes les entorses à la laïcité si choquantes qui se multiplient aujourd'hui au bénéfice des musulmans : inaugurations pompeuses de mosquées, accompagnement public de la fête de l'Aït, déclarations islamophiles insensées. Fabius a , dans le même but, fait voter par l'Assemblée nationale la reconnaissance de la Palestine. Les Républicains sont tombés dans le panneau en votant contre, comme s'il était nécessaire de faire de la surenchère sur le gouvernement actuel dans le soutien à Israël. La droite n'a pas compris que les immigrés musulmans, qui détestent par dessus tout le laïcisme libertaire socialiste sont aujourd'hui prêts à voter pour elle. Pour un musulman ordinaire, les Républicains ne sont suspects ni d'islamophobie comme le FN, ni d'immoralité comme le PS.

Comment traite-t-on le sujet du fondamentalisme islamiste aux Etats-Unis ou en Israël par exemple ?

Roland Hureaux. Aux Etats-Unis, le déni que vous semblez redouter en France est encore pire : John Brennan, directeur de la CIA, qui lui aussi se prend pour un ouléma dit : «Nous ne décrivons pas nos ennemis comme des djihadistes ou des islamistes car le djihad est un combat sacré, un principe légitime de l'islam, qui signifie se purifier ou purifier sa communauté, et il n'y a rien de sacré ou de légitime dans le fait de tuer des hommes, femmes et enfants innocents.»

Obama est sur la même ligne: il dénonce des terroristes sans jamais dire, à dessein, qu'il s'agit de musulmans. D'ailleurs son père était musulman, ses ennemis disent qu'il l'est lui aussi, secrètement.

De fait, la position des Etats-Unis est doublement singulière :

- ils n'ont pas de vraie minorité musulmane sur leur sol; les terroristes islamistes, s'il y en a encore, y sont donc très isolés.

- ils sont alliés avec l'Arabie saoudite qui est un royaume wahhabite, c'est à dire fondamentaliste et qui a longtemps financé le terrorisme - et le finance peut-être encore.

D'autre part l'attitude, des Américains vis à vis de Daesh est loin d'être claire : le combattent-ils vraiment ? [Je crois que la réponse est négative, que les Européens sont les plus menacés, qu'ils sont seuls pour se défendre, ce dont ils ont perdu l'habitude et, pire que cela, la possibilité (sans les ravitailleurs, les transporteurs et les drones américains, notre armée de l'air devient anecdotique, tout juste bonne à défiler les jours pairs, ça tombe bien pour le 14 juillet, et à faire des gesticulations nucléaires aux frontières de l'Allemagne -comme c'est utile !). Je crois même que les USA sont une menace pour la France dans la mesure où ils considèrent aujourd'hui qu'il est dans leur intérêt d'empêcher les Européens de se défendre correctement contre l'EIIL (ils nous aident mais juste ce qu'il faut pour que cela soit trop peu trop tard). Alors, dans ces conditions, les discours atlantistes et européistes sont les paravents du refus de prendre ses responsabilités nationales. La France doit réarmer, pour son compte et dans son intérêt égoïste et sacré, point barre. Si, par la suite, d'autres pays européens veulent se joindre à nous, ils sont les bienvenus, s'ils ferment leur gueule et qu'ils ne font pas chier (j'ai une conception hitlero-gaullo-bonapartiste de la coopération européenne !)]

Pour Israël, leurs adversaires étaient des Palestiniens avant d'être des musulmans fondamentalistes, ce qui est une autre problématique C'est le cas du Hamas.

Pour ceux qui ne connaitraient pas la différence, il sera intéressant de savoir que ces tout derniers jours, un attentat revendiqué par Daesh a été commis à Gaza. Comme quoi l'Orient est compliqué !

Je pense par ailleurs que l'attitude d'Israël est aussi ambigüe que celle des Etats-Unis: en combattant par priorité le régime syrien, le gouvernement de Netanyahou a fait jusqu'ici le lit de l'Etat islamique .La vérité est que la priorité des Américains est la confrontation avec la Russie, la priorité des Israéliens est la confrontation avec l'Iran . Comme la Russie et l'Iran soutiennent le régime syrien et que le régime syrien est aujourd'hui un ennemi de Daesh, leur position est pour le moins complexe. Disons le clairement: il est douteux que la lutte contre le fondamentalisme islamique soit pour eux, à ce jour, la priorité des priorités.

 

 

mardi, juillet 21, 2015

Les investissements de Balzac

En lisant Simon Leys.

Si les lecteurs de Balzac avaient suivi les investissements de ses personnages, ils auraient fait fortune. Pourtant, Balzac s'est ruiné en mauvais investissements .

L'homme Balzac investit dans le ruineux chemin de fer du Nord mais les personnages de l'écrivain Balzac investissent dans l'excellent Paris-Orléans. Et ainsi du reste.

Il n'est guère  douteux que, comme il l'a affirmé souvent, Balzac aurait arrêté d'écrire s'il avait trouvé un autre moyen de faire fortune que la littérature. On peut donc inférer que ses choix personnels ratés,  alors que son œuvre prouve qu'il aura pu en faire de bons, montrent que Balzac mettait le meilleur de lui-même dans ses écrits et non dans sa vie. Et les deux semblent s'exclure.

D'ailleurs, l'écrivain est capable de descriptions exquises alors que l'homme a un goût de patron de bordel mexicain.

Toujours plus d'Europe soviétique

Les vieux connards style Juppé, Sarkozy et Hollande et les jeunes connards style NKM et Le Maire sont d'accord sur un point : la solution des problèmes posés par la technocratie européiste, c'est encore plus de technocratie européiste.

C'est d'autant plus remarquable sur le plan de la logique élémentaire qu'ils n'en sont plus à nier les difficultés. Ils nous sortent désormais en mode automatique, comme des perroquets, le fameux couplet sur le "déficit démocratique européen".

Quand un truc ne marche pas, on se dit que le truc en question est vérolé et qu'il faut changer de truc et passer au machin. Hé bien là, pas du tout. On nous dit que si le truc "Europe" ne marche pas, la solution, c'est encore plus de truc "Europe".

Dans l'histoire, pourtant très chargée et pleine d'épisodes extraordinaires, de la connerie humaine, c'est un sommet. Peut-être peut-on trouver un équivalent dans l'expédition athénienne de Syracuse. Je pense à cela car la Grèce est à la mode et que les causes profondes sont voisines : déclin démographique entraînant une baisse dramatique de la qualité du personnel politique (Pericles est mort de la peste).

lundi, juillet 20, 2015

L'UERSS finira comme l'URSS, peut-être.

L'Europe contre les "charlatans"

Moi aussi, j'ai été courroucé par ce titre du Point, totalement con. Bête, mais bête ... à manger du foin. C'est vraiment la bêtise européiste à front de taureau. Pourtant, personne ne peut me soupçonner de porter Mélenchon ou Tsipras dans mon cœur.

Je trouve l'analyse de Roland Hureaux très juste, notamment les raisons qui font que Tsipras n'a pas les outils intellectuels pour contester à la racine l'européisme.

J'aimerais m'attarder sur un point : l'extrémisme centriste, technocratique et anti-démocratique, des européistes. Même si cette notion d'extrémisme centriste peut paraître étrange au premier abord, il est clair qu'il existe (voir les exemples de Hureaux).

Pour moi, c'est une variante de l'utopie pacifiste, d'ailleurs les européistes sont souvent des pacifistes (voir le budget de défense des pays européens dirigés depuis quarante ans par des européistes).

Comme le pacifisme, le centrisme européiste est une lâcheté intellectuelle et morale (ce qui n'empêche pas le courage physique de certains pacifistes).

L'essence de la politique est le conflit (Julien Freund). Plutôt que d'assumer cette douloureuse nature des choses -qui ne souhaite la paix et l'entente ?, les pacifistes et les européistes  choisissent lâchement de se raconter et de nous raconter que la paix perpétuelle est possible et qu'on vous l'imposera, au besoin contre votre volonté.

A l'instar de toutes les utopies visant à plier la nature humaine, celle-ci finira mal mais non sans avoir semé le malheur et la misère.

Si le conflit intrinsèque aux relations internationales était assumé, l'Euro serait dissous de suite. Mais non. Donc l'horreur économique va continuer, au nom de la paix européiste imposée de force. Jusqu'à l'explosion ou la soumission.

La soumission, en effet, reste une option : la  Chine est soumise sans espoir de délivrance aux héritiers du communisme et, face à une problématique de souveraineté pas si éloignée de la nôtre, en Amérique, les États du Nord ont soumis les États du sud.

En attendant, on peut regarder cette vidéo de 2009 qui n'a rien perdu de sa saveur :


L'UERSS démasquée par jeunespourlafrance




dimanche, juillet 19, 2015

Aérons nous l'esprit avec Simon Leys et Confucius

Extrait de l'ange et le cachalot :

La politique et les silences de Confucius

Toute ressemblance ...

J'ai du mal mais je m'efforce moi aussi d'être un homme de peu de mots. Je ne suis pas plus entouré que la moyenne (je crois) de jacteurs et de hâbleurs, mais j'en viens, par lassitude de ces personnages, à rechercher la compagnie des taiseux.

Au fait, Simon Leys explique son titre par une citation de Chesterton :

"Un homme qui s'attache aux harmonies, qui n'associe les étoiles qu'avec es anges, ou les agneaux avec les fleurs printanières, risque d'être bien frivole, car il n'adopte qu'un seul mode à un certain moment ; et puis ce moment une fois passé, il peut oublier le mode en question. Mais un homme qui tâche d'accorder des anges avec des cachalots doit, lui, avoir une vision assez sérieuse de l'univers".




Euro : vérole politique, sida économique

Je vous ai expliqué que l'Euro était un piège politique. Mais c'est avant tout un piège économique, avec les funestes conséquences politiques que je décris.

Comme toute personne de bon sens, je n'ai aucun doute que l'Euro est une horreur économique qui appauvrit les pauvres et sur-industrialise les industrieux. Il vaut mieux la fin de l'horreur que  l'horreur sans fin. A long terme,  le choix est vite fait  entre la misère permanente et la sortie de l'Euro.

Mais  à court terme ?

Contrairement à ce que nous racontent des commentateurs partisans, la sortie de l'Euro n'est pas un saut dans l'inconnu. Nous ne connaissons que trop bien.

Les récentes dissolutions d'unions monétaires étaient des monnaies "peggées" au dollar. Il n'y a donc pas eu besoin d'introduire une nouvelle monnaie et cela a déjà été rude à court terme.

Les pays du sud, Grèce, France (1), Portugal, Italie se heurteront à deux problèmes :

1) introduire une nouvelle monnaie et, plus difficile, la faire accepter. Nous nous tiers-mondisons, comme dans le tiers-monde, il se pourrait que nous utilisions deux monnaies, une locale et une étrangère.

2) continuer à financer les déficits. Il y aura des spoliations et des injustices flagrantes (la continuation de la politique de racket fiscal et de clientélisme actuelle en pire -si, si, c'est possible). Mais les fonctionnaires et les assistés seront tout de même obligés de faire des sacrifices. Là encore, pas d'illusions : il n'y a aucune chance que ce soit les nantis (EDF, SNCF, Banque de France, etc.) qui morflent le plus.

Donc, à court terme, le chaos et la misère, les émeutes, les pillages, les pénuries, les rationnements. On reparlera de gens qui meurent de faim dans nos contrées.

On comprend que les Grecs hésitent et que les Allemands soient prêts à une aide humanitaire en cas de grexit.

Mais ce prix est payé en vue d'une récompense : liberté, souveraineté et prospérité (si et seulement si la sortie de l'Euro est accompagnée, enfin, des bonnes politiques économiques).

Avons nous encore assez de courage pour prendre cette décision difficile ? Je ne sais pas. Mais  la misère provoquée mécaniquement par l'Euro nous y poussera de plus en plus.

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(1) : je suis navré de compter la France dans les pays du sud, mais la politique suivie depuis quarante ans, la population qui s'africanise, la classe politico-médiatique de république bananière et l'administration de plus en plus pléthorique, tracassière et inefficace m'y obligent.



Partout, le harcèlement terroriste continue dans l'indifférence publique

Partout, le harcèlement terroriste continue, mais, pour notre caste dirigeante, c'est beaucoup moins grave que le très surjoué harcèlement sexuel.

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Aux Ulis, (Essonne) on fête d’une drôle de façon le 14 juillet ! C’est très simple : vers minuit, une cinquantaine de jeunes se mettent à caillasser le commissariat de police dans lequel se trouvent  une demi-douzaine de fonctionnaires… Les renforts arrivent. Tout a commencé par des tirs de mortiers effectué par des adolescents contre des immeubles. Une façon de "chercher" la police et de provoquer l’affrontement. Qui peut durer des heures et des heures.
C’est ce qui s’est passé dans la nuit du 13 au 14 juillet. Une authentique bataille rangée s’est déroulée jusqu’à 4 heures du matin. Face à face, des policiers, notamment de la BAC, de l’Unité canine légère, de la compagnie de sécurisation, et des jeunes souvent âgés de 14 -15 ans, pour la plupart déscolarisés, se livrant au trafic de stupéfiants et laissés à l’abandon par des parents qui ont baissé les bras….
Hier, pour la première fois depuis des années, aux Ulis, commune réputée pour la soudaineté de ses soubresauts, les heurts ont été d’une violence inhabituelle, si l’on en juge par les moyens de riposte utilisés par les forces de l’ordre face aux bandes de jeunes armées de pierres et de mortiers : 38 grenades lacrymogènes, 5 grenades de désencerclement, 5 tirs de flash-ball et 41 tirs de lanceurs 40 (flash –ball nouveau modèle, beaucoup plus précis)…
Ce qui frappe aussi, phénomène nouveau, c’est la durée de l’affrontement : quatre voire cinq heures, alors qu’en général au bout de cinq à dix minutés, tout est réglé. Bis repetita dans la nuit du 14 au 15 juillet. Mais d’une moins grande intensité, les affrontements durant environ deux heures. Toujours violents. Ce qui a conduit les forces de l’ordre à avoir recours à dix tirs de "Lance 40", à lancer 23 grenades lacrymogènes et 4 grenades de désencerclement. 
Ce 15 juillet, la commissaire de police des Ulis, inquiète devant une situation qui peut s’avérer explosive, a demandé du renfort. Elle a même sollicité des volontaires pour renforcer les effectifs. 
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La lie politicarde, ce sont aussi des autruches.

Pourtant, nous ne manquons pas de chroniqueurs lucides, mais ils n'embrayent pas dans le débat public.

Maxime Tandonnet :

L'Amérique attaquée (dans l'indifférence)

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Quant au séisme qui vient de se produire aux Etats-Unis, quelques mots seulement pour affirmer que l’Amérique est stupéfaite par l’identité du tueur, un Américain, au « profil parfaitement banal ». Mais ce séisme, l’armée américaine frappée sur le sol américain, ne semble intéresser personne en France. Une indifférence révélatrice du pire dans la mentalité française actuelle: franchouillardisme (c’est loin l’Amérique!); anti américanisme primaire; politique de l’autruche (ne rien voir et ne rien entendre); cécité volontaire sur un sujet qui dérange les consciences; et l’aveuglement maladif, caractéristique fondamentale des élites sur tous les sujets, en attendant le pire, comme d’habitude.
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Xavier Raufer :


Et pendant ce temps, la France brûle-t-elle dans l'indifférence générale ?



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Le thème de la sécurité semble sous-représenté dans les médias, ainsi que de la part des élites politiques. Comment l'expliquer, ce thème pourrait-il faire l'objet d'un tabou dans le débat public, abordé épisodiquement lorsque l'actualité les y obligent plutôt que comme un sujet de fond ?


Xavier Raufer : Toujours plus, ce que le sociologue Michel Wieviorka flétrit comme le "couple obscène médias-politiciens" fuit le monde réel - dont le réel criminel. Dans son récent livre "Malaise dans l'inculture", cette inquiétante symbiose affole aussi Philippe Val, icône de la gauche bourgeoise : "La France est paralysée : personnalités politiques et intellectuelles ne parlent plus qu'en fonction de ce qu'ils imaginent que les journalistes en diront ; ils s'adressent à un miroir médiatique qui leur renvoie une image..."
Fuyons ce pervers "stade du miroir" (comme disait Jacques Lacan...). Allons sur le terrain. Voyons de quelle sécurité jouit vraiment la France ; traquons ces réalités que gouvernants et opposants ignorent ou édulcorent. Ce réel criminel, les militants de l'opposition le perçoivent : à Nantes, le responsable UMP dit sa commune "idéale pour les braquages, les cambriolages et les trafics". A Lyon, l'UMP s'affole de ce que "le tabac de la place Curial a été braqué pour la 4e fois en six mois" et qu'en 2014, "la hausse des cambriolages soit de 11%".
Une réalité que toute la population française ressent désormais - notamment celle des "quartiers sensibles". Même immigrée ! Las d'être agressés, les Asiatiques de France - citoyens intégrés et travailleurs - appellent aujourd'hui le Premier ministre à l'aide contre les pillards et les prédateurs.
Or ces réalités échappent aux élites politiques, toujours obnubilées par un "racisme" (celui, monochrome, de la bienséance) dont, dans un récent sondage, 65% des Français déclarent qu'il est secondaire.

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L'indifférence des connards du monde politico-médiatique dont il est question dans ces textes est le masque, d'une part, de la peur de regarder la réalité en face et, d'autre part, de la volonté farouche d'imposer le politiquement correct en taisant tout ce qui le dérange.

Mais pas seulement : je crois que cette indifférence publique n'est pas qu'une tromperie. La classe jacassante s'en fout vraiment. Elle se croit protégée, donc les journalopes et les politichiens ne se sentent pas menacés dans leurs précieuses petites personnes, et elle n'a plus d'affectio societatis, ce qui arrive à la France et aux Français, qu'elle méprise, ne la touche pas. Les Palestiniens l'émeuvent beaucoup plus.

jeudi, juillet 16, 2015

Etang de Berre : le harcèlement terroriste continue

Je suis en mode basse intensité, je n'avais donc pas suivi l'actualité et j'en étais resté à l'accident à Berre. Il s'avère que c'est un attentat (un "acte de malveillance" comme on dit en novlangue houellecquienne).

Je ne peux qu'approuver Thibault de Montbrial :

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S'il faut rester extrêmement prudent sur les auteurs de ce qu'il convient d'appeler un attentat, force est de constater que ces attaques multiples sur notre territoire correspondent en tous points aux incitations contenues dans les vidéos diffusées par l'État Islamique depuis des mois. Que le mot d'ordre ait été directement entendu par des islamistes ou bien qu'il s'agisse d'un passage à l'acte d'opportunité dont les motivations seront établies par l'enquête, on ne peut une fois de plus que constater la similitude entre les modes opératoires utilisés, et les suggestions que les vidéos islamistes multiplient sur internet à l'effet de créer le maximum de confusion sur notre territoire.

Incendie à l'amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon provoqué par des tirs de pétards, médiathèque incendiée à La Courneuve, tirs de mortier dans le XIXe arrondissement de Paris et dans le Val-de-Marne où plus d'une trentaine de véhicules ont été incendiés, propagation d'un incendie de scooter à 26 voitures dans le XVIe arrondissement, violences urbaines dans le Val-de-Marne… Les festivités du 14 juillet donnent lieu chaque année à des débordements, souvent causés par des jeunes. Comment expliquer la défiance d'une partie de la jeunesse à l'égard de ce qui incarne une forme d'autorité ?
Cela fait des années que les incidents se multiplient à différentes occasions telles que les festivités de la Saint Sylvestre ou celles du 14 juillet.
On peut constater que ces phénomènes prennent un peu plus d'ampleur à chaque fois, et que dans le même temps, ils font l'objet d'une sous-médiatisation systématique.
La vérité, c'est que la plupart des villes de notre pays sont désormais concernées par de tels débordements.
Il est évidemment difficile de ne pas faire le lien entre ces comportements de défi à l'égard de l'ordre établi et la perte de repères et la déstructuration d'une partie de la jeunesse qui vit en France. Il est tout aussi difficile de ne pas rapprocher l'esprit qui anime ces agissements, d'autres comportements tels que la vague d'hostilité à la minute de silence organisée à la mémoire des victimes des attentats du mois de janvier, dont l'ampleur avait été considérablement sous-estimée à l'époque.
Le manque d'adhésion à notre contrat social par les individus concernés est manifeste et la question se pose du basculement d'une partie d'entre eux dans la violence organisée s'il survenait un incident significatif générateur d'un brusque accroissement de tension.
A Vaulx-en-Velin, Vénissieux, aux Ulis, les forces de l'ordre (policiers et parfois pompiers) ont été attaquées - tirs de projectiles - et caillassées ; une voiture de police a été incendiée à Neuilly-Plaisance. La réaction à ces actes est-elle appropriée ? Estimez-vous que des consignes ont été données afin de minimiser ces attaques ?
On pourrait ajouter une bonne dizaine d'incidents à ceux que vous évoquez.
Le fait est qu'aujourd'hui, les équipages des services publics, (police, pompiers, premiers secours..) sont très fréquemment pris à partie.
À ce jour, il n'y a pas eu de drame, même si l'on en vient à banaliser les blessures parfois sérieuses subies par les fonctionnaires dans ces circonstances.
Ce qui est manifeste, c'est que les forces de l'ordre reçoivent des instructions extrêmement strictes de ne riposter qu'à minima lors de ces graves débordements.
On peut d'ailleurs faire un parallèle avec les consignes qui sont données à ces mêmes forces de l'ordre lors des débordements occasionnés à la suite de certains matchs de football, comme l'ont illustrés les évènements qui ont suivi les victoires de l'équipe d'Algérie lors de la coupe du monde 2014.
La priorité des autorités consiste manifestement à éviter que des «jeunes» ne soient blessés ou tués afin de ne pas générer d'escalade, quitte à laisser commettre des exactions parfois conséquentes.
Le problème, c'est que plus la riposte de l'État est limitée, plus ces comportements se retrouvent en pratique encouragés, au point que leur répétition confine à la banalité. Or, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'actes très graves et que la frontière est ténue entre de petits groupes mobiles qui tirent des mortiers ou qui caillassent les véhicules de secours, et le passage à l'acte avec des armes létales qui ne sont jamais loin dans les banlieues dont on parle.
Il s'en faudrait de peu pour que ces violences urbaines, hélas ainsi banalisées, deviennent dans de véritables scènes de guérilla qui coûteraient la vie à des fonctionnaires et feraient basculer le pays dans une autre dimension.
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Les islamistes sont futés : assez violents pour faire peur et soumettre au cas par cas, pas assez hostiles pour provoquer une réaction collective qui les balaierait en moins de deux. Il faut dire que lorsqu'on a un ennemi, nous, qui ne sait plus qui il est, en quoi il croit, ni ce qu'il veut, c'est plus facile d'être intelligent.

Euro : fin de partie remise

Euro : fin de partie remise

Je comprends le raisonnement de Roland Hureaux, puisque c'est aussi le mien. Comme toute construction idéologique, l'UERSS est aussi solide que ces casse-tête chinois faits de pièces de bois enchevêtrées, paraissant indestructibles tant que tout se tient et s'écroulant dès qu'on ôte un morceau.

Cependant, je me demande si la politique est aussi mécanique que cela. Il y a tout de même chez les peuples un réel sentiment européen, certes manipulé et perverti à son profit par la caste européiste comme certaines salopes utilisent le sentiment amoureux pour en tirer des avantages très matériels.