lundi, octobre 31, 2016

“Radicalisation”: la guerre des mots. Ce qu’occulte ce terme pudique.

“Radicalisation”: la guerre des mots. Ce qu’occulte ce terme pudique.

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Le phénomène de la radicalisation ne veut à peu près rien dire en soi. Comme j’aime le dire, quand un péquiste [NDLR : membre du Parti québécois, favorable à l'indépendance de la Belle Province.] se radicalise, il veut tenir un référendum coûte que coûte dans un premier mandat, lorsqu’un conservateur fédéral se radicalise, il veut privatiser Radio-Canada, quand un social-démocrate se radicalise, il rêve d’une augmentation généralisée des impôts, quand un catholique se radicalise, il rêve de lois morales plus coercitives, mais quand un islamiste se radicalise, il peut verser dans le terrorisme et le djihadisme. En d’autres mots, c’est l’islam radical qui pose un problème de sécurité majeur aujourd’hui. Il ne représente pas une variante parmi d’autres du problème du radicalisme : il représente un problème à part entière, qu’on ne peut sérieusement dissoudre dans un problème plus vaste.

Mais on ne veut pas l’avouer. Alors on jette un voile sur le phénomène et on parle de radicalisme en général. On dira s’inquiéter de tous les radicalismes, histoire de diluer la responsabilité de l’islamisme dans un phénomène plus global de radicalisation.

[…]

En d’autres termes, nous sommes en ce moment devant une offense rhétorique et sémantique pour imposer un vocabulaire culpabilisateur. Devant les discours et les études qui prétendent nous éclairer sur ce phénomène, il n’est pas interdit de faire preuve de scepticisme. Dans les circonstances, c’est l’autre nom de la vigilance démocratique.
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Grand jeu-concours : vous aussi, discréditez Trump

Suite aux dernières péripéties de Crooked Hillary, je me demande bien ce que la mafia Clinton va pouvoir nous sortir contre Trump.

J'ai bien essayé d'imaginer la video d'un nain noir homosexuel expliquant que Trump l'a forcé à lui faire une fellation sous la menace d'un club de golf en or massif, mais, après la video de l'actrice de porno se souvenant, avec force larmes dans la voix, dix ans après, que Trump lui a proposé de l'argent pour coucher, je sens bien que je ne suis pas à la hauteur.

C'est pourquoi je fais appel à vous, chers lecteurs.

La piètre et le néant

Je ne suis pas souvent d'acoord avec Maxime Tandonnet, trop prisonnier du Système,mais là, à part la fin qui demande à être nuancée (la monarchie ne me semble pas un mal en soi, le problème est que nous avons une fausse monarchie, élective), je n'ai guère à objecter :

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Le livre de M. Davet et M. Lhomme, "Ce qu'un président ne devrait pas dire" (Stock 2016) pulvérise les records de vente et provoque une crise de régime. A vrai dire son contenu n'a pas grande importance sur le plan de l'histoire ou de la réflexion politique. Mais le succès et l'impact de l'ouvrage sont fascinants par ce qu'il révèlent. Dans ce document, l'ère du vide narcissique et voyeuriste bat son plein: "C'est à ce moment là que nous lançons au chef de l'Etat "Il faut se teindre les cheveux pour être président? On craignait un peu sa réaction. Allait-il s'empourprer devant la médiocrité du questionnement, se draper dans sa si précieuse vie privée? Sa réponse nous a surpris à tout point de vue. Hilare, il nous lance: "Alors là, le coiffeur devrait en témoigner: je ne me suis jamais fait teindre les cheveux. Jamais, jamais! Mon père avait les cheveux comme ça!".

Ce qui me sidère? C'est qu'un tel étalage de néant, sans le moindre intérêt, en provoquant une crise de régime, entraîne davantage de dégâts politiques que la mort de 250 personnes dans des attentats terroristes commis en moins de deux ans sur le sol français, le drame de 6 millions de chômeurs et combien d'exclus, cette hallucinante et désastreuse crise des migrants, le Brexit, la désintégration en cours de l'Europe politique, l'impuissance générale de l'Etat ... Ce livre est celui d'une hallucination, d'une démence collective, le livre d'une France d'en haut ayant perdu ses repères intellectuels et éthiques, devenue incapable de distinguer l'accessoire de l'essentiel. Je sais que mon propos est totalement inaudible en ce moment: je ne pense pas que M. Hollande soit moins intelligent ni plus cynique que la moyenne des Français, des politiciens français, des 50 ou 60 candidats à la présidentielles. Le système politique français est fondé sur l'illusion d'un président de la République tout puissant, personnalisant le pouvoir politique à lui seul, au cœur du faisceau médiatique, privé de toute contrôle, toute sanction possible et mise en jeu de sa responsabilité. Or en réalité, ses capacités d'agir à lui seul sur le monde réel sont réduites, en tout cas sans commune mesure avec son image de Jupiter intouchable. Ce vertigineux décrochage entre le mythe et la réalité viendrait à bout de n'importe quelle raison. Dans les débats politiques en cours, notamment les primaires, je cherche la moindre trace, le moindre soupçon de réflexion sur le sujet, au centre du malaise français contemporain. Pour l'instant, dans le fleuve de paroles qui nous submerge, je n'en ai pas trouvé une seule...Pas une.

Maxime TANDONNET
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J'ai du mal à croire que Trump n'a pas déjà perdu

Je pense chaque mot du titre : ce n'est pas un billet d'analyses sur les chances de gagner de Trump mais sur l'effet d'une campagne médiatique.

Rationnellement, je sais que les sondeurs sont des enfoirés qui mentent comme des arracheurs de dents et biaisent les sondages et que ce n'est pas dans les sondages qu'il faut chercher les éléments permettant d'anticiper le résultat d'une élection aussi importante.

Mais, dans la partie irrationnelle de mon cerveau, l'avalanche de sondages favorables à Clinton fait son effet et me décourage.

C'est d'autant plus marrant que je suis parfaitement conscient des biais cognitifs impliqués :

1) Instinct grégaire : coût psychologique de ne pas penser avec le troupeau.

2) Effets de répétition : on croit que ce qui est répété souvent ne peut être totalement faux.

Les sondages donnant Alain Juppé gagnant m'influencent beaucoup moins :

1) Je connais mieux les sondeurs français, il m'est plus facile de croire que ce sont des escrocs.

2) J'attache moins d'importance à l'élection française, je suis déjà convaincu que le prochain quinquennat sera cinq ans perdus pour la France, alors que je pense, à tort ou à raison, que l'élection de Trump peut changer un petit quelque chose.

dimanche, octobre 30, 2016

La guerre du Pacifique (N. Bernard)

Excellent livre, que je vous conseille.

Agréable à lire malgré quelques fautes d'orthographe et de syntaxe. Il évite le style universitaire amphigourique qui est quelquefois si pénible.

Son livre part de loin et se prolonge après la guerre, sur les conséquences. On a donc une vision panoramique passionnante.

Deux points pour vous mettre en appétit (les détails sont évidemment dans le livre) :

♘ Pourquoi le Japon s'est-il engagé dans cette guerre absurde, où il avait peu à gagner et beaucoup à perdre ? Parce que c'était un pays dysfonctionnel, tiraillé entre l'Armée, tournée vers l'ouest et l'URSS, et la Marine, tournée vers l'est et les Etats-Unis, et qui, à force de penser à l'étroit, finit par penser faux, par se faire une représentation très fausse des réalités (un peu comme cet autre pays dysfonctionnel, la France de 2016, qui a fini par se persuader de cette absurdité qu'elle était victime du libéralisme économique (1)).

L'attaque de Pearl Harbour a été immédiatement un échec stratégique pour le Japon. Pour qu'il en fût autrement, il aurait fallu que la Marine coulât les porte-avions américains et que l'Armée prît le contrôle d'Hawaii. Les conceptions fausses des Japonais sur l'Amérique ne leur permettaient pas de sentir cette nécessité, ils croyaient qu'une « simple » attaque aérienne suffirait à démoraliser les Américains.

♘ Pourquoi les Américains ont-ils utilisé l'arme atomique à Hiroshima et Nagasaki ? Parce qu'ils le pouvaient.

Toutes les autres réponses (impressionner l'URSS, par exemple) méritent d'être écoutées, mais, quand on analyse les discussions américaines, l'argument principal est tout de même « à la guerre, on balance tout ce qu'on a » (sauf si on a peur de la riposte de l'ennemi - la question ne se posait pas pour l'arme atomique).

Les Américains savaient ce qu'ils faisaient, le général Spaatz a demandé un ordre écrit. Sauf s'agissant de la radioactivité : l'explosion du 16 juillet d'Alamogordo n'avait pas été analysée avec assez d'attention (2).

Beaucoup, y compris, des Japonais, pensent que les Américains ont bien fait : la famine s'installait au Japon, il était plus que temps d'abréger la guerre. Les bombardements atomiques et l'entrée en guerre de l'URSS ont enfin permis au pouvoir japonais, après encore bien des hésitations (certains croyaient encore pouvoir terrifier les Américains en sacrifiant les Japonais dans un holocauste délirant), de trancher le noeud.

Les critiques des bombardements atomiques, même en ignorant l'anti-américanisme souvent primaire qui les inspire, butent toutes sur le même écueil : c'est facile de reconstruire l'histoire dans un sens qui donne le beau rôle à celui qui parle.




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(1) : je sais bien que les notions de capitalisme de connivence, de libre-échangisme d'Etat et de communisme de marché ne sont pas évidentes, mais tout de même ... Les Suisses y arrivent bien, eux, à ne pas rejeter leurs problèmes sur un libéralisme économique fantasmé. Sommes nous plus cons que les Suisses ?

(2) : en voyant l'explosion, Oppenheimer a déclaré : « Je suis la Mort. Le destructeur des mondes ». Un de ses adjoints a traduit : « Maintenant, nous sommes tous des fils de pute ».http://education.francetv.fr/matiere/epoque-contemporaine/premiere/video/la-reddition-japonaise-fin-de-la-seconde-guerre-mondiale

La compétence de Trump

Cet imbécile pontifiant de Stiglitz nous dit dans les Echos, comme une évidence n'ayant même pas besoin d'être démontrée, que Trump est incompétent.

On comprend en lisant l'article que l'incompétence selon Stiglitz consiste à ne pas partager les catégories mentales et les conceptions des intellos-bobos. Encore un qui confond la vie et la politique avec un concours universitaire.

A l'aune de Stiglitz, Jules César et Alexandre le Grand étaient incompétents. Plus près de nous, il aurait douté de la compétence d'un Napoléon et De Gaulle.

Inversement, suivant ses critères, Hollande est très compétent.

Cela oblige à se poser la question de la compétence d'un président de la république, française ou américaine. Une chose est déjà sûre : la bonne réponse n'est pas celle de M. Joseph.

Même si la réponse n'est pas aisée, sachant qu'un président a autour de lui toutes les compétences qu'il lui faut, la compétence d'un président est dans la capacité à exploiter les compétences autour de lui, une vision, servie par une capacité à manier les hommes et à ne pas se laisser mener en bateau.

Dans cette optique, le récit par Alain Peyrefitte de la visite de De Gaulle au CEA est éclairante. Personne n'a jamais soupçonné Charles De Gaulle d'avoir la moindre compétence en physique nucléaire. Pourtant, après avoir écouté attentivement et posé quelques questions, il a bien cerné les problèmes et on lui doit peut-être à cette occasion le célèbre « Des chercheurs qui cherchent, on en trouve. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche ». Et quelques mois plus tard, la France avait enfin la bombe H.

C'est pourquoi je ferais assez confiance à un type qui a écrit un livre intitulé L'art du deal.

Un conseil à M. Stiglitz : laissez donc faire la démocratie, le peuple a souvent plus de bon sens que les universitaires bardés de diplômes et de titres.

samedi, octobre 29, 2016

La sociologie de l'Oiseau Blanc

L'Oiseau Blanc est le nom d'un bistro près de la gare Saint-Lazare.

Pourquoi ce nom ? C'est une référence à l'avion malheureux de Nungesser et Coli. C'est là que l'histoire devient intéressante : les ouvriers aéronautiques, qui habitaient à Paris, prenaient le train à Saint-Lazare pour aller travailler en banlieue. Ils buvaient leur coup dans ce bistro avant de s'embarquer, notamment ceux d'Hispano, à Colombes.



Vous avez bien lu : des ouvriers habitaient à Paris et partaient travailler en banlieue. Et ce n'étaient pas il y a trois siècles. Impensable de nos jours, où les ploutocrates ne se mélangent plus aux manants.

L'usine Levasseur, elle, était dans le 15ème avec des essais aux Mureaux.

Aujourd'hui, l'Oiseau Blanc est aussi le bar du Peninsula, un palace fade comme il y en a partout dans le monde, pour cosmopolites sans saveur. Pas un ouvrier n'habite dans un rayon de cinq kilomètres.

C'était mieux avant, nous roulons vers l'abîme et la fin du monde est proche.


Internet : qui se ressemble ...

Qui fréquente internet remarque que les commentaires des sites s'uniformisent très vite. Les sites ont un niveau et un corps d'idées et d'intérêts et quiconque est en dehors ne reste pas très longtemps. Ce qui fait que, par élimination, les sites deviennent très uniformes.

Il y a peu de sites de vrai débat et encore moins de sites où le niveau est élevé. On est souvent dans la médiocrité avec quelques pointes de pédanterie.

C'est pourquoi je suis très sceptique quant à placer des espoirs de renouvellement du débat public dans internet. Plus qu'un lieu de débat, internet est un monde où l'on s'ignore, on vit côte à côte sans se parler.

Le bistro et les fêtes de village ayant quasiment disparu, il n'y a plus de lieu où l'on se rencontre et on discute. La télévision et internet ne peuvent remplacer. Au contraire, ils sont les agents très actifs de cette dissolution des liens.

L'amitié Facebook, ce n'est pas de l'amitié et le débat internet n'existe pas.


vendredi, octobre 28, 2016

Les taux d’intérêt remontent, quel candidat à la présidentielle en parle ?

Ni « l’intelligent » Juppé, ni le « raisonnable » Bayrou, ni les autres … n'en parlent.

Ils se livrent tous au concours absurde de « plus libéral que moi tu meurs » (absurde, car ils ont tous exercé le pouvoir sans se montrer libéraux. Juppé « l’intelligent », le déplafonneur de l'ISF, une des mesures les plus catastrophiques des trente dernières années ... ).

Mais pas un n'évoque spécifiquement les taux d'intérêt.

Pourtant, sans tomber dans l’économisme obsessionnel, c’est un enjeu majeur du quinquennat qui vient. C'est aussi une question passionnante, car elle se trouve au carrefour de bien des problèmes : notre relation à la machine européiste, notre rapport à nos débiteurs, notre rapport au temps, etc. C'est d'ailleurs pourquoi personne n'en parle : comme aucun de ces matamores d'estrade,  ni « l’intelligent », ni le « raisonnable », ni « l'agité »,  ne  veut remettre en cause le système qui nous tue, mieux faire silence sur les questions gênantes.

Bien sûr, il n’y a pas encore de panique, nous sommes revenus au niveau de juillet et la BCE est toujours là pour bien distordre les prix.

Néanmoins, il faut prendre en considération les éléments suivants :

1) Plus on est endetté, plus on est vulnérable à une hausse des taux. Or, la France est endettée comme jamais.

2) Le phénomène est général, donc il y a peu de chances qu’il soit passager.

3) La hausse des taux, on sait quand ça commence, pas quand ça finit. C’est une pente savonneuse, on n’est jamais sûr qu’au bout, il n’y a pas de krach obligataire. Et quand les taux remontent, c’est trop tard, ou beaucoup plus douloureux, de faire les réformes qu’on a repoussées quand les taux étaient bas et qu’elles étaient faciles.


jeudi, octobre 27, 2016

Incitations à la la haine et appels au meurtre, c'est permis ... quand on est de gauche

Contre la Manif pour tous, une haine au coeur tendre. Les anges du Bien en pleine cabale

The Bully Party

Dans le triangle d'incompatibilité de Revel (« On ne peut pas être à la fois socialiste, honnête et intelligent »), la bêtise socialiste ne me gêne guère car elle a bien des excuses, à commencer par le désintérêt pour la politique. Je connais des gens qui disent « Je vote socialiste car mes parents ont toujours voté à gauche ». Cet argument ne brille pas de la lumière de l'intelligence, mais il n'est pas condamnable.

En revanche, s'agissant de la malhonnêteté socialiste, je suis beaucoup plus sévère. Tout le monde devrait être doté de la common decency chère à Orwell. Appeler à la répression et au meurtre sur les opposants à vos idées, cela tue non seulement la démocratie mais toute vite en société.






Hollande et le naufrage démocratique

Article impeccable d’E. Verhaeghe :

Hollande et l’exorcisme démocratique

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Je veux bien qu’on critique les populistes à tour de bras, et que, sur les antennes du service public, on vomisse tous ceux qui rejettent les élites. Mais il suffit de lire cinquante ou soixante pages de ce livre [de confidences de Hollande], de ce poison quintessentiel, pour comprendre que le populisme n’est pas né d’une invasion extraterrestre. Il est la réaction naturelle, saine, salutaire, à la débauche de bassesses et de médiocrité dont un président de la République donne la démonstration durant son quinquennat.

Sur ce point, je recommande tout particulièrement le récit de l’éviction (au demeurant justifiée) de Delphine Batho. Les calculs politiques que Hollande dévoile à cette occasion devraient guérir pour longtemps les lecteurs de tout angélisme démocratique. Ils éclairent en tout cas les raisons pour lesquelles les Français sont si nombreux à « rejeter » le système.

Au final, la lecture du livre nous rappelle que la République n’a nul besoin de populistes, de démagogues, de fachosphère, pour trembler sur ses bases. Elle n’est victime de nul complot d’extrême droite qui la menace. Ce qui la tue, c’est le comportement de ces dirigeants médiocres, obsédés par leur carrière, sous-dimensionnés pour le pays qu’ils dirigent, parvenus à force d’intrigues et de combinazioni : lorsque les Français les voient, ils ont envie de vomir, et ils ont raison.
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Nous vivons le drame de tous les systèmes politiques bloqués et décadents : plus la décadence est patente, plus le blocage est renforcé par ceux qui en vivent. C'est le problème de la cocotte-minute. Plus la pression monte, plus on souque le couvercle, en espérant que la pression retombera par enchantement ou que l'explosion sera pour les suivants. En général, cela finit mal.

De temps en temps, par miracle, on tombe sur un réformateur qui fait in extremis ce que tout le monde sait qu’il faut faire depuis des années. Mais les miracles ne sont pas fréquents.

mardi, octobre 25, 2016

A l’UNESCO aussi, règne le mensonge

Je caractérise notre époque comme le règne du mensonge généralisé. On ment sur tout, la vie, la mort, le bonheur, la politique, la culture, etc. Il est bien compréhensible que le grand mensonge se décline en plein de petits mensonges.

A l’UNESCO, on a voté une résolution niant que le Mont du Temple et le Mur des Lamentations à Jérusalem aient un rapport avec les juifs et leur histoire. Même le judéophobe le plus rabique éclate de rire à une telle déclaration, pour peu qu’il ait encore un minimum d’honnêteté intellectuelle et de sens de l’histoire.

Voici la liste des pays qui ont voté contre cette résolution absurde : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Estonie et la Lituanie. Hé oui, il n’y a pas la France, qui s’est courageusement abstenu.

Vous me direz, il n’y a guère lieu de s’étonner que le pays des lois Pleven, Gayssot et Taubira ne proteste pas contre une falsification de l’histoire par décret.

C’est là que s’enclenche le deuxième mensonge, plus subtil : où sont passés les belles âmes, les cœurs purs, tous ces donneurs de leçons germanopratins qui nous harcèlent « des heures les plus sombres de notre histoire » et en profitent pour nous reprocher le moindre ongle incarné d’un clandestin tchetchène ? Plus personne, désert, nada. Toute cette indignation habituelle, c’est aussi un mensonge.

Quand il faut vraiment s’indigner, il n'y a plus personne.


lundi, octobre 24, 2016

Démission de l’Etat et de l'honnêteté : cela va mieux en le disant

« Il faut dire la vérité, la plupart des migrants de la jungle de Calais ne sont pas des réfugiés »

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Le phénomène auquel nous assistons dans le Calaisis signe l'échec de l'État de droit dans la République française. Il est incompréhensible que l'État ait laissé se mettre en place une zone de non droit de cette ampleur. Pis : la solution qui consiste à évacuer de force la jungle et à répartir les migrants dans des centres d'accueil dans les régions est symptomatique du renoncement à faire appliquer les lois sur l'immigration irrégulière.

[…]

En organisant leur dispersion dans les régions, le gouvernement socialiste entérine son renoncement à faire appliquer les lois sur l'entrée, le séjour et l'asile. Paralysé par l'idéologie, la peur du regard des médias et des militants, le pouvoir politique cède sur toute la ligne et renonce au principe de l'État de droit. Au sommet d'une situation absurde, nous voyons des fonctionnaires français qui demandent à des étrangers en situation irrégulière d'accepter de rester en France alors qu'ils devraient en repartir. Ils les incitent même à demander l'asile en France tout en sachant qu'ils ne sont pas des réfugiés et que, en tout état de cause, le droit européen écarte la responsabilité de la France dans l'examen de leur demande d'asile, qui incombe au seul pays d'entrée dans l'Union européenne (règlement Dublin). Le drame du Calaisis est celui d'un État démissionnaire, impuissant, incapable d'assumer ses responsabilités et sa mission fondamentale : faire respecter le droit.

En procédant de la sorte, l'État aggrave le chaos et la confusion ambiante.

En procédant de la sorte, l'État aggrave le chaos et la confusion ambiante. Il n'est pas incompréhensible que les maires renâclent à ouvrir des centres d'accueil de personnes qui ont bafoué les lois pour entrer et rester en France. Mais pour l'État, il est plus facile de contraindre des élus locaux et les populations - sous la menace de les faire passer pour racistes - que d'imposer le respect les règles de l'État de droit.
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Jacques Sapir : « Derrière la colère des policiers, une crise de régime »

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Si François Hollande semble à son aise quand il s'agit de prononcer des discours ou de présider à des cérémonies commémoratives, force est de constater que l'action du gouvernement est restée très en deçà de ce qu'il était nécessaire.

Les zones de «non-droit», les «territoires perdus» de la République, n'ont pas fait l'objet d'un début de reconquête ; la «France périphérique» se sent toujours aussi abandonnée. Le gouvernement n'agit que quand la pression populaire lui devient insupportable, et encore agit-il alors dans l'urgence, sans plan d'ensemble, sans compréhension des interactions et des causes profondes des problèmes qui le font agir. Le règne du court terme, de l'urgence, est aujourd'hui absolu. Nous sommes dans la situation classique de nombreux dessins animés ou un personnage tente de remédier aux voies d'eau de son bateau en y mettant un, puis deux, puis trois doigts. Mais l'on sait bien comment cela se termine.

[…]

Il n'échappe à personne que certains de ses opposants, parce qu'ils se situent sur la même ligne, n'échapperont pas au désamour qui aujourd'hui frappe le président. Les mêmes causes entraînent les mêmes effets. L'exaspération qui aujourd'hui saisit des segments entiers du peuple français envers François Hollande se manifeste déjà envers Nicolas Sarkozy, lui aussi adepte de beaux discours qui ne sont jamais traduits en faits. Elle se manifestera demain envers Alain Juppé, dont tout le monde comprend qu'il n'est que la pale copie de Hollande, en plus vieux et plus rigide, quelqu'un dont il ne faut rien attendre, ou envers François Fillon ou Bruno le Maire. Quant à la « bulle » Macron, il en est de celle-ci ce qui en est de toutes les bulles, qu'elles soient de savon ou financière: elle est en train d'éclater.

[…]

Hollande, sombre? Essayons Valls, ou Ségolène Royale, ou Hamon, ou Montebourg … Mais, tous, ils ne proposent que des variantes de la ligne hollandaise, avec une réserve pour Montebourg, qui doit cependant d'urgence clarifier ses positions sur l'Euro, sur l'Union européenne et sur la laïcité comme on l'a dit dans ce carnet le 22 septembre, et pour cela rompre radicalement et définitivement avec Terra Nova.

[…]

Les manifestations de policiers signalent que la situation politique a pris désormais un cours nouveau. On assiste à l'effondrement, par pans entiers, de la stratégie européiste que défendent, chacun à leur façons, tant le P «S» que les «républicains. Le «moment souverainiste» qui est le nôtre, ce moment, dont j'indiquais l'émergence dans mon livre au début de l'année, est en train de s'imposer à tous avec une force de jour en jour plus redoutable. Les différents candidats souverainistes devraient en profiter.
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Rappelons une évidence : la légitimité de l’Etat repose uniquement, j’insiste : uniquement, sur sa capacité à assumer les missions régaliennes : défense, diplomatie, police, justice. Toutes les autres missions que l’Etat se donne sont accessoires, voire superflues, elles peuvent être rendues par d’autres, elles ne justifient pas l’existence de l’Etat. Les missions régaliennes, si.

C’est pourquoi, si l’Etat manque à ses missions régaliennes, son existence n’est plus justifiée : l’impôt devient du vol, l’administration une tyrannie, la police une milice partisane, les tribunaux un instrument d’oppression.

Or, L’Etat français a perdu ses pouvoirs pour s’en être défait au profit d’entités supra-nationales (UE, BCE, CEDH, OTAN, etc.). C’est pourquoi l’aventure du Brexit est fort intéressante.

Mais cette démission de l'Etat ne peut durer qu'à cause de la trahison par les journalistes de leurs devoirs les plus élémentaires.  En effet, ils diraient la vérité au lieu constamment de la maquiller, de l'éluder, de la biaiser, de l'édulcorer, de la travestir, il y a longtemps que les peuples auraient réagi et que de vrais partis du changement auraient émergé. Les journalistes volent le pain qu'ils mangent et l'air qu'ils respirent.

La novlangue des médias belges : Big Brother est Wallon etjournaliste

La voix de nos maîtres

Heureusement, il reste quelques Mohicans ayant encore le goût de l'honnêteté.

Père Olivier-Thomas Venard : « La Bible est moins un livrequ'une bibliothèque, recueil de mille ans d'écriture »

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Le christianisme ne souffre-t-il pas d'être une religion du livre et, partant, liée aux conditionnements de ceux qui ont rédigé ces textes avec les préjugés, les conceptions de leur temps ?

Attention! Le christianisme n'est pas une religion du livre, même si c'est une religion « avec » livre. L'expression « religion du livre » fait partie du discours islamique, qui, généralement, ne laisse ni le judaïsme ni le christianisme se définir eux-mêmes et les redéfinit dans ses propres termes. La formule facile « religion du livre » n'appartient pas au patrimoine chrétien et, sauf bien sûr si l'on est soi-même convaincu de la véracité de l'islam, on doit donc la récuser.

Pour nous catholiques, en tout cas, l'Écriture a le statut d'aide-mémoire. D'aide-mémoire sacré, peut-être, que l'on embrasse, que l'on encense, dans la liturgie, mais d'aide-mémoire. Pour le dire simplement : je ne crois pas que le Christ est ressuscité parce que c'est écrit dans le livre, mais cela a été écrit parce qu'au départ des témoins ont raconté leur rencontre avec lui et qu'on a voulu garder une trace !

Le coeur, pour le christianisme, n'est pas un livre, mais la personne de Jésus-Christ : Dieu venu dans la chair pour se manifester, se dotant de cordes vocales, de poumons, d'une bouche, de tout un corps pour parler, en mots et en actes, et transmettre un message vital, crucial aux hommes. Et la transmission vivante et continue de sa révélation, qu'on appelle la tradition, constamment irriguée par le fleuve des Écritures.
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Colère des policiers : justice, un bouc-émissaire pour détourner l'attention des responsabilités hiérarchiques, syndicales et politiques

Les juges ont d'énormes défauts, certes. Mais il convient de rappeler qu'ils ne décident ni des lois, ni de construire des places de prison, ni de l'organisation de la police, ni de ses priorités, ni de sa (non)gestion du personnel, ni de ses revendications, ni de la manière de les pousser ou non (les policiers sont comme tous les Français : leurs représentants ne les représentent pas. C'est la démocratie représentative à la française : sans démocratie, ni représentation).

dimanche, octobre 23, 2016

L'outrance des medias va-t-elle réussir à faire élire Trump ?

Je crois peu en la victoire de Trump parce que les élections seront truquées (le système électoral américain est navrant, c'est la Corse en plus pourri) et que Trump a besoin d'une marge pour compenser qui est aujourd'hui difficile à atteindre, mais ...

Depuis longtemps, la propagande anti-Trump a dépassé les bornes du rationnel pour entrer dans le territoire du matraquage et du lavage de cerveau. Pourtant, je me demande s'ils ne finissent pas par en faire trop.

Dernière affaire en date contre Trump : une actrice de porno qui se plaint qu'il y a dix ans Trump lui a proposé de l'argent pour coucher. Une actrice de porno, lui proposer de l'argent pour coucher ? Comme c'est choquant ! Je suis bouleversifié par tant d'horreur !

Je vais finir par croire qu'ils vont se ridiculiser. Mais peut-être prends-je mes désirs pour des réalités ?

Le flirt

Les islamistes et les féministes ont un point commun : ils détestent les relations entre les hommes et les femmes dans toute leur complexité, ce mélange d'attirance et de répulsion, de domination et de soumission, de force et de fragilité, le jeu constant des faux-semblants et de la grande sincérité.

La vision des islamistes, la femme est une pute qu'il faut enfermer, et la vision des féministes, l'homme est un prédateur qu'il faut enfermer, s'emboitent à la perfection. Ils s'entendent à merveille sur la culpabilisation du désir et dans l'obsession des règles sociales pour le réprimer.

C'est pourquoi mettre la complaisance des féministes pour les islamistes (voir le traitement des viols de Rotherham et de Cologne) sur le compte de la lâcheté et du politiquement correct est vrai mais très insuffisant. Leur convergence est bien plus profonde. Les islamistes et les féministes ont en commun d'être des frustrés, des mal-baisés. Cela existe mais pourquoi leur laisse-t-on prendre le pouvoir ?

Maintenant que cela est dit, venons à l'objet de ce billet, le flirt, la séduction.

Premier point, important : je n'y comprends rien. Bon, il y a un peu de coquetterie dans cette affirmation, sinon je ne serais pas marié, ou alors sur un très gros malentendu. Disons que, une fois qu'on connaît la théorie, il y a mille manières de pratiquer.

C'est là que les problèmes commencent, c'est pourquoi je vous laisse avec un maitre :



Un peu plus sérieux, du même maitre :

samedi, octobre 22, 2016

Les politiciens anti-Système sont-ils condamnés à la vulgarité et à la provocation ?

La trajectoire de Donald Trump nous oblige à poser une question : les politiciens anti-Système sont-ils condamnés à la vulgarité et à la provocation ?

Je pense que, sauf dans les quelques rares pays de l'est où le politiquement correct ne règne pas aussi fort que chez nous, la réponse est, hélas, positive.

En effet, la provocation remplit deux fonctions :

1) Une fonction médiatique : elle assure la visibilité. Les opposants vulgaires sont tels que le Système les désire, les fantasme, il leur laisse donc la parole.

2) Une fonction politique. Celle-ci me paraît la plus importante. La provocation brûle les vaisseaux, coupe les ponts, lève le doute. Les anti-Système, qui ont été trompés tant de fois par des faux durs à la Sarkozy, ont besoin de cette garantie. Si tu es vraiment anti-Sytème, ne parle pas avec les mots du Système, ne te comporte pas comme quelqu'un du Système.

C'est ce qu'ont du mal à comprendre les bourgeois et les intellectuels à la Sowell, à la Hitchens ou à la Bilger. Ils voudraient des anti-Système qui aient un discours posé, cohérent, poli. C'est possible dans les pays où le peuple n'est pas trahi à chaque seconde. Mais, dans nos pays, le peuple est comme une femme battue, pour qu'il ait de nouveau confiance, il faut que le sauveur soit vraiment différent des bourreaux qu'il a connus, dans ses idées, mais aussi dans ses mots, dans son comportement et même dans son physique. Les technocrates chauves à costume sombre, chemise blanche,cravate bleue et discours soporifique c'est bon, on connaît. Et on connaît les dégâts qu'ils ont faits.

Un petit peu de Scott Adams :

The Crook Versus the Monster

Et l'Amérique à la fin du mandat Clinton III (bin oui, il y a déjà eu Clinton I et Clinton II, don't you remember ?) :

Mais a-t-on vraiment besoin d'attendre la fin du mandat de Clinton III pour en être là ?

Bon, OK, j'exagère un tantinet.

Le Bataclan, et après ?

Nous approchons du premier anniversaire des attentats du Bataclan et ce qu'on peut en dire n'est pas folichon :

1) Concernant les événements, encore beaucoup de points obscurs : défaillance des services de renseignements ? Y-avait-il une troisième voiture ? Pourquoi l'intervention policière a-t-elle tant tardé  (à part la courageuse initiative de l'inspecteur de la BAC et de son adjoint) ? etc.

Des témoignages des uns et des autres, y compris devant la commission parlementaire, on comprend que les fautes, les erreurs et les défaillances ont atteint ce soir là un niveau préoccupant. Ceux qui savent semblent s'être attaché à jeter un voile pudique sur tout cela, mais on devine beaucoup dans les non-dits et les silences gênés. Autant qu'on sache, il n'y a pas eu de sanction, ni même réellement de remise en cause, et surtout pas au sommet de l'Etat.

2) Aucune des multiples causes menant aux attenttas du Bataclan n'a été traitée : ni l'organisation (ou plutôt, la désorganisation) des services, ni la politique migratoire, ni la politique pénale, ni la politique vis-à-vis de l'islam, etc.

Autrement dit, nous Français, nous n'avons tiré aucune leçon collective de ces effroyables attentats. Ce n'est pas brillant. C'est surtout le symptôme d'une société de plus en plus dysfonctionnelle.

Voyage à travers le cinéma français

Si vous êtes de ces béotiens qui ne connaissez pas Mireille Balin ou Michel Simon, passez votre chemin. Ce documentaire de 3h (et Tavernier prévoit une suite !) n'est pas pour vous.

J'ai de l'estime pour Tavernier bien qu'il soit un sale gauchiste.

J'ai un reproche à faire à ce documentaire. Il est attachant par son coté personnel et amoureux, mais il est trop pédant, il manque de la joie, même s'il y a des moments comiques. La bande sonore de l'engueulade entre Belmondo et Melville sur le plateau de L'ainé des Ferchaux est d'anthologie.

Il est question de Gabin, de Renoir, de Carné, de Sautet, de Melville.

Gabin dit de Renoir qu'il était un cinéaste de génie et une ordure (il a écrit des lettres en 1940 pour dénoncer des juifs avant de s'exiler aux Etats-Unis) et qu'il ne pardonne pas au fils d'Auguste Renoir de s'être fait naturalisé américain (que penserait-il aujourd'hui que le fils d'un président de la république, Louis Sarkozy, ait fait ses études dans un lycée militaire américain ?).



La démocratie au secours de la démondialisation (et vice-versa) une fois

Il n'y a pas de démocratie sans peuple, il n'y a pas de peuple sans nation et pas de nation sans frontières.

On peut gloser sur le fait qu'on peut avoir des peuples sans frontières physiques, comme chez les nomades. On tombe alors dans une définition tribale (certes très à la mode par la force des choses, puisque les tribus resurgissent depuis que les frontières ont disparu) qui est une régression terrible par rapport aux définitions nationales des peuples qui avaient cours chez nous, occidentaux.

Donc, pour le bien de tous et d'abord de nos vieilles nations, on ne sort pas de ce quatuor sans extrême péril : démocratie, peuple, nation, frontières.

C'est pourquoi l'affaire du parlement wallon qui s'oppose au traité CETA est intéressante : c'est un cas pur (ou presque) de démocratie qui se défend contre l'abolition des frontières. Ce qui est encore plus significatif, c'est qu'il est en passe de gagner et que les arguments qu'il emploie sans détour sont précisément ceux dont je vous parle : démocratie contre mondialisation.

Natacha Polony: « Paul Magnette président ! »

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Il faudrait toujours relire René Goscinny. Dans l'album Astérix chez les Belges, les fiers Gaulois sont furieux d'apprendre que Jules César décrit les Belges comme le peuple le plus brave de la Gaule. On adorerait que, piqués au vif, nos politiques aillent se mesurer au courage de leurs voisins. Mais le spectacle un peu falot de la campagne à droite, le naufrage surréaliste d'un président devenu un cas psychanalytique, nous laissent deviner que nous resterons de notre côté de la frontière. Le mauvais.

Malheureux citoyens français, connaissez-vous Paul Magnette? Il intéresse nettement moins la presse morale et progressiste que le fringant Justin Trudeau, premier ministre canadien censément de gauche, assez peu préoccupé de conquêtes sociales mais féru d'ouverture à l'Autre, surtout quand l'Autre réclame des droits pour sa minorité religieuse. Le premier est peut-être moins «cool» que le second, mais il vient de lui donner une leçon de souveraineté. Comme à nous tous.

[…]

Paul Magnette a donc réclamé « des clauses juridiquement contraignantes qui fassent en sorte que si demain il y a un conflit entre une multinationale et un État, on n'ait pas affaibli les pouvoirs de l'État de réguler, de protéger nos services publics, nos normes sociales, environnementales, tout ce qui fait le modèle de société européen auquel nous sommes très attachés ». Mieux: à ceux qui l'accusaient de faire de son pays un paria, il a dit préférer « un isolement diplomatique à une coupure avec la société civile wallonne, dont des pans entiers (syndicats, ONG, agriculteurs…) s'opposent au traité » parce qu'il «sonne l'arrêt de mort de l'agriculture wallonne déjà en crise».

Un gouvernant qui se soucie de protéger l'agriculture et les services publics, il est vrai que c'est assez surprenant. Les hiérarques de la Commission européenne n'en reviennent pas. Pas plus que les gouvernants français, qui n'ont pas de mots assez durs pour le Tafta (du moins jusqu'en mai 2017), depuis qu'ils ont compris que les peuples s'y opposent farouchement, mais qui trouvent le Ceta tout à fait acceptable.
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Magnette, Trump, Poutine, Brexit ... On voit bien que la souveraineté et la démondialisation sont à la mode.

Tout le problème est de savoir si ce n'est qu'une mode. Dans ce cas, il suffit à l'hyper-classe mondiale de faire le dos rond en attendant que l'orage passe, en laissant le temps jouer pour elle (pendant qu'on parle des « migrants », il continue à entrer 300 000 immigrés en France par an, qui sont autant d'envahisseurs potentiels).

Il se peut que, comme souvent, les blocages politiques se dénouent quand la finance s'écroulera (la mondialisation est bâtie sur d'extraordinaires déséquilibres financiers).

Pour l'instant, l'espoir revient.



vendredi, octobre 21, 2016

La France de Jean Gabin (A. Paucard)

Livre décevant car trop court. Beaucoup de jugements à l'emporte-pièce qui méritent des explications (« Les Tontons Flingueurs mal réalisé »).

La thèse de Paucard, pas originale : Gabin incarnait la France des trente glorieuses, le patriarche, l'homme d'avant qu'on défende aux hommes de se comporter comme des hommes. Ce n'est pas un hasard si Gabin est un des très rares acteurs à avoir mérité la Médaille Militaire, qu'on ne trouve pas en soulevant un coussin dans les salons parisiens.

Qu'est-ce que le Système ?

Je parle souvent du Système et je ne crois pas avoir défini ce que j'entendais par ce mot.

Le Système est le système, au sens technique du mot, qui lie en un tout solide, où les parties se répondent, les différentes composantes de l'hyper-classe mondialisée.

Le Système lie tous les apatrides contempteurs de peuples et de nations : les gens de pouvoir nationaux et internationaux, les Juncker et Lagarde, les banquiers stato-dépendants, les Pigasse, Macron et compagnie, les capitalistes de connivence, les journalopes, les universitaires idéologues, les juges rouges, etc. bref, tous les gens qui s'estiment au-dessus des peuples et des nations mais en profitent. Le génie du Système est de descendre assez bas dans les couches sociales : le bourgeois parisien ou bordelais qui se saigne pour que ses enfants aillent étudier aux Etats-Unis devient un défenseur du Système.

Le Système n'est pas un complot, même si il a des centres de décision et d'influence. Vous feriez disparaître le Berlaimont, Bildelberg et la Trilatérale que le Système continuerait d'exister.

Je ne suis pas naïf, la ruse du diable est de faire croire qu'il n'existe pas et ce traitre de Jean Monnet était bien payé par la CIA. Hélas, c'est bien plus grave qu'un complot, c'est une convergence d'intérêts des puissants qui n'a, dans la plupart des cas, pas besoin de s'exprimer.

Le Système n'a pu se mettre en place que grâce à la démission des peuples, traumatisés par deux guerres mondiales et une guerre froide. Il faut bien comprendre que, pour beaucoup, s'en remettre à une caste supérieure et jouir sans entraves (et sans questionnement ni responsabilités) est confortable.

Le Système est menacé aujourd'hui parce que les effets historiques du XXème siècle s'estompent et qu'il a de mauvais résultats pour les peuples, qu'il tient dans un mépris d'airain.

Et il a de mauvais résultats parce qu'il est fondamentalement erroné : non, les hommes ne sont pas seulement des consommateurs apatrides interchangeables et vivant dans l'instant. Ils ont besoin d'enracinement, de famille, de pays, de coutumes et de culture, ils ont besoin d'avoir un passé et un futur pour avoir un présent.

Les Lagarde et Juncker sont des rien, ils n'existent pas, ce sont des ombres, des ectoplasmes, parce qu'ils n'ont pas de patrie. On dit que Juncker est alcoolique : dans sa situation de non-être, je vois plutôt ce trait d'humanité comme un point positif. Il n'est pas encore un robot sans coeur et sans tripes, comme Lagarde, Juppé, Hollande ou Clinton.


Après Trump

Si Donald Trump gagne (ce que je crois peu probable, mais continuons à espérer), nous aurons appris que le Système peut être vaincu.

Si Trump perd, nous aurons une présidence Clinton catastrophique (c'est un idéologue forcenée et sans scrupules) et nous n'aurons rien appris. Nous savons déjà que le Système est très fort, que les candidats anti-Système sont condamnés à faire les pitres et que la mort de la démocratie et la sécession des élites s'alimentent l'une l'autre. Mais la décomposition aura progressé.

mardi, octobre 18, 2016

Vent de colère dans la police

Vent de colère dans la police

Comme je dis toujours, le pouvoir tient tant que les policiers obéissent et la guerre civile commence quand les policiers choisissent un camp, ensuite tout part très vite en vrille (voir le dernier livre d'Obertone).

Je ne fantasme pas. Je sais bien que la révolution, le coup d'Etat ou la guerre civile ne sont pas pour demain. Mais les fissures, les signes avant-coureurs, se multiplient. L'existence même de ces signes que tout le monde voit fera peut-être que nous éviterons des événements plus graves, c'est tout le malheur que ne souhaite.

L'autorité et la légitimité sont les piliers d'une société saine, forte et prospère. L'autorité est sapée dans son principe et sous toutes ses formes depuis mai 68. Et la légitimité est rongée par le comportement excessivement partisan, idéologique ou personnel des politiciens depuis les années 70, spécialement des présidents de la république.

Comme le savent mes lecteurs habituels, je suis hanté par deux citations qui se répondent l'une l'autre. Clemenceau : « Le pays saura qu'il est défendu » et Henri IV : « Il n'y a pire perte que la perte de l'Etat ».



Honneur aux Anglais

Il y a, dans tout Français qui se respecte, un mélange d'anglophobie et d'anglophilie, fruit de notre histoire tourmentée où nous fûmes tour à tour amis et ennemis.

Mais il y a aussi, quelquefois, une admiration pure et simple. Dans ces moments, on a envie d'écrire, avec Bernanos, que l'histoire de l'Angleterre est un conte pour enfants qui commence par : « Il était une fois, dans une petite île, un grand peuple, seul contre tous …»



Brexit : "Theresa May, c'est Margaret Thatcher... par rtl-fr

La cause du peuple (P. Buisson)

Matthieu Bock-Coté a publié la recension de La cause du peuple que je m'apprêtais à vous écrire. C'est pourquoi je vais en citer de larges extraits :

Mathieu Bock-Côté : après la polémique, ce qui restera du livre de Patrick Buisson

Seul bémol, je trouve le style Buisson assez lourd et non dénué de préciosités.

Mais son livre reste un plaisir parce que, comme Zemmour, il a intériorisé l'histoire de France et en a une vision globale et personnelle. On est loin des pédanteries et des pinaillages, c'est-à-dire, des idioties, des demi-intellectuels gauchistes.

Le fact checking n'est que la version cuistre et journalistique, sans exclure des explications plus déshonorantes,  de « Le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt ». Par exemple, peu importe qu'il y ait 4 millions de musulmans en Franc ou 8 millions, quand on compte en millions, c'est déjà trop.

Chesterton a écrit tout un livre sur un poète sans une seule citation exacte (!) et, pourtant, les spécialistes de ce poète considèrent son analyse comme excellente. Je ne suis pas en train de plaider en faveur de l'inexactitude mais de l'intelligence.

Les pseudo-penseurs le nez sur le guidon m'insupportent de plus en plus. C'est pourquoi j'ai plaisir à lire Zemmour et Buisson.

Et maintenant, citons Bock-Coté :


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« Un brulot ». Un « livre à charge ». Un « règlement de comptes », ajoutèrent certains. C'est ainsi qu'on a accueilli La cause du peuple (Perrin, 2016), le dernier livre de Patrick Buisson, en prenant bien la peine de rappeler, comme à l'habitude, tout son parcours idéologique, comme s'il fallait mettre en garde le commun des lecteurs contre lui. Ces mises en garde faites, on a tout fait pour réduire cet ouvrage à une compilation de confidences et d'indiscrétions, comme s'il se livrait à la manière d'un petit tas de secret sur la Sarkozie. En gros, ce serait un livre de ragots. Comment ne pas voir là une autre preuve que la plupart du temps, les journalistes ne lisent pas vraiment les livres dont ils parlent? Ou s'ils les ont lu, qu'ils se fichent bien de l'essentiel. Ou alors, peut-être ont-ils décidé d'enterrer celui qu'on veut à tout prix faire passer pour un mauvais génie? Chose certaine, ils ne se sont pas intéressés à l'analyse de notre situation historique que Buisson a pris la peine d'élaborer sur plus de 400 pages, avec un bonheur d'écriture indéniable: on se contentera d'y coller une sale petite étiquette radioactive pour en faire un infréquentable personnage. Le vrai pouvoir de la gauche médiatique, c'est de décerner des certificats de respectabilité auxquels on prête encore de la valeur.

Et c'est dommage. Très dommage. Car La cause du peuple est probablement un des livres les plus importants paru ces dernières années - j'ajouterais, un des plus passionnants.

[…]

Qu'il s'agisse de la question de l'autorité de l'État, de l'immigration ou des questions sociétales, Buisson revient toujours à la charge en rappelant une chose fondamentale : le peuple français fait une expérience pénible de sa désagrégation : ce constat est vrai pour l'ensemble des peuples occidentaux. Il voit ses symboles s'égrener, ses repères se brouiller, son identité s'émietter. Il se sent de plus en plus devenir étranger chez lui. Ses aspirations profondes sont étouffées, et mêmes déniées. On les présente comme autant d'archaïsmes ou de phobies alors qu'il s'agit d'invariants anthropologiques que la civilisation avait traditionnellement prise en charge et mise en forme. La vocation du politique, nous dit Buisson, est d'abord conservatrice: il s'agit de préserver une communauté humaine, qui est une œuvre historique vivante, et non pas toujours de la réformer pour l'adapter à la mode du jour. Il y a dans le cœur humain un désir de permanence qu'on doit respecter. Lorsqu'on le nie, on pousse l'homme à la solitude extrême, puis à la détresse.

[…]

C'est en puisant directement dans la légitimité populaire que Buisson entend régénérer le pouvoir, le déprendre des nombreuses gangues qui l'enserrent comme le droit européen ou international ou encore, les nombreux corporatismes qui entravent la poursuite de l'intérêt général. Mais, ajoute-t-il, la gauche ne pense pas trop de bien de ce retour au peuple, puisque depuis très longtemps, elle se méfie des préjugés du peuple, qui se montre toujours trop attaché à ses coutumes: elle rêve d'une démocratie sans le peuple pour la souiller de ses mœurs. C'est l'histoire du rapport entre le progressisme et le peuple dans la modernité. Dans le cadre de la campagne de 2012, Buisson cherchera quand même à convaincre Nicolas Sarkozy de miser sur une politique référendaire qui pourrait faire éclater le dispositif annihilant la souveraineté. Il n'y parviendra pas vraiment, même s'il poussera le président-candidat à renouer avec une posture transgressive.

[…]

On me pardonnera de le redire, mais on aurait tort de voir dans cet ouvrage essentiel une bête charge contre un homme désaimé. En fait, quiconque recense La cause du peuple est condamné à ne rendre que partiellement compte de l'exceptionnelle réflexion qui s'y trouve. Buisson, en fait, fait le portrait de la misère d'une époque qui a le culot de se croire presque irréprochable alors qu'elle pousse les hommes à la misère affective et spirituelle et finalement, à une solitude si violente qu'elle représente peut-être la pire misère qui soit. En creux, il formule un programme de redressement qui est moins fait de mesures ciblées que d'un appel à renouer avec une idée de l'homme autrement plus riche que celle qui domine en modernité avancée: il n'y aura pas de réforme politique sans réforme intellectuelle et morale, dirait-on. L'homme politique ne doit plus voir devant lui une société flottant dans un éternel présent où se meuvent des individus bardés de droits mais un peuple historiquement constitué. Et il doit moins se présenter comme un habile gestionnaire du présent que comme un homme incarnant le passé, le présent et l'avenir d'une civilisation.

Si Nicolas Sarkozy savait parler et faire de bons discours, il ne savait finalement pas incarner sa fonction et encore moins son pays. À lire Patrick Buisson, c'était un comédien de talent qui n'avait pas de vocation sacrificielle. Buisson a échoué a en faire le grand homme qu'il aurait peut-être pu être. Pouvait-il en être autrement? On comprend pourquoi la figure du général de Gaulle hante les pages de La cause du peuple. Mais il ajoute: «de n'avoir pas réussi la mission que je m'étais donnée ne prouve rien. D'autres, je le sais, viendront après moi pour dire et redire que ne font qu'un la cause du peuple et l'amour de la France» (p.442). Un pays dure tant que dure dans le cœur des hommes le désir qu'il persévère dans son être: la flamme de la résistance doit toujours être portée pour un jour le faire renaître mais il arrive qu'ils soient bien peu nombreux à la maintenir. Ce qui habite Patrick Buisson, manifestement, c'est l'espérance d'une renaissance française.

La cité a quelque chose de sacré: à travers elle, l'homme fait l'expérience d'une part essentielle de lui-même, qui le transcende, qui le grandit, qui l'anoblit. « Aimer la France, dit-il, ce n'est pas aimer une forme morte, mais ce que cette forme recèle et manifeste d'impérissable ». Et Buisson ajoute: « Ce n'est pas ce qui mourra ou ce qui est déjà mort qu'il nous faut aimer, mais bien ce qui ne peut mourir et qui a traversé l'épaisseur des temps. Quelque chose qui relève du rêve, désir et vouloir d'immortalité. Quelque chose qui dépasse nos pauvres vies. Et qui transcende notre basse époque. Infiniment » (p.442-443). La cité est gardienne d'une part de l'âme humaine et elle ne saurait bien la garder sans un véritable ancrage anthropologique. Mais elle ne saurait, heureusement, se l'approprier complètement et il appartient aux hommes qui croient à la suite du monde de la cultiver, d'en faire le cœur de leur vie, pour transmettre ce que l'homme ne peut renier sans se renier lui-même, pour honorer ce qu'on ne saurait oublier sans s'avilir intimement.
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dimanche, octobre 16, 2016

La nécessité du silence

Je dédie ce message à tous les consommateurs, occasionnels ou habituels, de France Info, BFM TV et autres, télévision, radio, etc. Je les plains de tout mon coeur. Vraiment. Je n'exagère pas.

Commençons par Soljenitsyne (Le déclin du courage, 1978, Harvard) :

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De la sorte, on verra des terroristes peints sous les traits de héros, des secrets d'Etat touchant à la sécurité du pays divulgués sur la place publique, ou encore des intrusions sans vergogne dans l'intimité de personnes connues, en vertu du slogan : « tout le monde a le droit de tout savoir ». Mais c'est un slogan faux, fruit d'une époque fausse ; d'une bien plus grande valeur est ce droit confisqué, le droit des hommes de ne pas savoir, de ne pas voir leur âme divine étouffée sous les ragots, les stupidités, les paroles vaines. Une personne qui mène une vie pleine de travail et de sens n'a absolument pas besoin de ce flot pesant et incessant d'information.
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Continuons avec le cardinal Sarah :

Cardinal Robert Sarah: « L'Occident a renié ses racines chrétiennes »

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Cardinal Robert SARAH. - Nous sommes noyés dans le bruit, constamment tirés hors de nous-mêmes. Ce bruit éloigne de celui qui est le silencieux par excellence, Dieu. C'est pourquoi nous avons besoin d'un certain silence. Dans l'Antiquité, l'Ancien Testament ou le Nouveau Testament, tous ceux qui cherchent Dieu vont dans le désert. Mais le désert n'est pas seulement une notion géographique. Le désert est en nous. Il faut retrouver une nudité intérieure, une pauvreté intérieure, afin de découvrir cette intériorité qui est habitée par Dieu.
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Comme d'habitude, je suis encore plus inquiet pour les jeunes parce qu'ils sont l'avenir. Je me souviens d'une conversation avec une adolescente qui rentre de l'école avec un casque sur les oreilles. J'en garde de l'amertume, car j'ai été incapable de la convaincre d'écouter les bruits de la ville.

Ecouter les bruits de la vie, ce n'est pas le silence, mais c'est mieux que de s'isoler avec des bruits artificiels, en conserve. C'est une insulte à la musique de l'utiliser comme dans une salle d'attente de dentiste ou dans un hall de gare. Il m'arrive de le faire par nécessité professionnelle, mais je n'en suis ni fier ni satisfait.

Notre époque est si mortifère qu'il n'est pas rare de rencontrer des jeunes terrifiés par le silence physique et, encore plus, le silence intérieur.

On pense évidemment à Bernanos : « La modernité est une conspiration universelle contre toute forme de vie intérieure ».

On peut aussi songer à Pascal :

« Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre. »

C'est d'autant plus navrant qu'il est facile d'apprendre aux enfants le silence. Il suffit de leur apprendre à observer les animaux sauvages (les oiseaux du jardin, par exemple). Vous pouvez aussi leur apprendre à apprécier et à juger la cuisine, cela demande aussi un effort de concentration et de méditation. Ou les emmener au Louvre réfléchir devant un tableau. Ou encore, leur apprendre à prier.

Bref, mille techniques sont disponibles.

Que cette aptitude apprise à faire silence et à méditer se transforme en vie intérieure dépend de chacun, mais, au moins, vous leur aurez donné une chance.

Mais, non. Notre époque préfère fabriquer des abrutis sur-excités qu'on calme à la Ritaline.

Un homme qui est incapable de fermer souverainement les yeux (et les oreilles) est-il encore un homme ?

N'oublions pas une chose, que nos maîtres ont bien comprise : un homme capable de faire silence, de réfléchir et de méditer est très dangereux. Il se pose des questions, il doute. Malheur de malheur : il pense. Il remet en cause.

Alors, on comprend que nos maitres préfèrent la combinaison téléphone portable, jeux videos et Ritaline. Mais sommes obligés d'accepter cette condition d'esclave ?




samedi, octobre 15, 2016

Dictature médiatique et déclin démocratique

Comment la démocratie peut-elle vivre si le choix des électeurs est restreint par la dictature médiatique, comme nous le voyons aux Etats-Unis et en France ?

Je n'ai pas la réponse et je redoute qu'elle soit : si les électeurs ne sont pas capables d'éteindre la télé, la radio et internet, la démocratie ne peut pas vivre.

vendredi, octobre 14, 2016

Elections 2017 : Juppé étant déjà élu (d'après les médias), pourquoi voter ?

D'après les médias, Alain Juppé est déjà élu, alors pourquoi voter ?

Je propose qu'on économise l'argent (rare) et qu'on supprime l'élection, Alain Juppé étant proclamé président par les rédactions parisiennes, avec effet immédiat.

A tous les mous de droite qui font la fine bouche

Je connais un tas de mous de droite, dans le genre de Philippe Bilger, qui font la fine bouche devant les Farage, Grillo, Trump, Le Pen …

Mais dites donc, les gars, qu’avez vous fait pour endiguer le ras-le-bol populaire qui explique le succès des Trump, Grillo et compagnie ? Les Républicains US qui se révoltent contre Trump feraient bien de se poser la question.

Certains ont une réponse : « Le peuple est con, c’est sans raison qu’il se révolte, parce qu’il voit les mauvais côtés de la mondialisation (ou de « l’Europe ») sans en voir les bons. »

Réponse doublement erronée : d’une part, les études montrent que le déclassement (au sens large, y compris le sentiment d’être un étranger dans son pays lui-même), ou la menace de déclassement, des classes populaires et moyennes, sont bien réels. D’autre part, qu’il ait tort ou raison, le peuple est souverain.

Alors ? C’est, hélas, très simple : les mous de droite (dont je ne mets pas à cause la sincérité, ils se croient de droite) ont la même sociologie que les bobos de gauche. Ce sont des gagnants de la mondialisation, de l’immigration, de « l’Europe », ils peuvent (pour combien de temps encore ?) profiter des avantages sans trop subir les inconvénients.

Ils sentent bien qu’il y a des trucs qui grattent et qui coincent, c’est pourquoi ils ne sont pas de gauche, mais pas au point de bousculer un système dans lequel ils sont à l’aise, dans tous les sens du terme. Ils ont plus à perdre qu’à gagner, ce qui est de moins en moins le cas de ceux qui votent « populiste ». Alors, ils combattent les pires errements de la bien-pensance mais laissent passer les dérives « raisonnables ». Et l’on vérifie chaque fois l’excellent jugement de Chesterton : « L'affaire des Progressistes est de continuer à commettre des erreurs. L'affaire des Conservateurs est d'éviter que les erreurs ne soient corrigées. »

Et Trump ? La question devient intéressante : il a tout d’un homme du Système et, pourtant, non, il se révolte contre lui. Au-delà de la position sociale, qui incline de tel ou tel coté, il y a l’intelligence et, mieux encore, le caractère. Heureusement, les individus ne sont pas totalement déterminés. Mélange d’ego, de narcissisme, certes, mais aussi un certain goût de la vérité. Pas la vérité de détail, mais de la vision du monde, de l’avenir.



Primaire Les Républicains : "Comme un air de... par rtl-fr





Le triomphe des femelles

Scott Adams pense que la victoire de Clinton serait la triomphe des femelles :

The Era of Women

Il faut bien se rendre compte qui est Hillary Clinton : une politicienne corrompue et dangereuse (à coté de Clinton, GW Bush passera pour un gentil pacifiste).

Si Clinton gagne, c'est parce qu'elle est une femme et à cause d'une video vieille de 11 ans dont tous les hommes se contrefoutent (j'ai fait un sondage entre mecs).

Les femelles, c'est-à-dire les femmes qui considèrent les hommes comme des ennemis ou des instruments, triompheraient.

Mais on sait ce que ça donne.

Les sociétés trop dominées par les hommes, Sparte et l'islam, sont violentes et stériles (il ne reste rien de Sparte, et n'épiloguons pas sur le gigantesque apport de l'islam a l'humanité).

A l'inverse, les sociétés trop dominées par les femmes, comme nos sociétés contemporaines, c'est le chaos et l'étouffement, la société de décadence et la société de surveillance.

Naulleau, toujours aussi con, mais Zemmour est en forme :






mercredi, octobre 12, 2016

Sécurité: la droite prépare-t-elle la revanche de la technostructure ?

Chez Eric Verhaeghe :

Sécurité: la droite prépare-t-elle la revanche de la technostructure ?

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La police et ses choix d’organisation sous Péchenard

Tout ceci oblige à revenir à l’état dans lequel Péchenard et le gouvernement Fillon ont laissé la police en 2012. Un bref rappel s’impose, manifestement: les impétrants avaient taillé dans le vif des effectifs sur le terrain, spécialement sur les terrains les plus criminogènes, tout en affirmant que la sécurité était leur priorité. Pendant ce temps, l’administration centrale de l’Intérieur se gavait.

Certes, la gauche a non seulement continué cette politique mais l’a même aggravée, portant à 7.000 fonctionnaires les effectifs de la place Beauvau proprement dite (soit plus d’effectifs que l’administration centrale de l’Education Nationale pour dix fois moins de fonctionnaires).

Il n’en reste pas moins que Péchenard a été l’homme d’une gestion aristocratique, imposant une cure d’austérité au tiers état pour mieux engraisser les courtisans qui l’entouraient. En l’écoutant hier, on a compris que, pour lui, 2017 était l’année d’une continuité assumée dans un parisianocentrisme que le pays rejette.
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La leçon de l'hallali contre Trump

L'assaut contre Donald Trump est tellement puissant qu'il est peu probable qu'il gagne.

La campagne de Trump porte une leçon : un référendum anti-système a plus de chances de gagner (TCE, minarets, Brexit, etc.) qu'un candidat anti-système.

Les raisons en sont simples :

1) Les medias ont plus de pouvoir contre un homme que contre une idée, car le cerveau humain est social, autrement dit, les voies pour le manipuler sont beaucoup plus nombreuses quand c'est un autre homme qui est en jeu.

L'histoire de la video sexiste de Trump est grotesque : elle est vieille de onze ans et n'importe quel homme a raconté des choses du même genre avec ses copains (et les femmes entre elles ... pas mieux). Mais la connotation reste, ce n'est pas rationnel.

2) Un candidat est beaucoup plus dangereux qu'un référendum car un référendum se contourne plus facilement (c'est ce que Nicolas Sarkozy a fait, c'est que le gouvernement suisse fait tous les jours). Le Système se déchaine donc contre un homme jusqu'au paroxysme.

Commentaires : la férocité des Bisounours

A propos d'Eric Zemmour, quelques commentaires sur la férocité des Bisounours (c'est moi qui souligne) :




Si maintenant il est légitime de se faire engueuler pour avoir mal choisi un mot...
Ce que cherchait à exprimer Zemmour est clair, et ne me paraît en rien scandaleux. C'est un point de vue qui participe du débat intellectuel.
Je dis cela alors que je suis en désaccord avec Zemmour sur les propos concernés. Le simple fait d'être prêt à mourir pour une cause ne vous rend pas intrinsèquement "respectable".
Biensûr mettre sa vie au bout de ses idées est gage de la profondeur et sincérité de ses valeurs et convictions. Mais si ces "valeurs" et "convictions" sont abominables vous êtes simplement une ordure. Courageuse peut-être mais ordure quand même.


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      Ce que je veux dire, c'est qu'on peut critiquer Zemmour, et même l'engueuler, etc. Très (trop) rapidement le débat intellectuel que vous souhaitez comme moi devient passionné. C'est comme ça. Mais tant que ça reste à ce niveau, c'est encore gérable.
      Ce qui est pénible à voir, c'est la mise en mouvement de la machine judiciaire, de la machine à produire des pétitions, de la machine à faire taire.
      Cette tendance préoccupante se voit dans tous les pays occidentaux. On la trouve même dans les milieux scientifiques, dans les universités : aux Etats-Unis, ça prend un tour inquiétant. Toute dissidence est judiciarisée.
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          Tout débat "viril" est désormais interdit.
          Il faut être gentil, ne pas froisser, etc. Tout est analysé en termes moraux, et encore une morale très dégradée, ce n'est même plus bien contre mal mais gentil contre méchant.
          Zemmour est méchant, d'ailleurs il ose dire que les méchants terroristes sont courageux, comment peut-il dire quelque chose d'aussi méchant !!
          C'est là que l'on se rend compte que le débat public est aujourd'hui arbitré par les catégories mentales d'une petite fille de 5 ans.
          Dans le même genre d'idées, les récents enregistrements de vieux propos de Donald Trump où il explique en gros qu'un homme riche et puissant peut facilement coucher avec des femmes ont déclenché une tempête ridicule.
          Un vieil enregistrement, d'une conversation privée, il y a 11 ans, où de plus Trump sort une vérité d'évidence (certes de façon vulgaire) vaut désormais d'être publiquement lâché par des politiciens d'envergure nationale.
          C'est ça l'Occident ? Une civilisation dirigée par de la morale de vieille fille outrée ?
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              Les socialistes ont échoué avec la lutte des classes, ils sont en train de réussir avec l'eau de rose. Réussir quoi : à mettre en place un super Etat Big brother (ou Big sister) duquel sera complètement évincé le sujet individuel, la contradiction et la liberté. Nous y arrivons peu à peu, l'élection de la mère Clinton sera le point d'orgue de l'époque.


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                  Si Trump perd, cela sera l'illustration qu'aucun changement n'est possible par la voie démocratique.
                  Avec les moyens de communication moderne, et la dictature morale qui règne, il suffit qu'on ressorte une vieille vidéo, un vieil enregistrement, un vieux texte où vous vous êtes peut être laissé un peu aller et c'en est fini. Vous serez définitivement un salaud.
                  Le bon peuple face à un tel déluge de merde il ne sait pas résister.