jeudi, mai 31, 2018

Pourquoi il faut mettre les entités surendettées en banqueroute, prendre nos pertes et repartir (si possible) du bon pied

Ce que vous allez lire a mis longtemps à percoler dans mon petit cerveau.

Il y a une douzaine d’années, j’écrivais des billets dans la ligne ordo-libérale à la Merkel : les Etats doivent rembourser leurs dettes, il faut « libéraliser », il faut « réformer » etc.

J’étais con, je ne me rendais pas compte que j’étais le jouet des apparences, d’illusions savamment créées.

C’est l’idée de capitalisme de connivence qui m’a ouvert les yeux. De capitaliste et de libéral, notre système n’a que l’apparence.

En réalité, les « réformes » touchent toujours ce qui s’oppose au mondialisme, comme c’est étrange. Autrement dit, les « réformes » servent toujours l’hyper-classe mondialiste et non la prospérité des pays qui les subissent. Ceci m’ayant éveillé, s’en est suivi un long cheminement.

Je vous passe les étapes, mais voici ma conclusion :

♗ Politiquement, les dettes étatiques (1) hyper-gonflées servent à contrôler les peuples, à la fois en achetant une pseudo-paix sociale à crédit et en leur faisant craindre qu’un changement politique trop radical fasse disparaître leurs économies et leurs retraites.

♗ Economiquement, en obligeant les institutions à entretenir les bulles (les fameux quantitative easings), les dettes étatiques empêchent les pommes pourries de faire faillite, elles empêchent le renouvellement des acteurs de l’économie, la destruction créatrice shumpeterienne. Bref, elles jouent dans la main des acteurs déjà en place pour prévenir autant que possible toute remise en cause, toute apparition de concurrence. Ceux qui sont en haut y restent, et ceux qui sont en bas aussi. Elles « zombifient » l’économie, y compris au niveau du peuple, qui est maintenu dans un état zombie, ni complètement miséreux, ni vraiment prospère.

Notons que c'est précisément cette utilisation de la monnaie comme arme politico-économique d'une caste contre le peuple que voulaient éviter les opposants à la création de la banque centrale américaine, la Fed. Cest pourquoi elle a été crée si tard (1913). Nos débats ne sont pas nouveaux. Nous n'avons pas inventé grand'chose.



La solution ? C’est simple, puisque le problème est identifié. De même qu’il faut rétablir les frontières pour faire périr l’hyper-classe mondialiste, comme on coupe un arbre de ses racines, il faut répudier les dettes étatiques pour enlever le poids qui pèse sur l’économie et la prive de sa vitalité.

Ce sont les deux pieds sur lesquelles marche la domination mondialiste (si vous me permettez cette image bancale) de l’hyper-classe : l’absence de frontières lui permet de ne jamais subir les conséquences des drames nationaux qu’elle provoque, ses intérêts sont détachés de ceux du peuple, et la menace que fait peser la dette lui permet d’éviter les vraies révoltes.

Que faire ? Fermer les frontières (Trump a commencé) et répudier les dettes. Oui, ça sera très douloureux (je ne suis pas Le Pen ou Mélenchon, je ne vous raconte pas d’histoire), il y aura des morts et ils ne se relèveront pas à la fin. Mais il vaut mieux la fin de l’horreur que l’horreur sans fin. C’est le prix de la liberté.



La répudiation partielle des dettes (750 mds d’Euros ? Je ne me souviens plus du chiffre) était au programme de la coalition italienne et a été retirée. Mais cela a sans doute fait plus peur aux euro-tyrans que la menace de dépenses folles. Les eurocrates ont gagné la première manche.

Mais, comme pour la fermeture des frontières, comme pour la création d’une monnaie parallèle à l’Euro, une fois que l’idée est dans l’air, c’est le dentifrice sorti du tube, difficile de faire comme s’il ne s’était rien passé. Si vous préférez une image plus adaptée, quand l’enfant a dit que le roi était nu, plus personne ne peut prétendre ne pas l’avoir entendu.

La situation actuelle peut continuer un certain temps, mais elle éclatera un jour, Bruno Bertez le dit dans une autre image : c’est comme la mort, on ne sait pas quand ça arrivera, mais on a la certitude que ça arrivera. L’Euro cessera d’exister en tant que monnaie unique et les dettes excessives seront répudiées. Et les banques feront faillite (à commencer par les banques allemandes et françaises), et les salaires et les retraites ne seront pas payés, et le prix des importations flambera.

Mais ce drame ne sera que transitoire, peut-être pas plus de quelques semaines, quelques mois, si on prend les bonnes décisions, éternel si on prend les mauvaises décisions. C'est la liberté économique retrouvée. Pour le meilleur ou pour le pire : avoir le choix, c’est vivre.

Comment faire passer cela ? De Gaulle en 1958 : mettre en face des sacrifices du jour, les gains de demain. Encore faut-il avoir des politiciens dignes de confiance, qu'on croit sur parole. Et là ...

N'oubliez pas Jean Bodin : la souveraineté est un bloc, elle ne se partage pas. Partager la souveraineté, c'est cesser d'être souverain. Et cesser d'être souverain, c'est s'exposer aux pires malheurs politiques. Toute l'histoire de l'Euro est contenue dans ces quelques maximes d'un auteur français de la Renaissance (2).



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(1) : je parle des Etats, mais on peut y ajouter d'autres entités, les banques et groupes zombies. Comme ils ne survivent que par leur connivence avec les Etats, c'est kif-kif bourricot.

(2) : je rappelle qu'il a par le passé, pas si lointain, existé des politiciens intelligents :



On ne lutte pas vraiment contre le terrorisme musulman, on fait semblant




Rappelons que la plus grande menace pour nos pays n'est pas, de très loin, le terrorisme musulman, qui pourrait même être bénéfique comme réveil,  mais l'islamisation rampante, le grignotage au quotidien (par exemple : La République en marche : la laïcité et en même temps le voile).

mardi, mai 29, 2018

Ouf, le 4ème Reich est en train d’échouer

Trois fois déjà dans l’histoire moderne, les Allemands ont essayé d’imposer leur hégémonie à l’Europe continentale (1). Nous en sommes à la quatrième tentative. Pacifique ce coup-ci, mais pas amicale pour autant. On peut évidemment compter sur le fait qu’ils sont bons en tactique et mauvais comme des cochons en stratégie. Cette tentative a été bien aidée par les erreurs françaises, mitterrandiennes d'abord puis chiraco-sarko-hollando-macrono-centristes-couilles-molles ensuite. Même les meilleures choses ont une fin : la connerie française est en train d’être compensée par d’autres pays (2).


UN SEUL HOMME, DRAGHI A LES CLEFS DE LA DÉMOCRATIE EN EUROPE. TEXTE À DIFFUSER SANS MODÉRATION.

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Draghi a la clef des taux et des prix des dettes italiennes. Il a le pouvoir de mettre en difficulté mortelle la plupart des grandes banques italiennes. Un seul homme d’une institution, presque supra nationale , non élu, dispose de de cette clef et il n’a aucun compte à rendre à qui que ce soit!

Si les banques italiennes sont en difficulté alors les épargnants seront terrorisés, ils risquent de paniquer et bien sur pour ceux qui auraient voté contre l’establishment, ils risquent de changer leur vote.

On voit bien a quel point le système européen est scandaleux, risqué et disons le dictatorial , il n’y a plus aucune place pour la démocratie, sauf une démocratie de moutons bêlant en allemand.
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Cette image qui résume tout le problème :


Toujours est-il que ça commence à sentir sérieusement le roussi pour la tentative hégémonique allemande.



Certes, les Italiens peuvent reculer pour cette fois et les Allemands gagner un round. Cependant, comme disent les Anglais, « l’écrit est sur le mur » (MENE MENE TEKEL PHARES) : il est de plus en plus évident pour une minorité grandissante qu’à la prochaine crise, l’Euro disparaît en tant que monnaie unique. Si le célèbre M. Lémarché commence à le croire, c’est la fin des haricots. La prophétie devient auto-réalisatrice.

Et puis, en Italie, il y a Matteo Salvini à la manoeuvre, dont le talent stratégique fait penser à Trump. L'avenir est toujours incertain, mais il a aujourd'hui une direction probable.

Notre problème, à nous Français, est le suivant. Nous allons être à la traine du mouvement. Notre libération viendra de l'extérieur. Seulement voilà, n'ayant pas eu de De Gaulle, nous n'aurons pas de Résistants organisés, commissaires de la république et tout le toutim, prêts à prendre le manche (même de Villiers, qui fricote avec Macron, trahit).

D'où ma violente inquiétude : sortir de l'Euro, certes, mais avec quelles élites ? Les mêmes ayant retourné leur veste ? Cela serait catastrophique : habitués à la soumission et à la trahison, ils se chercheront un nouveau maître, à Washington ou à Ryad.

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(1) : 1870, 1914 , 1939

(2) : quelqu’un me fait remarquer que les journaux allemands insultent les Italiens et, que, si on prend du recul et si on analyse la situation d’ensemble, ce n’est vraiment pas fin de leur part, même d’un point de vue purement égoïste. Ils n’ont aucun intérêt à se mettre les pays du sud à dos. A quoi j’ai répondu : « Ils ne peuvent pas s’en empêcher. Le complexe de supériorité raciale, c’est leur truc. Jusqu’au génocide inclus ».

C'est très méchant de ma part, limite mesquin, je le reconnais. Mais est-ce si faux ?

Un commissaire européiste allemand a déclaré : « Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter ». Avec le « Nous avons des instruments de torture à la cave » de Juncker et le « Nous torturons les Grecs pour que les Français et les Italiens entendent leurs cris » d'un financier allemand, ça dessine tout de même un paysage mental.

On notera cependant que le pédagogique (pédagogie version « Les points sensible ou la guérison du mensonge », pour ceux qui ont des lettres cinématographiques) commissaire politique allemand a été vertement repris par l'über-atlantisto-européiste Tusk. Signe d'inquiétude, voire de panique, à Bruxelles ?

lundi, mai 28, 2018

Faire du bruit pour Tommy Robinson

Tommy Robinson est un militant identitaire  britannique.

Il a été arrêté et emprisonné sur l'injonction d'un juge, injonction qui est elle-même sous le coup d'une méta-injonction qui interdit d'en parler (et oui, c'est possible dans les pays de common law). Raison pour laquelle les journaux et les sites britanniques qui parlaient de cette affaire ont été obligés d'effacer leurs articles.

Il nous appartient à nous, qui nous tamponnons le coquillard au son de la cornemuse de cette injonction par un juge félon, d'en parler.

Pas la peine que je vous fasse un dessin : mettre dans une prison un militant identitaire au milieu d'une population qui ne lui est pas franchement acquise (british understatement !), c'est vouloir qu'il lui arrive des bricoles sévères.

Il faut sauver Tommy Robinson, journaliste en danger de mort en Angleterre

Memorial Day 2018, and Thinking of Tommy Robinson

Les rosbeefs auraient voulu valider mes craintes (La tyrannie macroniste), ils ne s'y seraient pas pris autrement.




Support Tommy Robinson

Avec quelles élites ?

J’ai voté pour l’Euro (traité de Maastricht). J’ai même voté pour le TCE, à ma grande honte. C’est même l’analyse à froid de la campagne du TCE qui a fait de moi un anti-européiste (vous allez me dire que j’aurais mieux fait d’analyser avant le vote qu’après. Je le reconnais bien volontiers). 

Toujours est-il que j’ai compris que l’Euro est un monstre et qu’il ne peut survivre qu’au prix d’acrobaties politico-financières qui ne sont pas éternelles. A l’infini, la probabilité que l’Euro disparaisse était donc égale à 1.

Mais, depuis quelques temps, cet infini se rapproche beaucoup de nous. Je n’ose faire des prédictions puisque l’Euro est un zombie, il aurait dû disparaître depuis 2008-2010, et que les zombes sont très durs à faire mourir une seconde fois.

Pourtant, les éléments du puzzle s’assemblent : l’idée qu’il y a quelque chose de pourri dans l’UE est admise par tous, y compris les européistes (même si le diagnostic et les remèdes diffèrent), la crise grecque a permis de dévoiler les faux-semblants, l'élection de Macron a prolongé le dévoilement. Voilà que les rebondissements italiens ont mis sur la place publique une méthode pour se délivrer du joug européiste : creuser les déficits publics jusqu’à placer Berlin devant une alternative : ou payer, ou accepter qu’un pays sorte de l’Euro (en introduisant une monnaie électronique parallèle).

Le peuple italien vient de se prendre une mandale par les européistes, l'équivalent soft du mitraillage de la place Tien An Men. Mais on sent de plus en plus la panique des européistes. Un animal acculé (avec un « ac », mais pas seulement) est très dangereux, mais cela n'empêche qu'il est en mauvaise posture (BILLET. LA COURSE CONTRE LA MONTRE CONTRE LES PEUPLES).

En résumé, le château de cartes européiste est de plus en plus fragile. Or, des événements qui pourraient transformer cette fragilité en catastrophe, il y en a plein à l’horizon. En Turquie, par exemple. Il y a d’autres possibilités. En tout cas, la probabilité que l’espérance de vie de l’Euro se compte en mois en non en années augmente.

Le coup d’après possible est le suivant : les Etats du sud de l’Euroland font banqueroute et émettent une monnaie nationale. L’Euro rétrograde de monnaie unique à monnaie commune. L'UE explose de fait. Bruxelles redevient ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : la non-capitale d’un non-Etat. Et Berlin s’occupe des affaires de l’Allemagne. Grosse malheur, misères en série, mais enfin, liberté retrouvée. Liberté de retrouver l'être, l'indépendance et la prospérité ou liberté de faire des conneries. C'est le risque de la liberté.

Bravo. Youpi. Joie, liesse. Rhaaa lovely !

D’où ma question : avec quelles élites ? Avec quelles élites la France fait-elle cette libération nationale ?

Avec ces élites qui ont érigé l’européisme en religion, la soumission à l’Allemagne en dogme et la haine de la France en mode de vie ? Où sont les Résistants prêts à prendre les commandes de la main des collabos ? Un gouffre s’ouvre sous nos pieds.

Italie-UE : premier round pour l'UE

Le président italien a refusé le gouvernement proposé par la coalition anti-UE et s'apprête à nommer un gouvernement prétendu technicien, c'est-à-dire très politique, puisque l'européisme est la position par défaut.

Mais ce gouvernement européiste manquera, de beaucoup, d'une majorité parlementaire et de l'appui populaire. Le match continue.

C'est une victoire à la Pyrrhus des européistes. Le risque, évident, c'est que les anti-Euro se fortifient de cette victoire électorale volée. Mais les eurotyrans appliquent la seule stratégie, primaire, dont ces gens qui se croient si intelligents sont désormais capables : gagner du temps.

Je me demande si ma vieille prédiction, à savoir que la fin de l'Euro viendra d'Allemagne, ne retrouve pas un peu de pertinence.


dimanche, mai 27, 2018

Comment remettre à sa place subordonnée la bourgeoisie pétainiste ?

A partir de 18'30 :

Grand entretien avril-mai 2018 avec Pierre Yves Rougeyron partie 1

Cette question me revient de temps en temps à l'esprit, comme une obsession : comment remettre la bourgeoisie pétainiste à sa place, c'est-à-dire, comment lui faire lâcher le pouvoir, où elle est mortellement nocive pour la France ?

J'emploie le mot « pétainiste » par souci d'efficacité : il est pertinent et il est compris. J'en ai déjà beaucoup parlé. Mais j'aurais pu aussi écrire « quarante-huitarde » (Flaubert s'en est beaucoup moqué), « versaillaise », « soixante-huitarde », « macroniste » (1)...

Ces bourgeois ne sont pas tous des monstres, Philippe Bilger par exemple. Mais, politiquement et, souvent dans leur comportement, socialement, ce sont des traîtres. Leurs intérêts de classe ne sont pas nationaux et ils les font passer avant leur pays. On connaît la remarque acerbe de De Gaulle au patronat en 1944 : « Messieurs, on ne vous a pas beaucoup vus [à Londres] ».

Leur laisser le pouvoir, c'est tuer la France. On peut les utiliser, mais, jamais, jamais, leur laisser prendre le manche. Un Macron, un Bayrou, ça doit être au fond d'un obscur couloir dans un placard à balais au bout d'un ministère perdu. Pas plus.

Or, on voit bien le mouvement en cours (Brexit, Trump, Italie). Il va dans le sens de la fermeture des frontières et la bourgeoisie mondialiste va finir par lâcher prise. Mais je ne voudrais pas que la France soit à la traine. Ce n'est pas la vocation de la France de ne pas se faire entendre.

Alors, comment virer la bourgeoisie du pouvoir pétainiste du pouvoir ?

Hé bien, je ne sais pas. On attend que les Italiens fassent le boulot à notre place ? Des idées ?

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(1) : je rappelle que voter Macron consiste à glisser un bulletin Macron dans l'urne, au premier ou au deuxième tour. Après, toutes les raisons qu'on se donne pour se justifier ne sont qu'hypocrisie, grande spécialité de la bourgeoisie.


samedi, mai 26, 2018

Nouvelles italiennes

Après le premier ministre, les Italiens doivent nommer le gouvernement.

On s'étripe à propos du ministre des finances pressenti, Paolo Savona, dont les européistes ne veulent à aucun prix.

Pourquoi ? C'est simple : son passé le rend inattaquable par le dénigrement européiste habituel d'incompétent et de « populiste ». Or, c'est un anti-Euro farouche. Il définit l'Euro comme « une prison allemande » ; ce que les européistes prennent très mal,  il n'y a que la vérité qui blesse.

Le président italien manoeuvre donc pour ne point nommer Savona. Il a donc choisi son camp, contre les électeurs italiens.

Twit de Salvini : « Les journaux et les politiciens allemands nous insultent: Italiens mendiants, fainéants, adeptes de l’évasion fiscale, pique-assiettes et ingrats. Et nous, on devrait choisir un ministre de l’Economie qui les satisfait ? Non merci ! Les Italiens d’abord ! »

Suite au prochain numéro.


La tyrannie macroniste

Le camarade Macron nous prépare une loi orwellienne sur les prétendues "fake news" (celles sélectionnées par les la bien-pensance et par les juges rouges).

L'argumentaire lénifiant est déjà en place : c'est une loi dissuasive, destinée à ne pas être appliquée, et qui ne sera active qu'en période électorale. Une loi quasiment sans effet. Ben voyons !

Comme si dissuader d'exprimer des opinions en période électorale, ce n'était pas la pire atteinte à la démocratie qu'on puisse faire !

Tout l'argumentaire qu'on nous sert revient à cela : ceux qui présentent cette loi ne croient pas au débat démocratique, n'en veulent pas, refusent qu'on soit libre d'émettre la totalité des arguments qu'on peut leur opposer. C'est la définition des tyrans. Des tyrans furtifs, insidieux, propres sur eux, diplômés, prenant leur temps. Mais des tyrans tout de même.  Et qui ne sont pas moins dangereux que n'importe quel tyran.

La France, Corée de l’Ouest ?

L'effet est clair. Présenter les opposants comme des complotistes, des pervers, des azimuthés paranoïaques, des fous, relevant plus de la psychiatrie que de la politique. Ca ne vous rappelle rien ?



 

La seule différence, c'est que les soviétiques manquaient de finesse. L'enfermement était physique. Chez nous, l'enfermement sera médiatique : vos opinions seront considérées unanimement comme une folie malsaine, jugement confirmé par le tampon de l'autorité judiciaire. Vous pourrez compter sur les kapos-journalistes pour faire sans états d'âme ce sale boulot de garde-chiourmes (1). Vous ne pourrez pas plus sortir de ce classement infamant que d'une prison. Vous hésiterez à parler franchement (tout le monde n'a pas le courage judiciaire de Zemmour) et, de toute façon, vous ne serez plus entendu.

Bien sûr, une partie du public sentira bien qu'il y a un malaise. Mais comme il ne sera pas exprimé dans le débat public mais seulement aux marges, le but de la marginalisation des critiques sera atteint.

Et nous ne vivrons plus (encore moins qu'aujourd'hui) en démocratie.

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(1) : si vous avez oublié qu'un journaliste, c'est un commissaire politique, petit rappel :

Après « l’imam autoproclamé », voici le « pseudo-supporter »


Addendum :

Par exemple : Avant de bloquer les migrants dans les Alpes, ces trois identitaires s'étaient fait refuser l'entrée au Royaume-uni

vendredi, mai 25, 2018

Hon-y-groie




Vous le savez, puisque je radote, je pense que « Big is beautiful » et « L’union fait la force », érigés en dogmes, sont des conneries. Une de ces idées à la mode que rien ne fonde. Cela nous justifie l’européisme et les fusions-acquisitions géantes, au nom de la taille critique.

Mais, quand on est intelligent, on sait qu’il y a un autre proverbe, plus pertinent : « Mieux être seul que mal accompagné ».

Pour l’économie, le problème est réglé : il y a eu des centaines (milliers ?) d’études sur la question.

La réponse est nette et sans bavures : cette notion de taille critique n’a aucun sens économique, ni au niveau d’une entreprise ni à celui d’un pays. En réalité, c’est un argument bateau utilisé pour masquer d’autres arguments qu’on ne veut pas donner (comme le fait que lorsqu’on fusionne deux entreprises, le salaire des dirigeants gonfle). Quand on justifie une fusion-acquisition ou une union économique par la taille critique, c’est qu’on ne sait pas pourquoi on le fait ou qu’on le fait pour de mauvaises raisons.

Economiquement, mieux vaut être la Suisse (qui, ironie de l’histoire, est une confédération) que l’UE.

Mais il n’y a pas que l’économie dans la vie. A ce moment-là, on me dit « Et les milliards de Chinois ? Et l’hégémonie américaine ? Il faut bien avoir la ‘taille critique’ politique pour les combattre ? ».

A cela, je réponds « La taille ne fait rien à l’affaire ». Plus exactement, la course à la taille pour la taille a des inconvénients qui en tuent les avantages : c’est toujours cela que les partisans du gigantisme refusent de voir. Refus non contre la théorie, ce qui serait pardonnable, mais contre la réalité et l’expérience historique.

Je ne sache pas que l’UE, union dysfonctionnelle s’il en est, résiste particulièrement aux Etats-Unis et à la Chine. Rome, Venise, l’Angleterre : tous des nains au départ. Il est même probable quand on regarde l’histoire de la France et de la Chine, que la taille est plus souvent un handicap qu’une chance.

Quant au domaine militaire, la bombe atomique a un pouvoir égalisateur. Entre le petit Israël et le grand Iran vous donnez qui gagnant ?

Bref, ces histoires de taille, c’est pour les crétins. Ce qu’il faut, c’est une bonne stratégie. Quelquefois, elle demande de s’unir, mais la plupart du temps, non.

Aujourd’hui, la France se porterait bien mieux et aurait plus d’influence internationale hors de l’UE, délivrée de la tutelle berlinoise et orientée vers le grand large.

Un gouvernement exemplaire, certes. Mais de quoi ?

Quand je pense aux leçons de relations sociales que les hommes de l’Etat ne cessent de donner au privé …

Hécatombe à Matignon : 14 secrétaires sont parties en un an

Ca tombe pile-poil dans l'idée que je me fais de notre gouvernement : des technocrates arrogants et inhumains, des machines qui croient que tout leur est du. Vous remarquerez qu'ils ne se remettent nullement en cause.

mercredi, mai 23, 2018

« Une femme qu'on aurait aimé voir présidente ... »

« Une femme qu'on aurait aimé voir présidente : Michelle Obama ».

Voilà ce que j'ai entendu d'une présentatrice ce matin sur TSF Jazz. Sur TSF Jazz ! Qu'a à faire ce commentaire politique sur une radio, qui plus est d'une journaliste française à propos d'un pays étranger ?

L'honnêteté m'oblige à dire que son collègue a visiblement été interloqué.

Toi, la grognasse de TSF Jazz, qu'est-ce qui te donne la légitimité de nous asséner ta préférence sur ce que les Américains auraient du voter ? Plus largement, on se les taille en papillotes et on se les met où je pense, tes niaises préférences politiquement correctes.

Si j'écoute une radio de musique, c'est justement pour échapper à ces niaiseries.

L'Italie plutôt barbare qu'asservie

Zemmour impeccable sur l'Italie (ses propos n'étonneront pas les lecteurs de ce blog) :



Les légumes aussi refusent d'être asservis, le vexit :



mardi, mai 22, 2018

Commémoration du génocide des Grecs du Pont (parce qu'il y a des victimes de génocide qui intéressent moins les médias que d'autres)

D'un ami français qui vit en Grèce pour raisons familiales et qui s'est converti à l'orthodoxie, irrité par la mollesse de l'Eglise romaine :

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Au cas où les media français n'en auraient pas parlé, samedi 19 mai était le jour anniversaire de commémoration du génocide des chrétiens, en particulier des Grecs, dans la région du sud de la mer noire (voir carte).

Ce génocide a commencé dès 1914 et s'est poursuivi jusqu'en 1923 (environ 350 000 tués dans cette région seulement). En fait il s'est intensifié entre la fin de la guerre (prise de pouvoir des "jeunes turcs") et le traité de Lausanne (1923) où le problème du transfert des populations (majorité de Grecs, mais aussi Assyriens et Arméniens) ne se posait plus du fait de l'élimination des populations chrétiennes de la région (travaux forcés, déportations,...). Le sultan était en fait plus tolérant.

Les puissances occidentales étaient au courant (voir titre du New York Times de l'époque; Trébizonde était la ville la plus importante) Ici, en Grèce, nous avons vu un stand devant le parlement à Athènes et, bien sûr, le sujet a été largement évoqué à la messe ce matin. N'oublions pas l'histoire !
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Éric Delbecque : « Nous n'avons rien compris de la puissance américaine ! »

Éric Delbecque : « Nous n'avons rien compris de la puissance américaine ! »  (en fait, il veut dire « la classe jacassante, nos dirigeants n'ont rien compris », car je connais des Français de base qui ont parfaitement compris).

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Le danger est donc ailleurs [que dans le complexe militaro-industriel américain] ?

Oui, précisément dans ce que nous vivons actuellement. À travers l'extraterritorialité du droit américain, nous assistons au déploiement d'un dispositif de puissance redoutablement efficace qui prétend imposer ses règles au monde entier. D'un point de vue politique, il convient de l'interpréter de la seule manière possible : c'est une prétention à la domination planétaire. Pas par la violence, bien évidemment, mais par la contrainte indirecte et sous couverture morale.

Les États-Unis disent le bien (« il ne faut pas commercer avec l'Iran car ils représentent une anomalie idéologique et morale ») et les Européens doivent s'aligner sur la parole sacrée… Mais ce qui mérite ici d'être médité, ce n'est pas le mode d'action de nos « alliés » d'Outre-Atlantique, c'est l'inaction européenne depuis vingt-cinq ans. Après tout, les Américains poursuivent la mise en œuvre d'une stratégie que leur offrent leurs différents avantages comparés, ce qui est assez compréhensible. Le drame, c'est que l'Union européenne échoue régulièrement à bâtir une réponse intelligente et décisive à la politique de maîtrise de la mondialisation (industriellement, financièrement, juridiquement, technologiquement) engagée par l'Oncle Sam après la fin du condominium Ouest/Est.

Tout cela a deux conséquences majeures : la première sera de renforcer la détermination russe et chinoise d'édifier une zone d'influence propre, capable de fonctionner selon une philosophie de dissuasion tout en ménageant une mécanique de réciprocité ; la seconde est de pousser l'Europe en dehors de l'Histoire.

N'êtes-vous pas pessimiste ?

Simplement réaliste. Nos entreprises aujourd'hui en relation avec l'Iran sont priées sans ménagement de ranger leurs affaires et d'aller jouer ailleurs… Que faut-il de plus pour regarder le réel en face ? Pour réagir, encore faut-il cesser de minimiser. Nous autres, Européens, nous nous acharnons à vouloir décrypter le présent de 2018 avec les outils intellectuels de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide. Bien sûr, ça ne peut pas fonctionner. Nous croyons être les alliés des Américains de la même manière qu'en 1945 ou qu'en 2001 : c'est inexact et dangereux.

Nous devons « challenger » Washington sur le terrain politique, leur faire comprendre d'une manière ou d'une autre qu'ils se trompent dans leur approche de la puissance et du leadership. C'est ainsi que se comporte un partenaire sincère, indépendant et digne. La condition de vassal craintif qui nous caractérise ne mène à rien. Sans pour autant devenir vindicatifs ou teigneux, nous devons cesser d'être le pilier européen de l'hégémonie américaine pour devenir ce qui est réellement notre vocation depuis toujours: être un point entre les civilisations, entre l'Occident et l'Orient, entre l'Amérique et l'Asie. La France contre les Empires, l'Europe contre les empires: voilà un horizon de sens enthousiasmant, encore faut-il avoir le courage et la force de relever un tel défi.
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De bien belles paroles, mais qui se heurtent toujours au problème des Européens : changer d'élites, virer l'hyper-classe mondialiste vendue à Washington (qui n'est pas l'Amérique entière) et trouver des homes capables de défendre leur pays, et non un autre que le leur.




lundi, mai 21, 2018

Ferté Alais 2018

Un passage Spad-Rafale très émouvant.

Voltige en planeur, toujours aussi majestueux :



La madame qui en bouche un coin à tout le monde :




Un posé en Transall qui a surpris même le commentateur :





La video :



Et pour ceux qui se foutent des avions :


Le pari des Italiens, déjà perdu ?

Bruno Bertez explique très bien la situation :

CA Y EST LE PIÈGE DES ÉLITES EST TENDU CONTRE L’ITALIE. LES ITALIENS ONT ILS COMPRIS ? OSERONT-ILS UTILISER LEUR SEULE ARME ?

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La stratégie des élites consiste à asphyxier le pays récalcitrant, à assécher sa liquidité et sa trésorerie, ensuite à affoler les détenteurs de comptes bancaires pour qu’ils produisent un « run ». Ensuite, c’est fini, le tour est joué car la masse se retourne contre son gouvernement.

Les anti establishment en Italie n’ont qu’une marge de 6 sièges au sénat ; si ils ne ferment pas les frontières monétaires et bancaires, si ils ne contrôlent pas les mouvements de capitaux, si ils ne lancent pas tout de suite la monnaie parallèle, ils sont cuits.

Dans pareille situation les Italiens n’ont qu’une arme: l’attaque c’est à dire la menace de la bombe atomique: la répudiation unilatérale de leurs dettes.

Toute défense sera au contraire leur perte. Seule l’attaque, pas le bluff, seule l’attaque peut être efficace.

Comme les Grecs. La Grèce a servi de répétition.

Pour l’instant les leaders anti establishment font fausse route, comme les Grecs en leur temps ils brandissent leur souveraineté! Ils n’ont pas compris que la souveraineté et la légitimité, les élites euros s’en fichent car elle savent que le soutien populaire est fragile et qu’il ne résistera pas aux difficultés financières, monétaires et bancaires.

Pour tenir face aux élites il faut une monnaie d’échange, il faut qu’elles aient quelque chose à perdre et ce quelque chose à perdre ne peut être que du domaine financier: la stabilité financière, la stabilité des banques euros et françaises en particulier et cette stabilité ne peut être mise en danger que par une répudiation, une fermeture des frontières aux mouvements de capitaux.

Il faut comprendre que ce n’est pas une élection, mais une révolution.
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Pierre-Yves Rougeyron, qui les fréquente, explique que les européistes sont en guerre totale contre « les populistes » et que, comme tous les bons totalitaires, ils croient que la fin justifie les moyens.

De leur point de vue de fous obsédés par leurs fantasmes et par leur pouvoir, dans leur monde parallèle européiste, une démocratie, ça ne se respecte pas, car respecter une démocratie, ça mène au nazisme et, crime plus abominable encore, au chômage des eurocrates. Une démocratie, ça se manipule ; une opinion, ça se retourne, suivant le mécanisme décrit par Bruno Bertez.

Seulement, il me semble que les européistes se trompent de timing. Oui, la dissolution des peuples européens dans l'individualisme et dans le Grand Remplacement est presque achevée. Mais « presque » seulement. Le nationalisme mourant est encore assez fort pour renverser les gnomes bruxello-berlinois.

Mais les européistes peuvent-ils faire autrement ? Ils sont dos au mur. Respecter la démocratie et reconnaître que leur « machin » est une prison des peuples à faire sauter d'urgence, c'est un suicide politique et financier (j'ai compris que le fric, ça compte beaucoup au Berlaymont).

Face à cela, le nouveau gouvernement italien ne me paraît pas un gouvernement de guerriers. Certes, ce n'est pas un gouvernement d'esclaves comme le gouvernement français, mais il n'a pas le couteau entre les dents.

Tous les peuples européens ont le même problème, y compris les Anglais : changer d'élite. Trouver des dirigeants voulant et pouvant défendre les intérêts de leur pays et de leur peuple et non pas un programme supra-national.

Comme, en Europe de l'ouest, la solution pour changer d'élite n'a toujours pas été trouvée, nous allons continuer à pourrir et à souffrir. Les européistes ne triompheront pas, mais leurs opposants non plus.

Jusqu'à la crise (prise de pouvoir un parti islamiste, par exemple, ou guerre civile ou banqueroute) qui viendra tout résoudre.

Hervé Juvin : « Le totalitarisme de l'individu est la plus grande menace qui pèse sur notre condition humaine »

Hervé Juvin : « Le totalitarisme de l'individu est la plus grande menace qui pèse sur notre condition humaine »


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Le cardinal de Richelieu l'avait dit : « l'Église a l'éternité devant elle, la survie de la France est un combat de chaque jour. » Nous l'avons oublié. Ce combat, depuis trop d'années, n'a pas été mené. Tout a été dit, fait, assumé, comme si la France pouvait tout subir, tout payer, tout accepter. Tout a été affirmé, géré, décidé, comme si la France était le problème, comme si l'identité française était un gros mot, comme si défendre la France était coupable, honteux, et condamnable. Qu'il s'agisse des dérives anti-démocratiques de l'Union européenne, qui entend punir les peuples qui votent mal et les nations qui ne veulent pas se dissoudre dans le grand tout du droit et des Droits, qu'il s'agisse des migrations et de l'intégration de populations étrangères, qui condamnent la France si elle n'est pas fière, forte et sûre d'elle-même, qu'il s'agisse du marché du droit qui entend subordonner les lois, les États et les Nations à l'intérêt du capital à travers la privatisation de la justice, qu'il s'agisse du totalitarisme de l'individu qui détruit implacablement les sociétés les plus soucieuses du respect de la personne humaine, tout ce qui fait la France, tout ce qu'il y a de français en France et dans le monde a été réduit, bafoué, ou détruit. Qui ose encore prononcer la devise: liberté, égalité, fraternité ?

La France n'est pas le problème, elle est notre chance, à nous Français, et à eux, si nombreux dans le monde, qui rêvent de la France et qui attendent qu'elle redevienne ce qu'elle est - la France libre, la France championne des non-alignés, la plus grande France!  La France est ce que nous avons de meilleur.

Voilà pourquoi nous allons vivre un moment politique ; le moment où l'arrangement entre la nature, l'identité et la société va prendre le pas sur l'abandon au droit, au marché et à la croissance, dont les promesses ne sont pas tenues, et qui ne peuvent plus être identifiées au progrès.

[…]

Quels sont les intérêts de la France? Comment les affirmer, comment faire la France plus forte, plus écoutée, comment protéger les Français et garantir leur liberté ?

Tout Français ne peut que souhaiter la réussite du Président Emmanuel Macron ; il y va de notre intérêt à tous, de la paix et de la guerre, il y va de la France! Mais force est de constater que sur ces sujets, comme sur bien d'autres, nous attendons encore qu'il exprime sa vision et qu'il nous explique ses choix. Il a su ranimer des symboles utiles ; réception à Versailles, solennité républicaine, et jusqu'au culte du héros, en la personne du gendarme Beltrame. C'est bien.

Mais les effets de ses vœux européens se font attendre. L'Allemagne n'a pas bougé. Mais les résultats politiques de la participation française à l'opération de bombardement en Syrie ont été nuls ; Donald Trump n'a pas bougé dans sa décision de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien, et l'Union européenne a été renvoyée à son insignifiance géopolitique. Mais les déclarations d'intention contre la soumission aux sanctions américaines et à l'extraterritorialité de leurs embargos ne trompent personne ; les entreprises françaises se verront soumises à l'ordre américain, faute d'une politique étrangère claire, qui fixe les lignes rouges, désigne l'ennemi, et fasse passer l'intérêt national avant tout. C'est bien d'en appeler au multilatéralisme, mais comment ne pas constater, avec Donald Trump ou Israël, les perversions d'un système onusien qui avait donné à un représentant de la Libye la présidence d'une commission sur les droits des femmes ? C'est bien de défendre les accords commerciaux, mais comment ne pas voir que le libre-échange a fait une poignée de milliardaires, des millions de chômeurs, la mort de nos villages et de nos villes moyennes, pillés par la grande distribution, et la ruine de nos territoires, abandonnés par les métropoles qui se rêvent virtuelles ?

[…]

Il est clair qu'en matière de pression migratoire, nous n'avons encore rien vu, surtout si ses ennemis continuent d'imposer à l'Europe des idées et des pratiques qui détruisent son unité et implantent sur son sol tous les conflits du monde! Dans ce domaine, subir n'est pas de mise. Il faut anticiper, il faut défendre, et il faut proposer.

Le problème n'est pas l'Afrique, c'est la France ! C'est l'absence d'une politique africaine digne de ce nom, qu'a illustrée la désastreuse destruction du verrou libyen, qu'illustre l'enlisement au Sahel et en Centrafrique! Et c'est l'absence d'une politique de population qui ose dire son nom, comme condition de la paix civile, de l'unité nationale, et de la sécurité des Français. Il y a urgence à la définir! D'abord parce que, depuis l'abandon de l'Union de son devoir de protéger les Européens, il revient à la France, et à elle seule, de tenir ses frontières et de n'admettre sur son territoire que celles et eux qu'elle choisit. Comme l'a rappelé Donald Trump, une nation qui ne tient pas ses frontières n'existe plus. Ensuite, parce que l'Afrique peut être une chance pour la France, la chance notamment que le français redevienne une langue mondiale, la troisième par le nombre de ses locuteurs.
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Tout cela est bel et bon, je suis d'accord mais avec deux caveat :

1) Tout cela manque terriblement de concret. Macron, avec son « en même temps » pourrait être d'accord.

2) J'ai essayé de lire un livre d'Hervé Juvin, que j'ai trouvé intéressant pour ce que j'en ai compris, mais il était tellement écrit avec les pieds que je ne suis pas allé au bout. Qu'on ne me dise pas que j'exige de tous les auteurs qu'ils écrivent comme Stendhal ou Julien Gracq : je tolère le style Zemmour assez bien. Néanmoins, il y a un seuil en dessous duquel on se fout du de la gueule du lecteur. C'est le fameux style universitaire inspiré d'Alan Greenspan : « Si vous m'avez compris, c'est que je me suis mal exprimé ».

Dans cet entretien (même s'il est un peu fumeux), Juvin paraît capable d'abandonner le charabia, pourquoi ne le fait-il pas dans ses livres ?

dimanche, mai 20, 2018

Comment notre monde a cessé d’être chrétien (G. Cuchet)

Un livre très intéressant qui ne donne pas forcément des réponses mais au moins des pistes.

Préliminaire méthodologique : ce livre traite de la pratique chrétienne mesurable (sacrements, assistance à la messe, etc) et non de la croyance ou de la culture. Mais il me semble illusoire de croire qu’on puisse préserver la croyance et la culture sans la pratique (exemple : si les enfants ne vont plus au catéchisme, comment pourrait-on préserver la culture chrétienne ?). D’une manière générale, la notion de « croyant non pratiquant » est un mensonge, une fuite, à mes yeux, puisque qu’il n’y a pas de chrétien sans sacrements (1). On voit même aujourd’hui des « pratiquants non croyants » !

Bref, pour moi, la mesure de la pratique, quels que soient les bémols qu’on y mette, me paraît bonne pour avoir une idée du christianisme de la population, pour une raison toute simple : la pratique est christianisante, l'absence de pratique est déchristianisante. Ceux qui se consolent en disant que les messalisants d'aujourd'hui sont des meilleurs croyants que les messalisants sociologiques de jadis oublient que quelqu'un qui ne va pas à la messe n'a aucune chance d'être un bon chrétien.

En 1960, en France, 90 % de la génération étaient baptisés et 25 % allaient à la messe régulièrement. Aujourd'hui, 30 % et 2%. Pourquoi ?

Les premières études scientifiques assez extensives de la pratique religieuse datent des années 30 et ont été poussées dans les années 40 et 50.

La carte est très contrastée, entre certaines régions de Vendée, à 97 % ! d’assistance dominicale en 1950, et l’Aisne à moins de 20 %. Deux populations avaient une notion intuitive de cette carte : les évêques, à cause du denier du culte, et les politiciens.

Plus surprenant : cette carte recoupe la carte des prêtres réfractaires et des prêtres jureurs de 1791. Les prêtres jureurs, déclarés et identifiés, ont été exterminés tandis que leurs collègues réfractaires, réfugiés au bocage ou au maquis, ont finalement eu un taux de survie plus grand. Le recrutement des curés étant local, ces disparités se sont perpétués.

Entre 1964 et 1966, la pratique s’effondre, allant parfois jusqu’à une division par deux chez les jeunes. Une évolution si rapide et généralisée est un mystère. Le phénomène ne semble pas limité à la France. Certes, cela correspond au changement de liturgie (sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde, comme disait Brassens).



Mais la corrélation n’est pas une explication.

Cuchet voit plusieurs explications concordantes :

♗ l'achèvement de l'exode rural et la désertification des campagnes, qui tarissent les gros réservoirs de pratiquants. On peut aussi ajouter diverses causes sociologiques diffuses, notamment les mutations de la transmission entre parents et enfants.

♗ l'entrée a l'âge adulte a toujours entrainé une baisse de la pratique. Mais, quand la génération des baby-boomers est arrivée à l'âge adulte (y est-elle jamais vraiment arrivée ?), ce fut un effondrement. Cette génération de pourris-gâtés était, sur plein d'indicateurs, pas seulement religieux, un changement de monde.

♗ Vatican II, par son existence même : tout ce qui tend à mettre en cause des dogmes jusqu'ici présentés comme immuables mine la confiance dans la doctrine et dans l'institution et fait baisser la pratique, notamment dans les couches populaires. D'une manière générale, l'intellectualisation du catholicisme après guerre est une catastrophe pour la pratique populaire, comme l'avait bien perçu sur le moment les défenseurs du catholicisme populaires comme le père Bonnet.

♗ autre conséquence de Vatican II : l'idée, qui n'est pas dans le dogme mais dans le changement de priorité et d'atmosphère, que la pratique n'est pas si obligatoire que ça. Cette notion a eu des conséquences ravageuses sur ceux qui allaient à la messe d'une demi-fesse.

♗ : un sacrement a connu une désaffection spectaculaire, au point de quasiment disparaître : la confession. C'est le sacrement le plus problématique, celui qui est le plus éprouvant (2). Alors dès qu'on ouvre une porte de sortie aux fidèles pour l'éviter, ils sautent sur l'occasion.

♗ : l'explication principale de Cuchet : les clercs ont trahi. Ils ont abandonné l'obligation de pratique. Pas en théorie, mais ... en pratique. Par divers moyens, écrits, comportements, ils ont laissé entendre que les anciennes contraintes devaient tomber en désuétude. Message reçu cinq sur cinq : la fréquentation des églises a été divisée par dix. Je rappelle mon préliminaire : on peut se tripoter la nouille tant qu'on veut, il n'y a pas de transmission du christianisme s'il n'y a pas de pratique.

Et pourquoi les clercs ont-ils trahi ? Parce qu'ils ne croient plus aux fins dernières (le Salut, le Purgatoire, l'Enfer, le Paradis) et n'en parlent plus. Et jusqu'au sommet, puisque le pape François a dit que même Judas, on n'était pas sûr qu'il fût en Enfer. Propos scandaleux au point qu'un abbé a écrit un livre pour rétablir quelques vérités théologiques.

L'ancien catéchisme enseignait que l'homme était sur terre pour faire son Salut. C'était simple, logique et compréhensible par tous. Si on abandonne cela, il n'y a plus de raison d'être chrétien. Rappelez vous Chesterton : le christianisme est un édifice complexe et cohérent, enlevez une pièce et il perd l'équilibre.

D'où la conclusion terrible de Cuchet : il y a toujours une religion qui s'appelle christianisme catholique, mais en réalité, on a changé de religion.

Enfin, Cuchet invite à étudier la vigueur du protestantisme évangélique par rapport à toutes les autres formes de christianismes. Car si le catholicisme sombre pour les raisons analysées par Cuchet, le protestantisme traditionnel et l'orthodoxie ne se portent guère mieux et il serait intéressant de savoir pourquoi..

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(1) : pourquoi Saint Français d’Assise n’est-il pas devenu hérétique quand les tensions étaient très fortes avec le clergé ? Probablement parce qu’il avait besoin des sacrements dispensés par les prêtres.

(2) : la suppression du confessionnal, qui permettait une certaine discrétion, est une faute psychologique.

vendredi, mai 18, 2018

La guerre contre l'Italie a commencé

Vous savez que, depuis un certain temps, je pense que la libération des peuples européens du joug bruxello-berlinois viendra d'Italie.

L'Italie a le pouvoir de faire sauter l'Euro et l'UE et s'y prépare :

Why Italy could yet blow the Euro and European Union apart

Les euro-tyrans sont des enculés de première bourre et des abrutis de compétition mais le pouvoir, ils savent ce que c'est et ont bien compris que le leur était menacé par l'Italie. Alors ils ripostent avec l'artillerie lourde :

LA GUERRE CONTRE L’ITALIE, SA SOUVERAINETÉ ET SES CHOIX EST LANCÉE, LA FINANCE EN PREMIÈRE LIGNE SUITE ..AVEC FIL DE MISES À JOUR

Tout le blabla sur le soft power, c'est pour les naïfs. Ils font sentir leur pouheur very hard.

La stratégie italienne (potentielle : je ne suis pas sûr qu'on aille au-delà des rodomontades. Les Italiens auront peut-être droit à des Tsipras version latine) me paraît claire : creuser les déficits sans retenue et placer le Reich devant une alternative douloureuse. Soit la reich-chancelière autorise la BCE à les financer et c'est une capitulation en rase campagne, soit la banqueroute force l'Italie à sortir de l'Euro et c'est la fin de cette monnaie maudite. Un classique, la dissuasion du fou au fort.

Un scénario possible : l'Italie creuse ses dettes et menace de faire banqueroute si la BCE ne fait pas encore plus de la cavalerie et la reich-chancelière cède pour sauver les reich-banques (comme Charles Gave l'a expliqué, le mercantilisme allemand est une connerie monumentale). Le signal donné désastreux, c'est la fête du slip dans tous les pays du sud. L'électeur allemand est fou de rage et le Reich accepte enfin que les pays de mendiants ré-introduisent des monnaies nationales parallèlement à l'Euro.

L'autre scénario (plus probable) : les grandes gueules italiennes baissent leur froc comme Tsipras. Jusqu'au prochain coup.

Nous vivons des temps intéressants.

Comme d'habitude depuis cinquante ans, la France sera en retard sur l'histoire et restera soumise à Berlin quand tous les autres auront repris leur indépendance. Nous (nos technocrates) nous ferons une fierté d'imbéciles masochistes qui n'ont rien compris de rester scotchés au Reich le plus longtemps possible. Collabos un jour, collabos toujours. Merci les technocrates paumés.

L'histoire se répète : en 1940, nos technocrates n'ont rien compris à la situation stratégique mondiale car incapables d'élever leur horizon. Idem aujourd'hui. Pris entre la Russie, la Chine et les Etats-Unis, nous avons plus que jamais besoin d'une Europe forte et ce n'est certainement pas en favorisant un grand Reich pan-européen que nous y arriverons. C'est en favorisant ce qui a fait la force historique de l'Europe :  l'émulation entre nations libres.

Addendum :

Je m'aperçois que je n'ai pas décrit le scénario que j'estime le plus probable. Les dirigeants italiens baisseront leur froc, mais non sans avoir au préalable augmenté le bordel ambiant au sein de l'UE. Les européistes auront gagné du temps et ils ne pourront s'empêcher de faire les triomphants (il n'y a qu'à voir comment ils se délectent des problèmes du Brexit) mais l'édifice aura une lézarde de plus. Et la prochaine crise (il y a toujours une prochaine crise) donnera des grands coups de boutoir.

Aujourd'hui, je ne crois plus à l'écroulement soudain de l'UE et de l'Euro, la machine à travestir la réalité et à contrôler les peuples est trop puissante. En revanche, je crois qu'ils vont se vider de leur substance jusqu'au jour où les abandonner paraîtra le plus facile, la ligne de moindre résistance, où nous aurons tellement d'autres préoccupations que cela fera deux lignes dans les journaux.

Gaza : un peu d'intelligence

Décidément, j'aime beaucoup Mme Ingrid.

Gaza : des images… et des mots

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Mais ce qui a retenu mon attention ces derniers jours, durant les émeutes de Gaza, c’est le silence des journalistes quand ils recevaient des responsables israéliens. Les questions posées étaient toujours les mêmes, sur la disproportion entre la nature de l’agression et la riposte militaire. Les termes qui revenaient pour décrire l’attitude des Palestiniens sont les suivants, j’ai noté : « manifestation pacifique », « des femmes et des enfants », « marcher le long de la frontière en ce jour de commémoration de la Nakba ». En fait, les émeutes du 14 mai, c’était un équivalent de la Manif Pour Tous. Devions-nous croire.

Les autorités israéliennes répondaient en parlant de « terroristes », d’« assauts contre la clôture de sécurité », de « grenades », de « cocktail molotov » et de « cerfs-volants enflammés ».

Et nos journalistes ne disaient rien, ne répondaient rien, ne répliquaient pas même quelque chose comme « ce n’est pas ce qu’on voit sur les images » ou « avez-vous la preuve de ce que vous avancez ? ». Ils laissaient dire. Et c’est cela qui sème le doute. Comme si leur interlocuteur disait une chose qu’ils savaient vraie mais qu’ils étaient décidés à ne pas dire eux-mêmes.

[…]

Il ne s’agit pas, face à la thèse dominante qui présente Israël en persécuteur et les Palestiniens en victimes, de soutenir par principe la version contraire. Seulement de rappeler qu’une guerre est une guerre, et qu’une foule fanatisée a peu à envier à la puissance d’une armée, surtout quand elle a pour elle la force des images. Et celle d’un enfant mort peut avoir un impact diplomatique aussi puissant qu’un missile.
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En France, les vieux, les paysans et les artisans seraient au bout du rouleau

En France, les vieux, les paysans et les artisans seraient au bout du rouleau

(le texte est d'Eric Verhaeghe, j'ai juste souligné les passages qui me tiennent le plus à coeur).


La société française est-elle devenue invivable pour ceux qui en composent le socle historique : les vieux, les paysans, les artisans, entre autres? L’actualité téléscope curieusement plusieurs informations très différentes, qui dressent un portrait sombre de l’état moral et sanitaire de la majorité silencieuse dans ce pays.

Le Monde a fait scandale hier en titrant sa une sur la maltraitance des vieux en France. L’article se faisait l’écho de l’avis rendu par le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) sur le sort réservé aux plus de 75 ans, et particulièrement aux 500.000 d’entre eux placés dans des Établissements d’Accueil (les fameux EHPAD en quasi-grève perlée depuis plusieurs mois). On notera, pour illustrer le propos du Comité, cette phrase instructive: « force est de constater que l’institutionnalisation des personnes âgées dépendantes et leur concentration entre elles génèrent des situations parfois indignes, qui, réciproquement, sont source d’un sentiment d’indignité de ces personnes. Leur exclusion de fait de la société, ayant probablement trait à une dénégation collective de ce que peut être la vieillesse, la fin de la vie et la mort, pose de véritables problèmes éthiques, notamment en termes de respect dû aux personnes. »

Les vieux face à la dénégation de la mort dans la société du Vivre Ensemble

Cet avis est assez courageux de la part d’une instance officielle. La dénégation de la mort fait partie des principes « religieux » contemporains, ces « credo » laïques qui sous-tendent toute la pensée que Philippe Muray avait qualifiée de post-historique. Dans la société française, qui se caractérise par un immense mouvement d’infantilisation des esprits et de négation de la vie dans ce qu’elle a de risqué et de précaire, la mort et son spectacle n’ont guère droit de cité. Elle rappelle trop l’imposture contemporaine, selon laquelle la technologie permettrait de sublimer le genre humain et ses limites.

Ce n’est d’ailleurs pas le moindre des paradoxes que la société du Vivre Ensemble, dominée par la bienveillance et les valeurs positives, soit aussi productrice d’enfermement et d’exclusion pour tous ceux qui lui rappellent la fragilité de ses croyances. Des campagnes lénifiantes occupent quotidiennement le champ médiatique sur l’accueil des réfugiés, la protection des femmes et des homosexuels, la dignité animale. Les mêmes qui professent une sorte d’amour sans limite pour toutes ces causes généreuses semblent avoir, dans le même temps moins de scrupule à « placer » leurs parents ou leurs grands-parents dans des mouroirs totalement indignes.

Dans cet empire du bien qui nous est proposé sans relâche par les médias officiels, retenir administrativement des demandeurs d’asile est vécu comme une honte, mais enfermer ses vieux dans des maisons prisons dont ils ne sortent que refroidis par la mort semble beaucoup moins choquer. Ce deux poids deux mesures permet, il est vrai, d’éloigner de nos yeux les images choquantes de ce que nous deviendrons un jour, et nous maintient dans l’illusion puérile que nous pouvons, toute notre vie demeurer d’éternels adolescents.

Le CCNE veut soigner le mal par le mal

Au demeurant, les solutions proposées par le CCNE sous la plume de la rapporteuse Cynthia Fleury, philosophe de son état, montrent l’incapacité de la commission à sortir de la doxa post-historique qui étouffe l’Occident. En particulier, on notera que l’avis propose de créer un cinquième risque de sécurité sociale qui s’appellerait la dépendance. Là encore, plutôt que d’intégrer la prise en charge du vieillissement à la vie sociale ordinaire et à la prévoyance que chacun se doit à lui-même, le Conseil propose de l’isoler un peu plus en transférant le risque à un opérateur extérieur, bureaucratique, administratif, qui nous débarrasserait une bonne fois pour toutes de la nécessité d’inclure nos vieux dans notre vie quotidienne.

Comme si le bannissement des vieux dépendants n’était pas le résultat ultime de cette grande infantilisation collective à laquelle la sécurité sociale participe, en dispensant chacun de veiller à son propre destin, en confiant à l’État le soin de se préoccuper d etout à notre place.

Dans cette obsession de soigner le mal par le mal, on notera que le Conseil cède à la facilité du discours lénifiant propre à notre époque. Ainsi, il propose de ne plus dire « personnes âgées »: « Il serait nécessaire de refonder certains termes très usités comme celui de « personne âgée » qui, d’une part est imprécis et d’autre part peut être discriminatoire » (page 11).

Ce constat est assez tragique : il nous rappelle que la vie humaine n’a plus guère d’intérêt que lorsqu’elle est victime de discrimination. Sans cette victimisation, elle ne compte pas pour grand chose.

Les vieux sont pourtant plus riches que la moyenne des Français

Le même jour, la DREES publiait son panorama annuel sur la retraite et les retraités. L’alignement de statistiques permet pourtant de vérifier que les vieux en France font l’objet de tout, mais certainement pas de discrimination au sens classique du terme. Les chiffres sont sans appel: « En 2015, le niveau de vie médian des retraités s’élève à 1 760 euros par mois, ce qui est légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population (1 690 euros). »

Redisons-le, nous ne sommes pas ici sur des chiffres moyens, mais sur des médianes. Si l’on intègre les différentes sources de revenu de nos retraités, y compris ceux tirés de l’épargne ou de l’immobilier, on constate donc que leur niveau de vie médian est supérieur à celui des actifs. Ces chiffres ne signifient bien entendu pas qu’il n’existe pas de précarité chez une fraction plus ou moins importante de nos retraités. 16% des retraités perçoivent d’ailleurs le montant minimum. Ces chiffres prouvent néanmoins que, par rapport à la moyenne des Français, les retraités ne sont globalement pas plus mal traités que les autres.

Parler de discrimination à leur endroit constitue donc un artifice de langage destiné à légitimer leur prise en compte. Dans la France infantilisée d’aujourd’hui, les seules personnes qui ont le droit à espérer une prise en considération sont les « victimes ». Les autres sont présumés être des bourreaux à punir.

Nos paysans aussi sont au bout du rouleau

L’ironie de l’actualité veut que, le même jour, la Coordination Rurale ait publié un communiqué sur la situation de détresse de nos paysans. On se souvient que, l’an dernier, une campagne avait sensibilisé à la question du burn-out dans les campagnes, et au nombre inquiétant de suicides chez les agriculteurs. Un plan de prévention avait été monté en urgence, financé par l’État.

Ce plan semble avoir été utile. La Mutualité Sociale Agricole (MSA), en charge du dispositif, aurait accompagné 3.500 agriculteurs en un an dans ce cadre, soit environ 0,5% de la population globale. Ce n’est pas rien! et ce chiffre confirme l’acuité de la question de l’épuisement professionnel dans les exploitations agricoles.

Selon la Coordination Rurale, le ministère de l’agriculture retirerait ses financements et laisserait désormais la MSA agir seule, avec une enveloppe de 3,5 millions € qui se substituerait aux 4 millions apportés par l’État. Là encore, on s’étonne de voir les économies de bout de chandelles qui accroissent la pression sur ces figures emblématiques de notre identité collective. La MSA commet d’ailleurs l’aveu qu’elle dispose d’un fonds d’action sociale de plus de 150 millions € annuels. Que diable ne consacre-t-elle pas plus d’argent à aider ceux qui n’en peuvent plus de leur métier ?

On serait curieux de savoir où passent ces sommes de l’action sociale agricole pour le reste. Non qu’il y ait anguille sous roche. Mais tous ceux qui ont fréquenté le monde paritaire savent combien la notion « d’action sociale » peut faire l’objet « d’interprétations » très diverses. Tout ceci conforte en tout cas l’idée que la souffrance de plus en plus grande éprouvée par la majorité silencieuse de ce pays n’intéresse guère les décideurs de ce pays.

39% des artisans en situation de souffrance professionnelle

Le même jour (l’actualité étant décidément caustique quand elle le veut), la Chambre des Artisans du Bâtiment, la CAPEB, publiait son baromètre annuel sur la santé des artisans. Là encore, les chiffres sont durs à lire et soulignent que les forces vives de ce pays sont de plus en plus écrasées par le poids d’un système qui les traitent mal, faute de les considérer comme des « victimes », et à force de les considérer comme des « responsables ».

On lit ainsi:

« En 2017, ils sont ainsi 39% à s’estimer en mauvaise santé, contre 29% en 2016. Parmi eux, 68% disent souffrir de douleurs musculaires. A noter que ces dernières sont en constante baisse (-10%), « ce qui montre que les artisans adaptent de plus en plus leur manière de travailler afin de limiter les contraintes physiques ». (…)

Comment expliquer cette dégradation de l’état de santé des artisans ? Il y a tout d’abord l’intensification des rythmes de travail hebdomadaire : 63% des artisans travaillent plus de 50 heures par semaine dont 24% plus de 60 heures.

Le stress concerne 58% des interrogés qui pointent le poids des démarches administratives, la charge de travail, les contraintes de délais et le manque de repose. Ce stress impacte la qualité de sommeil des artisans et les expose à un « risque accru » d’épuisement professionnel. Ils sont d’ailleurs 37% à déclarer avoir subi ou frôle un burn-out.

« En plus du travail sur les chantiers, la charge administrative excessive pèse lourdement sur les artisans du BTP et occasionne un stress toxique. Il est urgent et essentiel d’alléger cet aspect de leur quotidien, au lieu de quoi, on veut leur imposer de nouvelles tâches telles que le prélèvement de l’impôt à la source », regrette Patrick Liébus.

Le baromètre met également en avant « un suivi médical quasi inexistant » : seuls 13% des artisans sont suivis médicalement pour leur activité professionnels tandis que 51% consultent leur médecin à de très rares occasions, voire jamais. La principale raison évoquée étant le manque de temps (27%).

Et les congés dans tout cela ? 33% des artisans prennent au maximum 2 semaines de congés par an. »

Le constat est accablant, bien sûr. Il souligne l’extrême disparité des modes de vie dans notre société. Alors que la France compte environ 3,5 millions de chômeurs (tous victimes de l’oppression capitaliste, c’est bien connu), la pénurie de main-d’oeuvre s’installe. Du même coup, alors même que le partage du travail est devenu l’objet d’une théorisation, les artisans sont obligés d’assumer seuls le poids de toute reprise économique. La relance de l’activité se traduit immédiatement par un écrasement physique pour tous ces employeurs qui ploient sous le poids d’une réglementation proliférante, d’une complexité bureaucratique grandissante, mais aussi d’une inégalité assumée collectivement, semble-t-il, dans la répartition des efforts à fournir.

En France, les forces vives sont fatiguées

Par petites touches, cette accumulation de chiffres et de données donne une autre image de la France que celle véhiculée par les medias ordinaires. Si la France souffre, aujourd’hui, ce n’est pas forcément celle qu’on croie. Les déluges de considérations culpabilisantes sur le mauvais traitements qui serait réservé aux minorités en tous genres dans ce pays dissimulent de moins en moins une réalité plus gênante : ce sont les forces vives qui faiblissent aujourd’hui, qui sont écrasées par l’armature de plus en plus lourde d’une société qui multiplie les instances bureaucratiques destinées à faire vivre le mythe d’une victoire sur les risques, sur l’éphémère, sur le précaire de la vie.



mercredi, mai 16, 2018

Dernières nouvelles de l'homme et de la femme aussi (F.Hadjadj)

Un philosophe pas chiant (il doit bien valoir quatre ou cinq Finkielkraut), chrétien, père de sept enfants.

Des chroniques concises et fort agréables. Un peu inégales, mais c'est le jeu du recueil de chroniques.

Extraits (au hasard)

mardi, mai 15, 2018

ZAD : je me maaarrrre ...

Yohan, ce zadiste dépité par la «lutte des classes» au sein de la communauté

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Prenant soin de rappeler qu'il livre à chaque fois sa propre vision, Yohan étrille la ZAD. Il n'hésite pas à décrire une communauté hiérarchisée qui s'est figée dans des quartiers bien distincts. « Les bobos intellos sont au cœur de la ZAD, les riches au sud-ouest, les diplômés qui ont le pouvoir sont à l'ouest dans le secteur de Bellevue », dit-il. Il ironise: « Et c'est donc le quartier des plus démunis qui a été le premier rayé de la carte. Finalement, la lutte des classes existe aussi ici. »
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lundi, mai 14, 2018

Les gendarmes ne sont pas nos amis. En tout cas, pas toujours.



Il est faux de croire que l'armée, la police et la gendarmerie sont naturellement du coté de la conservation car « forces de l'ordre ».

Non, elles sont du coté du pouvoir, qui les paye et les contrôle étroitement et si le pouvoir est celui du désordre, de l'injustice et de la tyrannie, elles sont des forces de désordre, d'injustice et de tyrannie.

Si le pouvoir n'a plus les moyens de les payer et de les contrôler, on peut examiner la situation, mais, comme le pouvoir n'est pas plus con que nous, il trouve toujours les moyens de payer la police même quand le reste fait banqueroute. On l'a encore vu récemment en Grèce.


dimanche, mai 13, 2018

Pour ne pas oublier un certain mois de mai

13 mai 1958 : comment De Gaulle a orchestré son retour ?

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La situation est, en effet, assez folle. Le pouvoir est détenu à Paris par le nouveau président du Conseil, le centriste alsacien Pierre Pflimlin, investi au petit matin du 14 mai sous le coup de l'émotion. Mais il ne s'exerce plus de l'autre côté de la Méditerranée. Là où Salan et l'armée, dotés de pouvoir accrus par le vote de l'état d'urgence pour tout le territoire national, départements d'Algérie inclus, jouent les arbitres. Un état d'urgence qui n'empêche en rien les gaullistes Delbecque ou Neuwirth de tenir le terrain algérois. En métropole s'activent parallèlement avec la même désinvolture leurs compagnons du groupe dit «des six»: Foccart, Frey, Guichard, La Malène, Lefranc, Ribière, Debré…

Les gaullistes peuvent naturellement compter sur l'Association des Français libres, dont le congrès, réuni à Toulouse le 20 avril 1958, a lancé un appel public en faveur de De Gaulle. Mais aussi sur l'Amicale des réseaux Action de la France combattante, sur le Comité des chefs de réseaux (environ 1200 membres), sur l'infatigable Marie-Madeleine Fourcade, vice-présidente de l'Union internationale de la Résistance et de la Déportation, coresponsable depuis mars 1958, avec André Astoux, d'une grande campagne publique pour le retour de l'homme du 18 juin. Un continent enfoui de groupes, d'organisations, de cercles, d'agents d'influence, de vecteurs d'opinions, qui, en demi-sommeil jusque-là, bourgeonnent soudain. Sans oublier deux sympathisants de poids, Roger Wybot, l'ex-Français libre qui dirige la Surveillance du territoire, la DGSI de l'époque, et l'ancien résistant Michel Hacq, patron de la PJ. Signe des temps, la police a déjà manifesté en civil dès mars devant l'Assemblée contre le terrorisme FLN et pour de meilleurs salaires. Elle est en train de se détacher du pouvoir.

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Lors de sa conférence de presse du 19 mai à l'hôtel d'Orsay, De Gaulle a présenté la «crise nationale extrêmement grave» que traverse le pays depuis six jours comme le début possible «d'une sorte de résurrection». Le coup de force militaire que Miquel est chargé de planifier portera ce nom de code. Contactés, d'autres hauts officiers supérieurs se déclarent prêts à soutenir l'opération, tels le général Descour, chef de la région militaire lyonnaise, ou le colonel Gribius, qui commande les blindés de Rambouillet.

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Et qui, ce même 28 mai vers 10 heures du matin, a reçu le général Dulac, chef de cabinet de Salan venu lui exposer à Colombey les détails du plan « Résurrection »? De Gaulle a marqué son intérêt par quelques remarques d'ordre technique, avant de conclure: « Vous direz au général Salan que ce qu'il a fait et ce qu'il fera, c'est pour le bien de la France. » L'art du poker menteur porté au zénith.

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Cette République, que plus personne ne veut défendre, finit par mettre les pouces. Le 1er juin, De Gaulle est investi président du Conseil, le dernier d'un régime dont il s'apprête à orchestrer la disparition. Dès les 2 et 3 juin, les premières passes d'armes interviennent à l'Assemblée nationale à propos des modalités d'élaboration du projet de réforme constitutionnelle. La thèse gaulliste, qui ne soumet pas ce texte à une censure préalable du Parlement, l'emporte par 350 voix contre 161, tandis que les pleins pouvoirs, dont celui de légiférer par ordonnances, sont accordés pour six mois au nouveau président du Conseil. Paraît d'ailleurs dès le 11 juin, au Journal officiel, le texte de la première des 335 ordonnances que prendra le gouvernement De Gaulle jusqu'au 7 janvier 1959 !

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En trois semaines, les planètes se sont toutes disposées en forme de croix de Lorraine. D'abord parce que les gaullistes se trouvaient en permanence au bon endroit et au bon moment: à Alger dans les coulisses du 13 mai avec Delbecque ou Neuwirth, mais aussi en métropole pour récupérer le mouvement insurrectionnel, tout en maintenant le contact avec De Gaulle via Foccart, Lefranc et Guichard. Dans l'armée, la police, la fonction publique, le Parlement, la rue. Partout.

Unissant leurs efforts, ces fidèles ont mené une stratégie globale: contribuer à l'explosion de la chaudière algérienne, puis se servir du spectre du coup d'État et de la guerre civile pour imposer le retour de De Gaulle. Les activistes de l'Algérie française, au contraire, n'avaient pas une mais dix stratégies, pas un mais dix chefs. Même sortie de son silence, la «grande muette», sur laquelle ils comptaient tant, n'avait en outre rien d'une armée de coup d'État à la sud-américaine. De leur côté, les partis de droite, tous «Algérie française», n'étaient pas prêts à accepter un pouvoir militaire. La solution De Gaulle - le changement dans l'ordre, sous l'autorité d'une grande figure historique - avait tout pour lever leurs réticences.

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Formidable joueur de poker doté d'un prestige personnel considérable chez les métropolitains comme chez les musulmans d'Algérie, le général De Gaulle sut abattre ses cartes l'une après l'autre avec une rare maîtrise. D'échec, la IVe République était mat.
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On voit tout ce qui sépare cette époque du souverainiste contemporain : une nation encore patriote, un chef exceptionnellement intelligent et doté d'une légitimité historique, des réseaux forts, omniprésents et souvent soudés par la guerre et une armée dont les supérieurs n'étaient pas tous des technocrates en uniforme.


Natacha Polony : « Mai 58, quand la France a été libérée »

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De même que la Révolution se fit dans la solitude face à toute l'Europe coalisée et que ce furent des va-nu-pieds en haillons qui défirent à Valmy l'oligarchie dominante, de même, celui qui, en 1945, avait lancé aux représentants des patrons « On ne vous a pas beaucoup vus, Messieurs … », s'est battu contre toutes les forces qui auraient préféré voir la France en nation moyenne, bien au chaud dans le camp américain, enferrée dans des traités qui devaient la museler. Lui veut l'Europe de l'Atlantique à l'Oural, quand la démocratie chrétienne française, les sociaux-démocrates et les libéraux- sociaux qui déjà se ressemblent si fort, acceptent l'Europe de la Vistule aux montagnes Rocheuses.

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En 1958, de Gaulle est traité de « factieux », de complotiste, de tyran, au même titre que les véritables républicains d'aujourd'hui sont traités de « souverainistes réacs ». 2018 n'est pas seulement le cinquantième anniversaire d'un 1968 triomphant sur le plan culturel, parfois pour le meilleur, un peu trop souvent pour le pire. C'est surtout la trahison absolue de l'esprit de 1958, sur des enjeux parfaitement semblables.
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Et deux versions du retour du général :

Le retour du général (G. Ayache)

Le retour du général (B. Duteurtre)

Je préfère le second mais je ne crois pas que le premier m'en voudra !

Quand la censure se loupe au Figaro ...

La censure des medias est bien organisée, il est impossible de savoir combien de commentaires sont censurés et pourquoi (sur ce blog, qui n'a pas la grande éthique des grands journaux, je censure très rarement et je laisse toujours un message public expliquant qu'un commentaire a été censuré et pourquoi).

Cependant, il y a des loupés :

Charlie Hebdo : l'écrivain Philippe Lançon raconte son impossible reconstruction

Les commentaires sous cet article ont été dans un premier temps libres, probablement un bug, puis ils ont été censurés.

Le nombre de commentaires est passé de 34 à 17 : 50 % de censure ! Je précise qu'à mon sens, pas un seul de ces commentaires, que j'ai lus, n'était passible de la censure du Figaro suivant sa charte : pas d'insultes, pas de délires, pas de hors-sujets. Evidemment, reste le fourre-tout de « l'incitation à la haine ».

Je ne sais pas si tous les articles sont censurés dans cette proportion. Mais, pour une fois que le hasard nous laisse apercevoir le fonctionnement de la machine, c'est édifiant.

J'avais posté deux commentaires (évidemment censurés après avoir été publiés) :

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Cet article me laisse perplexe :

1) Je comprends que ce qu'il a vécu est dur, mais il ne faut pas non plus exagérer. En ce centenaire de la première guerre mondiale, il faudrait se rappeler que des millions de Français ont vécu pire et qu'ils n'en ont pas fait une batteuse. Il est vrai qu'ils ne vivaient pas à l'époque de l'hypertrophie du Moi et de la sensibilité de rosière. Et, dans d'autres pays (je pense par exemple aux coptes d'Egypte), d'autres font face avec dignité.

2) Le style "vous n'aurez pas ma haine" et tout le cinéma de cet ordre n'est que cela du cinéma, qui dissimule la lâcheté. Pour pardonner, il faut d'abord s'assumer, assumer ce qu'on est, assumer l'hostilité. Je préfère les moines qui absolvaient ceux que les chevaliers tuaient, c'était plus cohérent et plus viril. Je préfère le père de Foulcauld, qui commença par être soldat.
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Et celui-ci, en réponse à un commentaire lui aussi censuré et que je ne peux donc reproduire, expliquant que les gens de Charlie Hebdo l'avaient bien cherché et qu'ils n'avaient que ce qu'ils méritaient :

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Autrement dit, vous légitimez que le délit de blasphème anti-Mahomet soit puni de mort. Vous comprendrez (ou pas, d'ailleurs) qu'on puisse être en opposition radicale avec vous.
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samedi, mai 12, 2018

L'Europe prison des peuples : gouvernement à l'italienne

Les Italiens nous font un sketch typiquement italien. Et c'est aussi pour ça qu'on les aime.

Le gouvernement M5S + Liga, élu sur un programme farouchement anti-européiste, ne comprendra, à la demande du président de la république, aucun ministre anti-européiste !

Les Italiens prouvent une fois de plus que l'Europe est la prison des peuples, en faisant un numéro à la Tsipras, la trahison du peuple : une élection sur le thème de l'anti-européisme d'un gouvernement qui finit par se soumettre à la dictature européiste. Comme le dit l'alcoolique Juncker, « Il n'y a pas de vote possible contre les traités européens ».

La logique des européistes est limpide. Peu importe ce que les peuples européens pensent et votent, ce sont des imbéciles. Nous, nous savons et, en vertu de deux facteurs :

1) le grand remplacement.

2) la puissance des faits accomplis

le temps joue pour nous. Gagnons du temps par tous les moyens, même les plus dégueulasses, comme nous représentons le Bien, à la fin, nous serons absous de toutes nos saloperies.

On aimerait trouver chez leurs opposants pareille détermination.

Et pourtant, je persiste à penser que le vrai changement viendra d'Italie.

Pour Marin

Suite à ce billet (Aldo avait bien subodoré que « Kevin » était un adepte de la « religion de paix et d'amour ») quelques compléments :

Marin, l’autre héros français. Son histoire témoigne de plusieurs dénis français.

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Face à ces dénis de toute nature, aveuglement quant aux causes de l’agression, aveuglement quant à ses conséquences, aveuglement quant aux solutions à y apporter, Marin et sa famille sont restés dignes et héroïques, bien que très choqués par le verdict. Comme pour le colonel Beltrame, l’autre héros français, la foi a joué un rôle, notamment cette rencontre récente avec le Pape François, afin de se hisser à un niveau élevé d’engagement, de résistance à l’adversité, d’espérance et de courage face au réel, et même, d’aptitude au pardon.

On peut à l’inverse espérer que dans le naufrage du traitement social, médiatique, politique et judiciaire de cette affaire, l’auteur des coups, le coupable du martyre de Marin, n’aille pas pour parachever son parcours criminel, se radicaliser dans une prison dont on doute qu’elle puisse, de toute façon, à elle seule résoudre le problème qui se pose ici et qui concerne le dysfonctionnement de la société française tout entière.
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La vérité est toute bête et il faut la dire sans hésiter. Depuis cinquante ans, avec la complicité passive et active de la branche française de l'hyper-classe mondialiste, et sans réaction de défense du peuple français,  des populations, et non des individus isolés, venues de pays de merde avec une religion de merde, se sont installées en France et s'y sont reproduites au point de transformer progressivement, par leur poids démographique devenu poids politique et social, la France en pays de merde.






jeudi, mai 10, 2018

Iran : Trump est un con, c’est bien connu.

Je ne sais pas si Donald Trump a eu raison de dénoncer l’accord nucléaire avec l’Iran. Mais il y a un truc que je sais : les Européens qui critiquent cette décision le font par lâcheté, par peur du conflit, quel qu’il soit, même le plus nécessaire. Les arguments qu’ils donnent sont pures arguties de tchatcheurs efféminés. Les européistes sont plus que jamais femelles.

Ces gens-là commenceraient par avoir les couilles de défendre leurs pays, je commencerais à les prendre au sérieux.

Addendum :

Voir l’article d’Edouard Husson en commentaire de ce billet. Nous nous rejoignons sur la conclusion : puisqu’ils ne sont prêts ni à se fâcher avec les Etats-Unis ni à se rapprocher de la Russie, les pays européens sont ridicules.

mercredi, mai 09, 2018

On est des consommables

« On est des consommables ». Voilà ce que m’a dit un trentenaire séparé de la mère de son fils. Bien sûr, la conversation partait sur les relations hommes-femmes, les divorces sur un caprice. Mais elle s’est élargi pour parler du monde en général et le « on est des consommables » restait toujours valable et c’est un bon résumé.

mardi, mai 08, 2018

Kevin ? Vraiment ?

Kevin est le prénom pas du tout connoté choisi par les journalistes pour parler de l’agresseur de Marin. S’ils n’ont pas choisi Mohammed, aussi peu connoté, c’est le hasard le plus total.



Je suisd’accord avec Aldo : nous sommes fous.



lundi, mai 07, 2018

Quand les pervenches foutent sur la gueule des hirondelles

Paris : violente altercation entre les employés de la société Moovia et la police

On apprend que, parmi les contractuels new look, il y a de la racaille qui veut en découdre avec la police. Des kapos, en somme.

On n’arrête pas le progrès delano-hidalguien !

L'individu et le monde : le renversement de la perspective

Olivier Rey remarque que la quantification du monde, l'avénement des statistiques, précède la modernité, comme une condition nécessaire. Ce n'est pas qu'auparavant, les hommes ne savaient pas compter, c'est qu'il n'en éprouvait pas la nécessité.

Traditionnellement, on part du tout, puis, dans l'analyse, on divise  de plus en plus fin : le monde, la civilisation, le pays, la province, le village, la famille. Quand on ne peut plus diviser, on s'arrête, c'est le sens étymologique issu du latin du mot individu (même chose du grec avec atome).

Cela correspond à une vision du développement humain : on naît indifférencié dans une famille, un pays, une civilisation, puis, à force d'apprentissage et de vécu, on devient un individu, ayant sa personnalité, ses opinions, ses qualités, son épaisseur. On est d'autant plus homme qu'on est plus vieux.

La modernité inverse la perspective. Elle part de l'individu et construit de la base au sommet la société (terme apparu avec les Lumières), d'où la nécessité de la statistique. Le développement est inversé : l'homme naît libre, et bon. Il est peu à peu absorbé, et pollué, par le tout.

Seulement, la modernité, en inversant la perspective, a sacrifié une étape : l'apprentissage et le vécu.

C'est pourquoi l'individu moderne est un éternel adolescent, qui ne s'est pas construit une personnalité (gibier idéal pour la société de consommation). En bout de course, on obtient ce que Dalrymple appelle l'individualisme sans individualité : plus on est libre, plus on fait tous pareil (il n'y a qu'à voir la prolifération des bagnoles à gros cons noires, blanches ou grises).

Nos arrières-grands-parents paysans, une fois dégagés de leurs obligations militaires, étaient plus libres que nous ne le sommes. Moins licencieux, mais plus libres. Ils ne passaient pas leur vie encadrés de « Fumer tue », « manger bouger », « cinq fruits et légumes par jour » et tout un tas d'interdictions dont les plus dommageables sont celles qui limitent la liberté d'expression. Autre symptôme : la part de leurs revenus dont ils avaient la libre disposition était plus grande.

Bien entendu, ce léger problème de liberté est passager, pour deux raisons :

1) Les gouvernements s'efforcent, à coups de prévention, de conseils, de sollicitude et d'un peu de punition quand même de nous faire oublier ce que c'est. Bientôt, nous n'aurons plus de repères. La liberté des modernes comme la liberté des anciens nous seront aussi étrangères l'une que l'autre.

2) Notre société d'adolescents ne fait plus assez d'enfants pour se perpétuer, donc le problème devrait disparaître, faute de protagonistes.

dimanche, mai 06, 2018

Manu le tordu et la politique malsaine

La personnalité d'Emmanuel Macron me met profondément mal à l'aise.

On le dit charmeur, mais, quand on a l'expérience de la vie, on sait ce que ce terme désigne : des gens absolument pas fiables, qui vous planteront un poignard dans le dos si cela les sert. C'est pourquoi ceux qui nous font la publicité du charme d'Emmanuel Macron sont soit des imbéciles soit des hypocrites.

Pour ma part, j'ai un dégoût instinctif de ce genre de personnalité, le courant ne passe pas entre nous. Nous savons dans les trente premières secondes que nous sommes ennemis. Leur charme ne prend pas sur moi, ils m'en veulent et je m'en méfie comme de la peste.

Emmanuel Macron pousse la psychologie de narcissique immature à un point pathologique. Il n'est pas père de famille, mais il n'est pas une non plus le père de la nation. Il est plutôt l'éternel fils à sa maman. Le contraire du guide du peuple.

Cette personnalité malsaine est au service d'une politique toute aussi malsaine. Il y a adéquation.

Un exemple :

GÉNÉRATION IDENTITAIRE, ERIC ZEMMOUR : L’OMBRE DE LA DILCRAH

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Est-il normal, souhaitable, acceptable ; qu’un haut-fonctionnaire d’une grande démocratie demande à une firme étrangère de censurer, sans motif valable, un mouvement politique qui agit dans la légalité et qui n’appelle pas à la violence ? Inutile de passer par les tribunaux pour empêcher un opposant de s’exprimer, la justice est rendue par la DILCRAH et les Gafam.

[…]

Il faut savoir que la France est le pays qui censure le plus grand nombre de pages sur Facebook, devant l’Inde beaucoup plus peuplée et devant la Turquie qui ne fait pas figure de modèle de démocratie ouverte …
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On mesure la décadence de la France à ce fait : elle s'est donnée à un fou amoureux de lui-même, sans frein intérieur et sans frein institutionnel. Cela ressemble fort à un suicide politique, comme certains animaux se couchent et se laissent mourir.

Au delà de la personnalité peu intéressante d'Emmanuel Macron, cette situation est navrante. Bien sûr, il y a les circonstances indignes de son élection, mais pourquoi en face ne se crée pas une opposition forte et réfléchie ? Sommes nous déjà au stade, comme le croit E. Zemmour, où il n'y a plus un peuple en France mais plusieurs et où les Français qui se préoccupent du destin de la France sont minoritaires ?

Un peuple d'hommes libres se laisserait-il faire ?