Tocqueville se méfiait des "passions démocratiques".
Nos hommes politiques ont trouvé la formule électorale magique, la plus puissante des passions démocratiques actuelles : la peur. Chacun son style : Bush en sherif qui tire d'abord et pose les questions après, Chirac qui compatit à tout, qui fait "part de sa vive émotion" à propos d'un rien, une vraie cellule de soutien psychologique à lui tout seul.
D'autres ont compris. Sarko : la France va à la catastrophe si vous n'élisez pas un réformateur (c'est à dire Nicolas S.) ; Hollande : la France va à la catastrophe si la droite reste au pouvoir. Etc ...
Le citoyen qui ne s'y laisse pas prendre a de quoi être effaré. Kerry avait dit pendant la campagne électorale que le terrorisme ne devait pas obséder les Américains, que c'était une nuisance à prendre au sérieux, mais au point de changer la vie. Ce propos de simple bon sens a été repris de volée par les conservateurs pour faire de Kerry un allié de Ben Laden.
Je me sens désemparé : la France est dans une situation difficile mais pas désespérée, donc passionnante, les choix à faire dans tous les domaines devraient être exposés, débattus, soupesés. Au lieu de ça, on se balance à la tronche des scénarios plus apocalyptiques les uns que les autres. A gauche, l'avenir rendra Zola ridicule si la droite reste au pouvoir ; à droite, l'URSS sera un paradis par rapport à la France de dans dix ans si la gauche revient au pouvoir.
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