Voici un article du Monde à propos des redoublements. On voit bien que poser la question des redoublements revient à s'engager dans un polémique stérile, la question à poser est :
Comment détecter et aider les élèves en difficulté scolaire ?
Ce débat n'est pas vraiment lancé.
La Finlande, en tête de la classe européenne, a banni son usage
LE MONDE 10.12.04 15h18
Une aide, qui associe les parents, est proposée aux enfants dès que des difficultés sont décelées.
Stockholm de notre correspondant en Europe du Nord
L'égalité des chances. L'expression revient sans cesse à la bouche des autorités finlandaises dès lors qu'on aborde le dossier de l'éducation. A les entendre, c'est l'une des clés principales de la réussite de leur système éducatif, récompensé, le 7 décembre, par une première place au classement trisannuel établi parmi les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
Or, dans l'esprit finlandais, le redoublement d'une classe par un élève ne correspond pas à cette logique de l'égalité des chances. Au contraire, il creuse les inégalités. "Cela a quelque chose de frustrant et d'ennuyeux pour un enfant d'avoir à reprendre de zéro une année entière de cours, explique Pekka Kupari, chercheur à l'Institut pour la recherche sur l'éducation, à l'université de Jyvãskylã. En Finlande, nous pensons pouvoir soutenir les élèves autrement qu'en leur imposant le redoublement."
Aussi est-il quasiment banni dans ce pays nordique. Seuls 0,5 % des élèves ne passent pas automatiquement dans la classe suivante, d'après les statistiques du ministère de l'éducation. Comment concilier un tel principe avec un bon niveau général dans les classes finlandaises, reflété par la première place au classement de l'OCDE (consacré aux compétences des élèves de 15 ans) ? L'idée est de déceler le plus tôt possible les difficultés rencontrées par les élèves pour tâcher de les gommer dans la foulée.
"Dès qu'un enseignant remarque un problème chez un enfant, celui-ci se voit proposer des cours supplémentaires ou des activités particulières pour y remédier", pointe Jari Rajanen, conseiller au ministère de l'éducation. Selon lui, environ 6 % d'élèves par classe ont des besoins spéciaux. Un chiffre en légère hausse depuis le début de la décennie. "L'école doit faire face aux mêmes problèmes que ceux de la société", constate-t-il. D'où la nécessité de développer les relations entre les écoles et les familles. Des activités sont organisées avec les parents.
Pour les élèves d'origine étrangère, dont la proportion reste limitée (4 % dans les classes entre 7 et 12 ans, par exemple), l'accent est mis sur une bonne maîtrise de la langue finnoise, fort peu commode à apprendre. Dans certains quartiers des grandes villes, des écoles sont spécialement préparées à répondre à leurs besoins. Il n'empêche que ces élèves-là "ont plus de difficultés que les autres", reconnaît Maria Biskop, chargée de ce dossier au ministère.
Antoine Jacob
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