Mise en place du médecin référent, bien. Payé à l'acte, très mal.
La logique du médecin référent est d'être payé à la tête, afin qu'il ait intérêt à voir chaque malade le moins possible (pour pouvoir en enregistrer plus) et donc faire plus de prévention.
De plus, on sait par l'expérience d'autres pays que le "1 euro/consultation qui responsabilise" accroît les inégalités (certains des plus pauvres hésitent devant le 1 euro) sans faire baisser la consommation de soins (qu'est-ce que 1 euro pour les gens qui ont les moyens et qui sont les plus gros consommateurs ?)
Bref, encore une demi réforme ni faite ni à faire.
Or, ce que je dis n'a rien n'a rien de révolutionnaire, vous trouvez ça dans tous les livres qui traitent de systèmes de santé.
Nos ministres sont-ils des imbéciles ? Pour certains, c'est probable, mais ce n'est qu'une réponse partielle.
L'essentiel tient en ceci :
_ les ravages de la "communication" : prendre les Français pour des imbéciles incapables de comprendre des problèmes complexes. Les conseillers en communication le disent et le répètent : "Faites passer des messages simples." L'utilisation de cette expression tarabiscotée "faire passer des messages" devrait pourtant suffire à les identifier comme charlatans.
_ l'absence de politique. Soyons clair : si l'on demandait au ministre comment il voit le système de santé dans dix ans, quel est son objectif politique et social ("réduire les dépenses" est un objectif comptable partiel et impuissant à entrainer l'adhésion), je doute qu'il puisse répondre.
Or, justement, je pense que ce qui manque aux Français, c'est un vrai projet politique.
Par absence d'imagination, on se rabat alors sur les mesures clientélistes (chassez le naturel, il revient au galop) ; en l'occurence, on fait plaisir aux spécialistes.
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