Je ne suis pas anarchiste. Je pense qu'un Etat est nécessaire au bon fonctionnement d'une société. Mais j'ai l'impression que la IIIème République n'a été qu'une parenthèse dans l'histoire de France. Le bon vieux temps de l'administration royale égalisant les conditions sous sa poigne (plus ou moins) de fer est revenu.
Cela annoncerait par voie de conséquence le retour de la France explosive. C'est la thèse tocquevilienne, comme quoi les ferments de révolution sont plus nombreux en France car la société civile, nivelée par l'administration, dispose de peu de moyens et de culture démocratique pour exprimer ses conflits autrement que par la violence. De plus, les révolutions sont plus faciles, puisqu'il suffit de changer la tête de l'Etat tout puissant (Louis XVI par Robespierre, Robespierre par Bonaparte, Bonaparte par Louis XVIII, etc ...).
Les analyses de Tocqueville sont vieilles d'un siècle et demi, mais elles pourraient peut-être encore s'appliquer. N'exagérons pas, je ne prends pas les vessies pour des lanternes, les "grandes" grèves de 1995, caprices de privilégiés (1), pour les prémices de la révolution.
Il n'empêche que l'alternance systématique depuis 20 ans et l'impuissance des gouvernants à commencer à réfléchir à concevoir des moyens éventuels d'élaborer dans un futur presque proche une ébauche de balbutiement de brouillon de projet politique ne manquent pas de me préoccuper.
J'ai probablement tort, puisque notre bien-aimé Président, l'inénarrable Jacques C., ne trouve rien de plus urgent que de s'inquiéter de la biodiversité (toujours sur ce mode compassionel, compatissant -on sent qu'il souffre avec la fauvette bleue à bec argenté du Bas-Poitou- qui donne si fort envie de lui flanquer des beignes).
Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à Louis XVI, bien ennuyé par ses turbulences politiques qui lui gachait ses chasses lors de l'été 1789. C'est vrai, tous ces gens qui attendent de leurs dirigeants qu'ils arrêtent de s'agiter et qu'ils agissent, c'est d'un triste, c'est petit, mesquin, bourgeois quoi, vous ne trouvez pas ?
Cette association d'idées est sans doute un effet de mon mauvais esprit.
(1) privilégiés au sens propre : qui bénéficient de conditions dérogatoires à la loi commune (retraites, emploi)
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