J'apprends que certains parlent de changer la loi électorale pour les députés afin de passer à une proportionelle intégrale ou partielle.
Je tombe de l'armoire : la question, qui irrigue toute la politique française de 1789 à 1958, de savoir comment concilier la souveraineté du peuple et son expression en vue de former un gouvernement viable, me paraissait régler par le scrutin uninominal à deux tours.
Ce mode de vote permet de dégager des majorités claires et les Français ne se sont pas privés de l'utiliser pour changer les gouvernements qui leur déplaisaient.
Alors pourquoi le modifier ?
Je crois, hélas, que la réponse est toute simple : que la politique serait plus sereine si elle se faisait entre gens bien, compétents, qu'elle passionne, bref, entre politiciens professionnels, dans l'ombre des cabinets, en quelques manoeuvres de couloirs.
Les électeurs sont turbulents comme la mer, changeants comme le ciel, ne votent pas toujours pour les sommités, même très intelligentes. Si on pouvait s'en passer le plus longtemps possible, ça serait mieux.
Alors autant faire des listes entre soi. Au moins, les célébrités en tête de liste seraient sûres d'être élues : elles ne seraient plus menacées par la précarité électorale due à ces grands enfants capricieux que sont les électeurs. Et la réduction de la précarité n'est il pas un noble but ?
Vous trouvez mon interprétation trop négative ? Rappelez vous comment les dernières sénatoriales ont servi de refuge à des épaves politiques, incapables de se "réinsérer" dans la "vraie vie", Charles Pasqua, Dominique Voynet, par exemple.
Croyez vous que cette classe qui a si peur de partager le quotidien de ceux qu'elle ait censé représenter manquerait d'imagination pour justifier de figer les rentes de situation ?
Minable tout ça, n'est-ce pas ?
Je ne suis pas pour les têtes au bout d'une pique, mais je ne peux m'empêcher de penser que ça ferait quelque fois du bien !
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