lundi, janvier 09, 2006
Chroniques d'une résistance 2003-2004 (I. Roufiol)
FF
C'est une compilation de chroniques du Figaro. L'auteur est assez obsédé par le danger islamiste en France, le fascisme vert. Il reconnaît que ses funestes prédictions sont peut-être erronées mais, jusqu'à maintenant, ses contradicteurs de la République des Gentils (ce que j'appelle la GT, la Guimauve Totalitaire) ont toujours été démentis par les faits. Ce ne sont pas les dernières émeutes de banlieues qui ont du le faire changer d'avis !
A ce propos une remarque : la vérité a bien du mal à se faire entendre en France. Le premier ministre euphémise cette rébellion des banlieues en "troubles sociaux", niant leur caractère ethnique, tout en proposant des solutions ethniques (lutte contre la discrimination, "discrimination positive", etc.) Il y a là une contradiction qui illustre bien le malaise devant les faits. Le caractère ethnique de ces émeutes ne fait aucun doute, il suffit de constater que des populations dans des conditions sociales aussi désastreuses mais d'ethnies différentes n'ont pas bougé. On remarque qu'il y a une analogie avec le terrorisme : ceux qui expliquent le terrorisme par la pauvreté seraient bien en peine d'étayer cette explication par des faits. Les terroristes ne sont pas tous parmi les plus pauvres et, inversement, tous les plus pauvres ne sont pas terroristes. Problème d'ailleurs réglé par un édistorialiste de la chaîne Al-Arbiya : "Tous les musulmans ne sont pas des terroristes, par contre, hélas, presque tous les terroristes sont des islamistes."
Roufiol trouve que le "milieu enseignant est volontiers immature et conformiste dans ses raisonnements". Les diatribes fantasmatiques des "profs" contre le libéralisme et la "marchandisation de l'école" sont si caricaturales qu'elles prêtent à sourire. J'ai d'ailleurs écrit à sauv.net que je ne trouvais pas pertinent de mélanger leur combat pour l'enseignement avec l'anti-libéralisme; mais, visiblement, c'est un dialogue de sourds. Je rappelle en passant que l'échange, y compris l'échange marchand, est à la base de notre société et il est étrange d'en voir condamné le principe (les modalités, elles, sont toujours discutables) par des gens dont la profession intellectuelle devrait, idéalement, garantir un minimum de recul. Mais on sait bien que, en réalité, les intellectuels n'ont jamais hésité devant le ridicule de l'excès et que, parfois, ils s'y jettent avec délice.
Incidemment, j'ai appris que la femme de José Bové avait été exclue de de la Confédération Paysanne qu'elle a traité de "syndicat de machistes". Les progressistes ne sont pas ceux qu'on croit, mais on le savait déjà : il suffit de compter le nombre de femmes et de basanés dans la direction du PS. Un journaliste du Herald Tribune écrit que, si le PS est tellement arc-bouté contre les quotas et la "discrimination positive", c'est que sa direction essentiellement blanche redoute inconsciemment de voir remise en cause la suprématie des gens bien comme il faut (c'est-à-dire blancs et énarques). C'est sans doute excessif, mais, hélas, significatif qu'on puisse le penser.
Petit commentaire de Roufiol sur mes amis bovésistes, protestant contre la mort d'un loup et pour l'arrachage des OGM : Ce qui signifie que dans l'univers mental des ayathollas verts, une plante transgénique est plus dangereuse qu'une bête sauvage. Et il faudrait les prendre au sérieux ...
Roufiol m'a aussi fait découvrir une stupéfiante citation de J. Chirac en 2003 disant que la France est autant le produit de la culture musulmane que de la culture chrétienne. A ce stade d'ânerie, le commenatire est superflu.
Un extrait :
A propos de Bertrand Cantat
Un mot encore sur cette République des Gentils, sa quête de l'amour, son antiracisme, son doux despotisme. Pour y être admis, il suffit d'étaler sa bien-pensance. Elle veut que les minorités aient toujours raison, que l'immigration soit une chance, le délinquant une victime, José Bové un visionnaire, le libéralisme un désastre, le Medef une tyrannie, le pacifisme un but en soi, George W. Bush un fasciste, les Israéliens des fauteurs de guerre, les bombes humaines palestiniennes des martyrs ; et j'en passe.
Parce que Bertrand Cantat, le chanteur de Noir Désir, représentait parfaitement cette génération conformiste - il avait manifesté contre Le Pen, pour les sans-papiers, le sous-commandant Marcos, les paysans-travailleurs, les altermondialistes -, sa violence contre Marie Trintignant, sa compagne, décédée après avoir reçu des coups sur la figure et être sans doute tombée à terre, a souvent été excusée par de gentils commentateurs refusant de voir en lui le beauf qui bat sa femme. « Bertrand Cantat reste des nôtres », auront notamment écrit trois de ses soutiens dans Le Monde. [je me souviens avoir été scandalisé par cet arrticle]
Ce qui revient à dresser ce constat : ceux qui auront alimenté l'accusation contre un gouvernement déclaré évidemment responsable de la canicule auront en revanche montré beaucoup de réserve pour désigner Cantat comme le machiste qu'il s'est pourtant révélé être. Se vérifie que nos gardiens du politiquement correct ont de l'éthique et de l'équité une vision pervertie.
Le totalitarisme des altermondialistes
Soit dit en passant : le machisme semble être une pratique ancrée chez nombre d'altermondialistes. Il est vrai que ceux-là sont de vrais conservateurs, puisant dans le passé révolutionnaire et paysan leurs références, viriles et autres. Les femmes se font discrètes dans leurs instances dirigeantes. Et l'on se souvient de la manière dont José Bové avait « licencié » son épouse, octobre 2000. Elle avait alors dénoncé la Confédération Paysanne comme « un syndicat de machos ». Mais bon, oublions.
Aujourd'hui, l'altermondialisme et le «bovisme», tels qu'il sont exprimés sur le plateau du Larzac cet été devant 200 000 sonnes, sont vus par la gauche et ses médias comme la révélation politique de la rentrée. Les socialistes pensent y avoir trouvé la « gauche mouvementiste » capable de répondre aux attentes des enseignants et des intermittents du spectacle. Des commentateurs jubilent déjà devant la « rentrée brûlante » promise par Bové. Même François Bayrou y voit « un mouvement important, qui est en train de naître. » Bigre !C'est à se demander s'ils ont bien écouté Jacques Nikonoff, membre du Parti communiste, président autodésigné d'ATTAC France, mouvement altermodialiste « d'éducation populaire ». Son « autre monde» tel qu’il le décrit, serait celui où l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) serait « démantelée », l'idéologie libérale « éradiquée », le chômage « supprimé », l'État « démocratisé ». Son combat anticapitaliste donc antiaméricain, anti-OGM, mais aussi décentralisation, antiréformes, etc. le rapproche de l'idéologie stalinienne [je m'étonne toujours que nous ne soyions pas plus nombreux à faire ce rapprochement, pourtant d'évidence]. En fait, c'est un grand bond en arrière que proposent les altermondailistes . La gauche applaudit à ce totalitarisme en marche...
(il s'agit de rioufol, pas roufiol -> dans le titre) ;)
RépondreSupprimerRioufol, comme les prosélytes de la GT, discrédite son discours par des propos excessifs ou franchement idéologisés.
RépondreSupprimerCette 'rébellion' n'a pas pour caractéristique principale l'ethnie des participants... "Il suffit de costater" que les quartiers nord de Marseille (pleins d'arabes) ou les squatts de maliens à Paris ne se sont-ils pas embrasés (c'est l'exact inverse de son argument). Car ce ne sont pas des ghettos ! Ils sont intégrés à la vie sociale locale. C'est l'exclusion géographique, la mise au ban de la société à travers la "cité" qui est le terreau. La graine vient d'une part de la psychologie d'un gamin de 15ans, en révolte avec pas mal de choses (ses pulsions homo, sa mère, l'école, etc.) et d'autre part à l'éducation reçue (et là, l'argument ethnique tient, grâce à sa dimension culturelle et donc éducative). Combien d'émeutiers sont issues d'une famille monoparentale ?
Une discrimation positive sur une base géographique a été proposée... elle est certainement plus pertinente !
Enfin, quel rapport avec Cantat ? Le juger comme une brute ne sachant pas juguler sa violence permet-il de juger également son engagement politique ?
L'utilisation d'un fait divers malheureux (en l'occurence un crime passionnel, aussi violent que non prémédité) à des fins politiques est rarement noble. Ceux qui l'ont défendu comme ceux qui ont réclamé sa tête ont manqué de la décence la plus élémentaire. On ne justifie pas plus un crime par un engagement politique qu'on ne suscite la pitié ou l'empathie par l'émotion télévisuelle.
Permettez moi de persister à penser qu'il y avait un caractère ethnique dans les récentes émeutes. Que ce caractère ne soit pas le seul, j'en conviens, mais ça n'autorise pas à le nier. Par contre, on peut se demander si ce caractère ethnique est une cause ou un effet.
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