"Je suis effrayé par l'exigence de transparence de notre société car une société transparente est une société violente. La résolution des conflits entre les hommes exige qu'on taise certains griefs, qu'on renonce secrètement à des envies, que des concessions restent dans l'ombre, que des petits arrangements soient tus, qu'on ait un minimum de pudeur et de retenue dans l'expression de son ego."
J'approuve, c'est pourquoi je crois à l'efficacité de la démocratie représentative dont une des fonctions est d'adoucir les revendications brutes grâce à l'écran de la représentation. Mais, ce discours non-conforme à la doxa actuelle du vénéré peuple souverain, direct, omniscient et omnipotent, est-il encore audible ?
Il aurait été judicieux que le commentaire distingue la transparence des informations échangées entre les individus et la transparence des informations entre les institutions politiques et les individus.
RépondreSupprimerPour la première, cette transparence est nuisible : la liberté de penser commence précisemment par le fait de pouvoir dissimuler tel ou tel désaccord.
Pour la seconde, il est indispensable que les institutions politiques et leurs représentants ne présentent aucune distortion de l'information qu'ils produisent en face de ceux qui les ont mandatés.
En entretenant la confusion entre ces deux types de transparence, on joue un jeu dangereux.