lundi, mars 06, 2006
Le premier sexe (E. Zemmour)
FF
Il paraît qu'il s'agit d'un plagiat, je n'en sais rien ; mes excuses à l'auteur si ce n'est pas le cas, mes excuses au plagié sinon.
L'auteur est motivé par son irritation des hommes-femmes à la mode : les hommes fidèles, les hommes qui s'épilent, les hommes qui langent bébé, les hommes qui prennent soin de leur peau, etc.
L'homme est devenu une femme comme les autres.
Mais la féminisation de la société est avant tout une dévirilisation, et c'est un marché de dupes pour les femmes : en éradiquant l'homme macho et viril, on éradique aussi l'homme protecteur et responsable. C'est en ces temps d'hommes-femmes qu'il y a un maximum inédit de mères abandonnées avec leurs enfants (1), il est facile, quand on entre dans la psychologie, d'y voir une relation. On ne joue pas impunément aux apprenties sorcières avec une répartition des rôles qui s'est cristallisée sur des millénaires. Si il en était ainsi, il devait bien y avoir une raison.
Ce phénomène daterait des suites de la guerre 14-18, épisode où les valeurs masculines ont rebuté les hommes eux-mêmes.
Or si les valeurs féminines (2) (l'écoute, la douceur, la fusion, l'intuition, la sécurité) sont importantes, il n'en demeure pas moins que les valeurs masculines (l'ambition, la force, la liberté, la raison, le risque) sont tout aussi indispensables.
Pour le dire franchement, les valeurs féminines, notamment fusion et sécurité, mènent aisément à la dictature douce. La Révolution Française peut être vue comme une réaction contre l'influence croissante des femmes (Maintenon, Pompadour, Marie-Antoinette) sous l'Ancien Régime, ceci expliquerait pourquoi la Révolution a si allègrement guillotiné des femmes et a été conclue par Napoléon, qui a fait rentrer les femmes à la maison. D'une certaine façon, si la République Française a donné si tard le droit de vote aux femmes, c'est qu'elle avait eexpérimenté les femmes au pouvoir avant tout le monde (3).
Soyez virils, soyez libéraux !
On peut interpréter quelques phénomènes politiques comme une lutte contre la dévirilisation, par exemple le succès du FN et la conversion de jeunes blancs à l'Islam, religion virile par excellence (la femme ne peut y être que pute ou soumise).
L'auteur a une comparaison très cruelle mais désopilante. François Hollande, qui, comme chacun sait, est une femme politique (il discute, il contourne, il manoeuvre mais ne tue pas) a un jour parlé de la dépression post-élection comme du baby blues, de la dépression post-accouchement, c'est très révélateur qu'il emploie cette comparaison féminine, d'autant plus que Le Pen, interrogé sur le même sujet a répondu : "Post coïtum, animal triste." C'est peindre au vif la différence entre les deux.
La mode de l'homosexualité (qui commence à me les briser menues : à croire que, si on n'a pas gouté de la brioche infernale, on est un néanderthalien, un sous-développé, un chichiteux) , c'est justement la négation de la conquête masculine, de la prise d'assaut, de la violence. Et c'est stérile.
Les femmes n'étant pas habitées par la pulsion de mort qui va avec le pouvoir et l'argent, on assiste à un phénomène bien connu : elles dévalorisent tout ce qu'elles touchent. Les professions où elles sont majoritaires perdent leur pouvoir : journalisme hier, juridique aujourd'hui (sauf que les avocats d'affaires, qui eux ont pouvoir et argent, sont encore essentiellement des hommes), demain, politique. En inversant, on peut dire que la montée en puissance des femmes dans une profession est un signe sûr de sa perte de pouvoir, aujourd'hui, c'est en train de se révéler vrai pour la politique. Ce n'est donc pas vraiment un hasard si les conseils d'administrations, vrais lieux de pouvoir, se préservent des femmes comme de la peste.
Plus que dans le vieillissement de la population, c'est dans la féminisation de l'Europe que l'auteur voit la cause de son déclin (voir extrait), même si les deux phénomènes sont liés (une société ne peut pas faire des enfants sans valeurs masculines, exclusivement avec des valeurs féminines : féminisation = baisse de la fécondité).
Il y a deux réactions contre cette dévirilisation : la réaction américaine, cultiver le coté cow-boy, Bush en a remarquablement joué, et l'islamisme.
L'auteur prédit que les femmes voudront revenir, sous une forme moderne, sur cette dévirilisation car ne plus avoir d'homme protecteur se révèle néfaste mais que le principal obstacle sera les hommes eux-mêmes : c'est difficile d'incarner la loi, l'autorité, la force. Les femmes nous en avaient déchargé en taxant ces attitudes de "macho" ; ce n'est pas sûr que, même si on nous le demande gentiment, nous acceptions de reprendre le fardeau.
Je maintiens une résolution que j'ai prise depuis longtemps : il est hors de question que je m'épile jamais.
Volez, ça fait bander (bon OK je sais, ce n'est pas raffiné, il y a mieux comme slogan, mais bon, je m'adapte aux circonstances)
Extrait :
C'est tout le paradoxe féminin.
Les femmes conduisent quand la vitesse est limitée ; elles fument quand le tabac tue ; elles obtiennent la parité quand la politique ne sert plus à grand-chose ; elles votent à gauche quand la Révolution est finie ; elles deviennent un argument de marketing littéraire quand la littérature se meurt ; elles découvrent le football quand la magie de mon enfance est devenue un tiroir-caisse. Il y a une malédiction féminine qui est l'envers d'une bénédiction. Elles ne détruisent pas, elles protègent. Elles ne créent pas, elles entretiennent. Elles n'iventent pas, elles conservent. Elles ne forcent pas, elles préservent. Elles ne transgressent pas, elles civilisent. Elles ne régnent pas, elles régentent. En se féminisant, les hommes se stérilisent, ils s'interdisent toute audace, toute innovation, toute transgression. Ils se contentent de conserver. On explique en général la stagnation intellectuelle et économique de l'Europe par le vieillissement de sa population. Mais Cervantes écrivit Don Quichotte à soixante-quinze ans ; de Gaulle revint au pouvoir à soixante-huit, et le chancelier allemand Adenauer à plus de soixante-dix. On ne songe jamais — ou on n'ose jamais songer — à sa féminisation.
Les rares hommes qui veulent conserver la réalité phallique du pouvoir se barricadent efficacement contre la féminisation de leur profession. Ils agissent comme s'ils étaient des îlots de virilité dans un monde féminisé. On les traite de « machos », ils n'en ont cure. Ils approuvent les lois sur la parité que votent les politiques en se gardant bien de faire de même au sein des conseils d'administration. Parce que le pouvoir, c'est la capacité au moment ultime de tuer l'adversaire. C'est, au final, l'instinct de mort. C'est pourquoi le pouvoir est le grand tabou de notre époque.
(1) : on a un double mouvement contradictoire. D'un coté, on facilite la fuite de responsabilité des hommes : divorce pour un oui pour un non, contraception (si elle a un enfant, c'est qu'elle l'a voulu), femmes indépendantes (donc pas besoin d'homme). De l'autre, on essaie de les rattraper avec des pensions alimentaires de plus en plus punitives.
(2) : valeurs féminines/ masculines : il s'agit d'idéaux, je sais bien qu'il y a des hommes qui ont des valeurs féminines et des femmes qui ont des valeurs masculines.
(3) : l'auteur aborde au passage un sujet qui m'est cher (tous les chemins mènent à Rome) : la passage de l'Instruction Publique (valeur masculine) à l'Education Nationale (valeur féminine) date de 1944, comme le droit de vote des femmes.
Bonjour.
RépondreSupprimerPuis-je me permettre de rectifier une erreur ? La "rebaptisation" de "l'instruction publique" en "éducation nationale" date de 1932 (gouvernement Herriot) et pas de 1944.
Pour ne pas accabler plus que nécessaire la gent féminine, il faut tout de même remarquer que quasiment tous les penseurs de "l'éducation nouvelle" (l'idéologie responsable de la décrépitude de l'école en France et ailleurs) étaient des hommes...
PS : si vous lisez l'anglais, cette page Web(http://www.illinoisloop.org/gender.html) ne manquera pas de vous intéresser...
Désolé pour cette inexactitude, je n'ai fait que reprendre Zemmour, ou peut-être ai-je mal compris la phrasen, ambigue.
RépondreSupprimerMerci de la correction et du lien.