A lire certains libéraux comme Pascal Salin, la réponse à la question que je pose en titre me semble bien près de la négative.
J'ai une réponse beaucoup plus positive : je me sens libéral et, dans une certaine mesure, patriote. Il faut être modeste dans le patriotisme ; à l'heure de l'épreuve, "quelqu’un a plié qu’on aurait cru plus ferme et plusieurs s’en vont qui devraient demeurer", comme dirait Victor. Je ne sais pas moi-même ce que mon patriotisme vaut, n'ayant jamais eu d'occasion de le mettre à l'épreuve (Jean Prévoost écrivait "Serai-je couard sous le feu ?", dans son cas la réponse fut "non". Mais on n'a pas toujours, heureusement, un Vercors pour tester son patriotisme.)
Or, on oppose souvent le mondialiste, libéral et apatride, au patriote, c'est particulièrement flagrant dans le courant dit souverainiste.
Je crois que c'est une erreur de perspective. Il s'agit de deux ordres d'idées différents.
Le libéralisme ne dit rien de la société qui le prend pour principe. On peut être libéral à Tombouctou ou à Dunkerque.
Deux pays ayant pris comme principe le libéralisme n'en deviendront pas pour autant identiques.
Le libéralisme est avant tout un principe moral : éviter de restreindre autant que faire se peut la liberté d'autrui et lui laisser la liberté de prendre les décisions qui le concernent.
Mais ces individus laissés libres n'en constituent pas pour autant des nations identiques : la géographie, l'histoire, la population, la culture diffèrent.
De même que la Grande-Bretagne n'est pas les USA (parler de pays anglo-saxons est source d'erreurs), une France libérale ne deviendrait pas la Grande-Bretagne et envisager qu'il puisse en être autrement un manque de confiancedans la culture (1).
(1) : il faut préciser que ceux qui nous décrivent la France libérale comme anglaise sont souvent ceux-là même qui sont censés transmettre la culture, c'est-à-dire des profs et des "cultureux". Ont-ils si peu confiance dans leur travail ? Il est vrai qu'ils sont bien placés pour constater les dégâts culturels que leur idéologie a faits en trente ans.
Tout dépend de la définition que vous donnez du terme "patriote".
RépondreSupprimerSi, en vous définissant comme tel, vous donnez dans vos actes une préférence à tout ce qui provient de votre "patrie", sans contraindre autrui à faire de même, vous êtes cohérent avec le libéralisme.
Si, par contre, vous revendiquez le fait de pouvoir contraindre autrui à faire selon vos vues parce que lui et vous avez le hasard de vivre au sein de la même "patrie", vous êtes un collectiviste et n'avez plus aucune légitimité à utiliser le qualificatif de libéral.
Tout attachement volontaire (et donc non coercitif vis-à-vis d'autrui) à une religion, une ethnie, une région, bref tout groupe de personnes, est parfaitement compatible avec le libéralisme.