Vous entendez parler de l'affaire Clearstream et vous n'y comprenez rien ? Moi non plus et, pourtant, je peux vous expliquer l'essentiel.
Lorsque des frégates ont été vendues à Taiwan, les entreprises françaises d'armement ont payé des commissions à des intermédiaires plus ou moins véreux pour gagner le marché.
C'était clairement illégal et il y a un procès en cours à Taiwan qui pourrait couter des milliards d'euros, qui, bon an mal an, seraient payés par l'Etat français et par les entreprises en question ; un Crédit Lyonnais bis.
De plus, et c'est là que se trouve le coeur de l'affaire Clearstream, les intermédiaires plus ou moins véreux dont je parle plus haut ont reversé une partie des commissions, c'est ce qu'on appelle les rétro-commissions. Combien et à qui ? Mystère total. On parle de 900 M€ à des hommes et des partis politiques, bien évidemment français.
Clearstream, structure de compensation financière, aurait servi à ce lessivage géant.
Les sommes en jeu sont telles (par exemple, elles font que les 45 M€ évoqués par le Canard Enchainé sur un compte de Chirac au Japon ne sont pas invraisemblables) qu'elles justifient bien des vilenies, y compris des meurtres.
C'est pourquoi ceux qui traitent le corbeau, Jean-Louis Gergorin, de paranoïaque sont soit légers soit manipulateurs. C'était d'ailleurs une technique des soviétiques de faire passer les dissidents pour fous. Je ne défend pas JLG, je pense juste qu'il faut se garder de trop affirmer dans ce genre d'affaires.
L'affaire Clearstream apparaît souvent comme un aparté dans la rivalité Sarkozy-Villepin. En réalité, c'est une des nombreuses ondes de choc de l'affaire des frégates de Taiwan.
On ne sait toujours pas où est passé l'argent. Mais si on découvrait, par exemple, que les partis politiques se sont partagés des centaines de millions d'euros issus de la corruption, la rivalité Villepin-Sarkozy serait le cadet de nos soucis politiques.
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