Je me permets de recopier un article du New York Times à propos du Proche-Orient que je trouve assez juste :
On the eve of madness
Et comme toujours, je vous renvoie aussi à l'excellent site de Ludovic Monnerat :
Gagner la guerre, perdre la paix ?
Monnerat ne dit rien d'extraordinaire, seulement il analyse la situation avec l'oeil froid du technicien et, par ces temps de passsions aussi déchainées qu'irréfléchies, ce n'est pas si courant et c'est reposant.
Il serait lassant que je vous fasse la liste de toutes les théories du complot, plus machiavéliques les unes que les autres, que j'entends autour de moi, avec, bien entendu, toujours Israel dans le rôle du méchant.
Quand je commence à évoquer le simple fait que, dans la région, il n'y ni parfait méchant ni parfait gentil, on me regarde comme si j'étais Pervers Pépère faisant la sortie des écoles. Je me demande ce qui enrage tant les gens dans Israel, qu'ils éprouvent un besoin si fort d'en faire le Méchant.
Comme ce n'est pas du domaine du rationnel et que cela s'appuie le plus souvent sur une connaissance très superficielle, voire une totale méconnaissance, de la région, je me tais assez souvent : tant de passion appuyée sur tant de vide, ce n'est pas la peine de discuter.
Faites un test : demandez à tous ces gens qui ont un avis définitif qu'elle est la différence entre chiites et sunnites, vous aurez bien peu de réponses cohérentes. Pourtant, c'est un point fondamental pour comprendre. Et ainsi du reste.
Et pour ajouter une couche de raison, Guy Sorman :
Liban-Israel, la guerre des images
A propos de l'article de Guy Sorman auquel vous renvoyez, c'est manichéen et honteux:
RépondreSupprimer-à cause de la négation explicite de toute responsabilité israélienne dans la situation au Moyen-Orient par un détournement du problème (qui plus est totalement erroné mais c'est vrai qu' assis dans son bureau on ne voit la guerre que comme "guerre des images", réalité réduite à la virtualité!!)
-à cause de la manipulation discusrsive permanente (et jamais assumée explicitement, juste signifiée par allusion) qui consiste à assimiler toute opposition à la politique israélienne à de l'antisémitisme.
Vieux procédé pour disqualifier le contradicteur lorsque l'argumentaire utilisé n'est pas convaincant.
Il ne peut convaincre que les convaincus de "l'unilatéralisme anti-israélien" des medias français: un argument sous forme de "constat" que vous utilisez et qui devrait être qualifié de "totalement hors de raison" tellement il est généralisateur et dénué (sous sa forme englobante)de fondement.
Mais, si on en croit votre réaction dans un conflit "où nous ne sommes pas impliqués" les attitudes devraient être "raisonnables" voire "froides" comme celles d'un technicien (militaire si possible et "neutre" comme M.Monnerat probablement) à défaut c'est le spectre de l'antisémitisme qui rôde!!!
Au passage, M.Boizard, l'antisémitisme n'est ni synonyme uniquement d'une attitude anti-juif ou anti-israélienne ni, malheureusement, une attitude "irrationnelle". A l'inverse, l'utilisation de cet argument assimilatoire n'est rien d'autre qu'une instrumentalisation de l'histoire et sur ce sujet, puisque l'histoire fait partie de vos centres d'intérêt d'excellents travaux d'historiens israéliens sont désormais disponibles en français et en anglais
> pas plus moi que Guy Sorman ne ménageons la responsabilité israelienne : je crois qu'Israel est aujourd'hui dans une impasse politique.
RépondreSupprimer> pour le reste, j'insiste : je préfère cent fois la position rationnelle de M. Monnerat à tout le sentimentalisme peu éclairé que je vois et que j'entends
> je ne mélange pas anti-sionisme et antisémitisme : d'autres le font hélas à ma place. Je ne me suis jamais abstenu de critiquer Israel. D'ailleurs, vous ne trouverez nulle part sur ce blog quelque chose comme "Israel a bien fait" mais simplement "Israel n'est pas le seul et unique responsable" Est-ce trop de mesure et de circonspection à vos yeux ?
> je reconnais une erreur : quand je parle de l'unilatéralisme des medias, je pense à la presse écrite et à la radio : je n'ai pas la télévision, je ne sais donc pas ce qu'elle raconte.
> je maintiens par contre une affirmation : la France n'est pas impliquée dans le conflit actuel (et, à mon avis, ne devrait pas s'y impliquer pour l'instant)
Bien à vous
Pour votre information, voici le commentaire que j'ai posté sur le blog de Guy Sorman :
RépondreSupprimerGuy Sorman dit : "Enfin, l'ensemble des commentateurs ont un avis sur Israel ; aucun n'en a sur le Hezbollah... c'est étrange".
Bien sûr, parce qu'Israel est une sorte de test projectif. Les arabes ne sont là pour la plupart des commentateurs que comme un prétexte à juger Israel.
Comme vous, je suis plutôt a-sioniste. Mais je me fais incendier ici et sur mon blog parce que j'ai le malheur de défendre la position peu manichéenne suivante : "Israel n'est pas le seul responsable".
Le Hezbollah qui se dissimule sciemment au milieu des civils, comme les Libanias qui laissent faire, les Syriens et les Iraniens qui arment et qui financent sont aussi responsables.
Or, je m'aperçois que bien peu connaissent les arabes, bien peu sont allés en Israel, au Liban et en Iran comme je l'ai fait.
Mais toute position simplement prudente est insupportable à qui veut absolument voir le monde en noir et blanc.
A votre jeu "Qui a dit ...", je ne triche pas :
RépondreSupprimer1) Première citation, je dirais bien Chirac.
2) Deuxième citation : Guy Sorman. Je suis de son avis : je pense qu'Israel disparaitra par la pression démographique. Mais je ne pense pas que ça soit une bonne chose et surtout pas qu'il faille hâter cette fin.
Quant à Friedman et au NYT, vous pouvez ne pas être d'accord, mais ce sont encore des opinions discutables.
Allez sur le site du Monde, lisez les articles et les commentaires de lecteurs attachés, et vous verrez ce que sont des opinions vraiment unilétérales : elles ne sont même plus discutables car elles ne sont pas raisonnées(voir mon message sur le "prof de philo")
Un autre exemple d'opinions "discutables" (d'un des meilleurs magazines de langue anglaise, alors... imaginez les autres!):
RépondreSupprimerAnother accidental paper from... The Economist !
Ca devient apparemment une habitude chez eux ! (rappelez-vous: c'est eux qui ont qualifié Bush de... "président par accident"!)
Après avoir assez bien saisi les enjeux de la situation et justement dénoncé "les bondieuseries habituelles", The Economist se joint à la foule de la bien-pensance pour remettre tout le monde dos à dos et exiger... "les bondieuseries habituelles"!
Ils disent: "Arrêtez les frais au Sud-Liban"! Moi je dis: "Arrêtez les frais et les bondieuseries à... The Economist" !
Morceaux choisis:
"this war did not spring from nowhere, even if its timing is an accident. The conditions for it have been building, in slow motion, for years."
"A fact, now being underlined daily in fire, that by giving Hizbullah all those rockets and missiles Iran has transformed a small militia into a strategic threat to the Jewish state. None of the strong states on Israel’s border, such as Egypt or Syria, would dare to plaster Israel’s towns and cities with rockets. A non-state actor such as Hizbullah, inside a weak state such as Lebanon, is much less easy to deter. it was utter hubris for Hizbullah to believe that, with its rockets in reserve, its fighters could keep crossing into Israel with impunity."
"A war that starts by accident is not necessarily easy to end. This one is what Israelis call a “war of choice”. Mr Olmert did not have to ( ???) react the way he did. But now that he has, the stakes could hardly be higher for both sides. It is no longer a matter of wounded pride or the fate of the kidnapped soldiers. If Hizbullah is beaten, it risks losing its position as the strongest power in the fractious Lebanese state, with damaging consequences in the region for its Iranian sponsor and Syrian ally. If Israel falters, many of its people think, the iron wall of military power that has enabled it to win grudging acceptance in the Middle East will have been seriously breached."
"Israel says ( ???) it is killing civilians by accident, but the disparity in firepower means the Lebanese still suffer much more."
"This is madness, and it should end. It is madness because the likelihood of Israel achieving the war aims it has set for itself is negligible (???). However much punishment Mr Olmert inflicts on Hizbullah, he cannot force it to submit in a way that its leaders and followers will perceive as a humiliation (???). Israel’s first invasion of Lebanon turned into its Vietnam (???). It is plainly unwilling to occupy the place again. But airpower alone will never destroy every last rocket and prevent Hizbullah’s fighters from continuing to send them off. No other outside force looks capable of doing the job on Israel’s behalf. At present, the only way to disarm Hizbullah is therefore in the context of an agreement ( ???) Hizbullah itself can be made to accept."
"What is needed now is a way for both sides to climb down. Israel must get its soldiers back, Hizbullah’s departure from the border area and an undertaking that Hizbullah will not attack again. The Lebanese army or a neutral force should then man the border (???). Hizbullah needs to be given a way to consent to these changes without losing face (???)."
http://jcdurbant.blog.lemonde.fr/jcdurbant/2006/08/another_acciden.html