mercredi, novembre 29, 2006
Les 300 jours de Verdun
Superbe livre. Le récit au jour le jour est illustré de la correspondance de combattants des deux camps et de très nombreuses photos. Seul regret, lae manque de plans, d'où une certaine désorientation.
Chacun y sera marqué par tel ou tel témoignage.
Par exemple, un infirmier français raconte qu'un blessé, avec un bandage à la tête répète de façon lancinante "Laissez moi dormir". Il lui enlève son bandage et une partie du cerveau lui coule dans les mains : il a le crâne défoncé. L'infirmier lui fait une piqure de morphine, et le laisse dormir, éternellement.
Je voudrais faire une réflexion un peu détachée mais qui nous ramène à l'actualité. Une thèse "politiquement correcte", rendue par le film ridicule Joyeux Noël voudrait que les soldats de la première guerre mondiale aient été forcés d'aller au combat contre leur gré (1). J'y voyais une thèse marxiste : la classe ouvrière et paysanne envoyée au massacre au moyen de méthodes atroces par la classe bourgeoise.
Mais je crois qu'il y a en fait quelque chose de plus actuel dont je ne m'étais pas assez avisé : à une époque où l'on réduit la démocratie au fait majoritaire, il devient insupportable de penser que la majorité peut se tromper, peut vouloir une guerre dévastatrice.
C'est d'autant plus comique, si l'on est adepte de l'humour noir, que cette thèse "politiquement correcte" vient de la gauche, des mêmes qui nous rebattent les oreilles du fascisme qu'ils croient voir à tous les coins de rue. Or, il y a une chose, parmi d'autres, que l'histoire des fascismes enseigne : que la majorité peut avoir tort.
(1) pour ceux qu'un tableau plus nuancé de la réalité intéresse : quand j'étais petit (ouh là, l'Antiquité ...), j'ai lu un bouquin, Ils étaient de leur village, paru en feuilleton dans la république du Centre, fait d'entretien avec des anciens du village de Josnes, en Beauce.
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