Le pouvoir d'achat (la "vie chère" comme dit l'arriviste des Charentes, pour faire plus "peuple") est un thème de la campagne électorale qui s'enfonce dans la bêtise.
Disons le tout net : IL N'Y A PAS DE PROBLEME GLOBAL DE POUVOIR D'ACHAT EN FRANCE.
Que se passe-t-il ?
1) Les populations qui vivent des minima sociaux (RMI, SMIC) ont vu leurs revenus augmenter beaucoup plus vite que la moyenne.
2) Le revenu des classes moyennes a augmenté moins vite que ... la moyenne, et elles se sont faites rattraper par le bas (c'est la "smicardisation" des classes moyennes).
3) Les plus hauts revenus ont profité à plein directement ou indirectement de la mondialisation.
Il n'y a pas de problème global de pouvoir d'achat en France, il y a "juste" le sentiment de déclassement de la classe moyenne.
Première réaction, primaire et idiote, digne d'un socialiste "à la française" : taxer encore plus les riches pour redistribuer encore plus, mais :
> ils ne sont finalement pas si nombreux
> ils peuvent s'enfuir
> c'est un étouffoir pour l'économie (hé oui : les riches aussi font marcher l'économie)
> la classe moyenne est toujours la "couillonnée" de la redistribution
Deuxième réaction possible : réfléchir et analyser la situation (si vous êtes socialiste ou troskyste, vous pouvez essayer, mais attention, à petites doses, recommencer à réfléchir à fortes doses après tant d'années d'arrêt pourrait provoquer un rhume de cerveau).
Vous vous apercevriez alors que la France est une société à statuts particulièrement stratifiante (il faut habiter dans le bon quartier, pour faire la bonne école pour avoir le bon job). C'est ce qu'on appelle l'ascenceur social bloqué.
Or, qui est le gardien des statuts de toutes sortes, c'est-à-dire le maître d'oeuvre principal (mais non unique) des blocages ?
Mais oui, c'est l'Etat toujours et encore lui. (1)
En réalité, il n'y a aucune problème de demande en France, mais des problèmes d'offre. Si vous voulez augmenter le pouvoir d'achat moyen, rien de plus simple : n'entravez plus le travail et l'investissement (libérez l'enseignement, libérez le temps de travail, licenciez ou mettez à la retraite anticipée une forte proportion des fonctionnaires, permettez le cumul travail-retraite, déréglementez le travail, baissez les impots, etc.)
Mais, bien entendu, personne ne fera rien de tout cela et on s'étonnera que persistent des problèmes dont on refuse les solutions.
(1) : ce qui l'y a de pratique dans la situation française, c'est que l'Etat y étant le principal facteur de risques et de troubles, tous les problèmes se ramènent à : comment faire pour que l'Etat cesse vraiment de s'occuper de ceci ou de cela et laisse place aux initiatives individuelles ?
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