On nous dit, couramment, officiellement, que le taux de prélèvement obligatoire en France est de 44 %.
J'ai des raisons élémentaires d'en douter :
Prenons un salarié non imposable sur le revenu qui a un salaire brut de 100.
> son salaire réel est de 140, puisque son patron a déjà payé pour lui 40 de charges patronales.
> son salaire net est de 80.
> on arrondit les impôts sur ce qui reste à 15 % (l'argent épargné est assez peu taxé -c'est encore à voir, et l'argent consommé est taxé à 19.6 %)
> il lui reste donc 68. Son salaire a donc été taxé de 140- 68 = 72
le taux de prélèvement obligatoire est donc de 72/140 = 51 %
Et cela me paraît un minimum puisque je n'ai pas compté les impots sur le revenu.
Le salariat étant la condition très largement dominante (au moins pour ceux qui travaillent et payent des impôts), il me paraît difficile de croire que le taux de prélèvements obligatoire est seulement de 44 %.
Au fond, on tourne toujours autour du même problème qu'on peut prendre par tous les bouts : il y a trop d'Etat en France, beaucoup trop : les ressources allouées par planification sont par essence moins efficaces que les ressources réparties par des millions de décisions quotidiennes d'acteurs économiques agissant au mieux de leurs intérêts.
Plus la part de l'Etat est importante dans l'économie, au-delà des fonctions régaliennes (dont ne fait pas partie l'éducation, par exemple), plus l'économie est inefficace. Il ne faut pas chercher ailleurs la cause de la croissance molle et du chômage.
Sans compter qu'il y a le problème philosophique fondamental : il me semble plus juste que les individus aient le maximum de prise sur leur vie, que ça soit le choix de l'école de leurs enfants, de leur logement, de leur voiture, de leur retraite, de leur assurance maladie, plutôt que tout cela soit décidé par une entité tutélaire et soi-disant supérieure.
Car le taux de dépenses publiques (dont la composante est principale est le taux de prélèvement obligatoire), c'est bien cela : la part de richesse nationale soustraite aux décisions individuelles.
"il me paraît difficile de croire que le taux de prélèvements obligatoire est seulement de 44 %"
RépondreSupprimer44% du PIB. Les recettes complémentaires de l'état et des collectivités sont composées à environ 2,5% de recettes "hors prélèvements obligatoires", ce qui relève le plus osuvent de l'escroquerie intellectuelle: les amendes de police ne sont pas un "pélèvement obligatoire", la bonne blague, et une soulte versée par EDF au régime général, qui est répercutée sur la facture du fournisseur d'électricité monopolistique, n'en est pas un non plus, selon nos bureaucrates de la comptabilité nationale.
Bref, les recettes publiques hors emprunts tournent entre 46 et 47 % du PIB.
Par rapport au fait que les individus sont taxés bien au delà de 50 % sur leur travail, c'est cohérent.
Le PIB se définit grossièrement comme la somme de toutes les valeurs ajoutées produites sur le sol français.
Or la valeur ajoutée est taxée à 18% en moyenne sur les produits soumis à la TVA, puis 63% de la VA nette est affectée à la masse salariale. 47% de cette masse est prélevée, il reste donc 53% pour la rémunération nette... avant impôts.
Donc, si des prélévements sur chaque salarié visiblements supérieurs à 50% aboutissent à un ratio de 47% de prélèvements +/- obligatoires, c'est parce que ce que reçoit l'individu salarié n'est égal qu'à 63% de la VA nette, ou encore 53% de la VA brute. pour simplifier, si chaque salarié se fait prélever 70 % en impôts divers, cela ne représentera "que" 38% de la VA brute totale... Donc il reste de la marge pour arriver à 47 %: prélèvements corporate, etc...
Je sens que je suis pas très clair, là, je vais me reposer.
La faille de votre raisonnement vient du fait que tout le monde n'est pas salarié.
RépondreSupprimerMoi qui suis rentier (je vis de mon portefeuille de valeurs mobilières), je ne suis taxé qu'à 27% (16% + 11% de CSG/CRDS).
Les entreprises ne sont taxées qu'à 33%.
La fraude fiscale représente 4% du PIB et vient également en déduction du taux de prélèvement obligatoire.
Voilà pourquoi in fine, toutes populations confondues, le taux de prélèvement obligatoire est de 44%.
Moralité : ce sont les salariés qui paient pour les autres.
Messieurs,
RépondreSupprimerVous avez tout les deux raison.
Les prélèvements obligatoires en France selon les statistiques officielles sont les suivantes:
Ces prélèvements sont passés de:
• 1975: 34,9%
• 2008: 55,5%
Il faut noter que les presentations officielles avancent le chiffre de 44,2% en 2008 (http://www.senat.fr/rap/r03-055/r03-0551.html#toc1
mais les statistiques gouvernementales ne prennent en compte que 15% des cotisations sociales. http://fr.wikipedia.org/wiki/Prélèvement_obligatoire
¨renant en comptes les autres resources budgétaires opportunément non incluses comme prélèvements obligatoires nous arrivons au chiffre de 55,5% en 2007
Cordialement.
Olivier Mourier.