Le cumul des mandats électoraux est une particularité bien française, très néfaste à mon avis.
Pourquoi les politiciens des autres pays démocratiques ne cumulent-ils pas les mandats et pourquoi les nôtres le font-ils ?
Je ne trouve pas de réponse qui me satisfasse.
Votre avis ?
Petite info au passage, la Belgique, du moins sa partie francophone, mérite aussi le titre de championne du monde des cumulards.
RépondreSupprimerPour répondre à la question, je vois malheureusement 2 choses : l'argent et le pouvoir. C'est assez flagrant ici en Belgique où les politiciens peuvent obtenir aussi des mandats rémunérés d'administrateur dans des sociétés publiques ou associations loi 1901 (ASBL ou Association sans but lucratif comme on dit ici en Belgique. ça ne s'invente pas !!).
Bon, l'argent et le pouvoir, ça permet aussi d'avoir des femmes dans son lit mais depuis qu'elles gagnent leur vie et qu'elles sont elles mêmes politiciennes, c'est moins évident :-D
"l'argent et le pouvoir" certes. Mais les politiciens étrangers non cumulards ne sont-ils pas également cupides et avides de pouvoir ? Ou y aurait-il une malédiction française et wallonne ?
RépondreSupprimerUne hypothèse parmi d'autres (c'est vrai qu'il y a la une bizarrerie plus complexe qu'il n'y parait) :
RépondreSupprimerDe son point de vue, L'élu conduit une mission, un sacerdoce, un quasi-sacrifice. Ils sont habités, dirait Ségolène. Donc plus on cumule, plus on se sacrifie, plus on est méritant. A aucun moment, être élu est considéré comme un travail...ceci expliquerait de facon cohérente pourquoi autant de profs et de fonctionnaires puisque les uns enseignent et les autres fonctionnent. Notez au passage que dans le contexte du travail vous avez des objectifs, des délais, des budgets, des clients, bref des contraintes et des cibles. Par contre si vous prenez le rôle d'élu du point de vue de la mission, du sacerdoce, oubliez tout ca : il s'agit seulement d'incarner, d'être conforme à un dogme.
Je vous conseille de lire Peguy (trés grand écrivan par ailleurs et que j'adore) pour saisir un peu le truc.
Cette hypothèse est peut être un peu tirée par les cheveux mais elle tient la route ?
au passage, le terme même d'"élu" est assez révélateur.
RépondreSupprimerJe serais curieux de savoir si le même terme est utilisé dans d'autres pays ?
"De son point de vue, L'élu conduit une mission, un sacerdoce, un quasi-sacrifice. Ils sont habités, dirait Ségolène. Donc plus on cumule, plus on se sacrifie, plus on est méritant. A aucun moment, être élu est considéré comme un travail"
RépondreSupprimerJ'aime assez votre explication sacerdotale : le roi était l'oint du Seigneur, l'élu est l'oint du peuple.
"Ceci expliquerait de façon cohérente pourquoi autant de profs et de fonctionnaires puisque les uns enseignent et les autres fonctionnent."
Là encore, j'approuve : pour en avoir souvent discuté avec des profs, je sais qu'il n'est pas difficile de le faire dire leur mépris du travail, surtout rémunéré et manuel, ils préféreraient qu'on oeuvre par vocation et avec la tête.
Bien sûr, il y a des exceptions, mais elles sont ... exceptionnelles.
Salut,
RépondreSupprimerD'après moi :
1) Parce qu'ils le peuvent et que tout le monde le fait
2) Pour l'argent
...
En tout cas, en anglais, ça se dit representative.
RépondreSupprimerPour l'édification de tous, voici le communiqué de la FSU à l'issue de sa première entrevue, hier, avec Darcos. On appréciera notamment, par rapport au programme avoué de Sarko, l'annonce que des décrets Robien il retenait la bivalence (= possiblité voire obligation pour les profs d'enseigner une deuxième discipline dont rien n'établit qu'ils la maîtrisent) et l'extension au système scolaire du "service minimum" promis pour les transports :
RépondreSupprimer"TOUTES LES RAISONS DE CONTINUER A SE MOBILISER
La FSU a été reçue mardi 22 mai par Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale. Les questions urgentes qui mobilisent les enseignants du second degré depuis plusieurs mois n’ont pas reçu de réponse. Alors que les établissements sont en train de procéder aux derniers ajustements pour la préparation de la rentrée 2007, que la suppression des décharges, la bivalence, les affectations sur plusieurs établissements, dispositions contenues dans le « décret Robien » sont unanimement condamnées, le Ministre ne s’est pas prononcé sur un collectif budgétaire et a différé à la semaine prochaine d’éventuelles annonces sur l’avenir du décret. Il a , en outre, défendu certaines mesures, notamment la bivalence.
Sur l’ensemble des dossiers éducatifs, en particulier la carte scolaire et l’éducation prioritaire, Xavier Darcos s’est voulu rassurant sur les objectifs, sans donner de précisions sur les modalités. Il a pris ses distances par rapport à l’apprentissage junior sans pour autant en évoquer clairement la suppression.
Concernant le service minimum, il a rappelé qu’il s’agissait d’un engagement de Nicolas Sarkozy et indiqué que pour lui l’Education ne pouvait en être exemptée.
Au lendemain de cette audience les raisons de se mobiliser restent entières pour imposer des mesures immédiates pour la prochaine rentrée et l’ouverture de discussions concernant les conditions d’exercice de nos métiers."
Alors, qui osera encore parler de "procès d'intention" ? et nier qu'il soit urgent d'utiliser son bulletin de vote pour contrarier ces éléphants lâchés dans la porcelaine ?
Qui osera ? Moi, bien entendu !
RépondreSupprimer> service minimum dans l'EN : on ne peut arguer que le fait d'être un service public justifie certaines particularités de droit (quasi-monopole, sécurité de l'emploi) en rejetant les devoirs particuliers que cela crée (continuité de service).
Dans le secteur marchand, il n'y a pas de service minimum obligatoire parce qu'en cas de grève, je ne suis pas coincé, je peux m'adresser à un concurrent.
Ce n'est pas le cas dans les services étatiques ou para-publics d'où l'emploi fréquent et justifié du terme "prise d'otages".
L'obligation de service minimum est la contrepartie de la situation de monopole, y compris pour l'EN.
> suppression de la carte scolaire : tout ce qui peut accroître la liberté des parents dans le choix de l'enseignement dispensé à leurs enfants est une bonne chose.
Encore, faut-il pour que le système s'équilibre que les équipes pédagogiques aient la liberté de s'adapter à leur public. Ce qui n'est pas le cas, non pas à cause des directives de Robien sur les méthodes de lecture qui ont été promptement enterrées, mais à cause du pouvoir des idéologues constructivistes.
Une mesure de salubrité publique consisterait à fermer les IUFMs et à supprimer l'inspection.
Les syndicats enseignants sont terrorisés par la liberté d'enseignement (libre choix des méthodes, gestions autonomes des écoles, recrutement des équipes) parce qu'ils y perdraient leur pouvoir, qui tient tout entier dans la centralisation.
Bref, les syndicats sont les gardiens vigilants du "mammouthisme" et tant pis si celui-ci produit de l'échec scolaire à grande cadence.
Et vous venez nous dire que le problème de l'école, c'est Sarkozy et Darcos, de qui vous moquez vous ?
Que les syndicats de l'enseignement, qui pour la plupart sont devenus au fil du temps des gardiens d'un conservatisme à faire passer les syndicats charbonniers britanniques pour des dangereux révolutionnaires, émettent de tels jugements n'a rien de surprenant.
RépondreSupprimerFinalement, on leur dit juste: maintenant, en plus des droits inhérents au monopole, il va aussi falloir compter avec quelques devoirs.
Plus spécifiquement sur la question du service minimum. Au contraire d'une limitation du droit de grêve, il s'agit plutôt de la conciliation de deux principes de même valeur - constitutionnel si je ne me trompe pas - l'un lié à la continuité du service public, l'autre au droit de grêve.
Je crois me souvenir - vieilles réminicenses de droit public - que la Constitution de la IV République indiquait que "le droit de grêve s'applique dans le cadre des lois qui le régissent". Or, depuis 1946, et comme la Constitution de 1958 reprend ce fameux texte puisqu'elle fait référence au préambule de celle de 1946, AUCUN gouvernement n'a justement défini ces fameuses lois qui régissent l'exercice du droit de grêve dans les services publics.
SI je peux comprendre, étant fonctionnaire, que cela peux en déranger certains, en tant que citoyen, je suis heureux que, enfin, cela soit tranché.
N'ayant pas les connaissances historiques de certains lecteurs de ce blog, je me permets cependant de renvoyer à l'ouvrage de M. Pairie, Micropolitique sur la manière dont cette question a pu être traité au début des années 1980 par M. Tatcher.
Pour revenir au sujet du fil, le cumul des mandats est une source de blocage souvent méconnue, mais très réelle.
RépondreSupprimerJe renvoie aux analyses, parfois anciennes, de certains chercheurs en science politique - voir JC Thoenig sur l'ère des technocrate ou son article sur la régulation croisée - qui montre l'avantage que confère le cumul des mandats au cumlard dans ses rapports avec l'administration et le quadriallage du territoire.
Cela s'est encore accru avec les mécanismes d'intercommunalité puisque les personnes qui y siègent - toutes élues au départ - peuvent sans vergogne cumulée autant de postes qu'il le souhaite puisque ces derniers ne sont pas visés par les textes de limitations.
En somme, le maire est aussi président de la communauté de communes, des différentes sociétés d'économie mixte de la communauté, conseiller général, idem pour les sociétés qui se rattache au département, et député. autant dire que les choses sont bien bouclées et que toutes tentatives de réformes est coincée.
Mention spéciale pour le système hospitalier. LE maire est président - encore aujourd'hui je crois - du Conseil d'administration. Il arrive donc que le même, député, refuse alors de voter un texte qui va fermer/limiter/amoindrir la structure de sa ville, même si ce projet peut à terme être bénéfique.
Je constate que j'ai montré
RépondreSupprimer-la mauvaise foi de l'ex-candidat UMP, qui avait parlé de service minimum uniquement dans les transports et, à peine élu, généralise à l'ensemble du secteur public;
-l'amateurisme ou la volonté d'en finir avec la qualité de l'enseignement (au choix) par le statut bivalent des profs du secondaire formés, depuis Napoléon, dans une seule discipline;
et que ceux qui me répondent parlent d'autre chose.
Je ne vois pas, en réponse à M. Delpha, en quoi vous avez démontré la mauvaise foi du candidat-devenu-président. A moins que se limiter pendant la campagne à un secteur et l'étendre ensuite à d'autres puisse être considéré comme de la mauvaise foi.
RépondreSupprimerPour ma part, j'aurais plutôt considéré que ce fut le cas dans une situation inverse; si le candidat avait dit vouloir mettre en place une conciliation entre le droit de grêve et la continuité du service public à tout les services, puis s'était limité, une fois élu à un seul secteur.
Pour ce qui est de l'amateurisme lié à la bivalence, je répondrais par deux remarques. D'une part, c'est vrai qu'on peut s'attendre à ce que certains enseignants connaissent moins bien la seconde matière. Mais je ne peux m'empêcher de signaler que certains - j'ai eu à en subir - ne connaissent pas non plus leur matière principale - c'est facile, je le reconnais -. D'autre part, considérer que cette mesure conduit à vouloir en finir avec la qualité de l'enseignement me paraît un peu fort. J'ai tendance à croire que le niveau de l'enseignement a baissé sans cette mesure. Pour autant, je vous rejoins sur le risque d'avoir des professeurs obligés d'enseigner des choses qu'ils ne maîtrisent pas. Aussi, faudrait-il, à mes yeux, se demander le fondement de ce décret - je fais l'hypothèse que ce n'est pas seulement par bêtise/idéologie/envie d'embêter le SGEN -. Est-ce pour des questions de budgets, de remplacement, d'effectif,... Sujet à creuser, sans doute, sans forcément partir du présupposé que ce decret, de manière implicite, ambitionne de réduire le niveau d'enseignement et donc des élèves.
"Et que ceux qui me répondent parlent d'autre chose."
RépondreSupprimerQuelle tolérance pour un prof M. Delpla !
Le drame de notre pauvre école est qu'elle n'est pas réformable, phagocytée par une armée d'idéologues nourri au lait de 68, n’ayant jamais voulu quitter ce sanctuaire, lieu de passage et d'apprentissage. Etanches au monde du réel, ces théoriciens obnubilés par des petits intérêts catégoriels, sont réfractaires à tout changement et à toute sélection, alors que 90 % des élèves qui "passent entre leurs mains" affronteront nécessairement un jour ou l’autre les réalités d’une économie de marché concurrentielle.
Cette perspective n’enraye toutefois nullement cet entêtement chronique à exiger encore et toujours plus de crédits et de moyens, sans aucune obligation de résultat en retour, cela va de soi.
La grande mansuétude observée dans la notation des examens est la dernière manipulation en règle pour tenter d’atténuer les piteux résultats engendrés. Elle atteste de l’envie indéfectible et partisane de faire triompher le dogme, - Egalité –Fraternité- Diplôme pour tous-.
Le bilan de cette incurie prévisible est patent : Des jeunes toujours plus incultes d'une génération à l'autre, dont les trois quarts aspirent, diplôme au rabais en poche, à devenir fonctionnaire : Un naufrage…
Quelques ministres courageux ou inconscients, de gauche comme de droite, (Devaquet, Allègre…), tentant simplement d’adapter l’enseignement au monde moderne, se sont cassé les dents à réformer le « Mammouth ». Ils avaient omis de se conformer au bon plaisir de syndicats indéboulonnables, sectaires et ultra conservateurs, qui feignant de renvoyer une image de modernité à travers des rapports verbeux et ésotériques, savent pouvoir entraîner toute la fonction publique dans une grève acquise à leur seule cause. (Voir l’excellent livre d’Eric Brunet : « Etre de droite, un tabou Français ». Oui M. Delpla, je le dis sans haine et surtout sans le dogme qui colle à la peau d'un Gérard Aschieri par exemple, il est plus que temps de remettre TOUT A PLAT, et qu'enfin on se préoccupe plus du sort de l'élève que du confort du corps professoral.
Concernant l'école, le primaire me semble possible à améliorer. Il fonctionne pas trop mal il me semble en me basant sur mon expérience certes limitée de lécole de ma gamine. Concernant le collège et le lycée, j'avoue je suis KO d'avance quand j'entends les réactions du SNES (cf LeMonde sur une expérimentation pédagogique concernant les interro "sans surprises").
RépondreSupprimerLes questions urgentes qui mobilisent les enseignants du second degré depuis plusieurs mois n’ont pas reçu de réponse.
RépondreSupprimerLes questions urgentes qui mobilisent les parents d'élèves et/ou contribuables depuis plusieurs années, elles, commencent à en trouver quelques unes. Après tout, c'est là l'essentiel.
Il faudra de la pédagogie aux Président, Premier Ministre et Ministre de l'éducation nationale pour faire passer ces réformes.
En ce qui concerne la bivalence, qu'on se le dise : si un prof de lettres classiques ne peut pas être à la fois prof de lettres modernes et prof de philo, si un prof de physique de collège ou de lycée ne peut pas non plus être prof de maths et vice-versa, si un prof d'anglais ne peut être prof dans une autre langue (on en étudie bien plusieurs, en fac de langue, non ?), alors il ne faut pas se poser de question sur la bivalence, mais bien sur les profs eux-mêmes.
La majorité d'entre eux sont parfaitement capables d'assurer deux enseignements ; le tout est de les motiver financièrement et intellectuellement.
On a bien réussi à forcer les pharmaciens à vendre des génériques en leur proposant des compensations temporaires et en leur expliquant que, s'ils ne le font pas, dans 10 ans leur client principal (la Sécu) ne sera plus solvable du tout ; on peut bien essayer de réformer l'éducation nationale en expliquant aux profs que, s'ils ne jouent pas le jeu, ils vont "couler le pays".
"Il fonctionne pas trop mal " Hélas, je ne partage pas votre optimisme. Suivant les matières, les apprentissages de primaire prennent un à trois ans de retard sur l'enseignement des années 50 (voir par exemple Lire Ecrire). Et c'est entièrement une question de programmes et de de méthodes et non de moyens.
RépondreSupprimer"
Les questions urgentes qui mobilisent les parents d'élèves et/ou contribuables depuis plusieurs années, elles, commencent à en trouver quelques unes. Après tout, c'est là l'essentiel."
Je suis bien d'accord, mais ce qui se passe en dehors de l'école intéresse-t-il vraiment les enseignants ?
Entendant M. Aschieri, on en vient même à douter qu'il existe un monde en dehors de l'école, de ses employés et de leurs préoccupations.
Ah si, j'oubliais, il y a un monde en dehors de l'école pour ces gens, le monde de ceux qui doivent leur "donner plus de moyens".