J'admets que Bertrand Tavernier ne s'est jamais caché d'être un gauchiste. Mais j'ai tout de même été surpris du coté tendancieux du film Le juge et et l'assassin, de 1976, que je viens de voir en DVD.
Par "tendancieux", je veux dire que la vérité n'a pas de parti, et que la licence artistique ne doit pas servir de masque à des mensonges.
L'affaire Dreyfus n'est pas le sujet du film, mais le contexte (graffitis, journaux, propos de table) laisse à penser que toute la France, ou, tout au moins, toute la province, des années 1890-1900 était anti-dreyfusarde et antisémite. Il aurait été judicieux de présenter par exemple un instituteur dreyfusard.
Que je sache, Dreyfus a fini par gagner, non ? C'est bien qu'il devait y avoir quelques dreyfusards ? Il est pour le moins contraire à la loi des probabilités qu'on n'en voit aucun dans le film.
Le carton final fait un parallèle entre les victimes d'un tueur en série et les enfants morts dans les mines.
Je sais bien que les patrons sont par essence des salauds altérés de sang. Mais, tout de même, ce carton n'est-il pas d'un ridicule affligeant ?
Dans Raisons d'Etat, de Robert de Niro, j'ai trouvé aussi un propos désarmant de gauchisme : l'armée rouge serait dès 1945 tombée en ruine et la menace soviétique n'aurait été qu'une invention paranoïaque américaine pour justifier son complexe militaro-industriel.
Cette thèse a été en vogue dans le microcosme germanopratin dans les années 90 chez les gens qui n'arrivaient pas à faire le deuil de leur ex-future place de conducteurs (éclairés, forcément éclairés) du peuple vers la terre promise du communisme.
Certes, ce propos vient dans la bouche d'un espion russe dans une situation ambigüe et peut être de la désinformation pure. Mais les spectateurs feront-ils cette analyse ?
Vous me direz que le cinéma français vivant pour moitié d'extorsion de fonds publics (on appelle ça des subventions), il est bien normal qu'il promeuve l'ouvriérisme, le misérabilisme et professe la vulgate gauchiste du Souverain Bien par la Gauche Rédemptrice et Saint Oseille Etatique, par opposition à l'effort et à la responsabilité individuels et aux Salauds de Patrons.
Si il n'est pas difficile de trouver dans le cinéma américain de genre "patriotique" une tendance orientée à droite, dans le cinéma français, on est de gauche à en être bête comme ses pieds (c'est-à-dire partisan, obtus, borné, et, bien entendu, toujours convaincu qu'on est le Bien et la droite le Mal).
Ca n'est pas sans me rappeler le milieu enseignant, sauf que, Dieu me tripote, je trouve les enseignants plus ouverts (ça y est, j'en vois deux ou trois qui viennent d'être foudroyés par une crise de fou rire incontrôlable).
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