Il y avait dans le Monde un article sur la déconstruction de Super-Phénix. Il s'agit bien entendu, en bon Français, de la destruction, ou du démantèlement, ou du démontage, de Superphénix.
D'ailleurs, à propos de démontage, c'est ainsi qu'on avait qualifié le saccage du Mc Donald de Millau.
Je suis inquiet de cette veulerie du langage, qui fait qu'on n'ose plus appeler un chat un chat, un vieux un vieux, un handicapé un handicapé, etc.
On argue, pour justifier cette lâcheté, de la nécessité du respect. Mais est-ce vraiment du respect que de ne pas appeler les choses et les gens correctement ?
Je ne vais pas vous refaire Orwell, 1984 et la novlangue, mais, tout de même, il y a un peu de cela : quand une société n'ose plus appeler les choses par leur nom, qu'elle se sent obligée d'en inventer de nouveaux qui masquent les réalités, c'est qu'elle est bien malade, qu'elle ne veut plus affronter les réalités qu'elle renonce à désigner.
Sans compter que déconstruction est d'une laideur ... C'est un mot hideux. Ca prouve bien que les journalistes sont des pas-grand'choses pour écrire de telles horreurs sans que le rouge ne leur monte au front. Mais peut-être sont-ils jeunes et ont-ils subi cette école qui apprend à lire dans Jean a deux mamans (1) ?
Au Monde, il devrait y avoir lecture obligatoire de deux ou trois pages classiques tous les matins, au choix Molière, Racine, La Bruyère, La Rochefoucauld. Ca nous éviterait peut-être la déconstruction permanente du bon usage.
(1) : titre authentique d'ouvrage conseillé en primaire par l'académie du Nord. Le progrès fait rage.
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