Sous le feu
Je trouve ce cahier du Retex instructif, y compris pour ceux qui ne s'intéressent pas à la chose militaire. Il éclaire des situations rencontrées dans la littérature ou dans l'histoire.
Par contre, sa conclusion, débarrassée des précautions du langage d'Etat-Major, est assez inquiétante : l'armée française n'a pas souffert ces dernière années d'une mauvaise préparation psychologique et micro-tactique au combat, non pas parce qu'elle est bien préparée, mais parce qu'elle n'a pas rencontré des adversaires assez coriaces pour profiter de ses défauts.
Ce n'est d'ailleurs pas le problème de la seule armée française : l'auteur cite une source anglaise doutant qu'une section d'infanterie britannique actuelle résisterait à son équivalent allemand de 1944.
Il n'en reste pas moins aussi, au-delà des considérations de formation et d'organisation, qu'il y a, chez les militaires, deux catégories, les herbivores et les carnivores, et que le temps de paix favorise les premiers alors que ce sont les seconds qui gagnent les guerres.
Bonsoir Franck,
RépondreSupprimerEffectivement, cette monographie est éclairante. Je nuancerai néanmoins vos propos : l'auteur semble bien distinguer les actifs des passifs, les premiers entrainant les seconds parce qu'ils possèdent ce petit "quelque chose" (entrainement, force morale, c'est un vaste débat...) qui fait qu'ils ne sont pas paralysés lors du déchainement de violence qui marque l'entrée dans la bataille.
Ceux que vous nommez de manière assez adéquate les "carnivores" sont ces as, ces "docteurs és morts" dont parle l'auteur et qui les rendent non seulement actifs mais surtout productifs dans l'emploi du feu. Ils sont très peu et existent même dans la vie civile. En revanche, s'ils remportent des victoires, ce sont surtout les actifs qui gagnent les batailles parce qu'ils entrainent les autres. Les carnivores sont individualistes et, à ce titre, peuvent devenir problématiques à gérer lorsque l'engagement suppose des actions coordonnés de groupes bien soudés. Du reste, les "capitaine Conan", puisque c'est d 'eux qu'il s'agit, excellent en individuel (pilotes de chasse) ou en petits groupes très autonomes...
Cordialement.
Sans pour autant faire preuve de pusillanimité je ne trouve pas que l'apologie de la guerre soit à encourager...
RépondreSupprimerSi on trouve traditionelement (et j'ose croire, encore actuellement) un sens des valeurs dans l'armée je juge bénefique que celle-ci se détournent (souvent) en faveur d'une mission bien plus louable: le maintient de la paix...
Si maintenant vous me rétorquez que la guerre, si elle est fondée, ne se fait pas avec des pleutres et des fusils en bois, je vous approuve à 150%
"civis pacem parabellum"
L'histoire nous apprend que les guerres sont évitables mais qu'il est inévitable qu'il y ait des guerres, et, même, que toutes les guerres ne sont pas à éviter.
RépondreSupprimerAutant y être prêt.
Personne ne peut dire que la guerre soit une joyeuse fête. Si on peut l'éviter il faut le faire.
RépondreSupprimerCependant il me semble utile de méditer une réplique de Gabin dans un des films avec les excellents dialogues d'Audiard qui disait à peur près : quand tu causes avec un flingue dans la mains tu es beaucoup plus persuasif.
Je n'ose imaginer ce que serait devenu le monde occidental si pendant les années de la guerre froide les USA n'avait pas entretenu avec un budget conséquent leurs armées ou si Kennedy ne s'appuyait pas sur une puissante armée lors de la crise des missiles de Cuba
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RépondreSupprimerautrement dit il est vital d'avoir une "force de dissuasion " et pas uniquement nucléaire ...il faut une force de dissuasion capable d'être modulée et adaptée (inutile d'avoir un marteau pour écraser une mouche mais il faut l'avoir dans la musette si la mouche s'équipe d'un blindage ! il faut aussi avoir la tapette à mouche qui suffit amplement et ne n'entraine pas le lion dans le conflit avec la mouche)