dimanche, novembre 25, 2007

La société de défiance (Y. Algan et P. Cahuc)

Les auteurs de ce petit livre montrent que :

1) Parmi les pays comparables, la France est celui où les citoyens ont le moins confiance dans leurs institutions, dans l'économie de marché et où les relations sociales (non seulement institutionnelles mais aussi individuelles) sont les plus empreintes de méfiance et d'incivisme (1).

2) Que cette situation n'est pas due à un vague atavisme culturel mais à des causes précises : le corporatisme et l'étatisme. Le corporatisme, qui lie le statut social et ses avantages à la profession, entraine la méfiance entre les groupes sociaux et l'étatisme, en établissant une relation verticale quasi-exclusive avec le citoyen, appauvrit les relations sociales.

Il n'y a pas là grand'chose de neuf : n'importe quel penseur libéral peut vous expliquer comment l'étatisme infantilise le citoyen, le rendant égoïste, capricieux et irresponsable (conducteur de TGV, quoi).

Mais c'est intéressant qu'à l'aide de nombreux tableaux et études, ce qui était une évidence générale soit précisé dans le cas français.

Comme n'est pire sourd que celui qui ne veut entendre, nos bien-pensants continueront d'accuser de l'égoïsme et de l'incivilité des Français un «ultra-libéralisme» dont je me demande bien où il le voit, dans notre beau pays où les hommes de l'Etat se sentent vocation à se mêler de tout et du reste.

La société de défiance


(1) : test qui serait comique si il n'était tragique : dans chaque ville choisie pour le test, 20 portefeuilles contenant l'équivalent de 50 $ en monnaie locale et l'adresse du propriétaire ont été égarés. 100 % ont été rapportés en Suède et 28 % en Italie, la France fait 61 %. La France se classe 11 ème sur 15.

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