Galileo est le projet de positionnement par satellite européen.
Dans l'absolu, dans l'univers des idées abstraites, on peut tout dire et tout faire, c'est toujours parfait. Mais, quand on retombe sur terre c'est une autre histoire.
Quels sont les deux arguments en faveur de Galileo ?
> L'indépendance du GPS américain, et accessoirement, du Glonass russe.
> Les utilisations commerciales de Galileo liées à l'expansion de l'usage de la géo-localisation.
Le premier argument, qui n'intéresse vraiment que les Français, les autres Européens étant plus, voire à l'excès, atlantistes, est miné par le fait que les chevaux de Troie de Washington ont obtenu que l'usage militaire de Galileo soit décidé à l'unanimité, c'est-à-dire, en pratique, avec l'accord, au moins tacite, des USA, puisqu'il se trouvera toujours un vassal pour dire «non» si l'oncle Sam fronce les sourcils.
De plus, l'inanité du deuxième argument finit d'étouffer le premier : si le succès commercial n'est pas au rendez vous, Galileo mourra et il n'y aura pas d'indépendance.
Or, il est peu probable qu'il y ait succès commercial : c'est une question de calendrier.
Le signal GPS est libre et gratuit, les protocoles bien maitrisés et largement diffusés, le GPS s'améliore graduellement (pour info, mon Garmin 296 me donne couramment une précision inférieure à une demi-envergure) : bref, il y a un fait accompli GPS. C'est la même histoire que les standards télé, vidéo, CD, DVD : le standard le plus répandu n'est peut-être pas le meilleur possible, mais du fait même qu'il est le plus répandu, au-delà d'une certaine masse critique, il est vain d'essayer de le concurrencer.
En est-on à cette masse critique, en faveur du GPS américain, pour les systèmes de positionnement par satellites ?
Je vous laisse juge, sachant que la mise en service opérationnel de Galileo est repoussée de 2007 à 2013, au mieux, et que, dans cet intervalle, le marché de la géolocalisation est prévu de tripler.
Quel pourcentage du marché mature aura-t-on couvert à cette date, je n'en sais fichtre rien, mais j'imagine assez bien que lorsque, presque, tous les avions neufs, toutes les voitures neuves, tous les bateaux neufs et tous les téléphones portables neufs seront équipés de GPS, l'essentiel sera fait. Or, c'est bien ce qui se profile avant 2013.
Il est donc probable que Galileo sera une petit Concorde, ou plus exactement, un petit standard SECAM : un démonstrateur technologique qui remportera un succès d'estime (d'autant plus bruyant qu'aucun concurrent ne se sentira menacé), qui coutera sans rapporter un sou. Ceci explique la réticence des Européens à le financer.
Je peux me tromper, mais 2013 n'est pas si loin, les tendances sont assez claires.
Il fallait être plus «couillu», plus visionnaire, et s'y prendre beaucoup plus tôt.
Si l'on vous écoute le freeware n'aurait jamais existé !
RépondreSupprimerJe ne reconnais pas là l'offensif innovateur.