Parmi les nombreux blogs sur l'école, il y en a deux que je fréquente régulièrement et qui, bien que tous deux anti-constructivistes, sont diamétralement opposés :
Bonnet d'ane, le blog de JP Brighelli
Le site de M. Le Bris
Le premier s'intéresse à la politique scolaire, reste très général et souvent (stérilement ?) polémique.
Les commentaires semblent essentiellement provenir d'enseignants. 90 % sont d'une grande indigence, imprécis, verbeux (c'est pénible, ces gens qui disent en cent mots ce qui passe très bien en trois), hors sujet, nombrilistes, sectaires, réagissant par réflexe plus que par réflexion (dites «libéral» et vous vous faites insulter par des gens qui n'ont pas pris la peine de vous comprendre (1)), pas l'ombre d'une pensée un peu personnelle. Bref, des victimes de bourrage de crâne.
Néanmoins, les 10 % qui restent portent souvent des témoignages intéressants. Finalement, ça ressemble assez à une salle des profs telle que me la décrivent mes amis enseignants.
Je me fais un plaisir de ne pas retenir dans mes commentaires sur ce blog mes pensées les plus hérétiques. Il ne manque pas d'imbéciles pour me sauter dessus et tenter un passage à tabac bloguesque. C'est assez puéril mais ça m'amuse.
L'intérêt de ce blog est limité par son tabou fondamental : la critique de l'étatisation de l'école. Vous pouvez l'écrire, mais vous ne serez pas écouté, encore moins entendu.
Le blog de Marc Le Bris est très différent. Si lui arrive d'aborder la politique, c'est rarement et allusivement. Il s'attache à la pédagogie au sens le plus pratique du terme, sous forme de fiches. Par exemple, comment enseigner le calcul de l'aire du cercle en primaire ?
En un sens, Marc Le Bris est beaucoup plus ambitieux que JP Brighelli puisqu'il entreprend, avec l'aide de ses correspondants, notamment du SLECC, de combler les lacunes dans la formation des enseignants dues aux les IUFMs (2).
(1) : je n'ai toujours pas obtenu une réfutation claire et précise de ma préconisation de privatiser le système éducatif (en gardant collectif une bonne part du financement) ; peut-être parce que c'est tellement futé comme proposition qu'elle est imparable :-)
D'autre part, je suis toujours surpris de tomber sur de (prétendus ?) enseignants dont le degré de réflexion est proche de zéro.
(2) : la formation des enseignants vue par la IUFMs, c'est un gruyère où il y a plus de trou que de fromage.
"D'autre part, je suis toujours surpris de tomber sur de (prétendus ?) enseignants dont le degré de réflexion est proche de zéro."
RépondreSupprimerMais, Franck, vous savez, les enseignants sont des êtres humains comme les autres avec leurs qualités et leurs défauts... Donc, rien d'étonnant là dedans, ni d'ailleurs à ce qu'un esprit corporatiste y règne sans partage (quoique...).
Avez-vous lu ce post-ci?
Fabrice Guého
Au plaisir d'échanger avec vous
FDD
Foncierement libéral et résidant au Chili, je suis confronté au systeme scolaire chilien: privatisé, avec co-financement collectif, cela semble sur le papier une idée imparable. Dans les faits, c'est un des pires auxquels j'ai pu etre confronté, bien pire que celui des USA par exemple, ou la promotion sociale est possible.
RépondreSupprimerAu Chili, le fonctionnement naturel du marché pour l'éducation se heurte a la mauvaise circulation de l'information, et a d'autres impératifs pratiques, dont bénéficient les classes les plus riches.
Pour faire bref, le chilien lambda mettra sa progeniture dans l'école la plus proche, et/ou la moins chere si tant est qu'il s'interesse un minimum a la question. Le chilien aisé a des contacts qui permettront a ses enfants d'éviter la liste d'attente dans ce lycee tres cher a plusieurs kilometres, ou d'ailleurs ca ne le gene pas de les emmener car il a plus de ressources temporelles et matérielles.
Le resultat: la concurrence est nulle, les classements de lycées se reproduisent d'annee en année, l'éducation est facturée beaucoup plus cher que son cout réel, et seules les classes aisees en profitent.
Mon opinion est la suivante: l'etre humain moyen a les capacités pour choisir entre deux voitures, mais pas entre deux lycées, car trop de parametres sont en jeu qu'il ne maitrise pas. La société l'eduque pour comparer d'un oeil critique les biens marchands, mais il ne sait pas comment considérér les biens culturels, educatifs, etc.
Tout ceci vaut aussi pour la santé, plutot moyenne et tres chere au chili, aux depends des plus simples.
Je pense qu'un niveau de redistribution ideal devrait etre entre 15 et 20%, ce qui devrait suffisant pour assurer efficacement les biens publics de santé, éducation, et defense.
Et, a part ca, un grand bravo pour votre blog.
Merci de ce témoignage
RépondreSupprimerUne des critiques contre le libéralisme qui tient le mieux la route est celle de l'inégalité devant l'information.
Cependant, dois-je vous rappeler comment c'est en France ? Si vous êtes piégés dans une école de ZEP, vous ferez l'objet d'expérimentations pédagogiques de la part de «belles âmes» avec une seule certitude : vous n'apprendrez rien qui vaille.
Je ne serais pas aussi pessimiste que vous sur l'être humain, je pense qu'il est capable d'apprendre à discerner ce qui est bien pour lui, y compris dans des domaines complexes.
Si les parents ne veulent pas mettre leurs enfants dans une meilleure école, c'est peut-être qu'ils estiment que ça ne vaut pas le coût ? On peut contester ce choix, mais c'est le leur.
Vous le dites vous-même : «si tant est qu'il s'intéresse un minimum a la question».
C'est dommage de ne pas s'intéresser à l'éducation, mais pourquoi faire le choix des gens à leur place ?