Je sais depuis longtemps que la plupart des hommes préfèrent la sécurité dans la servitude à la responsabilité dans la la liberté.
Mais jusqu'à maintenant, ce savoir était resté relativement théorique, mis à part la cohorte des prébendiers de l'assistanat.
Depuis quelques jours, je suis estomaqué par le nombre et la vigueur des appels plus ou moins hystériques «Que fait l'Etat ? L'Etat ! L'Etat ! L'Etat !».
Il faut bien être un éditorialiste du Wall Street Journal pour oser encore écrire que, finalement, on n'a pas tant besoin que ça des Etats pour régler la crise.
Heureusement, on trouve des blogs libéraux qui ne se mettent pas à genoux devant les hommes de l'Etat.
A part ces quelques Mohicans, quel raz-de-marée !
Les Echos, La Tribune, Le Point, Le Figaro, des journaux peu suspects de gauchisme maladif, élèvent d'ardentes prières pour que l'Etat nous délivre de la malpeste financière.
Je n'ai peut-être pas compris (il ne faut jamais rien exclure !), mais cette crise ne me semble pas fondamentalement différente de la crise de la tulipe, de la crise du chemin de fer ou de la crise d'internet.
Une innovation (dans le cas de la présente crise, l'innovation financière) produit des bénéfices et des espoirs de bénéfices qui alimentent une bulle spéculative. Quand l'innovation arrive à maturité, on s'aperçoit qu'on en avait exagéré les profits mirobolants et le soufflé retombe, mais l'innovation reste.
C'est pourquoi les produits financiers innovants ne disparaitront pas.
Cette crise est grave, certes, mais ce n'est pas la crise de 1929, le taux de chômage n'atteint pas 25 % et personne n'a l'air de craindre que ça arrive.
Quand François Fillon nous raconte que nous vivons une crise comme en 1929 accompagnée du choc pétrolier de 1973, il fait une double erreur d'appréciation qui est bien proche de l'incompétence.
Les usines tournent, les carnets de commande sont raisonnablement remplis, il y a même certaines banques qui ne se portent pas trop mal, ne serait-ce que pour la France, je parierais bien que BNP Paribas et la Société Générale bénéficieront de cette crise.
Pour que le délire soit complet, certains prophètes de malheur nous annoncent la fin du libéralisme. Heureusement, certains gardent les pieds sur terre : la fin du capitalisme ? Non, bien au contraire ... (il n'a jamais manqué de fossoyeurs prédisant la fin du capitalisme pour la semaine prochaine, grand spectacle son et lumières, du sang sur les murs, achetez vos places dès maintenant, tarifs préférentiels. Ils ont toujours eu tort. Je ne vois pas bien pourquoi ça changerait.)
D'autre part, mon analyse comme quoi on n'arrête pas un couteau qui tombe, les interventions étatiques sont globalement inefficaces et grillent inutilement de précieuses cartouches, se trouverait plutôt confirmée à court terme par la continuation de la chute des indices boursiers.
"Je sais depuis longtemps que la plupart des hommes préfèrent la sécurité dans la servitude à la responsabilité dans la la liberté."
RépondreSupprimerMais jusqu'à maintenant, ce savoir était resté relativement théorique
Il suffit d'aller en Allemagne à la fin de la guerre, certains regrettaient l'ancien sytème politique car il préférait la servitude sans la responsabilité que la liberté responsabilisante.
Cette notion est malheureusement dans l'homme, c'est la culture qui nous en éloigne.