Il y a deux opinions minoritaires (toutes deux péchées chez Vincent Bénard) qui me paraissent dignes d'intérêt :
> celle de Loïc Abadie : nous sommes dans une crise de déflation durable et même les Etats vont subir cette déflation (c'est contraire à la thèse majoritaire qui voit un petit renforcement des Etats et une hyper-inflation épongeant leurs dettes).
> celle de Peter Schiff, qui prédit que l'Asie, qui vit de l'épargne et de l'investissement, va se découpler de l'Europe et des USA, qui vivent sur la consommation et l'endettement. Peter Schiff présente deux traits remarquables : il avait prévu la crise actuelle et son ampleur, ce n'est pas si fréquent (je ne fais pas partie de cette catégorie d'élite : j'avais vu venir la crise, mais nullement son ampleur). Voir cette video marrante à pleurer :
Aujourd'hui, ce sont ses contradicteurs qui ont l'air de cons.
Deuxième trait remarquable : il base sa stratégie d'investissement sur cette idée du découplage Occident-Asie, ce n'est donc pas que des mots, il met son argent et sa réputation,contrairement à 99 % des boniments des bateleurs d'estrade médiatique.
Autant j'admets assez facilement la thèse de Peter Schiff (1), autant je doute de celle de Loïc Abadie. Je ne vois pas comment ces milliards «déversés d'hélicoptère» (2) pourraient ne pas relancer l'hyper-inflation à un moment ou un autre.
On peut aussi envisager une déflation suivie d'une hyper-inflation. Je ne sais pas.
(1) : contrairement aux racistes et aux anti-racistes qui pensent en termes de races, je pense en termes économiques. Les Asiatiques sont des grands garçons, je ne vois pas bien pourquoi ils ne pourraient pas poursuivre leur expansion économique sans nous.
(2) : c'est ainsi que Ben Bernanke, patron de la Fed, a défini sa politique : je monte dans un hélicoptère et je déverse des milliards.
Neimad dit :
RépondreSupprimerPeter Schiff présente deux traits remarquables : il avait prévu la crise actuelle et son ampleur, ce n'est pas si fréquent (je ne fais pas partie de cette catégorie d'élite : j'avais vu venir la crise, mais nullement son ampleur).
c de boizard
il a vu venir la crise mais pas la bonne
qu'il est modeste
K dit :
incroyable
serait-il le Messie économique que nous attendions tous ?
Neimad dit :
surement
en tout cas il le pense
K dit :
ouais
Je suis K, Neimad est un ami à moi qui lit aussi ce blog.
Bonjour,
RépondreSupprimerLoic Abadie prend pour exemple notamment les conséquences de la crise japonaise, avec une décennie de déflation, ou presque, avec les conséquences que cela a eu.
Toutefois ,ma lecture du blog tendrait à montrer une phase en deux temps : déflation, puis hyperinflation.
Déflation par deleaveraging, puis hyperinflation par explosion monétaire - revoir une remarque précédente tirée du livre de J. Rueff le péché monétaire de l'occident -.
Sur P. Schiff, son livre Crash Proof fait assez peur, car il explique en 2006 par le menu ce qu'il va se passer, notamment sur les problèmes liés aux crédits subprimes liés à la fois avec les problèmes de règlementations foncières et bancaires - en plus, c'est écrit dans un anglais compréhensible au faible anglophile que je suis -.
A titre personnel, sur la base de diverses lecture, sans encore trop savoir quelle stratégie en tirer en matière d'investissement, je suis plus pessimiste sur l'avenir européen qu'américain.
Cette dernière a su montrer sa capacité de rebond par le passé. Elle a su généré des bonhommes comme Reagan qui, malgré leurs défauts et leurs erreurs, ont su remettre en place des bases saines monétaires - côté production, il y a eu des problèmes -. De même, il y a eu et il y a semble-t-il toujours une capacité de rebonds et de saisir des opportunités de croissance - internet, nano ? - que nous n'avons pas eu Europe et en France.
Exeption possible : la Suisse.
Quand vous voyez le président de la Confédération dire : la capitalisme libéral n'est pas mort. Il a fait la fortune de la Suisse et il continuera. Quand il retorque aux jeunes socialistes présents, il n'y a jamais eu aucune autre manière de produire de la richesse et d'articuler cela avec les libertés civiles, ou encore quand il justifie - de manière adroite - pourquoi il peut défendre le prêt de 6 milliards de Francs suisses à UBS et pas à l'AVS - assurance vieillesse -, vous comprenez mieux pourquoi, de manière très large, la votation sur l'avancement sans pénalité de l'âge de la retraite a été rejeté.
Cordialement,
PS: au passage, à tous les contempteurs du méchant marché libéral, jetez un coup d'oeil à la Suisse : les assurances sociales sont privées, les citoyens regardent d'un oeil suspicieux tout ce qui vient de Berne - voir de la capital de leur canton - peuvent se faire licencier très rapidement, ont un taux de prélèvement obligatoire de l'ordre de 30 % - ce que d'aucuns considèrent déjà comme abusif - et pourtant, vous n'avez pas l'impression d'arriver en enfer - OK, il y a d'autres points plus négatifs - .
Impressionnant éloge de la Suisse !
RépondreSupprimerJustifié, il est vrai : la Suisse reste un des très rares pays à la philosophie politique authentiquement libérale (même si, faut-il le préciser, tout n'y est pas parfait).
En Suisse, il arrive encore quelquefois que les politiciens traitent les citoyens comme des adultes. Nous sommes tellement habitués à l'infantilisation par l'Etat-providence que de tels comportements surprennent.
Le Canada (hors Quebec) est peut-être comparable.