mardi, novembre 25, 2008

La fallace des cinq planètes

J'entendais hier à BFM un débatteur nous expliquer une fois de plus (une fois de trop ?) que, si la Chine et l'Inde avaient notre niveau de vie, il faudrait cinq planètes (sous-entendu pour fournir de la nourriture de l'énergie à tout ce monde) et, donc, que notre développement actuel est insoutenable (sous-entendu : gouvernements, ne soyez pas irresponsables, déversez des tombereaux d'argent frais sur le lobby vert).

Entendre des fadaises pareilles sur une radio à vocation économique, ça fend le coeur. Je sais bien que c'est à la mode, même un futur président des Etats-Unis en parle, mais le nombre ne fait rien à l'affaire : une idiotie reste une idiotie.

Cette image des cinq planètes est du pur malthusianisme. Or, le malthusiasnisme s'est toujours, constamment, sans aucune exception, révélé faux. Pour une raison simple : il prolonge demain les tendances d'aujourd'hui, c'est-à-dire qu'il fait fi de ce qui est justement la spécificité de l'homme : l'inventivité et la capacité d'adaptation.

Cent fois, les malthusiens nous ont annoncé la catastrophe finale qui n'est jamais venue.

Bien sûr que si les Indiens et les Chinois passaient en une nuit à notre niveau de vie, il y aurait un problème, mais ce n'est pas du tout comme cela que les choses vont se dérouler. Certains prix vont monter, promouvant l'investissement et la découverte de techniques nouvelles.

L'augmentation du niveau de vie des Chinois et des Indiens n'est pas un malheur mais au contraire un grand bonheur, qui profitera à tous.

Alors pourquoi cette image, fausse des cinq planètes ? Le lobby vert est dans la panade : il ennuie tout le monde et l'argent ne rentre pas dans ses caisses. Il se fait donc menaçant (la création et l'agitation de peurs est sa grande spécialité) en exigeant des aides étatiques. Si il a besoin de subventions, c'est qu'il n'a pas de marché. Si il n'a pas de marché, c'est qu'il n'y a pas de besoin.

Et mettre de l'argent, même étatique, là où il n'y a pas de besoin, ça porte un nom : le gaspillage.

Autrement dit, ce que nous proposent les plans Obama et autres de relance par la subvention aux lobbys verts, c'est un gigantesque gaspillage. Et ça devrait remettre l'économie mondiale d'aplomb ? Sommes nous dirigés par des plaisantins ?

9 commentaires:

  1. Franck,

    Nous ne sommes hélas pas dirigé par des plaisantins, nous sommes dirigés par des personnes qui ne peuvent pas faire face à ce qu'on leur demande.

    Exemple professionnel: j'ai la charge d'une règlementation que personne ne peut affirmer comprendre de bout en bout à l'heure actuelle - rien que cela me donne des boutons, mais passons sur ce point pour ce billet -, plusieurs de mes collègues sont dans des cas similaires.
    A la tribune, un ministre fait des annonces - car un ministre, ça doit faire des annonces - et du coup, il raconte une chose intéressante pour nombre d'erreurs que le conseiller technique tente, parfois, de corriger et/ou que souvent nous, ceux en charge de la règlementation, devons rectifier auprès des industriels ou des journalistes.

    Le refus de reconnaître la limite intrinsèque de compréhension du cerveau - couplé à la volonté d'exister pour un ministre - ne peut que conduire à ce genre d'errements.
    C'est ce qui est le plus séduisant, le plus simple qui l'emporte.

    Je ne veux pas dire qu'il faut laisser la décision seulement au technique - loin de là -, mais qu'à un moment, le décideur devrait soit plonger dans le dossier, soit faire confiance et déléguer.
    Mais cela, il n'en est pas question.

    Pour revenir sur le sujet de votre propos, ne demandez pas aux politiques ou aux ONG écologistes - surtout à celle ci - de penser de manière dynamique.
    Mis à part quelques cas isolés, j'ai constaté sur un échantillon certes non représentatif qu'ils ne pensent qu'en statique : c'est comme cela aujourd'hui, si je prolonge, cela donne.
    La pensée avec des rétroaction, une réflexion marginaliste - par opposition à la moyenne - , une pensée procédurale - au sens d'étape par étape pour tenter d'imaginer les conséquences - ou une réflexion micro-éco, micro socio voire simplement pratique leur sont autant étrangers que l'usage d'un couteau à une poule.

    Ces processus de pensée sont en effet longs, complexes, fatigants et souvent humbles, ils aboutissent à des conclusions souvent moins claires, moins limpides - moins vendeuses ? - que les raisonnements par moyenne et extrapolation.
    Bref, ils sont hors de portée - par définition - du processus de production et d'élaboration qui a cours pour l'instant dans au moins un ministère français - mais je me risquerai à généraliser à d'autres acteurs, y compris économiques-.

    Cordialement

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  2. Les Verts, pas de marché? On peut en douter, à voir l'aplaventrisme écolo des grandes entreprises qui mettent le "développement durable" à toutes les sauces... et punissent leurs clients, pour leur bien, en les privant de sacs en plastique.

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  3. L'Inde et la Chine ne sont-ils pas déjà autosuffisants du point de vue alimentaire ?

    A défaut d'avoir un vrai marché pour l'écologie, il y a déjà un marché de dupes politique où des prédicateurs et des menteurs (il y a 30 ans, les écolos nous annonçaient le refroidissement de la planète) déguisés en hommes politiques essaient de tirer un profit débord personnel de la situation à défaut de pouvoir imposer un jour leurs idées totalitaires.

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  4. Ah ça serait tellement chouette d'avoir 5 planètes :

    4 réservées aux cons (il faut bien ça) et une réservée à moi plus ma famille et quelques amis triés sur le volet.....le pied

    @tonton jack : vous êtes mur pour lire "les cygnes noirs" de Taleb.

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  5. Beaucoup de gens se déclarent fort préoccupés par l'écologie. Ils sont beaucoup moins nombreux a accepter de casquer plus pour acheter des produits écolos (ou, plus exactement, pseudo-écolos).

    C'est un bel exemple de la théorie hayekienne : le marché collecte les informations, les préférences concrètes, les priorités. Et ce que le marché exprime, c'est que l'écologisme n'est pas la priorité des consommateurs.

    Peu importe ce que le consommateur déclare aux sondeurs. A l'heure du choix, il juge que l'écologie ne vaut pas le prix qu'on lui en demande.

    Ma phrase «Il n'y a pas de marché, c'est qu'il n'y a pas de besoin» est un peu trop lapidaire, la phrase exacte serait plutôt «Le besoin n'est pas suffisamment fort pour qu'il y ait un marché à ce prix là».

    C'est bien pour passer outre à ce jugement de valeur du consommateur que les écolos font appel à l'Etat : «Les consommateurs ne veulent pas payer nos produits écolos le prix qu'on leur en demande, forçons les à payer tout de même par l'intermédiaire de l'Etat».

    Comme souvent, les «marketers» nous donnent une leçon de réalisme. Ils ont bien compris, ou en tout cas senti, le masochisme qu'il y a derrière l'écologisme, l'envie d'être puni, de souffrir, de se sacrifier, par dévotion pour Mère Nature.

    Quel est le message des produits bio ? «C'est moins bon, moins pratique, plus cher, mais vous en redemanderez comme des cons parce qu'on vous dit que c'est naturel et que vous avez envie de croire».

    Ne pensez pas que j'exagère : j'ai entendu le dialogue suivant sur un marché. Une cliente se plaignait de yaourts aux fruits qui étaient aigres et qui moisissaient. Réponse imparable du vendeur : «C'est naturel». Argument magique, puisqu'il a semblé satisfaire la cliente. Avec mon sourire en coin de mauvais esprit, j'ai pensé que la merde aussi était naturelle, ainsi que la peste et le choléra, mais bien entendu, je me suis tu : rien n'est plus dangereux que de déranger des dévots dans leur culte.

    L'exemple des sacs plastiques est excellent : jusqu'ici, ils étaient gratuits. On peut tourner la chose comme on veut, qu'ils deviennet payants est incontestablement une dégradation mesquine du service. Il suffit pourtant de justifier cette mesquinerie par l'écologisme pour que le mal devienne un bien.

    Autre exemple : la Toyota Prius n'est pas la seule voiture hybride sur le marché, mais c'est la plus laide, et pourtant c'est celle qui se vend le plus. Pourquoi ? Les études sont très claires : c'est sa laideur qui la fait vendre. En effet, un propriétaire de Prius s'affiche comme écolo supérieur : «Voyez, je ne suis pas comme ces imbéciles qui achètent une voiture parce qu'elle est belle, la mienne est laide comme un pou. Comme je suis très intelligent, j'achète une voiture pour ses qualités profonndes, elle est écologique, pas pour ses qualités superficielles.»

    Les éoliennes sont laides et gachent le paysage, mais je soupçonne que cela est plutôt une qualité pour les écolos car cela prouve leur dévotion à l'écologisme. Comme ces mafiosi qui se coupent une phalange pour prouver la force de leur engagement, les écolos bousillent un bout de paysage à chaque fois qu'ils plantent une éolienne pour se prouver à quel point leurs convictions écolos sont fortes. (Les éoliennes n'ont abolument aucune justification économique, même au Danemark, et leur justification écologique est plus que douteuse, leur justification est donc psychologique).

    Evidemment, avec un tel potentiel de masochisme, les clients du bio/écolo sont très accrochés (on s'attache d'autant plus à quelque chose qu'on en souffre, principe bien connu en amour : vu tout ce qu'on a souffert jusque là, se détacher, ça serait avouer qu'on a souffert inutilement). Cependant, la population qui a vocation au masochisme est limitée.

    L'écologisme, c'est un marché de niche, pas de masse, du moins tant que ça ne sera pas pratique et bon marché.

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  6. http://environnement.blogs.liberation.fr/noualhat/2008/11/le-nombre-le-pl.html

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  7. Frank : pour la Prius, je sortirai vos propos à mon frère. Son employeur lui en a acheté une pour ses trajets professionnels.

    Il serait d'accord avec vous sur les produits bio. Il m'a dit un jour que les patates pas bio n'étaient pas moins bio que celles qui l'étaient pour une raison très simple : elles poussent toutes dans la terre.

    Là où ça devient marrant, c'est avec les fameux CFC qu'on a interdit des frigos. Il se trouve les plus gros producteurs de CFC dans le monde sont ... les volcans.

    Allez, pour faire de l'écologisme primaire et débile, je propose que le papier soit utilisé uniquement pour y publier des choses intelligentes afin de sauver les forêts. Fini l'Humanité, Libération et le Diplo. Ca vous tente ?

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  8. Pour la Prius, je ne dis vraiment pas cela au hasard : les études de marché montrent bien ce que j'ai écrit.

    «Là où ça devient marrant, c'est avec les fameux CFC qu'on a interdit des frigos.»

    Ce qui est aussi très marrant, c'est que les plus gros producteurs de CFCs sont américains. Bonjour l'altermondialisme.

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  9. Frank, j'en ai parlé avec mon frère ce soir. Il me disait que sa Prius était juste un "alibi". Non seulement elle consomme plus que ma vieille 205, mais elle est difficile à recycler. Et avec l'hybridation, vous pouvez être nickel en ville et crade à la campagne.

    Si ça peut vous rassurer, la boîte pour laquelle travaille mon frère assure les voitures des profs.

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