En faisant voter ses militants pour élire le premier secrétaire, le PS commet une erreur politique fondamentale, il tombe dans l’ “hyper-démocratie”.
Le suffrage universel est le système le plus juste, car chaque citoyen y a un poids égal, mais rien n’indique qu’il soit le plus judicieux.
Il n’est pas certain que le suffrage universel assure l’élection du plus apte à gouverner.
Il convient donc que les partis politiques fassent une sélection préalable afin que, même si c’est le moins apte des candidats qui est élu, on sache tout de même qu’il a un minimum d’aptitudes.
Généralement, la méthode de sélection choisie par les partis est la lutte féroce en coulisses, qui permet de vérifier quelques qualités politiques (ténacité, férocité, intelligence, anticipation, etc …).
Mais, si, par aberration, un parti politique choisit comme méthode de sélection de ses dirigeants le suffrage universel, il reporte un cran plus haut l’incertitude qui pèse sur la qualité du choix au suffrage universel.
C’est évidemment l’erreur majeure que vient de commettre le PS.
Autrement dit, laisser les éléphants du PS s’entretuer jusqu’à ce qu’il se dégage un leader puis faire entériner le résultat de l’hécatombe par les militants avec un score stalinien aurait sans doute paru moins démocratique mais aurait sans doute été plus conforme au rôle des partis politiques.
Pour prendre une image : dans les logiciels d'avions, pour les rendre plus sûrs, on essaie de diversifier les méthodes de calcul afin que, si une méthode se révèle mauvaise, l'erreur reste cantonnée et n'affecte pas l'ensemble du logiciel. En appliquant ce raisonnement à la politique : si la désignation finale, l'élection, se fait au suffrage universel, les désignations intermédiaires doivent se faire par d'autres méthodes, afin que le candidat, étant passé par des filtres différents, ait montré l'étendue de ses qualités.
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