J'emprunte ce concept à Renaud Camus, je le trouve très éclairant.
La démocratie est un concept politique : nous déclarons les hommes égaux en droit.
Le miracle de cette idée, ce qui fait qu'elle doit être célébrée, c'est qu'elle est hautement contraire à l'intuition, les hommes sont en réalité inégaux en tout. L'idée démocratique est le fruit de siècles de maturation.
L'hyperdémocratie consiste à sortir du champ de la politique cette égalité entre les hommes et à l'appliquer à toute chose : à l'éducation, à l'art, à la pensée, à nier toutes les hiérarchies qui font que la société n'est pas un chaos amorphe mais un ordre humain.
L'hyperdémocratie, c'est avant tout une bêtise stupéfiante, une incompréhension totale, radicale, de ce qu'est la démocratie et, même, l'homme.
C'est ainsi qu'on en vient à refuser des distinctions qui structurent l'homme et la société : l'enfant est l'égal des parents, tous les goûts se valent, les cultures sont interchangeables, les pensées méritent toutes d'être exprimées, toutes les pulsions sont légitimes etc ...
C'est plus qu'une erreur, c'est un cruel mensonge : en réalité, les parents sont supérieurs aux enfants, il y a des pensées lumineuses et d'autres indigentes, il y a des croûtes et des chefs d'oeuvres etc ...
La limitation, la plus grande étant la mort, est au coeur même de la condition humaine, et les hommes sont tous singuliers. De là, ils découlent que tous les hommes sont limités, et que les limites de chacun sont différentes, d'où une inégalité consubstantielle à la condition humaine.
C'est pourquoi il ne peut exister qu'une seule d'égalité de fait entre les hommes, celle du néant, de l'inexistence.
Il ne faut pas chercher plus loin l'explication du fait que lorsque l'on a cherché à égaliser les hommes que ça soit dans l'éducation, dans les arts ou dans le reste, on n'a trouvé qu'un seul moyen, c'est le nivellement par le bas.
Il n'y a qu'un seul moyen que tout le monde court le cent mètres à la même vitesse, c'est de ne pas courir. Il n'y a qu'un seul moyen que tous aient le même niveau d'éducation, c'est de ne pas éduquer. Il n'y a qu'un seul moyen que l'art soit accessible à tous, c'est qu'il n'y ait plus d'art.
Le sommet de ce concept débile, c'est l'égalité hommes-femmes. Comme si les hommes et les femmes étaient interchangeables. Or aux dernières nouvelles, seules les femmes sont dotées d'un utérus. A quand les grossesses et les congés maternité pour les hommes ?
RépondreSupprimer«les congés maternité pour les hommes»
RépondreSupprimerVous êtes en retard d'un progrès de la modernité : ça existe déjà.
On appelle ça un congé paternité pour tromper les quelques dinosaures conservateurs qui restent, mais, en réalité, ce sont des jours de repos institués par la loi pour prouver que l'homme est une femme comme les autres.
Je sais qu'ils existent : je voulais entendre qu'ils étaient là pour accompagner la maman après sa grossesse ce qui n'est bien sûr pas le cas.
RépondreSupprimertrès bon billet...! la conclusion me fait penser à une citation d'Hayek que j'aime beaucoup :
RépondreSupprimer"Il y a toutes les différences du monde entre traiter les gens de façon égale et tenter de les rendre égaux. Si le premier est la condition d’une société libre, le second n’est qu’une forme de servitude."
Propos tout à fait justes et exprimés de manière synthétique et efficace.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup également la citation d'Hayek, elle résume à elle seule la différence entre égalitarisme et égalité.
Tout est bien dit, et bien exact. Je découvre ce blog: très bien. Je vais tout lire (pas dans l'heure!)
RépondreSupprimer