lundi, novembre 10, 2008
L'Islande, un avertissement pour les Français
Le débat public est semé de pétitions de principes, d'idées fausses, de mensonges, de conceptions erronées. C'est ainsi, c'est la vie.
Parmi ces affirmations erronées, il en est une qui m'irrite particulièrement : c'est l'affirmation qu'un Etat ne peut pas faire faillite parce qu'il peut pressurer indéfiniment ses citoyens.
La fausseté de cette affirmation est largement démontrée : tous les gouvernants savent qu'on ne peut pas pressurer les citoyens à l'infini, c'est pourquoi ils ont recours à l'emprunt. Mais quand un Etat ne trouve plus de créanciers, il ne peut plus payer, c'est la banqueroute, l'équivalent étatique de la cessation de paiements.
La dernière banqueroute française date de la crise des assignats de 1796.
L'Islande vient de subir ce qui s'apparente à une banqueroute (1). Certes, ce pays n'a que 300 000 habitants, mais ce qui s'y passe devrait faire réfléchir tous les béats qui nous racontent en France que l'Etat peut gaspiller sans hésitation tant et plus puisqu'un Etat ne peut pas faire faillite :
> le chômage passe de 2 % (!!) à 10 % et plus. Nous sommes tellement habitués à un chômage massif en France qu'un tel chiffre nous paraît presque banal. Exemple concret : un cabinet d'architecte est passé de 78 employés à 2, les fondateurs-propriétaires.
> la bourse a perdu 75 % de sa valeur, donc les économies qui y étaient placées aussi.
> l'immobilier s'écroule également.
> l'inflation galope à 15 %.
> la valeur de la devise divisée par deux en un mois.
> Si les estimations de PIB restent encore floues, on parle de -10 % !
Bref, je préfère que l'Etat se serre la ceinture (2) avant la banqueroute que payer les pots cassés après.
(1) : c'est le système bancaire privé qui s'est écroulé, mais, comme d'habitude, il était encouragé dans la dérive par l'alea moral du à la garantie étatique. Or, au moment de faire jouer cette garantie, l'Etat s'est retrouvé à poils.
(2) : les étatistes, hypocrites et démagogues comme pas un, vont nous expliquer que lorsque l'Etat se serre la ceinture, ce sont les plus pauvres qui prennent. C'est faux, un, parce que ce ne sont pas les plus pauvres qui profitent le plus de l'Etat, deux, parce qu'en cas de banqueroute, ce sont les plus pauvres qui morflent (par exemple, la Poste et les Caisses d'Epargne seraient les premières à faire faillite, or ce sont les banques des petites gens).
Et la banqueroute de l'Etat argentin, c'était quoi ?
RépondreSupprimerBanqueroute ou non, l'addiction sera forcément pour les con(s)tribuables puisque les hommes de l'Etat ne sont que les dépositaires des bulletins de vote des Français et que l'argent dépensé par l'Etat n'est pas le leur.
mais il n'est pas impossible que juste avant la banqueroute de la France, les USA nous précèdent de peu sous une forme étrange......
RépondreSupprimerUne banqueroute américaine ? Peu probable : l'inflation l'empêchera, les Américains contrôlent encore leur monnaie.
RépondreSupprimerFranck, vous avez du talent ! Celui de retourner les choses...
RépondreSupprimerLa vérité c'est que la faillite du système bancaire -privé- islandais a entraîné celle de l'Etat qui le garantissait sans le surveiller dans cet état extrêmement libéral.
Vous le confessez d'ailleurs en note.
Le plus comique de l'histoire est que le pays a été contraint de solliciter l'aide de...la Russie ! En attendnat, le gouvernement finlandais a nationalisé les banques et lorgne vers l'euro.
Et dire qu'il n'y a pas si longtemps des blogs de la sphère libérale nous présentaient l'Islande comme un modèle. Le modèle étatiste français a bien des défauts, mais au moins il ne s'effondre au premier coup de vent...
RépondreSupprimerVoilà encore qui va donner du grain à moudre aux anti-libéraux sur des airs de "gare! on va finir comme l'islande"...
Il me semble que l'Etat islandais n'est pas étranger à la situation catastrophique qui arrive. Les ménages et les banques se sont endettés (l'Etat garantissait tout évidemment) à un tel point que cela a créé une bulle artificielle de croissance qui un jour devait finir par éclater.
RépondreSupprimerEvidemment, on ne peut que se féliciter des mesures libérales dans un océan social-démocrate qu'ont prises les gouvernements de ce pays en oubliant une chose fondamentale : la responsablilité.
Théo2toulouse a dit...
RépondreSupprimerIl me semble que l'Etat islandais n'est pas étranger à la situation catastrophique qui arrive. Les ménages et les banques se sont endettés (l'Etat garantissait tout évidemment) à un tel point que cela a créé une bulle artificielle de croissance qui un jour devait finir par éclater.
Face à la crise, la tactique libérale actuelle est celle du looping. En Islande, l'Etat ne se mêlait de rien ce qui signifie en novlangue libérale qu'il "garantissait tout". Théo2toulouse aurait apparemment souhaité qu'il légifère. Le libéralisme, rejoint finalement l'art du cirque : acrobaties libres mais... avec filet!
Allez, je sais que cet ajout me mène tout droit à la censure mais je rappelle ce que disait F. Boizard dans un post du 05/01/07 "les USA n'ont pratiquement pas de politique étatique du logement", avant bien sûr de prétendre aujourd'hui le contraire et que c'est d'ailleurs la cause principale de la crise. Attention Franck,le virage trop serré à basse altitude mène au crash, rappelez-vous d'un certain B-52 !
@ canut : vous devriez arrêter le dopage, le tube doit être au moins de couleur rouge.
RépondreSupprimerBen si justement, l'Etat se mêle de tout, en garantissant les conneries des autres en plus des siennes. Le laissez-faire sans responsabilité ce n'est pas du laissez-faire. Ca a donné Fanny et Freddie, le Crédit lyonnais et tous ces incroyables gaspillages dont les con(s)tribuables doivent régler la facture à chaque fois.
Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de politique du logement que l'Etat n'intervient jamais, en faisant par exemple des lois aussi débiles qu'inutiles au nom de l'affirmative action.