Deux excellents articles, hélas en Anglais, d'Arnold Kling, le tenancier d'Econ Log, dont je vous conseille la lecture régulière :
How economists analyze the simulus
Profits and recovery
Kling raisonne comme suit :
> Après un excès spéculatif, les prêteurs ne veulent plus prêter, mais, également, les emprunteurs potentiels hésitent, par prudence. Les banques sont donc moins utiles.
Croire qu'il est indispensable de sauver les banques, c'est une pensée d'avant la crise (je suis moi aussi persuadé que les gouvernements sont restés bloqués sur des schémas d'avant la crise, c'est pourquoi ils essaient contre toute logique de guérir une crise de dette par plus de dette).
> Puisque la reprise économique n'est plus alimentée par la dette, elle l'est par les profits.
Plutôt que de sauver les banques, les gouvernements feraient mieux d'organiser la faillite des banques qui sont en cessation de paiement et d'augmenter les profits des entreprises viables, par exemple en baissant, uniformément car dès que les gouvernements choisissent, ils choisissent mal (1), les charges sociales.
Puisque les gouvernements font le contraire de ce que Kling conseille, on peut conclure, si il a raison, que nous sommes mal partis, . On s'en doutait.
(1) : cf la théorie de l'information d'Hayek et la théorie des choix publics
Je ne peux, hélas, que souscrire à ces analyses. Mais vous demandez à un gouvernement de dire : on laisse tomber, on se contente de sauver jusqu'à un certain montant les avoirs des particuliers, on organise des sessions de formations, i.e. on ne cherche pas à sauver les emplois existants, mais on cherche à permettre aux personnes d'en retrouver des nouveaux.
RépondreSupprimerBref, on agit ici de manière dynamique et non de manière statique, avec une priorité au plus, au plus braillard, au mieux introduit politiquement.
Franck, nous révons !
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RépondreSupprimerDire qu'il faut laisser les entreprises viables faire des profits c'est bien. Cependant, le profit c'est la rénumération, incertaine mais espérée, du risque pris par le détenteur d'un capital investi. Les profits sont donc intimement liés à l'investissement et au risque.
RépondreSupprimerCela me semble donc assez contradictoire avec ce qui est avancé : " Après un excès spéculatif, les prêteurs ne veulent plus prêter, mais, également, les emprunteurs potentiels hésitent, par prudence. Les banques sont donc moins utiles."
En 1930 les US avaient laissé les banques faire faillite, ce qui n'avait pas empeché la depression.
Ce qui me frappe, dans la première note d'Arnold Kling, c'est à quel point toutes ces prises de positions contradictoires se font au doigt mouillé.
RépondreSupprimerJe pose 1, je retiens 2, et j'ajoute 50% de la dérivée hélicoïdale de l'âge du capitaine.
Et puis il y a un type qui agrège les prévisions de deux aveugles dans un tunnel qui vous expliquent à quoi ressemble le monde au soleil, et il fait une moyenne pondérée.
S'il fallait un texte pour conforter les gens qui pensent que les économistes ne savent pas de quoi ils causent, celui-ci ferait assez bien l'affaire.
D'ailleurs, en ce moment, il y a un certain nombre d'économistes (ou d'observateurs économiques) qui avouent franchement ne pas avoir la moindre idée de quoi demain sera fait.
Ca me paraît plus pertinent que d'avancer, pour le plan de relance américain, des pourcentages d'effets positifs ou négatifs sortis de nulle part.
«En 1930 les US avaient laissé les banques faire faillite, ce qui n'avait pas empeché la depression.»
RépondreSupprimerKling est plus subtil : il pense qu'il faut organiser la faillite des mauvaises banques parce que les sauver coûte cher et que cet argent serait plus utile ailleurs, par exemple massivement les charges sociales. Mais il ne dit pas que l'Etat ne doit rien faire.
«S'il fallait un texte pour conforter les gens qui pensent que les économistes ne savent pas de quoi ils causent, celui-ci ferait assez bien l'affaire.»
C'est justement l'esprit de Kling : il se plaint à longueur de blog que, les économistes n'ayant pas travaillé sur les bons sujets avant la crise, ils se trouvent fort dépourvus quand la bise fut venue.
Cependant, il ne faut pas trop en vouloir aux économistes : le métier n'est pas facile et je ne suis pas sûr qu'ils utilisent les bons concepts.