"Il faut limer et frotter sa cervelle à celle d'autrui" (Montaigne)
mardi, février 10, 2009
Pascal Salin : les profits ne se partagent pas
Même pour le plus blasé des hommes, l'inculture crasse des politiciens français (et pas uniquement des politiciens d'ailleurs) en matière économique est un perpétuel sujet d'étonnement. Les profits ne se partagent pas
Merci pour nous avoir filé le lien vers cet article lumineux, comme toujours, de Salin.
Je fais suivre dès que j'ai un moment.
OUi non hommes politiques sont soit incultes, soit tellement préoccupés par autre chose que la vérité qu'ils peuvent la mettre dans un coin et dormir quand même.
"Il faudrait envoyer un exemplaire du journal à l'Élysée..." Certainement, mais encore faudrait-il que nos gouvernants veuillent faire l'effort de comprendre et ne visent pas avant tout leurs intérêts personnels à très court terme... Pour parvenir à saisir toutes ces questions, même de loin, il faut prendre de la distance : en sont-ils seulement capables?
Complètement d'accord avec toi, Franck. Ce qu'il faut c'est que le système ne permettent pas à un élu de décider de la manière de repartir de l'argent qui ne lui appartient pas. Dur à appliquer dans un pays où plus de 50% du PIB est prélevé : de fait, les élus décident de manière arbitraire où doit aller l'argent qui ne leur appartenait pas quelques mois plus tôt...
Lorsqu'on voit dans le journal du soir de référence une erreur dans l'exposé du partage de la VA - 2/3 salaire et 1/3 capital et non l'inverse comme présenté -, on se dit qu'il y a vraiment un oubli de ce que c'est que le profit en système capitaliste : c'est la récompense du risque.
comme me le rappelle souvent un patron de PME que je connais très bien : dans ce que je gagne, il y a à payer, par ordre de priorité, mes fournisseurs - ils n'attendent pas du tout -, l'URSAFF et C° - ils n'attendent guère plus -, mes employés - ils ont un peu plus de patience, mais guère -, mon banquier - il avait de la patience, si, si, avant - et après tout cela, si jamais il m'en reste, je peux enfin rétribuer ceux qui m'ont donné du capital et au bout du bout, me donner la prime de tous mes efforts et de tous mes risques. En général, ce bout du bout n'est pas très épais, alors que c'est sur ce petit truc qu'il fait ensuite ses investissements.
Vision partiale et partielle des choses, sans doute, mais avant de voir toujours les choses sous l'angle des grands groupes internationalisés français - mais au capital détenu par des étrangers - , nos politiques devraient commencer par répondre à cette question : pourquoi une grosse PME en France, c'est 75 personnes, et 250 en Allemagne.
Mais bon, il faudrait déplaire aux syndicats et à toute cette partie de la population qui voit l'entreprise en ennemie, alors que ce sont toutes ces entreprises qui leur permettent d'avoir notre niveau de vie actuel.
Pascal Salin est un anarcho- capitaliste, il refuse l'état de droit, considéré comme illégitme, car portant atteinte à la propriété individuelle de part les prélèvements qui en découleraient.
euh erdav, désolé, mais j'ai lu un peu Salin (beaucoup même) et ce que tu dis est archifaux.
"il refuse l'état de droit, considéré comme illégitme"
Salin est dans la lignée de Bastiat et Hayek, et ne refuse absolument pas la notion d'Etat de droit. Ce qu'il refuse c'est l'intervention de l'Etat dans les compartiments de la société.
Va le lire avant de dire n'importe quoi, et de colporter des inepties.
LOmiG : "ce que tu dis est archifaux." "Va le lire avant de dire n'importe quoi, et de colporter des inepties."
Le ton que vous employez à une facheuse tendance à s'éloigner de la courtoisie dont les intervenants de ce site font preuve.
Ceci dit, j'ai également lu et entendu les idées que véhiculent Pascal Salin.
Notamment dans "Libéralisme", il écrit sur l'État : « L'État n'a aucune justification morale ni scientifique, mais (...) constitue le pur produit de l'émergence de la violence dans les sociétés humaines ».
A propos de l'impôt il déclare : « Prélevé en fonction d'une norme décidée par les détenteurs du pouvoir étatique, sans respect de la personnalité de chacun, l'impôt pénalise la prise de risque et est foncièrement esclavagiste, allant à l'encontre de son but recherché, bafouant les droits fondamentaux de l'être humain et la propriété de l'individu »
Excellent texte de PS comme d'habitude. Ce sera une bouteille à la mer comme d'habitude. Merci FB de nous l'avoir fait découvrir.
Si on veut s'amuser à être précis, et décomposer en types purs, ce que PS n'a sans doute pas eu envie de le faire pour ne pas troubler davantage les lecteurs, les économistes orthodoxes, et compliquer davantage le tableau.
Il y a trois types d'acteurs, les travailleurs, les capitalistes propriétaires de facteurs de production autres que le travail, terre, machines, monnaie, etc., et l'entrepreneur. L'entrepreneur peut ne rien posséder en propre et emprunter tout aux capitalistes. Il peut être aussi en partie un capitaliste et un travailleur pour certaines activités.. Le travailleur est rémunéré par le salaire, le capitaliste par l'intérêt qui a tendance à converger dans toutes les activités de la société à la perception de l'incertitude près selon les emprunteurs (ce que l'on appelle la prime de risque - à tort - du capitaliste. À tort car c'est une prime d'incertitude, un peu entrepreneuriale). L'entrepreneur reçoit le profit qui est résiduel, qui existe ou n'existe pas, qui peut devenir une perte si l'entrepreneur s'est trompé. Le profit n'est pas une récompense du risque. Le profit est la conséquence de la réussite d'un pari dans une situation d'incertitude. Incertitude et non pas risque. La nuance est fondamentale. Le risque au sens strict, se calcule, voir les assurances. L'entrepreneur a fait face à l'incertitude qui ne se calcule pas, et c'est là son charme et son côté original, qui ne s'enseigne dans aucune école. À part peut être l'entrepreneur arbitragiste, un observateur particulièrement pointu qui sait déceler une meilleure utilisation possible de certains facteurs de production dans d'autres domaines que ceux où ils sont employés de façon routinière et qui les fait se déplacer vers des usages mieux rémunérés.
Tout à fait d'accord Fb quand tu parles de "l'inculture crasse des politiciens français (et pas uniquement des politiciens d'ailleurs)". Le pas uniquement d'ailleurs s'applique à bon nombre d'économistes orthodoxes. Il ne suffit pas d'avoir la tête bourrée de chiffres économiques, de les mâchouiller dans tous les sens, de faire des modèles mahématiques compliqués, pour comprendre les phénomènes économiques. Quand on a acquis, péniblement d'ailleurs car il n'existe nulle part un point de départ simple qui serait l'équivalent de ce que sont en mathématiques les tables d'opérations, ou les notions géométriques élémentaires, une certaine culture théorique économique, on est dans un "perpétuel état d'étonnement" quand on voit ce que racontent des économistes orthodoxes labellisés, en particulier quand des profs se rassemblent et discutent entre eux sur des blogs.
Excellentes citations erdav. Réfléchis-y un peu beaucoup, avec un regard critique autour de toi, quand tu auras du temps. PS est un peu extrémiste car il ne tient pas compte de l'atavisme tribal qu'il n'aime pas mais il lui sera beaucoup pardonné car il a un un immense talent bien employé de professeur.
"Je ne suis pas d'accord avec vous. Disant cela, vous supposez que les politiciens doivent être des surhommes." Point besoin de "surhomme", Franck, juste d'hommes responsables - en tant que libéral, ne prêchez-vos pas vous-même la responsabilité à longueur d'interventions (et ce n'est pas un reproche!)? - qui ne cherchent pas avant tout leur profit personnel, souvent au détriment de l'intérêt général...
Cela étant dit, il faut bien évidemment aussi des contre-pouvoirs, je n'en disconviens nullement.
Salin a consacré dans Français, n'ayez pas peur du libéralisme (livre que je recommande), un chapitre entier à cette question. Ce n'est donc qu'un résumé.
Quand un entreprise perd de l'argent demande-t-on aux salariés d'en assumer en partie la charge ? Non, ils reçoivent quand même leur salaire tant que la cessation de paiement n'est pas prononcée.
L'Etat de droit et l'état de Droit ce n'est pas du tout la même chose. le premier est un oxymore puisque que pour exister l'Etat viole le Droit et la liberté. Quant au second, il est le fondement de la société de liberté débarrassé de toute contrainte étatique.
J'avoue une forte inclination à mépriser les politiciens. On dit souvent que le pouvoir corrompt. J'inverse les liens de causalité, je pense qu'en fait le pouvoir attire les hommes corruptibles.
Je suis persuadé que la grande majorité des politiciens sont moralement corrompus, ce ne sont pas des hommes droits.
@ Lomig
Petite perte de sang-froid ? Les nerfs à vif ? Il y a bien une bouteille de vin jaune, de Corton-Charlemagne ou de champagne qui traine, un verre et ça repart.
@ Tonton Jack
Pour ma part, j'en reste à l'indépassable Discours de la servitude volontaire : une fois que le pouvoir, et donc l'Etat, son véhicule, se sont installés au coeur d'une société, rien ne peut les faire disparaitre, car il y aura toujours suffisamment de membres de cette société qui auront intérêt à leur maintien.
C'est pourquoi les libertariens, malgré la sympathie que j'ai pour eux, me semblent vains.
Par contre, il est utile de s'interroger sur la taille de cet Etat. Les deux mesures aujourd'hui qui me semblent indispensables sont la taille à la serpe dans les épais buissons de l'assistanat et le remplacement du système de retraite par répartition par un système par capitalisation.
Non : pas de perte de sang-froid. Et ce ne sont pas deux citations qui vont changer la donne.
Alors, oui, désolé erdav si ma réponse a paru violente. Elle ne l'était que dans la forme, que j'ai mal maitrisée.
On peut critiquer l'Etat, sa nature, et l'impôt, sans pour autant souhaiter leur disparition immédiate. On peut être libéral cohérent, comme l'est Salin, et comprendre que les changements brutaux ne sont ni souhaitables, ni réalistes.
Je ne pense sincèrement pas que Salin refuse l'Etat de droit, après avoir lu ou écouté pas de mal de ses interventions. Question d'interprétation ? Si c'est le cas, cela n'engage que nos sensibilités respectives. Pas ce qu'il a dit ou écrit.
N'oublions pas que Salin se situe, de ses propres dires, dans la lignée de Bastiat, qui limitait simpleemnt le rôle de l'Etat à être garant de la sécurité et de la liberté des citoyens.
Mais c'est vrai que Salin va plus loin, dans certains textes. Mais dans d'autres, on le sent en phase avec cela. Il faudrait lui demander...?
Précisons le sens de ma remarque. Erdav disait de Salin : "il refuse l'état de droit, considéré comme illégitme".
J'ai réagi parce que, si Salin peut remettre en cause l'Etat dans sa globalité, il n'a jamais été question pour lui de remettre en cause le fait que nous soyons dans une société de DROIT, régie par des lois universalisables. Ce serait présenter une image caricaturale du libéralisme et de la position de Salin. Une image qui pour le coup prêterait le flanc à beaucoup de critiques justifiées, et légitimeraient les critiques absurdes selon lesquelles le capitalisme et le libéralisme sont la loi de la jungle et le règne du plus fort...Il faut lutter contre ces amalgames.
La phrase d'Erdav prêtait à confusion, et j'ai rebondi sans préciser cela. Je crois que nous sommes tous d'accord ?
J'ai bien déclaré, pourtant, dans un de mes posts précédents que Pascal Salin refusait l'état de droit car il portait atteinte aux droits de propriété de chacun ("car portant atteinte à la propriété individuelle"), ce qui est aux antipodes de l'anarchisme que vous semblez suggérer, qui, lui, conduit à la loi du plus fort.
Je remarque qu'il n'y a aucun post de gauchiste pour cet article.
Auriez-vous, Franck, appliqué votre censure implaquable sur ces malheureux ou bien, serais-ce la forte teneur en libéralisme qui les aurait fait fuir ?
Merci pour nous avoir filé le lien vers cet article lumineux, comme toujours, de Salin.
RépondreSupprimerJe fais suivre dès que j'ai un moment.
OUi non hommes politiques sont soit incultes, soit tellement préoccupés par autre chose que la vérité qu'ils peuvent la mettre dans un coin et dormir quand même.
Entre les deux, mon coeur balance...
Lumineux : c'est le mot.
RépondreSupprimerIl faudrait envoyer un exemplaire du journal à l'Élysée...
"Il faudrait envoyer un exemplaire du journal à l'Élysée..."
RépondreSupprimerCertainement, mais encore faudrait-il que nos gouvernants veuillent faire l'effort de comprendre et ne visent pas avant tout leurs intérêts personnels à très court terme...
Pour parvenir à saisir toutes ces questions, même de loin, il faut prendre de la distance : en sont-ils seulement capables?
P.S.
Reichman TV
une intervention intéressante, il me semble dans la crise actuelle...
«encore faudrait-il que nos gouvernants [..] visent pas avant tout leurs intérêts personnels à très court terme...»
RépondreSupprimerJe ne suis pas d'accord avec vous. Disant cela, vous supposez que les politiciens doivent être des surhommes.
Justement, il faut un système où le pouvoir est suffisamment limité où même des hommes ordinaires ne peuvent pas faire trop de mal.
Complètement d'accord avec toi, Franck. Ce qu'il faut c'est que le système ne permettent pas à un élu de décider de la manière de repartir de l'argent qui ne lui appartient pas. Dur à appliquer dans un pays où plus de 50% du PIB est prélevé : de fait, les élus décident de manière arbitraire où doit aller l'argent qui ne leur appartenait pas quelques mois plus tôt...
RépondreSupprimerSalut Boizard,
RépondreSupprimerJe soupçonne Pascal Salin d'être passé du côté obscur de la force.
Quant à Sarkozy, c'est définitivement une marionnette.
Cordialement.
Lorsqu'on voit dans le journal du soir de référence une erreur dans l'exposé du partage de la VA - 2/3 salaire et 1/3 capital et non l'inverse comme présenté -, on se dit qu'il y a vraiment un oubli de ce que c'est que le profit en système capitaliste : c'est la récompense du risque.
RépondreSupprimercomme me le rappelle souvent un patron de PME que je connais très bien : dans ce que je gagne, il y a à payer, par ordre de priorité, mes fournisseurs - ils n'attendent pas du tout -, l'URSAFF et C° - ils n'attendent guère plus -, mes employés - ils ont un peu plus de patience, mais guère -, mon banquier - il avait de la patience, si, si, avant - et après tout cela, si jamais il m'en reste, je peux enfin rétribuer ceux qui m'ont donné du capital et au bout du bout, me donner la prime de tous mes efforts et de tous mes risques.
En général, ce bout du bout n'est pas très épais, alors que c'est sur ce petit truc qu'il fait ensuite ses investissements.
Vision partiale et partielle des choses, sans doute, mais avant de voir toujours les choses sous l'angle des grands groupes internationalisés français - mais au capital détenu par des étrangers - , nos politiques devraient commencer par répondre à cette question : pourquoi une grosse PME en France, c'est 75 personnes, et 250 en Allemagne.
Mais bon, il faudrait déplaire aux syndicats et à toute cette partie de la population qui voit l'entreprise en ennemie, alors que ce sont toutes ces entreprises qui leur permettent d'avoir notre niveau de vie actuel.
Cordialement
«Je soupçonne Pascal Salin d'être passé du côté obscur de la force.»
RépondreSupprimerJe ne comprends pas.
@ Nathan : j'allais dire la même chose que franck. Qu'as tu voulu dire ???
RépondreSupprimerUn faux capitaliste.
RépondreSupprimer(c'est grave comme accusation ;) )
Bien que je ne soit pas d'accord avec tout ce que Pascal Salin écrit, son livre "libéralisme" reste une référence incontournable.
RépondreSupprimerNathan :
RépondreSupprimer"Un faux capitaliste."
Pascal Salin est un anarcho- capitaliste, il refuse l'état de droit, considéré comme illégitme, car portant atteinte à la propriété individuelle de part les prélèvements qui en découleraient.
euh erdav, désolé, mais j'ai lu un peu Salin (beaucoup même) et ce que tu dis est archifaux.
RépondreSupprimer"il refuse l'état de droit, considéré comme illégitme"
Salin est dans la lignée de Bastiat et Hayek, et ne refuse absolument pas la notion d'Etat de droit. Ce qu'il refuse c'est l'intervention de l'Etat dans les compartiments de la société.
Va le lire avant de dire n'importe quoi, et de colporter des inepties.
LOmiG :
RépondreSupprimer"ce que tu dis est archifaux."
"Va le lire avant de dire n'importe quoi, et de colporter des inepties."
Le ton que vous employez à une facheuse tendance à s'éloigner de la courtoisie dont les intervenants de ce site font preuve.
Ceci dit, j'ai également lu et entendu les idées que véhiculent Pascal Salin.
Notamment dans "Libéralisme", il écrit sur l'État : « L'État n'a aucune justification morale ni scientifique, mais (...) constitue le pur produit de l'émergence de la violence dans les sociétés humaines ».
A propos de l'impôt il déclare : « Prélevé en fonction d'une norme décidée par les détenteurs du pouvoir étatique, sans respect de la personnalité de chacun, l'impôt pénalise la prise de risque et est foncièrement esclavagiste, allant à l'encontre de son but recherché, bafouant les droits fondamentaux de l'être humain et la propriété de l'individu »
Excellent texte de PS comme d'habitude. Ce sera une bouteille à la mer comme d'habitude.
RépondreSupprimerMerci FB de nous l'avoir fait découvrir.
Si on veut s'amuser à être précis, et décomposer en types purs, ce que PS n'a sans doute pas eu envie de le faire pour ne pas troubler davantage les lecteurs, les économistes orthodoxes, et compliquer davantage le tableau.
Il y a trois types d'acteurs, les travailleurs, les capitalistes propriétaires de facteurs de production autres que le travail, terre, machines, monnaie, etc., et l'entrepreneur.
L'entrepreneur peut ne rien posséder en propre et emprunter tout aux capitalistes. Il peut être aussi en partie un capitaliste et un travailleur pour certaines activités..
Le travailleur est rémunéré par le salaire, le capitaliste par l'intérêt qui a tendance à converger dans toutes les activités de la société à la perception de l'incertitude près selon les emprunteurs (ce que l'on appelle la prime de risque - à tort - du capitaliste. À tort car c'est une prime d'incertitude, un peu entrepreneuriale). L'entrepreneur reçoit le profit qui est résiduel, qui existe ou n'existe pas, qui peut devenir une perte si l'entrepreneur s'est trompé.
Le profit n'est pas une récompense du risque.
Le profit est la conséquence de la réussite d'un pari dans une situation d'incertitude. Incertitude et non pas risque. La nuance est fondamentale.
Le risque au sens strict, se calcule, voir les assurances. L'entrepreneur a fait face à l'incertitude qui ne se calcule pas, et c'est là son charme et son côté original, qui ne s'enseigne dans aucune école.
À part peut être l'entrepreneur arbitragiste, un observateur particulièrement pointu qui sait déceler une meilleure utilisation possible de certains facteurs de production dans d'autres domaines que ceux où ils sont employés de façon routinière et qui les fait se déplacer vers des usages mieux rémunérés.
Tout à fait d'accord Fb quand tu parles de "l'inculture crasse des politiciens français (et pas uniquement des politiciens d'ailleurs)". Le pas uniquement d'ailleurs s'applique à bon nombre d'économistes orthodoxes. Il ne suffit pas d'avoir la tête bourrée de chiffres économiques, de les mâchouiller dans tous les sens, de faire des modèles mahématiques compliqués, pour comprendre les phénomènes économiques.
Quand on a acquis, péniblement d'ailleurs car il n'existe nulle part un point de départ simple qui serait l'équivalent de ce que sont en mathématiques les tables d'opérations, ou les notions géométriques élémentaires, une certaine culture théorique économique, on est dans un "perpétuel état d'étonnement" quand on voit ce que racontent des économistes orthodoxes labellisés, en particulier quand des profs se rassemblent et discutent entre eux sur des blogs.
Excellentes citations erdav. Réfléchis-y un peu beaucoup, avec un regard critique autour de toi, quand tu auras du temps. PS est un peu extrémiste car il ne tient pas compte de l'atavisme tribal qu'il n'aime pas mais il lui sera beaucoup pardonné car il a un un immense talent bien employé de professeur.
"Je ne suis pas d'accord avec vous. Disant cela, vous supposez que les politiciens doivent être des surhommes."
RépondreSupprimerPoint besoin de "surhomme", Franck, juste d'hommes responsables - en tant que libéral, ne prêchez-vos pas vous-même la responsabilité à longueur d'interventions (et ce n'est pas un reproche!)? - qui ne cherchent pas avant tout leur profit personnel, souvent au détriment de l'intérêt général...
Cela étant dit, il faut bien évidemment aussi des contre-pouvoirs, je n'en disconviens nullement.
Salin a consacré dans Français, n'ayez pas peur du libéralisme (livre que je recommande), un chapitre entier à cette question. Ce n'est donc qu'un résumé.
RépondreSupprimerQuand un entreprise perd de l'argent demande-t-on aux salariés d'en assumer en partie la charge ? Non, ils reçoivent quand même leur salaire tant que la cessation de paiement n'est pas prononcée.
L'Etat de droit et l'état de Droit ce n'est pas du tout la même chose. le premier est un oxymore puisque que pour exister l'Etat viole le Droit et la liberté. Quant au second, il est le fondement de la société de liberté débarrassé de toute contrainte étatique.
@ Daredevil
RépondreSupprimerIl est possible que vous ayiez raison.
J'avoue une forte inclination à mépriser les politiciens. On dit souvent que le pouvoir corrompt. J'inverse les liens de causalité, je pense qu'en fait le pouvoir attire les hommes corruptibles.
Je suis persuadé que la grande majorité des politiciens sont moralement corrompus, ce ne sont pas des hommes droits.
@ Lomig
Petite perte de sang-froid ? Les nerfs à vif ? Il y a bien une bouteille de vin jaune, de Corton-Charlemagne ou de champagne qui traine, un verre et ça repart.
@ Tonton Jack
Pour ma part, j'en reste à l'indépassable Discours de la servitude volontaire : une fois que le pouvoir, et donc l'Etat, son véhicule, se sont installés au coeur d'une société, rien ne peut les faire disparaitre, car il y aura toujours suffisamment de membres de cette société qui auront intérêt à leur maintien.
C'est pourquoi les libertariens, malgré la sympathie que j'ai pour eux, me semblent vains.
Par contre, il est utile de s'interroger sur la taille de cet Etat. Les deux mesures aujourd'hui qui me semblent indispensables sont la taille à la serpe dans les épais buissons de l'assistanat et le remplacement du système de retraite par répartition par un système par capitalisation.
le corton, je veux bien, avec plaisir.
RépondreSupprimerNon : pas de perte de sang-froid. Et ce ne sont pas deux citations qui vont changer la donne.
Alors, oui, désolé erdav si ma réponse a paru violente. Elle ne l'était que dans la forme, que j'ai mal maitrisée.
On peut critiquer l'Etat, sa nature, et l'impôt, sans pour autant souhaiter leur disparition immédiate. On peut être libéral cohérent, comme l'est Salin, et comprendre que les changements brutaux ne sont ni souhaitables, ni réalistes.
Je ne pense sincèrement pas que Salin refuse l'Etat de droit, après avoir lu ou écouté pas de mal de ses interventions. Question d'interprétation ? Si c'est le cas, cela n'engage que nos sensibilités respectives. Pas ce qu'il a dit ou écrit.
N'oublions pas que Salin se situe, de ses propres dires, dans la lignée de Bastiat, qui limitait simpleemnt le rôle de l'Etat à être garant de la sécurité et de la liberté des citoyens.
Mais c'est vrai que Salin va plus loin, dans certains textes. Mais dans d'autres, on le sent en phase avec cela. Il faudrait lui demander...?
Le collègue de Salin, Serge Schweitzer, marche aussi dans les pas de Bastiat tout en étant anarcap.
RépondreSupprimerPour moi, Salin est clairement anarcap : je ne l'ai jamais vu défendre une seule seconde l'action étatique.
Précisons le sens de ma remarque. Erdav disait de Salin : "il refuse l'état de droit, considéré comme illégitme".
RépondreSupprimerJ'ai réagi parce que, si Salin peut remettre en cause l'Etat dans sa globalité, il n'a jamais été question pour lui de remettre en cause le fait que nous soyons dans une société de DROIT, régie par des lois universalisables.
Ce serait présenter une image caricaturale du libéralisme et de la position de Salin. Une image qui pour le coup prêterait le flanc à beaucoup de critiques justifiées, et légitimeraient les critiques absurdes selon lesquelles le capitalisme et le libéralisme sont la loi de la jungle et le règne du plus fort...Il faut lutter contre ces amalgames.
La phrase d'Erdav prêtait à confusion, et j'ai rebondi sans préciser cela. Je crois que nous sommes tous d'accord ?
à bientôt
LOmiG :
RépondreSupprimer"La phrase d'Erdav prêtait à confusion"
J'ai bien déclaré, pourtant, dans un de mes posts précédents que Pascal Salin refusait l'état de droit car il portait atteinte aux droits de propriété de chacun ("car portant atteinte à la propriété individuelle"), ce qui est aux antipodes de l'anarchisme que vous semblez suggérer, qui, lui, conduit à la loi du plus fort.
on est d'accord. Désolé d'avoir mal compris / interprété.
RépondreSupprimerà bientôt
Je remarque qu'il n'y a aucun post de gauchiste pour cet article.
RépondreSupprimerAuriez-vous, Franck, appliqué votre censure implaquable sur ces malheureux ou bien, serais-ce la forte teneur en libéralisme qui les aurait fait fuir ?