Merci Roselyne !
Les adolescents (je refuse résolument comme bas, vulgaire et outrageusement démagogue, tentant d'établir une familiarité que je repousse avec dégoût, le diminutif «ados») que je connais, surtout ceux du genre attardés, ne m'inspirent guère de sentiments positifs.
Cependant, je sens bien chez certains des qualités un peu fermes qui ont le plus grand mal à éclore dans le magma sirupeux qui leur tient lieu de biotope.
Coincés entre des parents paumés, qui essaient désespérément de se comporter comme des copains pour ne pas s'avouer qu'ils vieillissent (quels égoïstes !) et une école où la mollesse et l'abdication sont un art de vivre, ils éprouvent bien des difficultés à être autre chose que des invertébrés.
L'ancienne méthode pour détacher radicalement les ex-enfants de leurs parents et les transformer instantanément en hommes avait certes quelques inconvénients, mais elle était rudement efficace, on appelait cela la guerre, ou sa pâle imitation, le service militaire.
Mais on peut aussi noter que l'éducation à la vieille française savait faire des hommes sans recourir trop abondamment à la guerre.
Jusqu'à "invertébré", je vous suis relativement, après j'espère que vous ironisez. La guerre produit plus de déséquilibrés particulièrement dangereux que n'importe quelle société déliquescente, fût-elle fortement criminogène.
RépondreSupprimerLa guerre, pour notre jeunesse, c'est ce qu'on peut lui souhaiter de pire.
«Jusqu'à "invertébré", je vous suis relativement, après j'espère que vous ironisez»
RépondreSupprimerIl est possible que même avant, j'ironise quelque peu :-)
«La guerre, pour notre jeunesse, c'est ce qu'on peut lui souhaiter de pire.»
Globalement, oui. Et pourtant, beaucoup de jeunes hommes éprouvent le besoin d'être mis à l'épreuve, de se tester face au danger.
On n'explique pas autrement leur comportement suicidaire au volant (j'ai récemment été doublé par un petit con avec un A au cul, j'ai eu l'impression que j'étais doublé par un avion de chasse).
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RépondreSupprimer@ fboizard
RépondreSupprimerPersonnellement, je vois la question autrement : nous vivons dans une société de loisirs comme jamais encore nous n'avons vécu. Personne ne s'en rend compte vraiment parce que nous vivons le temps présent, mais par le passé, les travaux de la ferme et des champs absorbaient une large partie des énergies.
Aujourd'hui, en effet, la jeunesse s'ennuie. Alors elle passe son temps comme elle le peut.
Certains savent s'occuper naturellement, d'autres non.
Franchement, je pense qu'ils iraient mieux si on parvenait à les mettre au travail...
Ce n'est pas pour rien que la sagesse populaire dit que l'oisiveté est mère de tous les vices. Ma période d'étudiant oisif ne fut probablement pas la plus heureuse, je garde un souvenir plus gai de la prépa où les loisirs ne règnaient pourtant pas en maîtres.
RépondreSupprimerLes étudiants glandouilleux me font pitié. Pas trop longtemps certes, car, après tout, personne ne les empêche de travailler.
On m'a cité le cas d'une étudiante de 29 ans qui passait le concours d'entrée en IUFM pour la troisième fois (qu'a-telle fait entre le bac et aujourd'hui ? Mystère. Elle a «cherché sa voie», qu'elle a bien pris soin de ne jamais trouver). Evidemment, papa paye, alors la vie est facile. J'admets que ce n'est pas aisé de couper les vivres à son enfant, mais on n'est pas obligé de céder sans cesse au chantage sentimental (ou de l'avoir tellement intériorisé qu'il n'est plus utile de l'exprimer).
C'est comme une nasse : il ne faut pas y entrer, c'est dès le début, dès l'enfance, qu'il faut enseigner à l'enfant à s'assumer («Ton doudou, c'est toi qui l'a laissé je ne sais où, c'est à toi de le chercher, pas à moi»). Sinon, une fois entré dans la nasse du maternage, soit on n'en sort pas, soit il faut une énergie énorme et beaucoup de casse pour en sortir.
Pour en revenir au comportement suicidaire des jeunes hommes.
N'oublions pas que l'homme, notamment son cerveau, s'est formé à l'époque de la chasse au bison. Celui qui prenait des risques mangeait plus de bison que les autres (sauf si il était tué à la chasse).
Notre société manque singulièrement d'occasions à nos jeunes mâles de prouver leur virilité.
A la double question du titre je répondrai non deux fois, parce que l'adolescent est utile aux hommes de l'Etat pour continuer leur intrusion dans la vie des Français et parce que n'ayant pas la droit de vote et donc d'être élu ou d'entrer au gouvernement, il n'est pas en mesure de pondre des lois aussi débiles que celles de Bachelot.
RépondreSupprimerA mon sens, l'"ado" est une chose quelque peu inventée pour utilisation démagogique et une déresponsabilisation à tous les étages. Combien de fois entendons-nous "Ah! ce sont des ados, que voulez-vous". Belle excuse!
RépondreSupprimerPour ce qui nous concerne, pas de conflit avec nos enfants qui ont su dès leur jeune âge qu'ils travaillaient pour eux et non pour nous ni pour quiconque. Non seulement pas de conflit mais une excellente ambiance :-)
Mouais...le concept de "virilité" m'inspire pas mal de méfiance...
RépondreSupprimerEt les filles, là-dedans , elles deviennent quoi ? viriles aussi ?
Comme votre histoire de maternage...Ne pas demander à un enfant de ranger, ce n'est pas spécialement du maternage (et pourquoi pas du "paternage", au fait ?), c'est juste un manque de bon sens le plus élémentaire, c'est tout.
Je pense que vous devriez réfléchir au rôle symbolique des deux parents.
RépondreSupprimerLe sens symbolique n'est pas systématiquement recoupé par le sens réel. Bien sûr, dans les familles, les responsabilités peuvent être réparties suivant des palettes et des nuances très vastes.
Il n'en demeure pas moins que le père est celui qui sépare, qui s'immisce en perturbateur dans la relation fusionnelle entre la mère et l'enfant. Cela en fait le porteur des interdits, des règles des lois. Il est celui qui pousse l'enfant à s'autonomiser, à grandir, à sortir de l'enfance.
L'absence symbolique du père (pas de père, ou un père qui se comporte comme une mère) est pathogène. Je suis frappé chez un certain nombre de jeunes que je connais que l'abscence plus ou moins prononcée du père se traduise par des traits communs : peu de persévérance, découragement rapide, narcissisme puéril accompagné d'une estime de soi fragile, velléités et caprices. Je ne suis visiblement pas le seul à me faire cette remarque puisque je l'ai lue sous la plume d'enseignants.
Je trouve ces enfants sans père bien souvent insupportables, mais en même temps, je les plains : ces enfants-rois deviennent des adultes déchus, à jamais mélancoliques de leur royauté perdue.
Comme le dit Aldo Naouri, mieux vaut une bonne éducation, un peu sévère, que dix ans de psychanalyse.
Demander de ranger sa chambre n'est peut-être pas particulièrement masculin, mais poser des règles l'est.
Si vous avez quelque difficulté à le percevoir au niveau individuel, regardez le au niveau de la société, c'est patent : la maternalisation de la société (l'écoute, la compréhension, la déresponsabilisation, la fusion, l'infantilisation) va de pair avec un refus de plus en plus prononcé des limites et des règles (la politesse et l'orthographe par exemple !).
L'effacement du père, de l'homme, est tout à fait flagrant. Exemple parmi tant d'autres, plaisant parce qu'anecdotique : les poils. Attributs virils par excellence, la barbe, la moustache, les favoris sont passés de mode (sauf chez les islamistes). Or cet effacement (de l'homme, pas des poils) est néfaste (de même que l'effacement de la femme, mais nous n'en sommes pas menacés).
Il faut de tout pour faire un monde, un père et une mère, des hommes et des femmes.