Piqué chez Tropical Bear :
J'ai déjà eu l'occasion de dire ici toute l'estime que j'avais pour Angela Merkel, et je vais donc continuer.
Pour la première fois, une dirigeante d'un pays très influent vient de détailler la vraie cause de la crise (lire l'interview dans le Financial Times), et la technique de fuite en avant dans le crédit qui était jusqu'ici la pensée unique des dirigeants du G20 (depuis bien trop longtemps) :
"La crise ne s'est pas produite parce que nous avons distribué trop peu d'argent, mais parce que nous avons créé de la croissance économique avec trop d'argent et que ce n'était pas une croissance durable. Si nous voulons en tirer des leçons, la réponse n'est pas de répéter les erreurs du passé ».
"Nous devons regarder en face les causes de cette crise. Elle s'est produite parce que nous vivions au dessus de nos moyens ».
« La responsabilité repose sur des efforts de relance inadaptés aux USA, conduits par le gouvernement et la FED, visant à faire redémarrer artificiellement l'économie (...) en injectant des liquidités toujours moins chères dans le système financier. »
Interrogée sur l'échec d'un placement de bons du trésor anglais auprès des investisseurs cette semaine, elle a répondu : « Cela nous montre que les états ne peuvent pas éternellement vivre à crédit".
Tout est dit, et nous voyons bien ici la différence de vision entre des dirigeants « boomers-euphoriques » intoxiqués par une mentalité générationnelle de l'expansion infinie de la dette, de la consommation et de la vie à crédit aux crochets des autres, et une dirigeante qui a connu un vrai environnement de crise et un système en faillite (l'ex-RDA), et qui n'a pas du tout la même façon de penser.
La présidente Allemande ne prend pas non plus ses électeurs pour des idiots qu'il faudrait flatter ou de rassurer gentiment avec des discours creux, et n'hésite pas à parler sans langue de bois de la situation de son pays :
« Germany, she says, is an over-indebted, export-oriented economy with an ageing, shrinking population. It cannot boost consumption at the expense of exports"
Et cette petite phrase pour finir :
« It isn't just that the banks took over too many risks. Governments allowed them to do so by neglecting to set the necessary [financial market] rules and, for instance in the US, by increasing the money supply too much"
Inutile de dire qu'un tel discours, émanant d'une dirigeante de premier plan et très influente au niveau européen, représente une excellente nouvelle et un vrai espoir de changement : la pensée unique basée sur la fuite en avant keynésienne commence à se fissurer sérieusement.
Je ne peux vraiment pas mieux dire.
Et oui, heureusement qu'elle est là... mais sera-ce suffisant? Je finis par avoir de gros doutes avec tous ces rapaces incompétents!
RépondreSupprimerDans un autre domaine, dans les commentaires du figaro (grâce à M. Machenoir) j'ai trouvé ceci que je voudrais vous faire partager...
Rien à ajouter, me semble-t-il, tout est dit!
"L'Université va dans le mur
04/04/2009 à 15:54
La démagogie, la politisation ( de gôche, forcément !...), la lâcheté et la médiocrité en auront eu raison.
1) Nous avons moins de VRAIS étudiants en sciences exactes qu'en 1967, et pourtant nous avons 4 fois plus d'étudiants qu'en 1967.
De nombreux facteurs ont concouru à ce désastre :
* Les gouvernements ont tous usé et abusé de la facilité consistant à masquer le chômage des jeunes par l'inscription en Faculté. Ces inscriptions ont donc explosé dans des disciplines inutiles, voire absconses ; ''psychologie'', ''sociologie'', ''histoire des religions'', ''histoire des droits de l'homme'' (une enseignante célèbre a même eu un poste très envié dans cette discipline, dans une ville non moins célèbre de la région PACA....), etc etc.
Comme ces disciplines-bidon n'ont que peu ou pas de débouchés, les pauvres inscrits se retrouvent au chômage à Bac+4 ou Bac+5 ou forcés d'accepter des postes peu valorisants pour un étudiant au long cours (douanier....inspecteur des impôts.....secrétaire documentaliste....etc).
Un exemple parmi tant d'autres : à l'Université de Perpignan, en 2005, trente inscrits à la préparation au CAPES d'Histoire, un seul admissible.
On a beau truffer des tas d'organismes de psychologues, ça ne suffit pas à absorber cette énorme masse. On voit des psy dans les hôpitaux, dans les centres de rééducation othopédique, dans les administrations parapolicières, dans certains établissements scolaires, dans les CAT pour handicapés, partout, partout ! tout ça fonctionnait aussi bien et même mieux naguère, sans ''psy'' !
**l'égalitarisme fanatique a démoli les vraies études.
Par exemple, la profession de chirurgien n'a pas de relève française. On ne devient chirurgien opérationnel qu'à l'issue d'un parcours de dix à quinze ans, après quoi on travaille en moyenne 60 heures/semaine. Ces longues études aux âges les plus agréables de la vie sont un véritable investissement, et les impôts excessifs de toute nature, les tracasseries de la SS, la relative modicité des revenus empêchent un juste retour de cet investissement, d'où la désaffection dramatique.
Personnellement, je me contrefous que mon chirurgien fasse le tour de la Corse en Yacht perso l'été, ce qui compte à mes yeux c'est qu'il me soigne bien et en toute sécurité ! je peux citer des noms de chirurgiens de grande classe qui n'en peuvent plus de la débile et tâtillonne surveillance de la SS, jusqu'à s'en faire soigner pour dépression.
Dans beaucoup d'autres professions, l'égalitarisme a eu le même effet : rendre nul ou négatif le retour sur investissement pour études. A l'âge où un grand ingénieur commence à exercer, son camarade de classe qui a trouvé à 21 ans un emploi pépère à l'EDF ou à la Poste a déjà sa maison depuis longtemps, une famille, des enfants...
Ce n'est donc pas un manque d'intérêt pour les sciences qui explique la désaffection des jeunes pour de vraies études scientifiques, donc forcément difficiles et exigeantes. Ces jeunes réfléchissent et se rendent compte que ''ça ne vaut pas le coup''. Alors quitte à s'inscrire dans une Fac, autant le faire dans des disciplines bien moins prenantes et exigeantes : Histoire de ceci ou cela, économie, sociologie, psychologie, etc.
*** comme ces disciplines inutiles n'ont pas de débouchés dans la vie réelle, leur seul débouché naturel est l'enseignement, mais seulement dans la limite des postes disponibles. Ainsi obtenir un simple CAPES dans une de ces matières devient un exploit, alors qu'en 1970, le CAPES, on cherchait des candidats, on le donnait quasiment (j'ai vu de mes yeux des profs de maths au niveau CAPES recrutés sur épreuves de gymnastique, si, si !....).
2) les universitaires n'ont rien fait pour empêcher cette dérive ; dans les disciplines sérieuses (médecine, chirurgie dentaire, sciences exactes, pharmacie, etc), ils se sont contentés de faire le gros dos, de ne pas suivre la plupart des grèves, mais n'ont pas levé le petit doigt pour conjurer les dangers pourtant si évidents. Dans les autres disciplines, ils ont mis de l'huile sur le feu, envenimé les manifs, etc. Leur virulence a été inversement proportionnelle à l'utilité sociale de leur ''spécialité'' ; autrement dit, ils se sont sentis aussi menacés sinon plus que les étudiants qu'ils excitaient.
La conclusion ?
L'Université actuelle ne peut pas être sauvée. Pour la recentrer vers les vraies disciplines traditionnelles, il faut conjuguer les actions suivantes :
A) restaurer une économie puissante dans le pays, capable d'absorber les flux de pauvres jeunes qui sont jetés dans l'impasse des études universitaires inutiles.
Il en résultera un cercle vertueux, qui tarira les disciplines-bidon par diminution drastique du nombre d'étudiants, d'où diminution du nombre des postes offerts, etc, jusqu'à extinction complète.
B) En finir une bonne fois avec l'égalitarisme matériel. Comme il n'est pas question de tirer vers le bas, cela suppose que l'on ait réalisé le point A) ci-dessus. Il faut offrir aux jeunes qui se sont sacrifiés 8, 9, 10 et parfois 15 ans de leur vie, des carrières matériellement attractives et compensatrices. Avec une échelle réelle des revenus de 1 à 5 ou 6 comme maintenant, on voit bien, compte tenu de la reprise fiscale, que c'est impossible. Il faut donc restaurer une échelle des salaires et revenus au moins de 1 à 15, seule capable d'offrir des perspectives de promotion dans tous les emplois et à tous les niveaux. Notons d'ailleurs qu'avec une telle échelle, la question de l'impôt deviendrait beaucoup moins aiguë : un taux marginal d'IRPP à 40, voire 50% n'est plus gênant du tout avec des hauts salaires.
C) mener uns très vigoureuse politique d'association de plus en plus étroite entre industries et université. C'est là la bête noire des gauchistes en tout genre, mais ils savent bien pourquoi : parce qu'ils savent que ce serait très efficace, que ça contribuerait grandement à dénouer la crise de l'université, sa coupure catastrophique avec le reste de la société, donc que ça scierait à la base leur clientèle de mécontents aigris prêts à toute révolution.
Dans ce but, il faudrait par exemple encourager le mécénat des entreprises envers la recherche publique de pointe, par des exonérations fiscales généreuses voisines de ce qui se fait aux USA avec les fondations. Nous avons bien des fondations (exemple : la fondation Thiers) mais leur nombre et leur influence sont infimes.
J'en ai terminé. Je donne ces idées et réflexions bénévolement, n'importe qui peut donc s'en inspirer. Si personne n'y trouve d'intérêt (à commencer par le webmestre du Figaro), eh bien tant pis !"
Merci pour le morceau d'interview de Merkel, effectivement bien au-dessus du lot...!
RépondreSupprimersur l'université, une solution simple consiste à libéraliser totalement ce secteur, et à laisser jouer la concurrence.
Aucune utilité à ce que l'Etat gère l'université. Noyautage à la clé par des administrations et des syndicats immobilistes.
Liberté !