Les indicateurs (assez difficilement accessibles au public, mais internet facilite les choses) montrent que la sécurité des vols se dégrade à Air France.
On incrimine la course au profit, mais les autres compagnies ont le même problème et pourtant AF régresse dans les classements.
Il faut chercher une spécificité Air France.
Or, il y en a une, bien Française : le mélange des genres. Les fonctionnaires se font capitalistes et les syndicalistes administrateurs.
Le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, a toujours eu une place inappropriée dans le gestion d'Air France. Cela s'est aggravé avec le fait que les pilotes sont devenus actionnaires. Puis encore après l'accident du Concorde.
En effet, un épisode inconnu du public est très important. Lors de l'enquête sur Concorde, le CHSCT (le comité d'hygiène et de sécurité de l'entreprise) s'est mis à découvrir des éléments contredisant la thèse officielle. Pour éviter la mise en cause publique et catastrophique de cette thèse officielle, les moyens et les prérogatives du CHSCT ont été rognés en urgence, avec l'aval du SNPL en échange d'un supplément de pouvoir, par un amendement au parlement spécialement dédié aux CHSCT des compagnies aériennes (hé oui, c'est comme ça que les choses fonctionnent en France).
Désormais, le SNPL étant co-gestionnaire d'Air France, un peu comme les syndicats le sont à EDF ou à la SNCF, ce n'est plus son intérêt de questionner la politique de la direction en matière de sécurité des vols.
Le SNPL sert donc la soupe à la direction d'Air France. C'est ainsi que, contre tout bon sens aéronautique, on a entendu des éminences du SNPL expliquer ces derniers jours qu'il était possible de piloter un avion sans badin dans la turbulence sans difficulté majeure(sous-entendu, les pilotes d'AF447 n'étaient pas très doués. C'est sympa, ce genre d'imputation venant d'un prétendu syndicat de pilotes). Ces déclarations ont scandalisé les pilotes, au point que le SNPL dit le contraire sur son forum !
Je vous rappelle que le compte-rendu d'Air Caraïbes est là pour contredire les déclarations benoites du SNPL. Mais ne comptez pas sur un journaliste français pour faire le lien : c'est trop compliqué pour son petit cerveau. Au moins pourrait-il lire ce blog ?
Bonjour,
RépondreSupprimeron parle beaucoup de ces sondes que Air France n'aurait pas remplacées.
Savez-vous si les autres compagnies (par exemple Luftansa l'on fait ?
Cordialement
d'ou proviennent les informations concernant une cause différente de la version officielle du crash du concorde.
RépondreSupprimerCordialement
Une cause différente ? Pas vraiment.
RépondreSupprimerMais des infos complémentaires qui changent assez nettement le tableau. Par exemple, le fait que le déflecteur d'eau ait été retrouvé sur la piste en amont de la pièce de DC10 (autrement dit, la crevaison du pneu serait plus due à ce déflecteur, négligence d'Air France, qu'à la pièce de DC10, négligence d'une autre compagnie et d'ADP).
Le CHSCT avait découvert que la formation donnée aux pilotes ne correspondait pas exactement aux instructions constructeur et d'autres petites choses de ce genre (les pilotes ont coupé un réacteur en dessous de 300 pieds contrairement à la consigne, ça n'aurait probablement rien changé au résultat final).
Le CHSCT a été arrêté dans ses investigations car le tableau se noircissait pour Air France, penchant de plus en plus vers une accumulation de négligences et de moins en moins vers la fatalité, bien pratique en ces circonstances.
Le mécanisme de l'accident n'était pas remis en cause par le CHSCT mais plutôt l'environnement qui a abouti à celui-ci.
Cependant, la thèse officielle qui exonérait Air France de ses responsabilités était bien mise à mal.
Bonjour,
RépondreSupprimerUne seule chose à dire, merci beaucoup de nous apporter un éclairage si différent de la soupe habituelle sur cet accident.
Les enregistreurs de vol peuvent encore nous apprendre beaucoup sur la manière dont les pitots sont arrivés à une situation de défaillance.
RépondreSupprimerPar exemple, plusieurs pilotes ont signalé qu'il leur était arrivé dans cette zone que la température de l'air passe en quelques instants de -50C°C à-5/-10° C. Or une telle variation, due à de puissantes remontées d'air de surface, change considérablement le comportement de l'avion.
Si en plus cet air est chargé d'eau, il est facile d'imaginer que les pitots prennent un coup de glace dans les mirettes.
Pour ceux qui s'intéressent au Concorde :
RépondreSupprimerhttp://pagesperso-orange.fr/enperspective/concorde.html
Vous en avez mis du temps mais finalement, au bout de 4 ou 5 articles vous arrivez enfin à imputer le crash de l'avion aux gauchistes (enfin, aux fonctionnaires et aux syndicalistes plus exactement, mais un peu de généralisation n'a jamais choqué personne sur ce blog). Je me disais bien que vous ne pouviez laisser ceci impuni ! Quel justicier vous faites, je suis admiratif.
RépondreSupprimerKreyket, ça me démange depuis longtemps : vous êtes un con.
RépondreSupprimerJe me contente d'analyser une situation que d'autres syndicalistes, bien plus socialistes et gauchistes que moi, dénoncent également.