lundi, juin 01, 2009

A propos de l'accident d'AF 447

Je suis étonné de constater que tous les commentateurs, y compris le gouvernement, y vont de leur interprétation alors même que tous s'accordent à reconnaitre qu'ils n'ont aucun élément.

C'est à la fois ridicule et irresponsable. C'est la vie médiatique moderne.

Finalement, le seul élément que nous ayons, c'est que l'équipage n'a pas communiqué, alors qu'il était dans une zone orageuse.

A partir de là, on peut essayer un vague arbre d'analyse pour se mettre les idées au net :

1) L'équipage n'a pas communiqué faute de matériel. Vu la redondance, on imagine une météorite, un attentat ou un foudroiement touchant directement le cockpit. Le foudroiement me laisse très perplexe : les avions sont conçus pour le supporter. L'A330 n'étant pas un avion récent, sa réaction au foudroiement doit être connue et validée.

2) L'équipage avait le matériel mais n'a pas eu le temps de communiquer.

2.1) La descente a duré un certain temps, mais l'équipage n'a pas trouvé le temps pour une raison ou pour une autre de communiquer. Je suis très dubitatif sur cette hypothèse : le premier réflexe d'un équipage dans la merde est d'appeler au secours.

Et pourquoi pas une hôtesse folle ou un passager sous LSD étranglant l'équipage ?

2.2) L'accident a été quasi-instantané. Les hypothèses sont très réduites : explosion, accidentelle (réservoir) ou non (attentat), ou ruine de la structure (grêle, cisaillement hors du commun, sortie du domaine pour une raison à trouver)

Vous voyez, avec cinq minutes de réflexion, on voit que rien ne justifie, à part le politiquement correct qui fait éviter l'attentat, de privilégier l'hypothèse du foudroiement.

Ma conclusion est qu'il est extrêmement aventureux de mettre l'accident sur la compte d'un foudroiement. Le plus probable, étant donné la situation géographique du crash est que nous ne saurons jamais (sauf revendication en cas d'attentat).

Je suis navré, mais pas étonné, que personne n'ose la vérité, toute bête, toute simple : «Nous ne savons pas».

12 commentaires:

  1. Mais la réponse à votre question, Franck, est claire : ceux qui font l'actualité (au sens le plus large du terme) ne peuvent supporter le silence... il leur faut absolument paraître même s'ils n'ont rien à dire ni ne savent quoi que ce soit! Le silence est devenu bien trop pesant pour une majorité de gens, voilà pourquoi ils doivent le remplir en permanence...
    Peut-être est-ce là la rançon du règne de l'information à outrance qui mène à la non-information finalement?

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  2. Si ils ne disent pas simplement "nous ne savons pas" c'est juste parce que leur métier est d'informer. Conséquence, lorsqu'ils n'ont pas d'information concrète sur un évènement qu'ils estiment important, ils doivent alors informer le public sur les différentes hypothèses envisagées.
    Et oui, tout le monde n'est pas passionné par l'aéronautique et n'est donc pas forcé d'avoir les connaissances que vous utilisez pour votre article.

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  3. Je suis moins optimiste que vous : je ne pense pas que le souci de ces gens soient d'informer, mais de meubler, ce qui est fort différent.

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  4. Entièrement d'accord avec vous, Franck. Moi-même suis arrivé à des conclusions identiques à savoir que l'avion a probablement explosé en vol pour une raison encore inconnue: bombe, incident technique (je pense au crash du Boeing 747 de la PanAm il y a une dizaine d'année dans lequel avait disparu Marcel Dadi, le guitariste. C'était une accumulation de vapeur de carburant dans le réservoir central qui avait provoqué l'explosion suite à un court-circuit sur un câble mal isolé. A l'époque, les journaleux avaient évoqué la piste d'un missile. Je vous laisse deviner la taille du missile qui provoquerait l'explosion en particules fines d'un B747!!!). je ne crois pas, pour des raisons techniques, à l'hypothèse d'un foudroiement ou d'une rupture mécanique (allez visiter, si ce n'est déjà fait, le CEAT à Toulouse où sont pratiqués les essais de rupture: impressionnant).
    Ce matin, B. Chabbert sur Europe, a évoqué à mot couvert et de de façon très diplomatique une probable désintégration de l'appareil en vol (en suivant un raisonnement identique aux nôtres). Mis à part l'intervention de ce dernier, on est confronté une fois de plus au néant intersidéral propre aux médias français qui remplissent du vide avec du vide.

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  5. Correction: le crash auquel je fais référence a concerné un B747 de la TWA.

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  6. Pardonnez mon "hors propos" mais avez-vous lu ceci, Franck?

    Jacques Ellul

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  7. A propos de la presse en général :

    http://www.quebecoislibre.org/09/090515-4.htm

    S'il s'était agi d'un Boeing et s'il n'y avait eu aucun Européen dans l'avion, ça aurait fait l'objet de 30 secondes de reportages. Il faut rappeler que sur les routes de France, il meurt chaque mois l'équivalent de deux Airbus et tout le monde s'en fout.

    Les journalistes de télévision (et dans une moindre mesure ceux de radio) n'ont rien d'intéressant à dire, ça fait une bonne raison pour ne pas payer la redevance.

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  8. Le journalisme souffre, me semble-t-il, d'un problème de recrutement et de confondre formation et endoctrinement.

    Comme l'enseignement.

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  9. Bonsoir,

    Un collègue de mon école d'ingénieur, aujourd'hui au cabinet de Borloo côté transport, avait indiqué la méthode de gestion ministérielle des accidents d'avion avec trois questions :

    - Des français tués ?
    - Un Airbus crashé ?
    - Air France touché ?

    Si non aux trois questions, aucun intérêt.
    Si oui aux trois questions, ben, on le voit maintenant.

    Cordialement

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  10. En même temps Jack, si le ministre des transports français commençait à se mêler de ce qui n'est ni français, ni un transport, à quoi bon être le ministre français des transports ? Pour le côté "victimes ou pas", il s'occupe bien évidemment aussi de cas sans victimes mais la presse n'en parle pas, c'est tout.

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  11. C'est dur, au XXIème siècle, de se dire qu'on ne peut pas expliquer quelque chose vous savez... On est sur de notre valeur, de notre intelligence, de notre capacité scientifique à tout prévoir, tout le temps.
    Les spéculations ne sont pas inutiles, loin de là. Elles apportent certains éléments de réponse, et permettent à chacun de se rassurer. Car au fond, qui pour prendre l'avion en se répétant : "Eux sont morts, et on ne sait pas pourquoi". Les hypothèses dans ce genre peuvent fortement agacer, et elles n'ont pas vraiment lieu d'être. Simplement elles sont là. Sans doute parce que l'humilité elle, ne l'est plus. Nous ne sommes finalement, que des hommes...

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  12. je suis avec vous dans votre douleur...
    voici mon avis sur ce qui s'est passé (je suis ancien pilote de chasse et officier de sécurité des vols)
    Le drame s'est déroulé en 2 temps : les conditions météorologiques du jour étaient difficiles, les pilotes n'ont sans doute pas pu éviter de rentrer dans un cumulonimbus d'une ampleur exceptionnelle, ils ont, dans un premier temps été foudroyés ce qui expliquerait la panne electrique et la perte de contact radio, chose qui n'est pas un problème en soi, tous les pilotes professionnels qui liront ceci le savent bien, mais dans ce cunimb d'une exceptionnelle activité ou d'un autre s'il s'agissait d'une ligne de front (ce qui expliquerait pourquoi ils n'ont pu l'éviter) l'avion s'est tout simplement cassé en deux suite à des cisaillements de vent internes au nuage ( les vents dans un orage très violent peuvent atteindre 250 noeuds c'est à dire 450 km/h.....). Un A330 est conçu pour résister, structurellement, à environ 5 à 6 g, ce qui est déjà énorme, mais devant un phénomène de cette ampleur, les limites structurelles ont été dépassées et l'avion s'est.....cassé...
    Voila mon avis de professionnel de l'aviation...
    Il faut savoir une dernière chose, si mon hypothèse est avérée; les familles peuvent se dire que leurs proches n'ont pas souffert et pas eu le temps d'avoir peur et c'est une bonne chose
    Avec toute ma compassion, j'ai enterré tellement d'amis pilotes....

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