Education Nationale : à quand une vraie réforme ? C'est très simple : jamais.
Du moins à l'échelle humaine. L'EN a l'éternité devant elle (à moins que l'Etat français fasse faillite), mais on s'en fiche qu'elle saméliore, peut-être, dans cent ou deux cents ans.
La réforme en question serait en réalité une révolution. C'est pourquoi elle n'aura pas lieu de si tôt.
Les organisations naissent, se développent, vivent et éventuellement meurent. Mais elles ne changent quasiment jamais, sauf sous un très forte pression extérieure.
C'est d'autant plus vrai des organisations structurées autour d'une idéologie ou d'une religion. L'URSS fonctionnait la veille de son écroulement sur les mêmes principes qu'en 1917.
Les idéologues ayant appris une rhétorique leur permettant se voiler la face (pour l'EN, c'est le discours autour du «manque de moyens»), aucune réalité ne peut les déstabiliser, les pousser au changement. Jusqu'à l'écroulement.
L'EN se fait grignoter, les parents d'élèves responsables la fuient, mais le système continue à fonctionner comme aux premiers jours de l'enthousiasme pédagogiste, comme si l'école avait une mission sociale, comme si mettre l'élève «au centre du système» était une bonne idée, comme si la «non-discrimnation» était le critère principal pour juger de la qualité d'un enseignement, comme si mieux valait un échec collectif qu'une réussite individuelle, etc.
La solution pour améliorer l'instruction en France consiste à favoriser et encourager toutes les solutions de contournement de l'EN, pour qu'elle fasse le moins de victimes possible. Ensuite, vidée de ses élèves, qu'elle change ou qu'elle meurt n'aurait plus d'importance.
« La solution pour améliorer l'instruction en France consiste à favoriser et encourager toutes les solutions de contournement de l'EN, pour qu'elle fasse le moins de victimes possible. »
RépondreSupprimerAbsolument, d'où l'urgence d'abolir la carte scolaire (qui n'a pas été assouplie), d'octroyer l'autonomie aux établissements, notamment en matière de recrutement des professeurs, des élèves et de liberté dans le choix des programmes et des méthodes d'enseignement, avant que les politiques n'instaurent enfin le chèque-éducation.
"comme si l'école avait une mission sociale"
RépondreSupprimerBien sûr qu'elle en a une : réduire les inégalités sociales, faire que les génies rivalisent avec les cancres et non l'inverse. Et en plus, les résultats sont excellents : tous les surdoués échouent avec brio.
Il n'y aura jamais de vrai réforme de l'éducation nationale, car c'est une administration tout simplement trop grosse pour pouvoir être réellement réformée en un temps politique. Il y a tellement d'intérêts, de monde, une administration tellement pléthorique, qu'il faudrait au bas mot quinze ans de volonté politique constante, avec un ministre considérant les choses sur le temps long. Autant vous dire qu'avec nos politiques qui considèrent que le moyen terme est la prochaine année fiscale et le long terme la prochaine élection présidentielle, on est mal barré.
RépondreSupprimerBien sûr, abolissons la carte scolaire et construisons des tours dans les cours d'H4, LL et Charlemagne pour accueillir tous nos futurs génies...
RépondreSupprimerQuant au reste, je constate que dans votre constat vous n'évoquez pas la formidable résistance au changement qui vient de votre propre corps (ex l'utilisation des NTIC ds la pédagogie et comme mode de communication à l'interne)