Les syndicats de pilotes d'Air France sont en froid avec leur direction sur les questions de sécurité des vols suite à l'accident d'AF 447 (et à d'autres, comme Toronto). Elle essaie d'imposer le silence.
J'ai beaucoup de sujets de critiques vis-à-vis des pilotes d'Air France, mais sur la sécurité des vols, le bon sens, l'expérience et les textes internationaux convergent : l'attitude recommandée est de récompenser ceux qui soulèvent les problèmes, pas de les ignorer, encore moins de les menacer ou de les sanctionner. La compagnie doit même rechercher activement et publier les problèmes.
Idéalement, cette attitude imprègne toute compagnie aérienne au point qu'elle doit pouvoir demander à être auditée par une autre compagnie ayant de meilleurs résultats de sécurité (c'est ce qu'avait fait Korean Airlines à la suite d'une série d'accidents).
Le comportement, tout contraire, de blocage et de déni de la direction d'Air France est un clair signe d'incompétence et d'absence d'esprit aéronautique.
C'est une énigme pour moi, je le dis sans aucune ironie. La direction d'Air France est issue du petit monde de l'aviation civile (avec les copinages et les petits arrangements entre amis que cela suppose). Ce sont des gens qui toute leur vie se sont occupés d'avions et de lignes aériennes.
Je sais bien, par expérience, qu'il y a de nombreux (majoritaires ?) salariés de la DGAC ou d'EADS qui n'ont aucune culture aéronautique, qui s'en foutent des avions. Je suppose qu'il y en a aussi chez AF. Mais j'ai du mal à imaginer que ça soit cette mentalité qui domine la haute direction des avions à codes barres.
Je cherche donc des explications. Avez vous des idées ?
"La direction d'Air France est issue du petit monde de l'aviation civile (avec les copinages et les petits arrangements entre amis que cela suppose)." Et si le problème venait de là? Et si le copinage avait doucement mais sûrement remplacé la compétence?
RépondreSupprimerBon nombre de mes amis proches sont pilotes de ligne (à AF ou ailleurs) et je crois connaître assez bien ce milieu (nous avons fréquenté les mêmes bancs d'école et, pendant un temps, les mêmes espaces). Je reste parfois très surpris par les réactions de leurs syndicats qui veulent à tout prix faire apparaître leurs gentils membres comme des victimes de la course, nécessairement malsaine, au profit (cf le débat autour de la tragédie du vol AF447). Pourtant, s'il y a un milieu où les syndicats sont très (trop?) présents, c'est bien celui des compagnies aériennes (surtout au niveau du PNT). Ce genre de remarque(sur la course au profit) est d'autant plus drôle que les syndicats en question ont pour la valeur "argent" les yeux de Chimène (on est loin de l'esprit de la Ligne). Par ailleurs, ils exercent ou sont censés exercés un contrôle direct sur les choix techniques de la compagnie (ce qui à priori ne me choque pas). Malheureusement, au sein de la douce France, il en est dans le domaine aéronautique comme dans de nombreux autres, le copinage est institutionnalisé et, c'est bien connu, les loups ne se mangent pas entre eux.