Un professeur avait bien résumé le problème : «En éducation civique, on leur explique les droits et les devoirs. Ca ne peut pas porter, parce qu'ils savent qu'en pratique, ils n'ont que des droits.»
Tant que certains adultes penseront que leur autorité est naturelle et ne chercheront qu'à récolter les fruits d'un respect qu'ils ne méritent pas, on continuera à voir ce genre de situation. Je ne nie pas que les élèves soient aussi fautifs, mais si ils ont agit ainsi c'est qu'on leur en a donné les moyens.
Edi-fiante cette lettre : son ou ses auteurs mériteraient l'exclusion définitive plus des poursuites judiciaires pour les injures et les menaces.
@Kreyket : ce n'est pas un problème d'autorité naturelle ou non dont il est question. En classe, les élèves ne commandent pas et n'ont rien à exiger d'un professeur ni d'un autre personnel de l'établissement un point c'est tout. S'ils ne sont pas contents d'un prof, ils ont élu des délégués de classe. Sinon, ils ont passé l'obligation d'être scolarisés, ils n'ont qu'à quitter leur lycée et aller se chercher un boulot mais vu la qualité de la lettre qu'ils ont écrite, ça risque d'être difficile pour eux de décrocher un emploi.
Comme d'habitude, la hiérarchie a baissé son pantalon. Pas un mot des syndicats, mais ce n'est pas étonnant : ils participent depuis quarante ans à la destruction systématique de l'EN et leurs membres sont bien à l'abri de ce genre de problème.
@SOS éducation : les élèves ont-ils apposé leur signature sur la lettre ?
Je l'ignore, elle était reproduite sur le site de Libération, qui n'aurait pu publier les noms si jamais ils s'y étaient trouvés...
J'utilise le conditionnel car c'est signé « la classe », et on peut penser que ces merdeux n'auraient pas poussé le courage jusqu'à signer cette lettre infâme de leur nom...
... ce qui expliquerait le munichisme de l'inspecteur d'académie, selon lequel les textes interdisent les punitions collectives. S'il y avait eu des signatures, il n'aurait pas pu prétexter de cette interdiction, puisque leurs auteurs auraient été connus. Mais cette excuse est facile : si la hiérarchie sanctionnait la classe en entier, et que celle-ci déposait un recours devant le tribunal administratif, il n'est pas sûr que les meneurs auraient gain de cause. Je dis « pas sûr », parce qu'on n'est plus sûr de rien...
Voici la réponse que j'ai envoyée à SOS Educaton :
Tout en vous soutenant, je m'avoue pessimiste. L'enfant-roi est maintenant la philosophie archi-dominante de notre société, elle est même totalitaire : elle ne tolère aucune autre qu'elle.
Si le rappel des notions de discipline et de hiérarchie adulte-enfant est encore admis, avec l'impatience qu'on montre pour les lubies de vieux, par contre, tout passage à l'acte est strictement interdit et flétri.
Une seule solution en pratique, la fuite (vers le privé, si possible hors contrat).
De plus, je pense que votre argumentation est erronée. Opposer les droits des enseignants aux droits des élèves, c'est les mettre sur le même plan, vous avez déjà perdu car vous rentrez dans le jeu de vos adversaires. La rhétorique de la concurrence des droits, appelée par euphémisme droits partagés, où chacun n'aurait que des droits est très gauchiste et mène à la guerre de tous contre tous.
En réalité, ne sont pas en question les droits des enseignants (bien sûr qu'ils en ont) mais les devoirs des élèves. Un professeur, cité pat Natacha Polony, avait bien résumé le problème : «En éducation civique, on leur explique les droits et les devoirs. Ca ne peut pas porter, parce qu'ils savent qu'en pratique, ils n'ont que des droits.»
En insistant sur les devoirs des élèves, vous vous attaqueriez au codeur du problème : la tyrannie de l'enfant-roi qui n'a que des droits et aucun devoir.
Même si je compatis, j'ai du mal à plaindre les enseignants : ils ont été les premiers à saper la notion d'autorité, y compris en contestant celle de leurs ministres et en abdiquant leur supériorité sur l'élève. Qu'ils en récoltent les fruits amers n'est qu'un logique retour des choses.
Sur le privé hors-contrat, nous sommes d'accord, étant partisans du chèque-éducation. Il ne résoudra pas tout, mais permettra de sauver les enfants des Français qui tiennent encore à leur donner une éducation...
Et oui, voilà ce qui se passe quand on place l'enfant au centre du système...
RépondreSupprimerMalheureusement,on ne lit plus Sa majesté des mouches.
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Sa_Majest%C3%A9_des_Mouches
Ah, c'est vrai, j'oubliais qu'une ministre et peut-être futur président de la république a dit qu'un enfant ne saurait être mauvais, alors ...
Bonjour, je vous invite à signer la pétition pour que des sanctions exemplaires soient prononcées à l'encontre de ces élèves.
RépondreSupprimerTant que certains adultes penseront que leur autorité est naturelle et ne chercheront qu'à récolter les fruits d'un respect qu'ils ne méritent pas, on continuera à voir ce genre de situation. Je ne nie pas que les élèves soient aussi fautifs, mais si ils ont agit ainsi c'est qu'on leur en a donné les moyens.
RépondreSupprimerLa lettre des élèves de Terminale STG du lycée Jean-Lurçat (Paris 13e) à leur professeur d'anglais, Claudine Lespagnol, à lire ici.
RépondreSupprimerEdi-fiante cette lettre : son ou ses auteurs mériteraient l'exclusion définitive plus des poursuites judiciaires pour les injures et les menaces.
RépondreSupprimer@Kreyket :
ce n'est pas un problème d'autorité naturelle ou non dont il est question. En classe, les élèves ne commandent pas et n'ont rien à exiger d'un professeur ni d'un autre personnel de l'établissement un point c'est tout. S'ils ne sont pas contents d'un prof, ils ont élu des délégués de classe. Sinon, ils ont passé l'obligation d'être scolarisés, ils n'ont qu'à quitter leur lycée et aller se chercher un boulot mais vu la qualité de la lettre qu'ils ont écrite, ça risque d'être difficile pour eux de décrocher un emploi.
Comme d'habitude, la hiérarchie a baissé son pantalon. Pas un mot des syndicats, mais ce n'est pas étonnant : ils participent depuis quarante ans à la destruction systématique de l'EN et leurs membres sont bien à l'abri de ce genre de problème.
@SOS éducation :
les élèves ont-ils apposé leur signature sur la lettre ?
Je l'ignore, elle était reproduite sur le site de Libération, qui n'aurait pu publier les noms si jamais ils s'y étaient trouvés...
RépondreSupprimerJ'utilise le conditionnel car c'est signé « la classe », et on peut penser que ces merdeux n'auraient pas poussé le courage jusqu'à signer cette lettre infâme de leur nom...
... ce qui expliquerait le munichisme de l'inspecteur d'académie, selon lequel les textes interdisent les punitions collectives. S'il y avait eu des signatures, il n'aurait pas pu prétexter de cette interdiction, puisque leurs auteurs auraient été connus. Mais cette excuse est facile : si la hiérarchie sanctionnait la classe en entier, et que celle-ci déposait un recours devant le tribunal administratif, il n'est pas sûr que les meneurs auraient gain de cause. Je dis « pas sûr », parce qu'on n'est plus sûr de rien...
RépondreSupprimerVoici la réponse que j'ai envoyée à SOS Educaton :
RépondreSupprimerTout en vous soutenant, je m'avoue pessimiste. L'enfant-roi est maintenant la philosophie archi-dominante de notre société, elle est même totalitaire : elle ne tolère aucune autre qu'elle.
Si le rappel des notions de discipline et de hiérarchie adulte-enfant est encore admis, avec l'impatience qu'on montre pour les lubies de vieux, par contre, tout passage à l'acte est strictement interdit et flétri.
Une seule solution en pratique, la fuite (vers le privé, si possible hors contrat).
De plus, je pense que votre argumentation est erronée. Opposer les droits des enseignants aux droits des élèves, c'est les mettre sur le même plan, vous avez déjà perdu car vous rentrez dans le jeu de vos adversaires. La rhétorique de la concurrence des droits, appelée par euphémisme droits partagés, où chacun n'aurait que des droits est très gauchiste et mène à la guerre de tous contre tous.
En réalité, ne sont pas en question les droits des enseignants (bien sûr qu'ils en ont) mais les devoirs des élèves. Un professeur, cité pat Natacha Polony, avait bien résumé le problème : «En éducation civique, on leur explique les droits et les devoirs. Ca ne peut pas porter, parce qu'ils savent qu'en pratique, ils n'ont que des droits.»
En insistant sur les devoirs des élèves, vous vous attaqueriez au codeur du problème : la tyrannie de l'enfant-roi qui n'a que des droits et aucun devoir.
Même si je compatis, j'ai du mal à plaindre les enseignants : ils ont été les premiers à saper la notion d'autorité, y compris en contestant celle de leurs ministres et en abdiquant leur supériorité sur l'élève. Qu'ils en récoltent les fruits amers n'est qu'un logique retour des choses.
Cordialement
FB
Sur le privé hors-contrat, nous sommes d'accord, étant partisans du chèque-éducation. Il ne résoudra pas tout, mais permettra de sauver les enfants des Français qui tiennent encore à leur donner une éducation...
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