J'analyse le problème fondamental du système éducatif français comme un problème politique, voire philosophique.
C'est le refus du réel. Le système éducatif français repose sur des fantasmes : l'élève rousseauiste naturellement bon, généreux et intelligent qu'il suffirait de révéler à lui-même par une maïeutique appropriée. Tous sont égaux en talents et en aptitudes.
De ce fantasme initial découle tous les autres : la sélection oppression de classe, l'exigence odieuse survivance passéiste, la transmission lubie de réactionnaires etc.
Or, voici que le journal Le Monde traite des «grandes écoles». Et que préconise-t-il ? Evidemment (1), de détruire ce système qui fonctionne en faveur de l'université qui ne fonctionne pas. On est donc toujours dans la négation du réel.
La prise en compte du réel commande une démarche prudente, humble : ne pas toucher à ce qui marche, essayer de réparer ce qui déconne. C'est bien entendu le contraire qui est préconisé : on est toujours dans le nivellement par le bas, dans l'obsession de couper les têtes qui dépassent, de faire comme si les élèves étaient tous égaux.
Sans compter une question de pouvoir : les grandes écoles échappent de fait au système sociétique de l'EN. C'est insupportable.
Il y a unanimité chez les professeurs de prépas pour constater sur vingt ans une baisse du niveau des élèves en maths et en physique, sous les assauts du pédagogisme.
Courage, camarades ! Vous êtes en passe de réussir. Bientôt, nous serons tous égaux dans la connerie. Pour les journalistes, c'est le cas depuis quelques temps déjà.
Une remarque : les IUT prouvent que les universités sont capables elles aussi de mettre en place des filières reconnues.
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(1) : j'écris «évidemment» car Le Monde est très prévisible dans la connerie. De Gaulle avait bien raison de le surnommer L'immonde.
« Une remarque : les IUT prouvent que les universités sont capables elles aussi de mettre en place des filières reconnues. »
RépondreSupprimerAvec une situation actuelle absurde : les IUT, créés pour accueillir les bacheliers techniques (STI notamment) qui se destinaient à des formations courtes et concrètes, sont désormais la chasse gardée des bacheliers scientifiques, qui abandonnent bien volontiers l' université aux bacheliers techniques, qui y échouent en masse.
Le problème des Grandes Ecoles sont qu'elles sont trop petites pour le 21ème siècle. Elles marchaient très bien quand le bac était réservé à l'élite de l'élite de la population, mais aujourd'hui où il faut sortir chaque année des centaines de milliers de doctorants en physique nucléaire pour tenir la course à la recherche, elles ne suffisent tout simplement plus.
RépondreSupprimerMaintenant, le bon sens le plus basique dit qu'il faut commencer par améliorer les universités (ainsi que le lycée, le collège et le primaire) avant de s'attaquer aux Grandes Ecoles, ne serait-ce que pour éviter de se retrouver avec plus rien qui marche. Mais depuis quand le Monde est-il sensé faire preuve de bon sens ?
Ceci devrait vous intéresser Franck.
RépondreSupprimerhttp://www.polemia.com/article.php?id=2624
Voilà le lien en direct ;))
RépondreSupprimerMontaigne