L'école publique atteint le niveau de violence des guerres indiennes. Vous êtes ministre de l'éducation, que faites vous ?
«Des Etats généraux»
Bravo, excellente réponse. Ensuite, nous aurons un «Grenelle» des violences scolaires.
Agir ? Décider ? Et puis quoi encore ? Il faudrait commencer par s'opposer d'une manière ou d'une autre à la tyrannie de l'enfant-roi. Vous n'y pensez pas, mon bon monsieur !
Alors, on discutaille, on papote, on palabre, comme en Afrique (quand je vous dis que nous nous transformons en pays du tiers-monde), bien que le diagnostic et les mesures salvatrices soient connus et archi-connus depuis trente ans.
Les grands esprits se rencontrent :-)
RépondreSupprimerLa chronique de Luc Ferry
Ferry, Luc
État policier ou sacralisation de l'enfant ?
Aujourd'hui, tout ce qui touche à l'enfance est sacré. Que des policiers viennent interrompre une bagarre de rue et, confrontés à la défaillance de la famille, fassent leur possible pour signifier que la violence n'est pas anodine, et voilà qu'on se met à pleurer dans les chaumières. De bons esprits en perdent alors toute mesure. Face à des gardes à vue, dont le nombre, sans doute, est excessif, mais qui traduisent surtout le malaise d'une police à laquelle on demande l'impossible, le ton est monté ces derniers jours jusqu'au plus pur délire. La France, a-t-on entendu haut et fort de la part d'intellectuels réputés sérieux, dérive vers un «État policier». Ben voyons ! Pourquoi pas vers le fascisme, tant qu'on y est ? Derrière la fantasmagorie «antiflic» qui rappelle les meilleurs moments du gauchisme années 1960, se dissimule une évolution lourde : non pas celle de notre police vers je ne sais quel totalitarisme, mais celle, en revanche bien réelle, de la sacralisation de l'enfance qui caractérise chaque jour davantage l'époque contemporaine. Un petit rappel historique n'est pas inutile. On va voir qu'il éclaire d'un jour singulièrement intéressant certaines de nos dérives actuelles.
[...]
Ce n'est pas parce qu'ils mouraient tôt qu'on s'abstenait d'aimer les enfants, mais parce qu'on ne les aimait pas qu'ils mouraient tôt. C'est d'abord la mise en nourrice, si fréquente à l'époque dans les villes, y compris chez les commerçants relativement aisés, qui équivalait pratiquement à une mise à mort. Un autre grand historien, Jean-Louis Flandrin (2), rapporte le cas, nullement exceptionnel, d'une nourrice à laquelle on confie douze enfants en vingt ans… et qui n'en rend pas un seul vivant au bout du compte ! Ce qui sidère, par rapport à nos valeurs d'aujourd'hui, c'est qu'elle ne fut aucunement inquiétée, ce qui indique assez combien l'habitude était passée dans les mœurs. C'est ensuite l'abandon qui sévissait dans des proportions considérables, comme on en voit la trace dans les contes, Le Petit Poucet par exemple, dont le thème, à l'encontre des lectures psychanalytiques, n'a malheureusement rien d'un fantasme. Il reflète au contraire fort bien la réalité de l'époque. On estime, en effet, que l'oblation touchait encore au XVIIIe siècle 30 % des petits. Mais, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, une troisième habitude venait, si l'on ose dire, parachever le travail : celle que les parents prenaient alors de dormir avec les nourrissons au risque, (mais c'était un risque calculé), de les étouffer pendant la nuit. La chose était si courante encore à l'aube du XVIIIe siècle que l'Église en faisait un thème omniprésent dans ses homélies et ses sermons.
Aujourd'hui, non seulement nous sommes attachés comme jamais à nos enfants, mais leur mort est à coup sûr la chose la plus atroce qui puisse arriver au sein d'une famille. Ce changement radical d'attitude est lié au passage, dans l'Europe moderne, d'un mariage arrangé ou «mariage de raison», à un mariage fondé sur et pour l'amour. En général, les produits de l'affection deviennent eux aussi des objets d'affection. C'est un progrès, bien sûr, mais comme tout progrès, il possède ses effets pervers. Nous sommes devenus si sentimentaux envers nos enfants, si pleins d'amour que nous en oublions les deux autres volets de toute éducation réussie : la loi et les savoirs. Derrière la logique des sentiments, l'autorité et la transmission des contenus d'enseignement s'estompent peu à peu. Ils passent au second plan. C'est cela que nous vivons, la montée en puissance de l'enfant roi, pas la dérive de notre pays vers le totalitarisme.
Les dessous de la violence scolaire
RépondreSupprimerPar Ivan Rioufol le 17 février 2010 13h12 | Lien permanent | Commentaires (158)
Ces "profs" qui se lamentent parce qu'ils n'arrivent plus à se faire respecter des "gosses" sont les victimes d'un système égalitariste qu'ils ont pour la plupart cautionné. C'est bien l'Education nationale, bastion de la gauche défendu par la majorité des syndicats d'enseignants, qui a avalisé depuis quarante ans les réformes (conduites aussi par la droite suiviste) ayant abouti à vider l'autorité des maîtres, à ringardiser la discipline et à placer l'élève au centre d'un dispositif dévalorisant le savoir. Ce sont ces organisations progressistes qui, dans le même temps, ont applaudi la démentielle politique d'immigration consistant, depuis trente ans, à faire venir massivement des populations nouvelles sans se préoccuper de leur intégration. L'effondrement du système éducatif, miné par l'illettrisme et la violence, est le résultat de ces politiques irréfléchies qui valaient, à ceux qui les dénonçaient, d'être traités de réactionnaires...
"Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes", a écrit Bossuet. On en voit l'illustration, avec l'affolement du monde éducatif qui a poussé le gouvernement, mardi, à convoquer des "états généraux de la sécurité à l'école". Encore faudrait-il que les vrais problèmes, liés à la perte d'autorité des enseignants et au rejet de l'école par certains jeunes issus "de la diversité", soient posés. Ce mercredi, dans Le Figaro, Eric Debarbieux, président de l'observatoire international de la violence à l'école, fait remarquer: "Dans certaines des pires favelas du Brésil, la violence qui domine le quartier n'entre pas dans l'école. L'école est protégée par les parents qui y sont très actifs. En France, on perçoit trop souvent les familles comme des adversaires de l'école". Pourquoi?
Parlons clair: la violence scolaire est celle des "quartiers difficiles", comme l'a rappelé Jean-François Copé, ce matin sur Europe 1. C'est là que des familles, de culture musulmane, en viennent à se désolidariser du système scolaire à qui elles ont confié leurs enfants, selon un processus de rejet d'une insertion qu'a bien décrit Malika Sorel, intellectuelle d'origine maghrébine, dans Le puzzle de l'intégration. Elle y écrit: "Ces parents sentent très vite que c'est par l'intermédiaire de l'école de la République que risque de s'opérer la transformation de leurs enfants. C'est la raison pour laquelle ils nourrissent envers elle une grande suspicion". Le rejet de l'école est, pour beaucoup, le rejet d'un modèle de société.
PS : Un lecteur me transmet cette déclaration (dont voici le lien) de l'anthropologue Dounia Bouzar, faite récemment sur la chaine publique France O, dans laquelle elle parle comme d'une évidence d'une prochaine "guerre entre les musulmans et les non musulmans" et du camp qu'alors elle choisira. Alors que les médias font beaucoup de foin avec les petites phrases, en voici une qui est passée curieusement inaperçue.
y'a pas assez de commentaires sur ton blog que tu ne sois obligé d'en faire toi-même ? (compassion)
RépondreSupprimerC'est de l'humour ou de la connerie ?
RépondreSupprimerLa schizophrénie des profs
RépondreSupprimerPAR ÉRIC ZEMMOUR
19/02/2010 | Mise à jour : 14:12 Réactions (9)
Ils défilent. Ils manifestent. Ils se plaignent. Ils exigent. Révolte de routine ? Non, sire, une révolution. Les profs manifestent pour la sécurité. Ils se plaignent de la violence. Ils exigent de la répression. Certes, ils croient encore naïvement que l'arrivée de surveillants supplémentaires sera la solution miracle. On n'efface pas toute trace de pensée magique d'un trait de plume. Mais il faut se souvenir qu'il y a vingt ans leurs aînés parlaient de «sentiment d'insécurité»; et traitaient de «fascistes» et de «racistes» tous ceux qui dénonçaient la montée de la violence à l'école. La culpabilité coloniale hantait ces bons apôtres. La culture de l'excuse sociale était une seconde nature. Encore aujourd'hui, d'éminents sociologues nous expliquent que les jeunes enfants d'immigrés se sentent exclus d'une école faite pour les Blancs. Leur enseigner Molière et Louis XIV les «humilie». Les profs, comme toute la gauche, sont schizophrènes : ils croient en l'émancipation par la culture et ne peuvent se défaire de ces fadaises victimaires. Ils voient qu'une immigration continue depuis trente ans sape leurs efforts d'intégration et militent avec le RESF (Réseau Education sans frontières) contre les expulsions d'enfants de sans-papiers. Ils constatent, en Seine-Saint-Denis par exemple, que la plupart de leurs élèves n'ont pas le niveau de l'enseignement général, mais défendent encore le collège unique. Ils veulent imposer leur autorité, transmettre leur savoir, et appliquent le slogan de leurs maîtres des IUFM : « L'enfant au cœur du système. » Entre la réalité qu'ils vivent et l'idéologie qu'ils récitent, ils ne savent plus où ils habitent. C'est toute la gauche - médiatique, intellectuelle, politique - qui connaît un semblable désarroi. Et donc notre pays puisque, depuis la Libération, l'Education nationale a été sous-traitée par tous les gouvernements aux syndicats d'enseignants.
"Les profs, comme toute la gauche, sont schizophrènes [...] Entre la réalité qu'ils vivent et l'idéologie qu'ils récitent, ils ne savent plus où ils habitent."
RépondreSupprimerOui c'est exactement ça, je crois que beaucoup de profs se rendent compte que, de dérives en dérives, l'Education Nationale commence à couler, mais, quant aux causes, leur prise de conscience est bloquée par leur idéologie, leur pédagogisme, leur aveuglement anti-Sarko, anti-libéralisme et tutti quanti.
Un peu comme dit O. Wilde : "ils commettent l'erreur de bloquer leur développement intellectuel par l'acceptation formelle d'une croyance ou d'un système".
La croyance : l'égalitarisme ; le système : les schémas explicatifs de la vulgate marxiste.