Les Etats providence survivront ils à la mondialisation ?
Marc de Scitivaux posait cette question en 1998 et y répondait par la négative. Nous y sommes.
A noter Francis Mer, disant que les jeunes pourraient en venir à rejeter la démocratie qui les spolie au profit des vieux.
Pour l'anecdote, vous noterez aussi que Michel Rocard, une fois de plus, se trompe. Evidemment, de quelqu'un qui se glorifie d'être l'inventeur de la CSG, on peut tout attendre en matière de connerie.
C'est parfaitement évident. IL n'est pas nécessaire d'être prix Nobel d'économie pour comprendre qu'une compétition directe avec des producteurs à coûts de production divisés par dix ou vingt, entraîne tôt ou tard sa propre ruine. Les arguments opposés étaient souvent : non, car nous avons une avance technologique et il faut effectivement tout faire pour la garder. Ce qui revenait à penser que les autres étaient plus bêtes que nous et n'arriveraient pas à notre niveau ! Le pire c'est que c'est nous (l'Europe et les USA) qui avons souvent apporté la technologie à ces pays, et délocalisé nous même la production ! Maintenant il faut payer la note. Les sociétés occidentales sont en train d'éclater en deux : une forte minorité qui a le pouvoir économique, les connaissances, les réseaux, l'argent qui permet d'être libre, et le reste qui va se paupériser, avoir des retraites minables, des prestations sociales limitées, etc. Prochain épisode redouté (ou pas) : la crise Grecque s'étend au reste de l'Europe. Tant qu'il n'y aura pas de clash grave il n'y aura pas de réforme de fond, que des ajustements de circonstances. Et voter UMP ou PS c'est (presque) pareil, ils ont tous voté les mêmes lois en faveur de cette mondialisation ! Après certains s'étonnent du taux d'abstention ...
RépondreSupprimerLa fracture générationnelle va être violente
RépondreSupprimerLa "civilisation" dont Rocard se fait le défenseur a fait 4 morts (une femme enceinte qui meurt, ça fait deux morts hein !) cet après midi.
RépondreSupprimerIl faudrait lui rappeler que dans un monde civilisé, on ne vole pas 50 % du fruit du travail des fourmis pour le donner aux cigales.
Merci à notre hôte pour ce papier vieux de 12 ans qui n'a pas trop mal vieilli.
RépondreSupprimerL'État providence est un moment unique dans l'histoire du monde. Son épanouissement requiert différentes ressources qui sont en train de s'épuiser.
Citons à ce titre :
- économie : un part importante des gains de productivité va à l'entretien et au transfert
- social : une population homogène - je me reconnais dans l'alter qui fait la manche -
- politique : le système est mis en place pour tous de manière équivalente sans création d'une rente pour quelques uns
- moral : l'abus est condamné par la société, chacun cherche d'abord à ne pas dépendre de la solidarité des autres.
Ces quatre facteurs peuvent paraître arbitraires - ils le sont sans doute -. Néanmoins, ils constituent un socle qui peut se trouver partout où l'Etat providence s'est développé et tous s'épuisent.
Par force de transfert, les gains de productivité - coeur de toute croissance économique - s'amenuisent - le capital n'est plus renouvelé, donc l'intensité de production est limitée - et ne peuvent plus suivre les hausses des coûts.
L'hétérogénéité croissante de la population tend à faire diminuer l'acceptation sociale du prélèvement - l'autre n'est plus comme moi, mais différent et profiteur -
L'accroissement a conduit à la création de rente qui amenuise la légitimité du système, tout en bloquant son fonctionnement.
Pourquoi me fatiguer quand je peux compter sur toutes les aides et faire du travail non déclaré.
Je passe rapidement sur le vieillissement de la population - superbe et angoissante remarque de P. Mer dans le document - et autres choses.
Pour Bruno, l'avance technologique renvoie uniquement aux gains de productivité. Comme l'énonce P. Krugman dans la mondialisation n'est pas coupable - il pensait encore en ce temps là -, la concurrence que peut nous faire un pays sur un secteur ne préjuge pas de sa productivité moyenne - pour peu que cette notion ait un sens -.
Le hic pour nous Français est d'avoir quelque peu perdu de vue que la condition nécessaire à la hausse pérenne et soutenable de notre niveau de vie est justement la hausse de la productivité.
Elle passe certes par la technologie, mais aussi par l'organisation, les relations au travail, la capacité d'épargne et j'en passe.
Le hic du hic est que la politique économique française depuis de nombreuses années fait tout pour entraver ces gains de productivité - découragement de l'épargne, fuite de capitaux, découragement du travail, prélèvements abusifs et j'en passe comme l'insécurité juridique -.
Le système peut paraître tenir avec de la dette, mais il y a toujours un moment où tout s'arrête. En général, plus l'échéance est retardée, plus le retour à la réalité est brutal.
Je me dis depuis longtemps que je devrais lire le livre de Rueff sur les fondements philosophiques des systèmes économiques. Les quelques pages glanées ça et là peuvent se résumer d'une manière qui s'applique hélas trop à la situation présente : nos gouvernants successifs - que nous avons choisis - n'ont pas eu le courage de nous faire payer les promesses pour lesquelles nous les avons élus, ne pouvant augmenter les impôts, ils ont fait de la dette, mentant de ce fait au pays.
@Franck : je note que Michel Rocard a besoin de très nombreuses pages pour ne pas répondre clairement aux remarques de Marc de Scitivaux.
Sa remarque sur la manière dont l'OCDE compte les prélèvements obligatoires est assez comiques. Certes, cela peut paraître gros qu'un billet SNCF soit un prélèvement obligatoire, mais il n'aborde pas le fait qu'on pourrait obliger les gens à avoir une protection sociale, tout en ne devant pas passer par la SS à la française.
Bien cordialement