Les politiciens français ne promeuvent pas et ne font pas les vraies réformes salvatrices dont la France a besoin ; par exemple, l'extinction du système de retraite par répartition en faveur de la capitalisation, réforme qui n'aurait pourtant que des avantages (sauf pour certains privilégiés, receleurs de la kleptocratie étatique).
Vers la fin d'une émission sur BFM, les invités s'interrogeaient pour savoir si il s'agit là de lâcheté ou de bêtise.
J'ai longtemps penché pour la lâcheté. Aujourd'hui, je suis de l'autre opinion, qui est aussi celle d'Alain Madelin.
En effet, je m'aperçois, à travers les témoignages que je peux recueillir, que les politiciens passent extrêmement peu de temps à réfléchir, à prendre du recul. La journée d'un politicien est folle. De Gaulle s'offusquait déjà que Léon Blum fût interrompu dix fois pendant leur entretien.
Mais, plus encore que le temps, c'est le tempérament qui manque à nos politiciens. Ce ne sont pas des méditatifs, des hommes de réflexion, sinon, ils ne seraient pas là où ils sont.
Nos politiciens payent des gens pour penser pour eux. Mais, quand on est employé, aller à contre-courant, se montrer original, peut s'avérer dangereux. C'est pourquoi aucun de nos politiciens n'est exposé à des idées sortant un tant soit peu de l'ordinaire : ils n'y pensent pas, et personne n'y pense pour eux.
Pour reprendre mon exemple, l'argumentaire en faveur de la capitalisation est assez simple, à la portée du dernier abruti de blogueur libéral. Pourtant, il n'y a absolument aucune chance que cet argumentaire atteigne un homme de pouvoir.
Enfin, il faut bien avouer qu'il y a de ma part un préjugé anti-politiciens : je ne crois pas que, bien qu'ils aient fait les grandes écoles, nos politiciens soient très brillants. Michael Crichton disait : «Dans ma famille, les intelligents font de la science, les ratés de la politique».
Ce défaut de curiosité pour les idées pratiques se cumule avec un autre défaut que je trouve chez les Français (par comparaison avec ce que je vois chez les Anglo-Saxons) : un manque de pensée stratégique. Les Français sont capables de faire de grandes cathédrales intellectuelles. Pendant ce temps, les Anglais ne montent pas dans ces hautes sphères de l'esprit mais poussent leurs pions patiemment, suivant un plan simple mais solide. Et ils gagnent.
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