Les obamaniaques français nous jouent le choeur des pleureuses sur les méchants «racisses» et les abrutis «populisses» qui attaquent le gentil Obama. Ils n'ont toujours pas tiré les leçons de leurs erreurs :
1) l'erreur mineure : croire en un Messie politique. Je pense que cette erreur est mineure parce qu'il peut y avoir effectivement des hommes providentiels, mais c'est très rare.
2) l'erreur majeure : croire qu'Obama est ce Messie. Il faut une bonne dose d'aveuglement politique, c'est-à-dire d'idéologie (dont la presse française n'a jamais été avare), pour croire qu'un socialiste dogmatique (autant qu'on peut l'être aux Etats-Unis) et inexpérimenté est l'homme de la situation, et le métissage ne fait rien à l'affaire.
Je ne pense pas qu'ils seront capables d'analyser leurs erreurs, elles touchent de trop près leur foi (la gauche c'est le Bien, le métis est le nouveau surhomme, ...).
Bref, quand on est con, on est con.
Ce matin sur la matinale de Canal+, j'ai failli rire.
RépondreSupprimerIls montraient les différents pouvoirs qui pointent contre Obama.
A aucun moment il ne parle de son bilan de mi-mandat.
Et au moment de parler du Tea Party, c'était la fête au saucisson, tout les bon mots de bobos étaient au rendez-vous.
Ce sont des allumés, ceux qui les suivent sont des cons. C'était à peu près le message. Tout ça en bons démocrates qui se respectent bien entendu. C'est important la démocratie hein, c'est le peuple toussa toussa...
La cohérence est primordiale dans ce boulot de journaleux. Après s'être enflammé comme ils l'ont fait pour Obama, ces génies de Canal auraient l'air bien con s'ils changeaient de cap.
Dans le même registre, il fallait écouter Guy Carlier ce matin sur Europe 1, son analyse de la situation : la lumière des noirs et l'obscurantisme des blancs ! Du racisme assumé et décomplexé sur une radio nationale à une heure de grande écoute. Personne ne s'est offuscé
RépondreSupprimerL'adulation française pour Obama est d'autant plus puissante qu'elle semble être au confluent de plusieurs courants de pensée, qui se renforcent mutuellement. 1) Xénophobie anti-américaniste : les Etats-Unis sont un pays "jeune" et "inculte", un pays de "rednecks" "racistes", et le "rêve américain" est gravement entamé, un pays d'"inégalités croissantes". Heureusement qu'Obama, appuyé sur une élite lucide, s'efforce de le régénérer. La technique de régénération consiste en partie à s'inspirer des avancées européennes. 2) Anti-racisme idéologique aboutissant à un racisme à l'envers : Obama est noir, donc tout ce qu'il fait est bien, et si on est en désaccord avec sa politique, c'est qu'on est raciste. Si des économistes et commentateurs noirs sont opposés à Obama, comme Thomas Sowell ou Walter E. Williams, ce sont des Oncles Tom traîtres à leur race (le destin naturel assigné à un noir par ceux qui savent est d'être "liberal" = de gauche). 3) Pensée étatiste. Le "quantitative easing", c'est super [noter tout de même que, à mon intense surprise, j'entends depuis deux jours sur France-Info un journaliste déclarer carrément que ce modus operandi consiste simplement à faire marcher la planche à billets]. 4) La politique n'est pas faite pour résoudre les problèmes du monde réel avec courage et prudence, la politique, ça doit donner un sens à la vie. En plus, la politique, c'est joli, c'est comme les contes de Madame d'Aulnoy, ça doit donner du rêve (cf. Mitterrand autrefois). Obama fait rêver, et puis il est beau, jeune, élégant, orateur plein de flamme, sa femme est chic, ce qui prouve que c'est un grand homme d'état. Il a d'ailleurs appelé les Américains à continuer à rêver juste avant le jour du vote. La vidéo de campagne "I pledge" (4 minutes) est caractéristique de la théorie politologique onirique. Le livre d'Obama s'appelait "Dreams from My Father". Obama avait assemblé une "Dream Team".
RépondreSupprimerUne citation parmi mille, de Jean-Marc Barr, acteur franco-américain, interview, L'Express 21/05/09.
"[Question du journaliste] Une rencontre que vous espérez ?
Barack Obama ! J'en rêve toutes les nuits, il m'a vraiment donné espoir. J'ai voté pour lui et je crois qu'un nouveau siècle commence avec cet homme." Eh oui, un nouveau siècle, "novus ordo seclorum", comme sur le Grand sceau des Etats-Unis.
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RépondreSupprimerFranck Boizard dit qu'Obama aurait dû susciter des réserves, notamment parce qu'il était était inexpérimenté. Exact. C'est très clairement la mise en garde proférée par certains analystes américains. D'autre part on a idéalisé très fortement le personnage. Par exemple on a souvent dit que la levée de fonds de campagne d'Obama pour l'élection présidentielle avait fait une place importante à une multitude de petits dons. Mais cette appréciation largement répandue doit être fortement nuancée. D'ailleurs certains médias américains n'ont pas toujours été très curieux sur quelques aspects de la carrière d'Obama, notamment dans l'Illinois. Voir le biais pro-Obama que reconnaît pour ce qui la concerne Deborah Howell, Ombudsman au Washington Post ("An Obama Tilt in Campaign Coverage", 9 novembre 2008). Il va de soi que la presse française, elle, n'a absolument pas chercher à s'informer du tout.
Il est notoire (pour ceux qui prennent la peine de s'informer) qu'Obama ne s'est jamais vraiment attaqué au milieu corrompu des politiciens de l'Illinois. On se rappellera que, depuis plus de 140 ans, il existe une tradition de corruption politique exceptionnellement élevée à la municipalité de Chicago, au Cook County dans lequel elle se trouve, et même au niveau de l'état de l'Illinois. Obama, pour sa part, a soutenu le maire Daley fils, le gouverneur Blagojevich, et qu'il a fait preuve d'une certaine légèreté pour le moins avec le promoteur immobilier Tony Rezko, tous personnages bien intéressants. La machine est connue pour avaler même les anciens idéalistes avec une facilité déconcertante.
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RépondreSupprimerVoici une observation que j'ai pu faire en février 2010. De mars à juin 2007 le quotidien américain Chicago Tribune a publié une série de 8 articles sur Barack Obama ("Barack Obama: the making of a candidate"). Le n° 5 dans la série, article du 13 avril 2007 (donc peu après la déclaration de candidature en février 2007, mais bien avant l'investiture du Parti Démocrate en août 2008), est de John McCormick et David Jackson, et s'intitule (originellement) "Building Barack Obama's money machine". L'article devrait être accessible via le moteur de recherche interne au journal, et directement via Google. Or, sauf erreur de manipulation dans la recherche, parmi les 8 articles, cet article n° 5, et lui seul, se révélait inaccessible par les moyens normaux. En février 2010, j'ai donc eu les plus grandes peines à localiser cet article critique. J'ai fini par le dénicher après pas mal d'opérations opiniâtres. L'article n'était d'ailleurs même plus intitulé "Building Barack Obama's money machine", mais son titre était devenu simplement "Building a money machine", avec suppression du nom "Obama".
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RépondreSupprimerSans contenir de révélation vraiment exceptionnelle, l'article de McCormick & Jackson demeure instructif à lire même après plusieurs années. On est naturellement conduit à s'interroger sur ce qui fait que cet article, et lui seul au milieu de toute une série, était si difficilement accessible. On pourrait faire l'hypothèse que les avocats du groupe Tribune aient pu craindre des poursuites pour imputations diffamatoires, mais cette hypothèse ne tient pas, puisque l'article peut encore se localiser (ou en tout cas pouvait se localiser il y a quelques mois, je n'ai pas fait de recherches de vérification depuis), mais à condition d'être tenace. S'il y avait eu des craintes de conséquences judiciaires, l'article aurait été effacé partout.
Un problème connu mais sous-estimé dans l'utilisation du Web, c'est le phénomène des pages effacées de façon plus ou moins délibérée et systématique. Pour des raisons sur lesquelles il convient à chaque fois de s'interroger froidement.
Les premiers résultats montrent que les Démocrates se font démonter par les Reps.
RépondreSupprimerLe Tea Party gagne plus de sièges que les Dems.
L'«analyse» des journaleux obamaniaques est déjà prête : c'est mieux que si c'était pire.
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore regardé Obamazoom, mais je suis prêt à parier que c'est le ton.
Bonsoir,
RépondreSupprimerAllez vois Obamazoom, version 22h10, c'est gratiné comme mauvaise foi...
Enfin, qu'attendre de plus d'une presse française qui verrait le président US actuel être sans doute à droite dans l'UMP....
cordialement
L'émission "Le Grain à moudre" de ce jour sur France Culture était consacré au Tea-Party. Première fois que j'entends des choses sensées sur ce sujet sur un grand média. Les intervenants ont été plutôt bons, en particulier Yves Roucaute qui a, dès le début de l'émission, recadré les animateurs et a fustigé la vision franco-française de nos chers journaleux. Il l'a fait quant à la nature du phénomène et quant à la réalité de la vie politique américaine où parti républicain n'est pas synonyme d'UMP et parti démocrate synonyme de PS.
RépondreSupprimerBrice Couturier a même avoué qu'il avait invité Paul Jorion dans le secret espoir de voir ces deux invités s'opposer en défendant le parti démocrate pour Jorion et la parti républicain pour Roucaute. Loin d'un faux débat, l'émission a été franchement constructive,t très agréable à écouter et, au final, enrichissante. A réécouter sans modération.
"Je n'ai pas encore regardé Obamazoom."
RépondreSupprimerTss, tss. Stehli est le pseudo de Boizard, j'en suis sûr. C'est une énorme écossaise. Sinon, cépapossib.
http://blog.lefigaro.fr/obamazoom/2010/11/la-fievre-americaine.html
"Ces bigots au tour de taille trop large et aux 4X4 dévoreurs d'énergie [les Tea Partyers], occupent le devant de la scène alors qu'en réalité ils ne représentent qu'eux-mêmes, c'est à dire pas grand chose. Surtout, quels que soient les résultats du vote de ce mardi 2 novembre, ils sont une bulle sinistre qui finira par disparaître aussi rapidement qu'elle s'est formée."
Fair and balanced. J'appelle immédiatement le service "gros" de la Halde.
Le mec est rédacteur en chef, hein. Pas de la Semaine de Suzette (qui n'écrit sûrement pas des conneries de ce calibre, d'ailleurs). De Madame Figaro.
C'est marrant : je viens de poster sur le blog de Stehli un commentaire point si éloigné de votre analyse écossaise.
RépondreSupprimerVous le verrez si il n'est pas censuré.
Obama : "sa femme est chic"
RépondreSupprimerHeuu…
« Le livre d'Obama s'appelait "Dreams from My Father" »
C'est, je crois, chez Lounès Darbois-Beaumont, intervenant bien connu de la "réacosphère" , que j'avais lu qu'il était comme symptomatique que Barack Hussein Obama évoque ainsi son père (qui l'a abandonné, ainsi que sa famille, quasi-dès sa naissance - air connu), alors qu'il semble ne serait-ce que par le titre de son livre ignorer complètement sa mère et sa famille maternelle, responsables des soins, de l'éducation, de l'instruction et de la culture qui lui ont permis d'arriver où il est maintenant.
Une sorte d'ingratitude consubstantielle au métissage, souvent (pour ne pas dire toujours) en faveur du père…